Samedi 30 juillet 2016
Maigre soirée. Tous les films des chaînes Cinéma ont été programmés ces derniers temps (Nuits blanches à Seattle, Les Favoris de la Lune, Les Belles Années de miss Brodie, Looking for Richard, Merci d’avoir été ma femme, Élémentaire mon cher…lock Holmes).
On peut toutefois en extraire :
20.40 : Still Alice de Richard Glazer & Wash Westmoreland (2014), OCS Max
Si l’on peut supporter de voir Julianne Moore, qui a décroché l’Oscar et le Golden Globe (mais y a-t-il des rôles pour lesquels elle ne les méritait pas ?), envahie par la maladie d’Alzheimer. Un casting efficace : Alec Baldwin en mari complice, Kirsten Stewart et Kate Bosworth en filles aimantes. "Flow my tears…"
20.45 : Diamants sur canapé de Blake Edwards (1961), TCM
Pas vraiment la découverte de l’année, mais, curieusement, le film ne passe pas si souvent. Audrey Hepburn est toujours aussi époustouflante et Mickey Rooney épatant en Japonais bougon (c’était son 106e film, il n’en tournerait plus que 108…).
22.35 : The Blob d’Irwin S. Yeaworth Jr. (1958), Classic
Passé il y a un an, mais ne protestons pas. C’est une sympathique petite chose tout à fait répugnante - le blob extra-terrestre se répand comme un chewing-gum verdâtre (l’idée a sans doute été empruntée à L’Homme H d’Ishiro Honda, également empli de matière dégoulinante). Premier vrai film de Steve McQueen, déjà célèbre pour sa série Au nom de la loi.
Dimanche 31 juillet 2016
20.40 : Le Lendemain du crime de Sidney Lumet (1986), OCS Géants
Un film de Lumet doit toujours être regardé (cf. plus bas). Pas sûr que le scénario soit le meilleur qu’il ait eu à tourner, mais on peut se laisser faire : comment Jane Fonda va-t-elle se sortir de sa situation impossible ? Heureusement, Jeff Bridges va l’aider.
20.45 : Sans identité de Jaume Collet-Serra (2011), Premier
Faute de l’avoir vu, on ne l’avait pas indiqué récemment. Après vérification, ce thriller pas mal diabolique supporte une vision, en cet ultime jour du mois. Liam Neeson est crédible en biologiste accidenté et amnésique, Diane Kruger fort agréable en émigrée bosniaque et January Jones prouve qu’elle est capable d’être autre chose que l’ex-femme de Don Draper dans Mad Men.
20.45 : L’Albatros de Jean-Pierre Mocky (1971), Classic
Bien longtemps que l’on n’a pas revu ce Mocky de la grande époque, celle de Solo, de L’Ombre d’une chance et de L’Ibis rouge. Quel écho trouve-t-il encore, 45 ans après ? Réponse ce soir.
20.50 : Merci pour le chocolat de Claude Chabrol (2000), HD1
Un des plus réussis des derniers films de Chabrol, peut-être même le meilleur (d’ailleurs prix Louis Delluc). La direction d’acteurs est toujours impeccable (ici, Huppert et Dutronc), mais CC, en connaisseur, s’appuie sur un excellent roman policier de Charlotte Armstrong.
22.25 : Le Prêteur sur gages de Sidney Lumet (1965), TCM
Un film de Lumet doit toujours être regardé (cf. plus haut). Même si, comme ici, Rod Steiger a tendance à envahir chaque plan, chaque séquence, le film tout entier. Celui-ci est bien rare, qui ne passe quasiment jamais sur le câble.
00.20 : Le Beau Joueur d’Alfred E. Green (1931), France 3
En VO, Smart Money. Suite de la découverte de ce cinéaste sous-estimé offerte par Patrick Brion. Pas de Bette Davis ce soir, mais Edward G. Robinson et James Cagney, ce qui n’est pas rien. Les fanatiques de Murnau reconnaîtront, dans la secrétaire du D.A., Margaret Livingston, la "femme de la Ville" de L’Aurore, dans un de ses derniers rôles.
