Samedi 16 juillet 2016
20.45 : Vieilles canailles de Kirk Jones (1998), Club
Tout est dans le titre ; les vieux en question sont David Kelly et (surtout) Ian Bannen. Le réalisateur n’est pas le génie du siècle, mais pour son premier film (il a fait depuis Nanny McPhee avec Emma Thompson), il s’en est bien tiré, côté humour un peu noir.
20.45 : Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938), Classic
Ce n’est pas la découverte de l’année, mais Carné revient à la surface : un recueil de textes critiques choisis par Philippe Morisson (celui qui tient l’excellent site La Belle Équipe), un prochain hommage au festival Lumière en octobre. De quoi porter un regard un peu différent sur un cinéaste à la fois trop connu et pas vraiment.
22.55 : Le Limier de Joseph L. Mankiewicz (1972), TCM
Surprise ! Ce chef-d’œuvre superbement concocté n’a pas été programmé ces deux dernières années. Aucune hésitation, il faut revoir Laurence Olivier et Michael Caine s’affronter 140 minutes durant, sans une seule baisse de tempo. Et ensuite, (re)lire Cinéma, le roman de Tanguy Viel qui a vu Sleuth une bonne centaine de fois.
23.45 : Le Capitaine Fracasse d’Abel Gance (1943), Classic
Pas souvent sorti de ses boîtes, le film de Gance, le dernier des trois qu’il a tournés sous l’Occupation. Il mérite pourtant une visite de temps en temps, ne serait-ce que pour retrouver tous ces visages du cinéma français des années 40, Fernand Gravey, Maurice Escande, Roland Toutain, Alice Tissot ou Lucien Nat.
23.45 : Domino de Roger Richebé (1943), OCS Géants
Décidément, deux films de 1943 à la même heure, tous les deux avec Fernand Gravey, ça ressemble à un complot. La pièce de Marcel Achard a connu le succès à l’époque et Jean Aurenche l’a correctement adaptée. Mais Richebé, s’il n’est pas aussi nul que le prétendait Jeanson (qui l’appelait "Pauvre C"), a assuré le service minimum.
Dimanche 17 juillet 2016
20.40 : Lord of War d’Andrew Niccol (2005), OCS Max
Niccol laisse pour un temps ses variations étonnantes sur des thèmes de SF et peaufine le portrait d’un traficant d’armes de haut niveau tout à fait crédible, hélas. Et Nicolas Cage est, pour une fois, bien contrôlé.
20.40 : Salomé de William Dieterle (1953), OCS Géants
Non, ce n’est pas Salome, Where She Danced, l’inoubliable nanar de Charles Lamont, mais c’est du grand cinoche hollywoodien : Rita Hayworth, Stewart Granger, Charles Laughton et Dieterle à la manœuvre. Vous avez dit kitsch ? Mais quelle allure…
20.45 : The Two Faces of January de Hossein Amini (2014), Premier
Pas vu et le réalisateur nous est inconnu. Mais un film avec Oscar Isaac (le Llewyn Davis des frères Coen), Kirsten Dunst et l’immense Viggo Mortensen mérite assurément un détour.
20.45 : Cœurs d’Alain Resnais (2006), Club
Encore un chef-d’œuvre, apparemment (trop) simple la première fois, mais qui, à chaque nouvelle vision, découvre des territoires inédits. Du premier à l’ultime plan, admirable.
20.45 : Serpico de Sidney Lumet (1973), Classic
On le connaît dans les coins, ce film de Lumet, mais s’il n’y avait pas celui de Resnais à la même heure, on se laisserait bien tenter. Sacré Al Pacino qui, en quatre ans, entre 1971 (Panique à Needle Park) et 1975 (Un après-midi de chien), a tourné les deux Parrain de Coppola et L’Épouvantail. Qui dit mieux ?
20.45 : Frantic de Roman Polanski (1988), TCM
Après tant de soirées maigres, ce soir, c’est l’abondance ! Un polar parfaitement impersonnel, mais réalisé avec l’aplomb et la maîtrise dont Polanski est capable.
