Samedi 27 février 2016
20.40 : Les Enfants du silence de Randa Haines (1987), Paramount Channel
C’est l’adaptation filmée de la pièce de Mark Madoff que joua sur scène Emmanuelle Laborit quelques années plus tard. Marlee Matlin y est remarquable et mérite l’Oscar de la meilleure actrice (le premier pour une actrice sourde - le seul peut-être ? - qu’elle décrocha pour ce rôle.
20.40 : Hard Day de Kim Seong-hoon (2014), OCS Choc
Parmi la multiplicité des thrillers coréens modernes, un des plus intéressants. Pas sûr que Kim ait déjà la patte de Kim Jee-woon (Le Bon, la brute, le cinglé) ou de Na Hong-jin (The Chaser), mais il ne s’agit que de son second film.
20.40 : Ces dames préfèrent le mambo de Bernard Borderie (1957), OCS Géants
Pour les amateurs d’Eddie Constantine, qui ont commencé à revoir tous les films de ses belles années. Ce n’est pas le meilleur (on préfère Je suis un sentimental), ce n’est pas le pire (il y en a beaucoup), mais ça se regarde tout seul. C’était l’époque où Lino Ventura jouait les méchants et s’en prenait plein la tête.
20.45 : Les Petites Fugues de Yves Yersin (1979), Classic
L’unique long métrage de fiction d’un cinéaste suisse spécialisé dans le documentaire et le film ethnographique. Mais c’est de façon purement poétique qu’il dresse ici le portrait d’un valet de ferme qui découvre la Suisse. Michel Robin, le nez sur le guidon de son vélomoteur sur les routes du canton de Vaud, c’est un des plus puissants souvenirs du festival de Cannes 1979, pourtant chargé en films exceptionnels.
22.55 : Ne vous retournez pas de Nicholas Roeg (1973), Classic
Roeg, réalisateur plein d’invention, est parvenu à faire de Venise une ville terrifiante. Donald Sutherland et Julie Christie poursuivant dans le lacis des ruelles la fillette en ciré rouge qu’ils pensent être leur enfant, ce pourrait n’être rien, c’est magnifique.
00.45 : La Route joyeuse de Gene Kelly (1957), TCM
Le premier des films non musicaux réalisés par Kelly, tourné en France avec une flopée d’acteurs français de second rôle - Alexandre Rignault, Jess Hahn, Dufilho - que l’on s’entraînera à reconnaître au hasard des plans, ainsi que quelques gamins prometteurs, Brigitte Fossey ou Patrick Dewaere (Maurin à l’époque). Une rareté.
Dimanche 28 février 2016
20.40 : American Beauty de Sam Mendes (1999), TCM
Oscar du meilleur film 2000. La description cynique de l’American way of living nous avait frappé alors. On a vu si fort depuis dans plusieurs séries TV qu’on se demande si le film a tenu. Réponse dimanche.
20.40 : Reds de Warren Beatty (1981), Paramount Channel
Il fallait oser adapter les Dix jours qui ébranlèrent le monde de John Reed. C’est-à-dire refaire le Octobre d’Eisenstein, en mieux. Eh bien, il y est parvenu, le grand Warren, bien aidé par Jack Nicholson et Diane Keaton, en radicaux d’époque, lui en Eugene O’Neill, elle en Louise Bryant. En prime, Maureen Stapleton dans le rôle d’Emma Goldman et Jerzy Kozinski en Zinoviev. What a cast !
22.25 : Gambit, arnaque à l’anglaise de Michael Hoffman (2012), HD1
Très astucieux scénario à tiroirs et rebondissements (qui vient compléter la sortie imminente de Un vrai faussaire de Jean-Luc Léon) ou comment manœuvrer contre un requin en gardant un coup d’avance. Colin Firth en expert d’art revanchard, Cameron Diaz en Texane décomplexée, Alan Rickman en Donald Trump et Tom Courtenay en génie du pinceau, le quartette est brillant.
00.20 : Kongo de William J. Cowen (1932), France 3
Là, Patrick Brion nous bluffe encore. On ne sait rien de ce film sinon qu’il s’agit du remake de West of Zanzibar de Tod Browning (1928) et qu’il y a Walter Huston et la superbe Lupe Velez.
