Semaine télé du 13 au 19 août 2016
Salut les câblés !
publié le vendredi 12 août 2016

Samedi 13 août 2016

20.40 : Double mise de Paul Thomas Anderson (1996), Paramount Channel
Le premier film du futur auteur de Magnolia et de There Will Be Blood, qui en assure le scénario et la coproduction, et un choix d’acteurs de qualité - Philip Baker Hall, Gwyneth Paltrow, John C. Reilly, Philip Seymour Hoffman, bientôt célèbres. Un des plus attachants regards sur Las Vegas.

20.40 : Caramel de Nadine Labaki (2007), OCS Max
Également un premier film, une sorte de Femmes de Cukor, en version libanaise : cinq femmes dans un salon de coiffure de Beyrouth. L’auteure n’a rien tourné depuis son remarquable Et maintenant, on va où ? de 2011, et c’est dommage.

20.40 : Le Désordre et la nuit de Gilles Grandier (1957, OCS Géants
Bon, c’est passé en début d’année, mais aux lendemains des réveillons, qui l’a vu ? Un des grands "Grangier-Gabin" des années 50, triste et désespérant, tout ce qu’on aime. Darrieux est impeccable, comme toujours, mais c’est Nadja Tiller dont on se souvient.

20.45 : Vatel de Roland Joffé (2000), Émotion
Le plus curieux, c’est que ce film ne soit pas passé sur le câble, au moins depuis plusieurs années. Un sujet (la rivalité Louis XIV-prince de Condé), un drame (le cuisinier du prince et la marée qui n’arrive pas), des acteurs au top (Depardieu encore regardable, Uma Thurman, Tim Roth). Programmer un tel film "de prestige" un 13 août, c’est récompenser les abonnés fidèles qui ne sont pas sur les plages.

20.45 : Fedora de Billy Wilder (1978), TCM
Même remarque que pour Vatel : pourquoi ce presque chef-d’œuvre est-il si rare sur le câble ? Profitons-en. Encore une variation wilderienne sur Hollywood ; 28 ans après Sunset Boulevard, William Holden n’est plus un scénariste un peu gigolo, mais un producteur fatigué, la star recluse n’est plus Gloria Swanson, mais Marthe Keller (pas vraiment l’âge du rôle, mais qu’importe). Mais ça fonctionne toujours aussi bien. L’avant-dernier film de Billy, plutôt son véritable dernier, car on peut oublier l’ultime Buddy Buddy.

00.25 : Histoire de détective de William Wyler (1951), TCM
Que se passe-t-il aujourd’hui ? Encore un film rare, pas entièrement convaincant (mais l’ambiguïté morale de Kirk Douglas est bien décrite). Le scénario est en partie dû à Philip Yordan - mais n’était-il de nouveau qu’un prête-nom ? À noter les débuts de l’excellente Lee Grant (prix d’interprétation à Cannes), trop aspirée par les séries télé ensuite.

Dimanche 14 août 2016

20.40 : Jumanji de Joe Johnston (1996), OCS Max
Il y a un an, presque jour pour jour, nous notions : "Avouons une grande sympathie pour ce film, surtout parce que le livre original de Chris Van Allsburg est magnifique - comme tous ses ouvrages (Les Mystères d’Harris Burdick ou Boréal-Express sont des chefs-d’œuvre) - et que le réalisateur a bien joué le jeu." Rien de changé.

20.40 : Star Trek II de Nicholas Meyer (1982), OCS Géants
Pas vu cette suite du n° 1 de Robert Wise. Mais comme tous les acteurs sont là (William Shatner, Leonard Nimoy), que l’Enterprise vogue dans le même espace et que le réalisateur a signé plusieurs films intéressants, aucune raison de ne pas poursuivre le voyage.

20.45 : Funny People de Judd Apatow (2009), Club
À force de lire que les films d’Apatow sont désopilants et méritent 4 étoiles sur l’échelle du rire, on aimerait finir par le croire. Essayons encore une fois.

20.45 : Tous peuvent me tuer d’Henri Decoin (1957), Classic
Une fois par an, l’été, la chaîne ressort le film. Comme Decoin était encore à l’époque un réalisateur solide, on peut se laisser faire. Le polar de Pat McGerr était astucieux, le générique réunit quelques vedettes, Anouk Aimée, François Périer, Francis Blanche, Dario Moreno et une poignée d’inconnus talentueux, Brialy, Marielle, Charles Gérard.