00.25 : La Parade aux étoiles de George Sidney (1943), TCM
Le premier musical de l’auteur, en forme de pudding, comme Hollywood en était prodigue pendant la guerre. Une intrigue-prétexte, avec Gene Kelly (chic) et Kathryn Grayson (bof), entrelardée de numéros (réussis) et toutes les stars de la MGM en caméo (nos préférences : Cyd Charisse, Lena Horne, Margaret O’Brien, Judy Garland).
Lundi 1er août 2016
Encore une soirée creuse, sauf si l’on est passionné par le base-ball féminin avec Une équipe hors du commun (20.45, Famiz), la cinquième vision depuis deux mois de Blanches colombes et vilains messieurs (20.45, Classic), le bain de sang déjà vu en février dernier avec Le sable était rouge (20.45, TCM) ou l’adaptation de Styron passée trois fois en juillet, Le Choix de Sophie (21.00, Sundance TV).
Certes, OCS Géants réserve la soirée au tandem Powell-Pressburger, mais avec des titres vus et revus : Une question de vie ou de mort (1946) à 20.40 ; Le Narcisse noir (1947) à 22.30 ; Je sais où je vais (1945) à 00.05.
20.40 : J’arrête quand je veux de Sydney Sibilla (2014), OCS Max
Un premier film, sorti le 6 août 2014 et qui a récolté 7009 spectateurs. Ça vaut la peine de tenter l’aventure, d’autant que la vedette féminine en est Valeria Solarino (dont l’association des admirateurs fanatiques est en train de se mettre en place).
21.00 : The Lebanese Rocket Society de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige (2012), TV5
Rien de ce qu’ont réalisé ces deux cinéastes n’est indifférent, même si, au lieu de traiter, à leur habitude, de situations contemporaines, ils vont cette fois-ci chercher leur argument (des étudiants constructeurs de fusées) au cœur des années 60.
22.35 : Scarface de Howard Hawks (1932), Arte
Ça fait plaisir de revoir de temps en temps l’original de HH, autrement plus gouleyant que le film de De Palma (qui n’est d’ailleurs pas un remake). Paul Muni, George Raft, Ann Dvorak, rien depuis ne nous les a fait oublier.
Mardi 2 août 2016
20.45 : Si je reste de R.J. Cutler (2014), Émotion
Un mélo, pourquoi pas ? Deux atouts : Stacy Keach, immense acteur, et Chloé Grace Moretz, qui ne cesse de nous étonner.
20.45 : Le Point de non-retour de John Boorman (1967), TCM
Et si c’était le meilleur film de Boorman, alors que le cinéaste n’était pas encore sur un piédestal ? Le (bon) roman de Westlake-Stark, l’interprétation hors pair de Lee Marvin et d’Angie Dickinson, une violence sans complaisance, une invention constante dans le découpage et le filmage. Bientôt cinquante ans de bouteille, mais c’est un film de garde.
C’est tout ? C’est tout.
Mercredi 3 août 2016
20.40 : Gemma Bovery d’Anne Fontaine (2014), OCS Max
À défaut d’un succès critique (on la considère moins comme une auteure que Claire Denis ou Catherine Corsini), la cinéaste remporte des succès publics, ce qui n’est pas la pire des choses, quand ils sont justifiés. La comédie lui réussit aussi bien que le drame et si Fabrice Luchini persiste à nous fatiguer, à force de ne plus pouvoir échapper à son image, Gemma Atherton continue à nous ravir.
20.40 : La Cité de Dieu de Fernando Meirelles & Katia Lund (2002), OCS City
Au début de ce siècle, le film avait marqué tous ses spectateurs. La description d’un quartier de Rio des années 60 aux années 70 faisait froid dans le dos. On n’ose pas imaginer ce que donnerait une même description aujourd’hui. Aux récentes nouvelles, Meirelles est le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture des Jeux, expérience beaucoup plus tranquille.
