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Semaine télé du 20 au 26 février 2016
Salut les câblés !
publié le vendredi 19 février 2016

Samedi 20 février 2016

20.40 : À toi de faire… mignonne de Bernard Borderie (1963), OCS Géants
La mythologie Lemmy Caution, au bout d’une décennie, commençait à s’effriter, et le roman de Peter Cheyney avait plus de vingt ans d’âge. Et Borderie n’avait pas le talent nécessaire pour lui offrir un nouveau départ. Mais avec le temps, on finit par trouver y un certain charme - il faudra attendre encore un peu pour que les films avec Callaghan, autre héros de Cheyney, deviennent supportables.

20.45 : Personne ne m’aime de Marion Vernoux (1994), Club
Ce premier film avait semblé marquer à l’époque le début d’une carrière d’auteur, qui a depuis connu des hauts et des bas. Mais Bernadette Lafont, Bulle Ogier, Lio, Michèle Larroque gardent des atouts suffisants pour que l’on prenne un plaisir léger à la chose.

20.45 : Domicile conjugal de François Truffaut (1970), Classic
Si l’on est d’équerre avec la vision du destin amoureux d’Antoine Doinel vu par Truffaut, on reverra le film avec plaisir. Si l’on considère que la saga Doinel est une purge et Léaud un acteur pénible, on s’en passera avec un plaisir égal.
C’est tout ? Eh oui, côté découvertes ou redécouvertes, c’est un des pires samedis depuis des mois. Heureusement que les DVD existent.

Dimanche 21 février 2016

20.45 : Le Parfum de Tom Tykwer (2006), Frisson
Pas facile d’adapter le roman de Patrick Susskind. Le réalisateur s’en est sorti sans dégâts ; bonne occasion d’apprécier encore une fois Alan Ryckman, disparu il y a juste un mois.

20.45 : Au nom de la loi de Maurice Tourneur (1931), Classic
Dans la famille Tourneur, on redécouvre enfin le père, et la grosse poignée de films superbes qu’il a tournés dans les années 30 est accessible en DVD. Celui-ci est un bon polar (on a le souvenir d’un son très daté 1931, qui a dû être amélioré par la restauration), bien servi par Charles Vanel et la si belle Marcelle Chantal. En prime, immédiatement après, un court métrage de 1933, Obsession, d’après une pièce du Grand-Guignol (avec de nouveau Vanel et Louise Lagrange, une des actrices de Feuillade).

22.20 : La Chaîne de Stanley Kramer (1958), TCM
Quel mal on a dit de la lourdeur démonstrative de Kramer. Il est vrai que, sur le papier, cette union forcée de deux évadés, un blanc et un noir, laissait prévoir un film pour soirée "Dossiers de l’écran". Il n’empêche, que, dans les États-Unis de 1958, le propos était courageux. A-t-il vieilli ? Sans doute, mais ça n’enlève rien à son importance historique.

22.20 : Monsieur Klein de Joseph Losey (1976), Arte
Évidemment, chacun l’a vu et revu. Mais a-t-on fait mieux depuis ?

00.20 : Les Poupées du diable de Tod Browning (1936), France 3
Patrick Brion continue de nous gâter, avec le dernier des grands films fantastiques de Browning. Lionel Barrymore en méchant misanthrope, c’est rare. Et les homoncules mis en bouteilles, quelle jolie idée…

Lundi 22 février 2016

Le prix de la soirée des rapprochements audacieux à TCM qui offre deux films antithétiques :

20.40 : Le sable était rouge de Cornel Wilde (1967), TCM
Film de guerre (1945, îles du Pacifique) particulièrement réaliste, comme ce que fait l’auteur d’habitude, dont on sort épuisé et sanglant, et à

22.25 : La Mélodie du bonheur de Robert Wise (1965), TCM
L’histoire de la famille Trapp, comédie musicale dégoulinante de mélasse - au bout des 180 minutes, il convient de prendre une douche.

20.45 : A Single Man de Tom Ford (2009), Émotion
Le scénario n’est pas d’une invention bouleversante - la solitude d’un homme après le décès de son compagnon -, mais Colin Firth fait partie de ces acteurs que l’on aime suivre partout. Et lorsqu’il y a Julianne Moore dans l’équipe, la raison est mulitpliée.

20.45 : Coming Home de Zhang Yimou (2014), Club
Le dernier film de ZY n’a reçu qu’un accueil modéré. On comprend qu’après tant de variations flamboyantes, entre poignards volants et cité interdite, cette chronique en couleurs glauques de l’après-Révolution culturelle, n’avait pas, malgré Gong Li, les mêmes attraits. Dommage pour le public - et l’occasion de rattraper le coup.

22.15 : Coup de foudre à Bollywood de Gurinder Chadha (2004), Teva
De temps en temps, une bonne goulée de "musical" à l’indienne, il n’y a pas que la MGM qui nous intéresse.