20.50 : La Vie de Brian de Terry Jones (1979), Arte
Aucun film des Monty Python, même les plus réussis, n’égale le délire de leurs émissions de télévision hebdomadaires, pour lesquelles l’Angleterre tout entière s’arrêtait, dans les années 70. Le sketch était leur meilleur terrain de jeux et les 45 épisodes hilarants du Monty Python’s Flying Circus (un coffret DVD existe) représentent un sommet inapproché du nonsense. Mais les longs métrages en gardent des traces et ici, la vie de Jésus revue et améliorée est savoureuse. On pourra relire ensuite La Passion considérée comme une course de côte de Jarry…

00.25 : Quai des Orfèvres de Henri-Georges Clouzot (1947), France 3
Chez Brion, après une longue série de films noirs américains, le film noir à la française. On connaît celui-ci par cœur, certes, mais on retrouvera avec le même plaisir Jouvet dans un de ses plus beaux personnages (avec une dimension qu’il n’y avait pas dans le roman d’origine de S.A. Steeman) et tout le petit monde glauque de l’après-guerre.

Lundi 15 août 2016

Beaucoup de redites ce soir : Traître sur commande (20.40, Paramount Channel), Weekend of a Champion (20.40, OCS Géants), Bodybuilder (20.45, Premier), Les Plus Belles Années de notre vie (20.45, Classic), La Grande Attaque du train d’or (20.45, TCM), To Die for (21.00, Sundance TV), Élémentaire, mon cher…Lock Holmes (22.10, OCS Géants), Joe (22.25, Premier), Still Walking (22.40, Club), Merci d’avoir été ma femme (22.45, Paramount Channel), Blanches Colombes et vilains messieurs (23.30, Classic), Nous avons gagné ce soir (00.10, TCM).
Tous ont été programmés ces derniers temps.
Certains méritent d’être revus, mais on peut préférer :

20.45 : A Girl at My Door de July Jung (2014), Club
Une Coréenne réalisatrice, ça ne court pas les rues. Et qui tourne un polar aussi réussi, encore moins. On écrit "polar", mais ce n’en est pas vraiment un, plutôt un film d’atmosphère : un village portuaire perdu, une nouvelle inspectrice de police (lesbienne, ce qui ne passe pas bien), une enfant qui la prend comme mère de substitution. Remarqué dans la sélection cannoise "Un certain regard" il y a deux ans.

23.10 : Abattoir 5 de George Roy Hill (1972), Arte
Le 30 octobre dernier, nous interrogions Arte : "À quand "Abattoir 5 ?" Il suffisait d’attendre. Le roman de Kurt Vonnegut est superbe, comme tout ce qu’il a publié. Et l’adaptation de Hill (scénarisée par Stephen Geller, dont on peut lire avec profit ses deux "Série Noire" anciennes, Où grincent les chimères et Crocs rouges) est remarquable, dans une manière qu’on n’attendait pas, après Butch Cassidy et le Kid. La destruction de Dresde en 1945, comme si on y était - et la découverte de Valerie Perrine, perdue de vue depuis.

Mardi 16 août 2016

20.40 : Listen Up Philip d’Alex Ross Perry (2014), OCS City
La soirée est consacrée à ce cinéaste américain indépendant. Bonne occasion de découvrir ce film, qui n’a rassemblé en 2015 que 7000 spectateurs, malgré ses acteurs, Jason Schwartzmann et Elisabeth Moss (la Peggy de Mad Men).

20.45 : Get on Up de Tate Taylor (2014), Premier
Biographie de James Brown. C’est le problème avec les biopics musicaux : si l’on aime un chanteur, on supporte les images, quelles qu’elles soient, du moment que la bande son est là. Le film n’est pas très inventif visuellement, mais l’extraordinaire spectacle qu’offrait sur scène le King of R and B est bien reconstitué.

20.40 : Coming Home de Zhang Yimou (2014), Club
Un peu en retrait de ce que Zhang réussit d’habitude. La Révo-cul n’était pas si drôle et on ne peut guère lui reprocher de traiter l’époque avec des couleurs malades. Gong Li en viellle dame frappée d’Alzheimer, c’est tout de même quelque chose.

20.45 : La Trahison du capitaine Porter d’André De Toth (1953), Classic
Pas souvent projeté, ce western du quatrième borgne d’Hollywood, son quatrième film de l’année, après L’Homme au masque de cire. Il y a Randolph Scott, évidemment, mais, pour nous tenir éveillé, d’autres acteurs plus toniques - Lex Barker, Charles McGraw et Elisha Cook Jr. Et Phyllis Kirk, rescapée du musée de cire.

20.55 : Charles Pathé et Léon Gaumont d’Emmanuelle Nobécourt & Gaëlle Royer (2016), Arte
Sans avoir vu le documentaire, on ne peut que le recommander. Même si traiter ainsi les deux empereurs de la production française de ces cent vingt dernières années en 85 minutes chrono semble bien ambitieux, on doit assurément apprendre baucoup de choses.

