Semaine télé du 2 au 8 avril 2016
Salut les câblés !
publié le samedi 2 avril 2016

Samedi 2 avril 2016

20.40 : Douze hommes en colère de Sidney Lumet (1957), TCM
Pour son premier film, Lumet applique tout ce qu’il a appris à la télévision (40 films tournés entre 1951 et 1957) : efficacité et précision. 60 ans après, le huis clos est toujours aussi surprenant, et même si l’on connaît par cœur le fameux déroulement de la délibération, on se laisse piéger. Henry Fonda parviendra-t-il à sauver la tête de l’innocent ?

20.40 : Rome, saison 1 (2005), OCS City
Les trois premiers épisodes d’une des plus belles séries télé jamais réalisées ; Jules César et la capitale de l’Empire comme aucun péplum ne les avaient montrés. Trop bien et trop cher : HBO n’a pas été au-delà de la saison 2.

20.40 : Une affaire d’État d’Éric Vallette (2009), OCS Choc
Adaptation d’un très bon polar de Dominique Manotti, Nos fantastiques années fric, par un des meilleurs jeunes cinéastes du genre. Même s’il est moins célébré que Schoendoerffer ou Olivier Marchal, il est autrement plus intéressant.

20.45 : Nuits blanches à Seattle de Nora Ephron (1993), Émotion
Certes, ce n’est pas Elle et lui, malgré les citations explicites - puisqu’il fallait bien que les amoureux à distance se rencontrent, pourquoi pas le sommet de l’Empire State Building ? C’est une bluette (très sympathique), sans doute le premier film qui ne joue que sur la communication moderne, avant que le mobile ne fasse basculer tous les scénarios.

20.45 : Riff-Raff de Ken Loach (1991), Club
Un Loach moins connu que les autres, mais tout aussi réussi et percutant. Les années Thatcher dans toute leur horreur, à travers l’amour de deux prolétaires sacrifiés. C’est le film qui nous fit découvrir Robert Carlyle, déjà excellent.

20.45 : Prima della rivoluzione de Bernardo Bertolucci (1964), Classic
Que reste-t-il de l’émotion de la première vision ? Enfin, une Nouvelle Vague italienne autrement plus satisfaisante que l’hexagonale (d’autant que Bellocchio allait bientôt surgir) ! Les émois d’un jeune bourgeois, entre romantisme et marxisme, sont-ils autre chose qu’un produit d’époque ? À vérifier.

22.35 : Divine de Dominique Delouche (1975), Classic
Le plus beau rôle de Danielle Darrieux (99 ans bientôt) durant les années 70. Pour en savoir plus, prière de reprendre le numéro de décembre de JC et l’entretien avec le cinéaste.

00.10 : La Femme modèle de Vincente Minnelli (1957), TCM
Deuxième film de l’hommage à Gregory Peck. La chaîne n’a pas eu à chercher très loin, puisqu’elle l’avait déjà programmé il y a deux mois, lors de la rétro Minnelli.

Dimanche 3 avril 2016

20.40 : Donnez-lui une chance de Stanley Donen (1953), OCS Géants
Un des films peu connus de Donen, sorti tardivement en France (1960) et rarement repris depuis. Ce n’est pas Singin’ in the Rain, évidemment, mais c’est un musical charmant, classique (la préparation d’un show à Broadway), mais chorégraphié par Bob Fosse. Avec Debbie Reynolds, 21 ans et déjà neuf films au compteur et le couple Champion, Marge et Gower, pas souvent vu sur grand écran.

20.45 : Wall Street d’Oliver Stone (1987), Club
29 ans ! Presque de la préhistoire. Et pourtant, le milieu de la finance new-yorkaise était déjà toxique. Le film dressait un tableau inquiétant, mais on a vu bien pire depuis, entre Inside Job et Margin Call. Avec Michael Douglas et la famille Sheen.

20.45 : Feux croisés d’Edward Dmytryk (1947), Classic
Un bon scénario de John Paxton d’après un bon roman de Richard Brooks, un bon producteur, Adrian Scott, futur victime de McCarthy, un bon réalisateur (à l’époque). Résultat : un des grands films américains de la fin de la décennie, avec les deux Robert, Mitchum et Ryan, et Gloria Grahame.

22.05 : Cartouche de Philippe de Broca (1962), Famiz
Première rencontre Broca-Belmondo, il y en aura d’autres. C’est une des plus réussies, et pourtant l’auteur n’était pas spécialiste de films de cape et d’épée. Mais Belmondo, enthousiaste et séduisant, Claudia Cardinale (prénommée Vénus !) et Jean Rochefort, dans sa première apparition marquante : le plaisir est toujours intact. C’est l’avant-dernier scénario du grand Charles Spaak.