22.25 : Lola Montès de Max Ophuls (1955), OCS Géants
Après Rita Hayworth, sur la même chaîne, pourquoi pas Martine Carol, pour vérifier le différence de statut, entre une star et une actrice française ? La durée annoncée est de 115 minutes, soit cinq de plus que lors du passage du 10 décembre dernier. Autre copie ?
00.20 : Baby Face d’Alfred E. Green (1932), France 3
Les programmes imprimés indiquent un autre film (L’Intruse également de Green, 1935), mais Brion, après la projection de The Dark Horse le 10 juillet, a bien annoncé Baby Face. De toutes façons, les deux films (tous deux avec Bette Davis) sont remarquables, comme presque tous les titres d’A.E.G., cinéaste à découvrir.
Lundi 18 juillet 2016
20.40 : Robinson Crusoé sur Mars de Byron Haskin (1964), Paramount Channel
Cette fois encore, tout est dans le titre. Mais Haskin a signé quelques films intéressants et la SF lui a plutôt réussi (cf. La Guerre des mondes ou De la Terre à la Lune).
20.40 : Colonel Blimp de Michael Powell & Emeric Pressburger (1943), OCS Géants
Si pas regardé en septembre 2015, date du dernier passage. On se recopie : "Le chef-d’œuvre du tandem. Tourner en 1943 un film qui présente un colonel anglais comme une baderne et un officier allemand comme un défenseur de la raison, il fallait oser. 160 minutes admirables d’intelligence, d’humour anglais (with the tongue in the cheek) et de beautés visuelles (la séquence d’ouverture est inoubliable)." Il y a également une superbe édition DVD (Institut Lumière).
20.45 : Les Vies privées de Pippa Lee de Rebecca Miller (2009), Émotion
Pas vu, mais Robin Wright nous ferait regarder n’importe quoi. Et comme il y a, en plus, Winona Ryder…
20.45 : Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence de Roy Andersson (2014), Club
Drôle d’idée de passer le dernier volet de la trilogie alors que les deux premiers n’ont jamais été programmés. Non qu’il s’agisse de la suite de Chansons du 2e étage et de Nous, les vivants. Mais les trois films, réalisés chacun à sept ans d’écart, correspondent à un moment précis de l’évolution du cinéaste, un des rares génies de ce temps, alors mieux vaut les voir dans l’ordre. Il n’empêche : à défaut de l’œuvre complète (que l’on trouve maintenant en DVD), Un pigeon est le film à regarder ce soir ; aucune excuse ne sera acceptée.
20.55 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara (1947), Arte
Le film fit scandale, pour des raisons dignes du Code Hays : une femme dont le mari est au front prend un jeune amant. On ferait des gorges chaudes sur la pudibonderie de l’époque, si, aujourd’hui, l’association intégriste Promouvoir ne se mêlait de faire interdire des films - et y parvient (voir les tribulations de La Vie d’Adèle).
00.15 : Le Voyage en Occident de Tsai Ming-liang (2014), Arte
Le film, un moyen métrage (50’) semble inédit. Espérons qu’il tranche sur les dernières réalisations, d’un ennui torride, d’un auteur qui fit longtemps illusion.
00.15 : Les Trois Mousquetaires de Rowland V. Lee (1935), TCM
Une curiosité, car cette version RKO passe très rarement. Honnêtement, on n’en a pas un souvenir bien précis, Walter Abel (d’Artagnan) n’étant pas un acteur qui laisse beaucoup de traces. Mais Lee était un artisan estimable, sans plus (malgré son Zoo in Budapest, réussite incontestée).
Mardi 19 juillet 2016
20.45 : 3 cœurs de Benoît Jacquot (2014), Émotion
Jacquot tourne de plus en plus vite, cela lui réussit parfois (voir son prochain À jamais, à la rentrée, belle histoire digne d’Henry James), mais pas forcément. Ici, c’est entre les deux. Poelvoorde est touchant dans son amour plus fort que tout pour les deux sœurs, Chiara M. et Charlotte G.
