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Mandarines (2013)
de Zaza Urushadze
publié le jeudi 7 avril 2016

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Meilleur film en langue étrangère aux Oscars 2015.

Sortie le mercredi 6 avril 2016


 


Le Géorgien Zaza Urushadze est l’auteur de trois longs métrages.
Mandarines, son dernier, se déroule en Abkhazie, pays au nord de la Géorgie, sur les rives de la mer Noire. S’y s’affrontent, en 1992, les forces armées de la Fédération de Russie et celles de l’Abkhazie, en lutte pour reprendre son indépendance face au gouvernement géorgien.

Dans une région vallonnée et sauvage, deux modestes maisons sont habitées par Ivo (Lembit Ulfsak), un doux vieillard, et Margus (Elmo Nüganen), un producteur de mandarines. Mais la guerre se rapproche et laisse, après une terrible tuerie, deux blessés à la charge d’Ivo, deux blessés de camps ennemis, Ahmed le Caucasien et Nikoi le Géorgien.


 

À l’intérieur de la maison d’Ivo croît une tragédie, faite de douleurs physiques et de haines raciales et religieuses. Ce huis-clos explosif est la force du film car tout s’y passe, tout s’y déroule et tout s’y résout.


 


 

Mais l’humanité communicative et l’extrême bonté d’Ivo installent peu à peu la tolérance et l’amitié entre les êtres.
Dans la maison, ce ne sont que grâce, charme et beauté d’âme. Il est vrai qu’après les scènes sanglantes, les sentiments de paix et de plénitude qui surgissent dans cet espace semblent tout à fait irréels.

Une telle cohabitation entre le Caucasien musulman et le Géorgien chrétien paraît relever d’une vue de l’esprit, mais ce qui prédomine, en dehors de la complexité de la situation géopolitique et ethnique du lieu et des personnages, c’est l’étonnante personnalité d’Ivo, qui, par son charisme et son intelligence, parvient à retourner une situation conflictuelle ancestrale en espérance.


 

Un tel revirement est-il concevable ? Un tel bouleversement plausible ? Oui, certainement dans le cas précis de ces deux ramasseurs de mandarines, éloignés de tout, pour qui les guerres focalisent toute la bêtise humaine et la plus grande lâcheté. Les mandarines en profusion, taches orangées sous le ciel, colorent le paysage d’une harmonie, d’une sérénité, d’une douceur qui va de pair avec la personnalité d’Ivo, ce bon vieil homme qui fabrique des cageots pour les transporter.

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe (avril 2016)

Mandarines (Mandariinid). Réal, sc : Zaza Urushadze ; ph : Rein Kotov ; mont : Alexander Kuranov ; mu : Niaz Diasamidze. Int : Lembit Ulfsak, Elmo Nüganen, Misha Meski, Giorgi Nakashidze (Estonie-Géorgie, 2013, 87 mn).

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