00.20 : Cœur de lilas d’Anatole Litvak (1932), France 3
Ce n’est pas un film de Gabin, mais un film avec Gabin : sur les premières affiches, son nom n’apparaît que tout en bas, les vedettes étant André Luguet, en flic déguisé, et Marcelle Romée, belle actrice qui disparaîtra brutalement après ce film, en fille des rues. Gabin est un mauvais garçon tout à fait crédible.

Lundi 4 avril 2016

20.40 : Les Vikings de Richard Fleischer (1958), TCM
Un an déjà que nous ne l’avons pas revu. On s’installe avec un verre d’aquavit, de la confiture de baies rouges et on repart pour le fjord où règnent Ernest Borgnine et son fils Kirk Douglas (pourtant plus âgé, mais c’est la joie du ciné). Le duel final sur la tour du Fort La Latte reste inoubliable, comme le drakkar en flammes emportant le corps du héros mort. Un chef-d’œuvre.

20.45 : La Fille de Monaco d’Anne Fontaine (2008), Émotion
Une jolie comédie à la française, pourquoi bouder son plaisir ? Luchini fait du Luchini, souvent bien. Anne Fontaine a un curieux statut auprès de la critique : quinze films bien accueillis par le public, mais toujours pas considérée comme un(e) auteur(e). Et pourtant…

20.45 : Le Train de Pierre Granier-Deferre (1972), Classic
PGD s’était alors spécialisé dans les adaptations de Simenon, chose pas facile car ses romans sont presque toujours supérieurs à leur transposition. Mais avec Le Chat, La Veuve Couderc et ce film, un ton en dessous, le réalisateur a signé une trilogie qui compte parmi les plus justes équivalents de l’écrivain.

22.20 : Gainsbourg (Vie héroïque) de Joann Sfar (2010), OCS Max
Eric Elmosnino trouve enfin le grand rôle qu’il méritait depuis vingt ans. Le biopic est un peu classique, mais c’est ce qu’on attend d’un tel projet. Et on peut toujours relire l’intégrale des textes du chanteur avant d’aller déposer un ticket de métro sur sa tombe au cimetière Montparnasse.

22.40 : Les Rats de Robert Siodmak (1955), Arte
On connaît moins bien les films de la seconde période allemande de l’auteur, après 1955, qui compte pourtant quelques réussites, comme Les SS frappent la nuit ou L’Affaire Nina B. Et celui-ci, adaptation d’une pièce d’Hauptmann. Certes, il y a Maria Schell, avec son sourire trempé de larmes, mais il y a aussi Curd Jurgens, alors au sommet de sa forme.

Mardi 5 avril 2016

20.45 : La Maison assassinée de Georges Lautner (1987), Paris 1ère
Un Lautner tardif, le meilleur parmi ses dix derniers, dont il n’y a pas grand-chose à sauver, entre Joyeuses Pâques et Room service. Ici, il y a un bon roman de Pierre Magnan, une bonne recréation de la Haute-Provence fin-de-siècle et une bonne interprétation de Patrick Bruel (mais si !) et Anne Brochet.

20.45 : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson (2014), Premier
Un régal pour les amateurs de l’auteur, son comique décalé et son univers grinçant, ici inspiré (de loin) par Stefan Zweig. Et les acteurs s’en donnent à cœur joie - Ralph Fiennes, Adrian Brody, Willem Dafoe, Harvey Keitel, Jude Law, Bill Murray, Tilda Swinton, et même Mathieu Amalric et Léa Seydoux. Comment résister ?

20.45 : L’Enfant lion de Patrick Grandperret (1992), Famiz
Bientôt vingt-cinq ans que les aventures du gamin ami des lions enchantent les enfants, mais pas seulement. On persiste à aimer le cinéaste, même s’il n’a pas tenu toutes les promesses qu’on devinait dans ses premiers films.

20.50 : L’Hirondelle d’or de King Hu (1966), Action
C’est une VF mais on peut faire avec, tant le film est beau, préfigurant A Touch of Zen quelques années plus tard. Pourquoi cette hirondelle a-t-elle mis presque quatre décennies à nous parvenir (en janvier 2004) ? Mystère.