00.30 : La Famille d’Ettore Scola (1987), OCS Géants
Un Scola qui nous change de Une journée particulière et autres Affreux, etc., trop vus à force d’hommages funèbres. Un grand film, avec Gassman, Noiret, Castellito et la Sandrelli.
Lundi 29 février 2016
20.30 : Produced by George Martin de Francis Hanly (2011), Sundance Channel
Portrait du producteur-découvreur-arrangeur des Beatles et de bien d’autres, Jeff Beck, The Who, Elton John, etc. 90 ans passés et toujours vaillant, comme le montre ce documentaire produit par la BBC.
20.40 : Le Dernier Train du Katanga de Jack Cardiff (1968), TCM
Il paraît que Tatantino s’est inspiré du film de Cardiff pour certaines scènes de Inglourious Basterds. Il est vrai que la violence des mercenaires bataillant dans le Congo de 1960 pour récupérer des diamants était rare pour l’époque. Rod Taylor est toujours solide comme un roc, mais c’est le souvenir d’Yvette Mimieux qui demeure le plus fort.
20.40 : Les Duellistes de Ridley Scott (1977), Paramount Channel
Étonnant : depuis dix-sept mois, le film n’aurait jamais été programmé ? On n’en a pas trouvé trace dans nos notes. Impossible que l’on ait ainsi laissé passer ce qui reste peut-être la plus belle réalisation de l’auteur, adaptation d’une nouvelle de Joeph Conrad, qui nous avait éblouis lors de sa sortie. La course-poursuite absurde de Keith Carradine et Harvey Keitel, quinze ans durant, au milieu des superbes paysages de Dordogne : Scott a-t-il fait mieux depuis ?
20.45 : Agora d’Alejandro Amenabar (2009), Émotion
Déjà recommandé, mais le vendredi 21 novembre 2014 est si loin… Les difficultés d’Hypatie, savante astronome et philosophe égyptienne du 4e siècle, à imposer sa liberté de penser face au sectarisme chrétien du moment sont toujours aussi passionnantes.
20.55 : Opération Jupons de Blake Edwards (1959), Arte
Cette comédie remonte à la préhistoire de l’auteur, avant Diamants sur canapé et La Panthère rose. Quatre ans avant de s’intéresser au fameux bijou, c’est un sous-marin tout entier qu’Edwards va repeindre en rose, préfigurant le jaune de celui des Beatles. Ou comment embarquer cinq infirmières sur un bateau de l’US Navy et jouer avec les fantasmes de tout l’équipage. Les spectateurs attentifs repèreront dans un coin Alan Scott, "chef des destructions", qui, toujours sous le même uniforme blanc, traversera Lola de Demy.
22.40 : Mea culpa de Fred Cavayé (2014), Premier
En six ans et trois titres (Pour elle, À bout portant), il s’annonce comme un des plus intéressants parmi les nouveaux spécialistes français du polar. Vincent Lindon est très juste, même si on finit par trouver son non-jeu un peu monocorde, mais Gilles Lelouche est, comme d’habitude, étonnant.
23.50 : Cria cuervos de Carlos Saura (1975), Arte
On n’avait pas encore vu L’Esprit de la ruche d’Erice, c’est donc grâce à Saura que fut découverte Ana Torrent, inoubliable héroïne de ce très beau film (Saura la reprendra l’année suivante pour Elisa vida mia). Que l’on se méfie : la chanson Por que te vas, succès planétaire à l’époque, colle à l’oreille comme le sparadrap du capitaine Haddock : impossible de s’en débarrasser une fois écoutée.
Mardi 1er mars 2016
20.45 : Les Derniers Jours de Pompéi de Mario Bonnard et Sergio Leone (1959), Famiz
Une curiosité pour les complétistes amateurs de Sergio Leone : son premier film, coréalisé avec un vieux routier du cinéma italien (Leone fut-il seulement crédité au générique ?), sixième et dernière adaptation de l’increvable roman de Bulwer-Lytton. Son suivant, Sodome et Gomorrhe, cosigné avec Aldrich, sera nettement meilleur.