20.45 : Aimer, boire et chanter d’Alain Resnais (2014), Club
Un film des Resnais tous les deux soirs, c’est la fête. Même si celui-ci, malgré son titre, est encore plus désespéré que les précédents. Il est passé il y a tout juste quatre mois sur la chaîne, et alors ? Quand on aime, on ne compte pas.
20.45 : L’Attaque de la malle-poste d’Henry Hathaway (1951), Classic
Un superbe western en vase clos, sans doute un des plus forts de cette période d’Hathaway, sa meilleure. Tyrone Power, Susan Hayward, un scénario de Dudley Nichols, une photo n&b de Milton Krasner et une bande d’acteurs de second plan savoureux, Edgar Buchanan, Jack Elam, Jeff Corey.
21.00 : Mad Men, saison 7, Sundance Channel
Deuxième épisode de la septième et ultime saison de la série, à savourer lentement - 14 épisodes au rythme d’un par semaine, de quoi atteindre l’automne en suivant les aventures de Don, Peggy, Megan, Joan et toute la clique des jeunes (enfin pas tous) loups de la pub américaine des années 60. Et ne pas rater la bande musicale : dans chaque épisode, un tube d’époque, toujours soigneusement choisi.
22.35 : Un week-end à Paris de Roger Michell (2013), OCS Max
Déjà passé en janvier ? Eh oui, mais comme la plupart des films de l’été sur le câble. Et on ne se lasse pas du couple de vieux époux-amants Jim Broadbent-Lindsay Duncan.
00.10 : Maman très chère de Frank Perry (1981), Paramount Channel
Plein de raisons de voir ce film. D’abord, il passe très rarement. Ensuite, il a mis un sérieux coup à la réputation de Joan Crawford, mère tout sauf sympathique (c’est elle qu’incarne Faye Dunaway). Enfin, il a été désigné comme "pire production de la décennie" par les Razzie Awards, bien qu’il ne mérite pas tant d’indignité.
Mercredi 20 juillet 2016
20.40 : Caricaturistes, fantassins de la démocratie de Stéphanie Valloato (2014), OCS City
Bon documentaire sur une douzaine de dessinateurs de presse du monde entier. Très intéressant lorsqu’il montre la difficulté pour s’exprimer de nombre d’entre eux, moins favorisés que les Français.
20.45 : Scarface de Brian De Palma (1983), Frisson
Malgré le titre, il ne s’agit pas d’un remake du film de Hawks, ou alors bien caché. Mais c’est un étonnant morceau (165 mn), dans lequel Al Pacino est magnifique. Pendant 15 ans, entre 1973 et 1987, De Palma a accumulé les grands films, sans faillir. Ensuite…
20.45 : Pancho Villa de Buzz Kulik (1968), TCM
Le révolutionnaire mexicain est un personnage récurrent du cinéma américain, dès 1914, où il signa un contrat avec la Mutual pour être filmé durant ses combats (c’est Raoul Walsh qui s’en chargea). Ensuite ce furent Wallace Beery (1933), Alan Reed (1952), et Telly Savalas (1972) qui le représentèrent. Et ici, Yul Brynner, pas si mal que ça.
20.50 : Sherlock Holmes et le train de la mort de Roy William Neill (1946), Polar
Un Holmes en VO sur Polar, on ne peut pas le laisser passer. Un peu trop court (60 mn), comme tous les films de la série des années 40. Mais Basil Rathbone continue à bien nous plaire.
20.55 : Les Valseuses de Bertrand Blier (1973), Arte
Juste pour vérifier si le film accuse son âge (bientôt 45 ans) ou demeure hors du temps, caractéristique des vrais grands films.
22.45 : Un crime dans la tête de John Frankenheimer (1962), Arte
Un film qui, en 1962, prévoit l’assassinat du président des USA, n’est pas crédible une seconde. C’est du moins ce qu’on en pensait à l’époque. Peut-être le plus grand rôle de Sinatra, totalement habité. Et la confirmation du cinéaste, dont on ne connaissait que Le Prisonnier d’Alcatraz, sorti un mois plus tôt.