20.45 : Bodybuilder de Roschdy Zem (2014), Premier
Quatre films au compteur, tous bien différents : on n’en attendait pas tant de l’acteur. À chaque fois, une manière personnelle et juste d’aborder un univers (cf. son récent Chocolat). Ici, le milieu des culturistes, pas souvent traité par le cinéma français.
20.45 : Ah ! Si j’étais riche de Gérard Bitton & Michel Munz (2002), Émotion
Dans le genre comique à la française, le tandem creuse un sillon particulier. Tout n’est pas toujours abouti, mais il y a une ambition certaine : le scénario de La Vérité si je mens était déjà plus intéressant que le film de Gilou et leur passage à la réalisation (ici, premier essai) affirme de plus en plus leurs personnalités - jusqu’à leur dernier, mais trop lointain (2009), Erreur de la banque en votre faveur.
20.45 : Voyage en Italie de Roberto Rossellini (1954), Classic
La meilleure introduction au film est la page que lui consacre George Sanders, dans son indispensable Mémoires d’une fripouille : Rossellini sans les habituelles œillères auteuristes. Rafraîchissant.
20.45 : Navajo Joe de Sergio Corbucci (1966), TCM
Le grand Sergio (rappelons qu’il s’est lancé dans le western bien avant Leone) a fait mieux ensuite (voir Le Grand Silence ou Far West Story). Burt Reynolds est un acteur limité et Giuliano Gemma ou Tomas Milian auraient mieux convenu. Mais pour une fois qu’il y a un Corbucci en VO sur une chaîne "noble"…
20.55 : Comme un lion de Samuel Collardey (2012), Arte
Trois titres en huit ans, trois beaux films, le premier, L’Apprenti (2008, prix Louis Delluc), le dernier, Tempête, expérience passionnante de fiction documentée. Entre les deux, cette description d’un jeune footballeur emporté par ses rêves. Collardey occupe une position forte dans le jeune cinéma français.
21.00 : Lost Songs : The Basement Tapes Continued de Sam Jones (2014), Sundance TV
On l’avait recommandé en avril, avant même de l’avoir vu, au prétexte de son sujet : la remise à la lumière par Elvis Costello and some friends d’une quarantaine de textes inconnus de Dylan, datant des sessions "souterraines" de 1967-68, à Woodstock, avec The Band. Ayant vu le documentaire, on ne peut que le recommander chaudement, tant il capte bien la fabrication d’un album, entre tâtonnements, découvertes et plaisir de jouer. À noter une chanteuse extraordinaire, Rhiannon Giddens, qu’on peut apprécier à l’envi sur youtube.
23.40 : Lame de fond de Vincente Minnelli (1946), TCM
Seul film un peu rare de la troisième partie de soirée. On prend toujours plaisir à revoir l’affrontement entre Katharine Hepburn et les deux Robert, Taylor et Mitchum (qui a droit, évidemment, à toute notre sympathie).
Jeudi 4 août 2016
20.40 : Orgueil et préjugés de Joe Wright (2005), OCS Max
Déjà passé il y a quelques mois (le 21 avril), mais comme les chaînes OCS n’ont pas beaucoup d’imagination ce soir, on peut reprendre une bolée de Jane Austen, d’autant que Keira Knightley est une héroïne romantique tout à fait juste.
20.45 : Party Girl de Claire Burger, Samuel Theis & Marie Amachoukeli (2014), Club
La Caméra d’or de Cannes 2014, rare exemple de film réussi malgré ses trois auteurs. À la fois fiction et documentaire très proche (le personnage principal est la mère de Samuel Theis), toujours à la lisière (vrais ou recréés, les émois d’Angélique ?), l’œuvre est passionnante.
20.45 : Octobre de S.M. Eisenstein (1927), Classic
Un muet à une telle heure, et signé Eisenstein, à ne pas croire ! Quelle mouche a donc piqué les programmateurs qui n’ont jamais pratiqué pareille offre ? Ce n’est même pas le prétexte de l’anniversaire de la Révolution de 1917… On l’a souvent vu, sans parvenir à toujours tout saisir de la pensée de SME. Pourquoi ne pas essayer une nouvelle fois ?