22.40 : Les Portes de la nuit de Marcel Carné (1946), OCS Géants
On s’explique mal aujourd’hui la déception (relative : 2, 5 millions de spectateurs) et l’exécution critique du dernier film du tandem Carné-Prévert. Certes, Yves Montand et Nathalie Nattier ont le charisme d’une paire de sabots, mais tout ce qu’il y a autour, le Paris de l’immédiate après-guerre, la pauvreté, les rancœurs, les haines toujours vivaces, demeure un témoignage pertinent sur les lendemains de l’Occupation. C’est la poésie qui coince, l’amour n’étant pas assez fort pour faire oublier le contexte. Mais quels acteurs, Carette, Reggiani, Saturnin Fabre !

00.30 : Fando et Lis d’Alejandro Jodorowsky (1967), OCS Géants
Les débuts de Jodo, d’après la pièce d’Arrabal. Un peu obscure la quête de ces deux personnages, mais le groupe Panique ne se préoccupait alors pas vraiment d’être compris ni analysé. Les films suivants, El Topo, La Montagne sacrée ont construit la légende, un peu lourde parfois.

00.45 : Vacances romaines de William Wyler (1953), TCM
Bon, c’est Point de vue et Bonnes soirées réunis, cette idylle entre un reporter et une princesse incognito. Mais Audrey Hepburn est si mignonne et Gregory Peck si charmant - et les rues de Rome des années 50 si belles, qu’on peut se laisser embarquer sur le porte-bagages de la Vespa (la première sur un écran ?) avec un plaisir intact.

Mercredi 6 avril 2016

20.40 : Malcolm X de Spike Lee (1992), OCS City
Un peu long, sans doute (195 minutes), mais passionnant pour qui veut comprendre l’évolution de la communauté afro-américaine dans les années 50 et 60, des Black Muslims aux Black Panthers.

20.45 : Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols (1966), Classic
Pour le plaisir de retrouver le couple infernal, Burton-Taylor, dans le quatrième des huit films qu’ils ont tournés ensemble. Théâtral ? Vociférant ? Certes, mais quel dialogue (merci Edward Albee), et quel numéro visuel.

22.40 : Last Days de Gus Van Sant (2005), Arte
Kurt Cobain à la sauce Van Sant, c’est-à-dire surprenant. Tous les amateurs de Nirvana attendaient une biographie du chanteur, l’auteur a joué le jeu du décalage : un musicien non précisé, désespéré et solitaire, réfugié dans une forêt aussi peu hospitalière que celle de Sea of Trees, le dernier Van Sant, toujours inédit. Michael Pitt n’est pas Cobain, Asia Argento n’est pas Courtney Love, mais ils sont bien à leur place.

23.55 : La danza de la realidad d’Alexandro Jodorowsky (2013)
Après deux décennies consacrées aux bandes dessinées, Jodo revient au cinéma - et ce n’est pas fini, puisqu’on attend son prochain film. Sera-t-il aussi autobiographique que celui-ci, chronique de son retour au Chili natal ?

01.00 : L’Homme sauvage de Robert Mulligan (1969), TCM
Encore un superbe film de Mulligan. Sept ans après avoir été Atticus Finch dans "Du silence et des ombres", Gregory Peck devient Sam Varner, de nouveau un héros solitaire qui devra affronter un ennemi apache plus mortel que les jurés du Sud - mais il s’en sortira. Dans la programmation de la chaîne, on n’a pas vu annoncé "I Walk the Line" de John Frankenheimer. Quel dommage.

Jeudi 7 avril 2016

20.40 : Lettre d’une inconnue de Max Ophuls (1948), OCS Géants
Le sommet (enfin, un des sommets, avec Le Plaisir) de la filmographie d’Ophuls, et la plus belle adaptation de Stefan Zweig, tous cinéastes confondus. Joan Fontaine, dans sa plus forte incarnation et Louis Jourdan, égal à lui-même : résultat, un éblouissement, qui vous tire les larmes à chaque vision.

20.45 : Hungry Hearts de Saverio Costanzo (2014), Émotion
Pas vu (honte !), mais le film contient deux éléments décisifs : la présence d’Alba Rohrwacher, une des actrices italiennes les plus surprenantes du moment. Et la signature de Costanzo, dont La Solitude des nombres premiers (2010) est une adaptation bouleversante du roman de Paolo Giordano.

20.45 : Dans la cour de Pierre Salvadori (2014), Club
Le réalisateur ne nous a pas souvent déçu (un peu tout de même avec Après vous) et son idée de réunir, au cœur d’un immeuble étrangement habité, Catherine Deneuve et Gustave Kervern, c’est-à-dire des acteurs on ne peut plus dissemblables, s’avère bien fonctionner.