00.35 : Le Prisonnier d’Alcatraz de John Frankenheimer (1962), TCM
Deux Frankenheimer le même soir, et deux parmi ses meilleurs, il va falloir choisir, le premier débordant sur le second de 15 minutes. Mais on connaît le sujet du second : au bout d’un quart d’heure, Lancaster commence seulement à élever ses oiseaux.
Jeudi 21 jullet 2016
20.40 : Bellissima de Luchino Visconti (1951), OCS Géants
Les spectateurs français ont dû patienter dix ans pour enfin voir ce film, sorti après Rocco et ses frères. Attente incompréhensible, étant donné le statut, déjà, de Visconti, et la qualité du film - sans oublier qu’Anna Magnani était une star. Alors ?
20.40 : Montagne rouge de William Dieterle (1951), Paramount Channel
Ce n’est pas le meilleur film de Dieterle, plus à l’aise dans le film noir que dans le western (qui doit d’ailleurs être sa seule expérience dans le genre). Ce n’est pas Alan Ladd qui va dynamiser la chose, mais Lizabeth Scott, toujours aussi surprenante.
20.45 : Théodora, impératrice de Byzance de Riccardo Freda (1954), Classic
Lorsqu’il avait des moyens, Freda donnait tout de même l’impression de tourner avec des bouts de ficelle (une lettre de Jean Ferry, publiée jadis dans Positif, en 1957, raconte tout ceci). Mais c’est une grande part du charme de ses films (et Gianna Maria Canale également).
20.50 : Les Bidasses en folie de Claude Zidi (1971), HD1
Le premier film de Zidi, le premier film des Charlots ; il y avait là un désir de retrouver le souffle de Quatre garçons dans le vent, où Richard Lester était le cinquième Beatle. Nous sommes ici plusieurs tons en dessous, mais le film n’était pas ridicule, tentant d’inaugurer un comique de groupe à la française. Le suivant, Les Dieux du stade était déjà en retrait. Mieux vaut ne pas évoquer la suite.
00.30 : Les Voitures qui ont mangé Paris de Peter Weir (1973), Arte
Il y a un Paris au Texas, celui-ci, c’est Paris en Australie. Le premier film de Weir (est-il sorti chez nous ? Nous ne l’avons vu qu’en vidéo), déjà très à l’aise dans l’étrange et le dérangeant (il allait enchaîner avec Picnic à Hanging Rock).
Vendredi 22 juillet 2016
20.40 : Haute sécurité de John Flynn (1989), OCS Géants
Film de prison, avec l’affrontement classique entre un détenu et le directeur. Mais c’est John Flynn qui est aux commandes, garantie d’efficacité et de puissance. Et si Stallone demeure inexpressif, Donald Sutherland, en salaud certifié, est impressionnant.
20.45 : Les Démons de Jésus de Bernie Bonvoisin (1997), Club
Passé en novembre dernier, mais peut souffrir une seconde vision. Rien à changer à la note d’alors : "Quatre films en presque vingt ans, ce n’est pas beaucoup. C’est dommage, car l’ex-chanteur de Trust a de la patte et une méchanceté naturelle bien rafraîchissante - il n’a pas renié son Antisocial, la chanson-phare du groupe en 1979. Les embrouilles des deux tribus banlieusardes, ça reste goûteux."
22.05 : La Proie des vautours de John Sturges (1959), TCM
Peut-être qu’un soir un peux mieux fourni en titres de choix nous n’aurions pas retenu ce film de Sturges. Mais enfin, un vendredi de juillet, la rencontre dans la jungle birmane de Sinatra et Lollobrigida a quelque chose de rafraîchissant.
22.05 : Amen de Costa-Gavras (2001), OCS Max
L’histoire de Kurt Gerstein, officier SS, "l’espion de Dieu", pour reprendre le titre du livre de Pierre Joffroy, et de sa lutte pour alerter le Vatican de l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Le cinéaste a mêlé les éléments du livre à l’adaptation de la pièce de Rolf Hochhuth, Le Vicaire, gros scandale au moment de sa représentation en France. En fin de compte, un film juste, bien interprété par Matthieu Kassovitz, meilleur acteur que réalisateur, comme d’habitude, et Ulrich Tukur, Gerstein tout à fait crédible.