20.45 : Sierre torride de Don Siegel (1969), Classic
Un régal. Shirley McLaine en Sister Sara (avec ses deux mules) tenant la dragée haute à Clint Eastwood, dans un western inhabituel, comme Siegel les affectionnait - il reprendra Eastwood l’année suivante dans Les Proies, aussi savoureux.
23.40 : La Terrasse d’Ettore Scola (1979), OCS Géants
La chaîne semble avoir décidé de rendre hommage à Scola : après La Famille, cette Terrasse, un des films-somme du cinéaste. 150 minutes de huis clos - enfin, de terrasse close - où s’établissent les bilans d’une génération ; on y parle donc beaucoup, mais pour dire des choses passionnantes. Une distribution somptueuse : Gassman, Mastroianni, Tognazzi, Reggiani, Trintignant (père et fille), Sandrelli.
00.45 : L’Esclave du gang de Vincent Sherman (1950), TCM
La rétrospective Joan Crawford commence par ce curieux film dans lequel, mûrissante, elle grimpe, d’un amant à l’autre, tous les échelons pour atteindre le sommet du syndicat du crime. On se souvient surtout de Steve Cochran, aussi méchant que d’habitude. Le titre original, The Damned Don’t Cry est moins moche que le français.
Mercredi 2 mars 2016
20.40 : Hombre de Martin Ritt (1967), TCM
Ce beau western avec Paul Newman est l’adaptation d’un roman d’Elmore Leonard (qui lui-même empruntait pas mal aux situations de Boule de suif de Maupassant). On a souvent critiqué Ritt pour sa lourdeur. Faux : il a tourné quantité de films fins, sensibles et politiquement parfaits. Et celui-ci en est un bon exemple.
20.45 : Les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone (1962), Classic
Tous les vingt ans, à peu près (1935, 1962, 1984), une version de la fameuse révolte vient réjouir la génération qui n’a pas connu la précédente. Elle se valent toutes, quels que soient les interprètes de Fletcher Christian (Clark Gable, Marlon Brando, Mel Gibson) ou du capitaine Bligh (Charles Laughton, Trevor Howard, Anthony Hopkins).
20.55 : À perdre la raison de Joachim Lafosse (2012), Arte
Certes, son dernier film Les Chevaliers blancs est tristement raté, mais jusque-là, Lafosse avait tourné plusieurs films notables, dont celui-ci, qui conte la lente mise sous dépendance d’un couple par un troisième personnage. Les rapports Niels Arestrup-Tahar Rahim semblent dans la continuité de Un prophète, ce qui gêne un peu, mais Émilie Dequenne est remarquable.
22.40 : Les Mondes de Philip K. Dick de Yann Coquart & Ariel Kyrou (2015), Arte
Pas vu, mais comment négliger un documentaire sur l’un des plus grands écrivains US du dernier demi-siècle ? Pas sûr que le 52 minutes annoncées fassent le tour du sujet, car les mondes dickiens constituent une galaxie en expansion, mais on regardera tout de même.
00.25 : Un espion a disparu de Richard Thorpe (1943), TCM
Deuxième titre de Joan Crawford. Ce film peu programmé fait partie de l’effort de guerre hollywoodien, histoire d’espionnage qui promène un couple (JC et Fred McMurray) en France et en Autriche. Pour les amateurs, il s’agit de l’ultime apparition de Conrad Veidt, mort la même année.
Jeudi 3 mars 2016
20.40 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque (1950), Histoire
Cette semaine, ce n’est pas un nanar que nous offre la chaîne, mais un beau film patrimonial, quatre sketches à partir d’objets abandonnés qui racontent leur histoire, écrits par les meilleurs scénaristes du moment, Jeanson, les frères Prévert, Pierre Véry, Jacques Companeez. Tous les acteurs français sont là.
20.45 : Boesman et Lena de John Berry (2000), Émotion
Encore une rareté : l’ultime titre de Berry, après dix ans de silence, belle adaptation d’une pièce d’Athol Fugard, avec Danny Glover et Angela Bassett. Le film est sorti sur trois copies, en avril 2001, deux ans après la mort de l’auteur. Les spectateurs n’ont pas dû être nombreux.