20.50 : Il marchait la nuit d’Alfred Werker (1948), Polar
En VO. Même s’il n’apparaît pas au générique, Anthony Mann aurait travaillé sur le film. Ce qui est crédible, eu égard à ce qu’a réalisé autrement Werker. Pas de vedettes, sinon de série B, Scott Brady, Richard Basehart, Whit Bissell. Une petite perle noire.
20.55 : Des fleurs pour Algernon de David Delrieux (2006), Numéro 23
Téléfilm pas vu, mais le souvenir du roman de Daniel Keyes et de sa première adaptation (le magnifique Charly de Ralph Nelson, 1968) nous donne envie d’y jeter un œil. Par ailleurs, Delrieux est un réalisateur non négligeable, tous ceux qui ont vu son premier film, L’Oiseau de madame Blomer, 1978, s’en souviennent encore.
21.00 : Mad Men, saison 7 (2014)
Quatrième épisode de cette ultime saison. Qu’est devenu Jon Hamm depuis ?
22.20 : L’arrière-train sifflera trois fois de Jean-Marie Pallardy (1975), Club
Jamais vu, mais le titre nous a toujours fait rêver. Nonobstant, les autres films de Pallardy que nous connaissons sont plutôt bas de gamme et peut-être vaut-il mieux continuer à rêver.
00.05 : À bout de souffle de Jean-Luc Godard (1960), OCS Géants
La preuve exemplaire que l’Histoire du cinéma pourrait s’écrire seulement avec des premiers films sans perdre sa pertinence.
00.25 : Les Amants de la nuit de Nicholas Ray (1948), TCM
Puisque le Party Girl de 20.45 n’est pas celui de Ray, on peut se rattraper avec ce They Live by Night, son premier film et celui que l’on persiste à préférer, tant Farley Granger et Cathy O’Donnell y incarnent un couple éblouissant - même Altman, avec son remake Thieves Like Us, n’a pas fait mieux.
Vendredi 5 août 2016
20.40 : Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel (1972), OCS Géants
Le dernier très grand film du cinéaste, avec un festival de comédiens (un coup de cœur pour Delphine Seyrig, rayonnante). Est-ce parce que tout le monde le connaît qu’il passe si peu souvent sur le câble ?
20.45 : Les Arpenteurs de Michel Soutter (1972), Classic
Encore une soirée de reprises, mais lorsqu’elle sont du niveau du film de Soutter, on ne se plaindra pas. On a découvert l’auteur d’un coup, fin 1972, lorsque sont sortis James ou pas, La Pomme, La Lune avec les dents et ces miraculeux arpenteurs, Jean-Luc Bideau et Jacques Denis. Jamais son œuvre, trop courte, ne nous a déçus ensuite.
22.20 : Le Guépard de Luchino Visconti (1963), OCS Géants
Un Buñuel + un Visconti, c’est beaucoup pour un seul soir. La mariée est trop belle. Mais difficile d’y échapper : si on regarde les trois premières minutes, c’est parti pour trois heures (c’est la version longue)…
22.40 : Le Roman de Mildred Pierce de Michael Curtiz (1945), TCM
Reprise toujours (dernier passage en mars), mais on ne se lasse pas de Joan Crawford dans un de ses meilleurs rôles (même Kate Winslet dans la série de Todd Haynes ne l’a pas dépassée). Il faut dire que les héroïnes des romans de James Cain sont inoubliables.
00.00 : La Trahison de Philippe Faucon (2005), Frisson
C’est grand dommage de programmer un tel film à une heure aussi tardive, comme si on cherchait à ce qu’il ait le moins de regardeurs possibles. Tout ce qu’a signé Faucon avant Fatima était bon (et souvent meilleur que ce dernier, comme ici).
00.25 : Un si doux visage d’Otto Preminger (1952), TCM
Buñuel et Visconti d’un côté, Curtiz et Preminger de l’autre, les soirées d’août sont chargées en patrimoine. Plaignons-nous…