20.45-00.05 : la soirée sur Classic est tout entière consacrée à Jacques Tourneur, avec ses trois films Universal les plus célèbres (20.45 : La Féline (1942) ; 22.55 : Vaudou (1943) ; 00.05 : L’Homme léopard (1943). Comme chacun d’entre eux est très court, il y a même le temps d’intercaler, à 21.55, Jacques Tourneur, le médium, un documentaire d’Alain Mazars. Merci, Classic.

20.50 : Devdas de Sanjay Leela Bhansali (2002), Numéro 23
La douzième adaptation du roman de Chatterjee depuis 1928. Mais certainement la plus extraordinaire : s’il n’y avait qu’un titre pour symboliser Bollywood, ce serait celui-ci (même s’il existe bien d’autres films aussi réussis). C’est parti pour 220 minutes d’un mélo musical étourdissant.

22.05 : Le Diabolique Mr Benton d’Andrew L. Stone (1956), OCS Géants
Petit film très agréable, malgré Doris Day (mais il y a Louis Jourdan), d’un petit-maître hollywoodien dont on connaît surtout "Stormy Weather", mais qui a signé plusieurs petits polars intéressants, dont celui-ci.

22.20 : La Jeune Fille à la perle de Peter Webber (2003), OCS Max
Adaptation réusie du roman à succès de Tracy Chevalier. Scarlet Johansson, 19 ans, a l’âge du rôle et Colin Firth est parfait, en Vermeer fasciné par sa servante et qui en fera le modèle de son tableau le plus renommé. Le réalisateur n’a rien fait depuis qui vaille ce film.

00.10 : La Vallée du jugement de Tay Garnett (1945), TCM
Peck a la particularité, comme Kirk Douglas et Burt Lancaster, d’avoir débuté comme tête d’affiche, sans passer par les petits rôles. Ici, son deuxième film, un western, bien mis en scène par Tay Garnett, un de nos cinéastes de prédilection. En prime, Greer Garson, excellente actrice pas mal oubliée.

Vendredi 8 avril 2016

20.40 : Che, 1. L’Argentin de Steven Soderbergh (2008), TCM
La première partie de la fresque offerte par Soderbergh à la mémoire de Guevara. Recréation respectueuse des faits et du mythe. C’est la période des victoires, de la prise du pouvoir, de la révolution en marche. La seconde partie sera moins flamboyante.

20.40 : Peter Gunn, détective spécial de Blake Edwards (1967), Paramount Channel
Edwards avait créé le personnage de Gunn, héros d’une série télévisée qui connut 113 épisodes entre 1958 et 1961 (il en réalisa une dizaine). Le projet sur grand écran était-il prétexte à quelques suites, comme celles de la Panthère rose ? En tout cas, le peu de succès du film, immérité, en fit une expérience unique. À voir, car pas souvent montré.

20.45 : Le vent se lève de Hayao Miyazaki (2013), Club
Le dernier (et l’ultime, selon lui) film d’animation du maître japonais. Aussi graphiquement superbe que ses précédents - mais on tique un peu sur le sujet, célébration de l’inventeur de l’avion personnel, modèle utilisé par les kamikaze durant la Seconde Guerre.

20.45 : L’Extravagant Mr Deeds de Frank Capra (1936), Classic
De temps en temps, une goulée d’humanisme rassérène. Ah, la belle époque où la naïveté et la candeur pouvaient encore triompher du cynisme. Gary Cooper en pataud sincère, on y croit toujours.

22.40 : Tetro de Francis Ford Coppola (2009), OCS City
L’avant-dernier film de FFC, la rencontre à Buenos Aires d’un serveur sur un bateau de croisière et de son frère, écrivain raté qui s’est exilé là. Huis clos (ou presque), très efficace, avec Alden Ehrenreich (revu récemment chez les frères Coen) et Vincent Gallo (qui pourrait incarner un jour Antonin Artaud sans maquillage).

00.15 : Passion fatale de Robert Siodmak (1949), TCM
Pas souvent programmée, cette adaptation du Joueur de Dostoievski. Siodmak a terminé sa grande série de films noirs, de Deux mains, la nuit à Pour toi j’ai tué. Mais ce Great Sinner est de la même veine du plus beau sombre. Gregory Peck dévoré par la passion, on a d’abord du mal à l’imaginer, mais comment résister à Ava Gardner ?

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