00.05 : L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (1922), Arte
Le dernier film américain de Max - pour une fois, les titreurs français de l’époque ont su trouver un équivalent drôle à l’original The Three Must-Get-There. C’est toujours un régal de revoir l’inspirateur de Chaplin, qui a sans doute trop tourné, mais dont certains gags restent géniaux. Prière de ne pas éteindre tout de suite : à 1.00, un court métrage, excellent, Max et Jane veulent faire du théâtre (1911) qui permet d’apprécier le duo qu’il formait alors avec Jane Renouardt.

Mardi 23 février 2016

20.40 : L’Exorciste de William Friedkin (1973), TCM
Même commentaire que pour le film de Hooper : c’est encore le premier du genre qui demeure le plus impressionnant. Toutes les "sequels" ne sont pas négligeables (voir le film de Boorman), mais c’est tout de même Friedkin qui demeure le meilleur.

20.40 : Le Petit Arpent du bon dieu d’Anthony Mann (1958), OCS Géants
À force de ne voir que les grands westerns de Mann de cette décennie, on avait presque oublié qu’il avait tourné autre chose. Oubli mérité pour Romance inachevée ou Strategic Air Command. Mais pas pour cette adaptation d’Erskine Caldwell, qui vaut vraiment la peine d’être (re)vue, et pas seulement pour ses acteurs, Robert Ryan et Aldo Ray. Caldwell avait également bien réussi à John Ford (Tobacco Road).

20.45 : Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), Club
Revenons aux vraies valeurs. Les cinq copains égarés au fin bout du Texas profond et mis à mal par des autochtones cinglés ont donné naissance à des centaines de rejetons - australiens, scandinaves, belges, espagnols. Mais comme souvent, le modèle prime sur les épigones.

22.05 : Koko, le gorille qui parle de Barbet Schroeder (1977), Club
Le film a extrêmement surpris jadis, comme tous les documentaires de l’auteur, souvent mieux inspiré par la capture du réel - cf. Général Idi Amin Dada ou L’Avocat du diable. Koko ne parle pas, il signe - mais quelle classe…

23.30 : L’Homme de chevet d’Alain Monne (2009), Émotion
Cette préfiguration de Intouchables, Christophe Lambert et Sophie Marceau contre Omar Sy et François Cluzet, n’a pas eu le succès du film de Nakache & Toledano, sans doute parce que l’alliance comédie-drame y est moins réussie. Pourtant, Sophie Marceau y est excellente et Lambert pas ridicule.

00.35 : Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah (1973), Classic
Montage initial ou "director"s cut", pas d’importance : même plus besoin des images, tellement vues, on peut se contenter de la bande son avant d’aller cogner sur la porte du Ciel.

Mercredi 24 février 2016

20.40 : Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann (1952), TCM
Bon, les amateurs de westerns authentiques ont fait la grimace, car l’auteur n’était pas un spécialiste du genre et le film, ayant été inscrit très vite comme un chef-d’œuvre à sauvegarder par la Library of Congress, sentait l’"establishment". Trop classique - les trois unités, les grands sentiments, tout ça. Mais le film demeure puissant, surtout dans la perspective anti-maccarthyste qui était celle de Carl Foreman, le scénariste, et de Zinnemann, cinéaste de gauche.

20.40 : La Cour de Babel de Julie Bertuccelli (2014), OCS City
Joli documentaire très simple, sur une classe d’ados non-francophones, observée au fil d’une année scolaire. Le filmage a eu lieu il y a cinq ans, en 2011, alors que la question des migrants se posait en des termes moins brûlants.

20.45 : Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée (2013), Émotion
À classer dans la filmographie du sida, comme une évocation tardive des années 80 et de la découverte de la maladie. Matthew McConaughey, en hétérosexuel caricatural qui, atteint par le virus, monte un réseau de médicaments non-autorisés par le lobby des laboratoires, est extraordinaire - encore un acteur qui ne cesse de surprendre.

20.45 : F comme Fairbanks de Maurice Dugowson (1976), Classic
La carrière de Dugowson se réduit à cinq films (et plusieurs téléfilms, tout de même), et on ne peut que le regretter, tant chacun d’entre eux déborde de qualités. Lily, aime-moi est un des plus beaux films d’amour du début des années 70 et l’invocation de Maïakovski à Lili Brik n’était pas une posture. Ici, Patrick Dewaere et Miou-Miou occupent magnifiquement l’écran, et Folon, que l’on a tant aimé, est parfait. On a peu à peu oublié l’auteur, comme bien des cinéastes de cette décennie (J.-F. Adam, M. Berny), trop vite disparus.

22.55 : Cinékino 2 de Laurent Heynemann & Matthias Luthardt (2015), Arte
La suite (et la fin) de ces "Balades cinématographiques entre l’Allemagne et la France".