20.45 : Madeleine, zéro de conduite de Vittorio De Sica (1940), Classic
Le premier film réalisé seul par le grand Vittorio, jolie histoire d’une lettre à un inconnu imaginaire qui se révèle exister. Immense acteur, De Sica fut un cinéaste tout aussi important et un excellent directeur d’actrices, de Carla del Poggio ici, à Florinda Bolkan dans Una breve vacanza, son avant-dernier film.
20.50 : Le Criminel d’Orson Welles (1945), Polar
Une VO sur la chaîne ! Profitons-en, d’autant que ce film mal-aimé vaut bien mieux que la réputation que lui a faite son auteur lui-même. La traque d’un ancien nazi reconverti en citoyen de la province américaine, les scénaristes (Anthony Veiller + John Huston) travaillaient à chaud.
20.55 : P’tit Quinquin de Bruno Dumont (2014), Arte
Suite et fin des épisodes précédents.
20.55 : Inception de Christopher Nolan (2010), NT1
Les films de Nolan sont si riches et tordus qu’ils ne livrent tous leurs secrets qu’au bout de plusieurs visions. On peut donc revoir sans problème cette variation dickienne sur le conditionnement des esprits, avec un Di Caprio toujours parfait (aura-t-il eu enfin son Oscar ?).
00.00 : Les Travailleurs du chapeau de David Butler (1949), TCM
Ce n’est pas Crawford l’héroïne de cette comédie musicale sur les coulisses des studios, mais Doris Day. JC n’y apparaît qu’en caméo, parmi une trentaine de stars, de Gary Cooper à Edward G. Robinson (on y voit même Raoul Walsh et King Vidor). L’intérêt est d’abord documentaire, car Butler pratiquait bien son métier (il fut dans les années 30 un des réalisateurs les mieux payés d’Hollywood).
Vendredi 4 mars 2016
20.40 : Piège mortel de Sidney Lumet (1982), OCS Géants
Un superbe numéro d’acteurs - Christopher Reeve et Michael Caine -, deux heures de chat et de souris, emplies de retournements et de coups de théâtre, orchestrés par un Lumet en pleine forme, à partir d’une pièce d’Ira Levin.
20.45 : Rosa la rose, fille publique de Paul Vecchiali (1985), Club
Sans être fanatique, loin de là, de l’auteur, il faut lui reconnaître quelques réussites flamboyantes, Femmes femmes ou Du haut des marches. Et ce film-ci, dans lequel il transforme, grâce à son invention visuelle et narrative, les clichés accrochés aux prostituées. Marianne Basler y a trouvé un de ses plus beaux rôles.
20.55 : À deux, c’est plus facile d’Émilie Deleuze (2009), Arte
Arte repasse ce téléfilm (pas programmé depuis juin 2010) en hommage à Michel Galabru. Il y est tout à fait bien, dans le rôle convenu d’un vieillard solitaire contraint d’accueillir une étudiante pour conserver son appartement. La découverte, ce n’est pas l’acteur, que l’on savait capable de tout jouer, c’est l’étudiante, Luce Radot, remarquable de naturel, à qui on prédisait une carrière et que l’on n’a jamais revue depuis sur un écran.
21.40 : Les Grandes Personnes d’Anna Novion (2008), OCS City
Le premier film (et le plus réussi pour l’instant) d’une réalisatrice attachante, mais qui n’a rien tourné depuis 2012 et son Rendez-vous à Kiruna. Jean-Pierre Darroussin est à son meilleur, comme à chaque fois qu’il collabore avec des jeunes cinéastes, Rémi Waterhouse, Jérôme Bonnell ou Jean-Marc Moutout.
22.40 : Love Actually de Richard Curtis (2003), OCS Max
Un film choral, dans le Londres du soir de Noël. Solitudes, destins croisés, rencontres ratées ou réussies, on pense connaître tout ça par cœur. Mais on s’y laisse encore prendre, surtout à cause des acteurs, Hugh Grant, Colin Firth, Emma Thompson, Keira Knightley et ce Bill Nighy que l’on adore.