23.50 : Quand Hollywood défiait Ceausescu d’Ilinca Calugareanu (2015, Arte
Inconnu - sans doute un documentaire - mais le sujet interpelle : Hollywood se serait donc un jour intéressé à la Roumanie ? On vérifiera.

Jeudi 25 février 2016

20.40 : L’Homme des vallées perdues de George Stevens (1953), Paramount Channel
Même punition que pour le film de Zinnemann, même motif : réalisateur académique, univers plaqué, etc. En réalité, Shane est un grand film, certes plein de beaux sentiments et manichéen. Et alors ? Alan Ladd, parfois, semble émettre quelques vibrations, Van Heflin est solide comme un roc, Jack Palance est le tueur le plus archétypal de l’histoire et Brandon De Wilde un gamin adorable. Que demander de plus ?

20.40 : On achève bien les chevaux de Sydney Pollack (1969), TCM
Plus une découverte, certes, mais la programmation sur les chaînes voisines est, ce soir, si faiblarde, que l’on peut revoir cette superbe adaptation du roman d’Horace McCoy. Dommage que personne ne se soit attaqué à son autre roman, J’aurais dû rester chez nous, l’envers du rêve hollywoodien. Mais on peut toujours le lire en Folio.

20.40 : Pris au piège de Max Ophuls (1949), OCS Géants
On sait que, excepté Lettre d’une inconnue, un de ses chefs-d’œuvre les plus purs, Ophuls a la réputation de n’avoir pas vraiment réussi ses trois autres films américains. Réputation injustifiée : si l’on met de côté L’Exilé, on peut savourer Les Désemparés et celui-ci (Caught). Ophuls a tiré le meilleur parti de Robert Ryan et James Mason.

20.55 : P’tit Quinquin de Bruno Dumont (2015), Arte
Les deux premiers épisodes de cette mini-série, où l’on retrouve tout l’univers de Bruno Dumont, lesté d’une dose d’humour barge auquel il ne nous avait guère habitués. Du coup, on peut se laisser prendre au jeu de cette enquête sur un serial-killer maritimo-campagnard, même si on n’y comprend pas grand-chose. Tout est dans le détail.

20.55 : Dikkenek d’Olivier Van Hoofstadt (2006), NT1
Déjà noté le 31 mai dernier. Une fois par an, cette balade en Flandre peut être revue sans problème, tant la galerie de personnages tordus est réjouissante - un laurier pour Florence Foresti en commissaire de police lesbienne.

Vendredi 26 février 2016

20.40 : L’Île des adieux de Franklin J. Schaffner (1977), Paramount Channel
Entre deux succès mondiaux, Papillon et Ces garçons qui venaient du Brésil, Schaffner a tourné ce très beau film, d’après Hemingway, qui fit un flop, malgré un George C. Scott grandiose.

20.40 : Why Don’t You Play in Hell ? de Sono Sion (2013), OCS Choc
47 films et téléfilms en trente ans, l’auteur n’a pas chômé depuis 1984. Nous connaissons trop peu de ses œuvres pour savoir si elles sont toutes du même niveau, en tout cas peu de chance pour un spectateur d’abandonner un de ses films en cours de projection, tant l’invention visuelle et narrative est constante.

20.45 : Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald (2009), Premier
Un thriller à la Pakula : Washington, un journaliste tenace, un assassinat politique, une société mafieuse. Rien de nouveau, hélas, mais c’est empaqueté avec efficacité.

20.45 : Ran d’Akira Kurosawa (1985), Club
Après avoir adapté Macbeth, vingt-cinq ans et quelque plus tard, Kurosawa prend Le Roi Lear et le transpose à sa manière. Les trois filles du vieux roi sont devenus trois fils, mais ça n’a guère d’importance. Tatsuya Nakadai, interprète fidèle depuis Les 7 Samouraï, mène le jeu souverainement.

20.45 : Cinq mariages à l’essai d’Edmund Goulding (1952), Classic
Un film à sketches, exemple de comédie du démariage : les mariages de cinq couples sont invalidés et le juge s’efforce de retrouver tous les époux. Un peu mou de la part d’un réalisateur qui fut grand, mais on y voit passer un quart des acteurs hollywoodiens du moment.

22.40 : Tokyo Tribe de Sono Sion (2014), OCS Choc
Suite de la soirée Sono Sion ; on ne connaît pas ce film-là mais il n’y a pas de raison pour qu’il ne nous surprenne pas au même titre que tous ceux qui l’ont précédé.

23.20 : A.K. de Chris Marker (1985), Club
Marker est venu filmer le tournage de Ran sur le mont Fuji. On y découvre plus Marker que Kurosawa. Indispensable pour les amateurs de chacun.

00.30 : Akira Kurosawa, la voie de Catherine Cadiou (2011), Club
Pas vu, mais ce doc court (52 mn) complète judicieusement la soirée.

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