22.20 : Natan de David Cairns & Paul Duane (2013), Arte
Celui-ci, on l’a vu. Il est passionnant, mais, avec ses 60 mn, à la fois trop court et trop long. Trop court, parce que le quart d’heure consacré au "scandale" n’est pas suffisant pour l’expliquer (le livre d’André Rossel-Kirchen y parvient à peine en 300 pages). Trop long, car insister tant sur les accusations de pornographie est inutile - le film est fait par des Américains qui cultivent l’histoire des "Natan’s pornos", alors que les chercheurs français ont réduit le mythe à pas grand-chose. Mais les témoignages et les documents sont bien choisis. Il reste beaucoup à dire sur le personnage de Bernard Natan, sans qui le cinéma des années 30 n’aurait pas été tout à fait ce qu’il fut.

22.25 : The Color Wheel d’Alex Ross Perry (2011), OCS City
Premier film de Perry (et le second de la soirée), sorti en 2012 sur quatre copies, donc quasi inédit. Il paraît qu’il s’inscrit dans le genre "mumblecore" - on en saura plus en lisant la notice wikipedia sur ce terme…

22.35 : Les Îles d’Iradj Azimi (1983), Club
Belle idée d’avoir sorti des limbes ce cinéaste météore (quatre titres en vingt-trois ans). Auteur complet, d’une exigence extrême, travaillant sur l’impondérable et le silence, ses trois premiers films (Les Jours gris, Utopia et celui-ci), faits à l’économie, sont remarquables, entre Bresson et Sharunas Bartas. Son ultime, Le Radeau de la Méduse, d’une trop grande ambition et avec une distribution flamboyante, s’effondra sous son propre poids. Mais on peut visiter ces "Îles", en compagnie de Marie Trintignant et Maximilien Schell (et photographié par Robby Müller) ; ce n’est pas du Tarantino, mais ça en vaut la peine.

00.20 : Le Paradis des mauvais garçons de Josef von Sternberg (1952), TCM
Une partie du film fut tournée par Nicholas Ray. Mais ça ne suffit pas à le sauver. Sternberg l’avait commencé en traînant les pieds, coincé par son producteur, Howard Hughes. Macao, une chanteuse de beuglant, un flic caché et un GI en fuite, on patauge dans la convention. Il y a Mitchum, qui permet d’oublier Jane Russell, et surtout William Bendix et Gloria Grahame, toujours excellents.

Mercredi 17 août 2016

20.45 : Les Poings contre les murs de David Mackenzie (2013), Frisson
Ni Les Poings dans les poches ni La Tête contre les murs, mais un bon film de prison - d’abord de jeunes puis d’adultes -, chargé de tout le désespoir que l’on peut éprouver devant l’état des choses.

20.45 : La Rose noire d’Henry Hathaway (1950), Classic
Les "petits" films d’Hathaway sont souvent plus intéressants que les "grands" films d’autres réalisateurs mieux considérés. Celui-ci n’est pas souvent accessible et assez curieux : l’Asie avant Marco Polo, vue par les Anglais (enfin, les Saxons). Avec Orson Welles, qui cachetonnait pour finir Othello.

22.45 : Les Films interdits du IIIe Reich de felix Moeller (2013), Arte
Quel sujet ! Mais des extraits ne sont que des extraits. On préfère l’œuvre complète. Comme de programmer à 20.55 le film de fiction d’Oskar Roehler sur l’acteur qui tourna Le Juif Süss. On n’ose pas passer le film - même s’il est honteux, on jugera sur pièce -, donc on tourne autour, hypocritement.

23.40 : No de Pablo Larrain (2012), Arte
En attendant la sortie de Neruda, son dernier film, on peut revoir ce remarquable titre de Larrain. (déjà programmé en février 2015).

01.05 : Racket de John Cromwell (1951), TCM
Encore un film dans lequel Nicholas Ray a mis les mains sans être crédité au générique. Mais il semblerait que Tay Garnett, Mel Ferrer et Sherman Todd également. Quoi qu’il en soit, le scénario est de W.R. Burnett et il en reste forcément quelque chose, d’autant que Mitchum et Ryan sont du voyage, ainsi que Lizabeth Scott, toujours fascinante, et William Talman, donc.

Jeudi 18 août 2016

20.40 : La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010), OCS Max
Tavernier est décidément aussi à l’aise pour recréer le XVIe siècle que le quai d’Orsay, bien aidé par Jean Cosmos, pour son ultime scénario. Et les acteurs qu’il a mobilisés - la nouvelle génération, Mélanie Thierry, Raphaël Personnaz, Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet - s’en tirent très bien.

20.40 : La Chance d’être femme d’Alessandro Blasetti (1956), OCS Géants
Soirée Mastroianni sur la chaîne, avec deux titres pas très fréquentés, surtout celui-ci, une des premières rencontres entre Marcello et Sophia. Et la beauté de Rome dans les années 50.

20.45 : Alexandre Nevski de S.M. Eisenstein (1938), Classic
La chaîne continue à explorer l’œuvre d’Eisenstein, ce qui est louable. Nous voici en 1938, avec cette grandiose évocation des combats de Nevski contre les Chevaliers teutoniques. Propagande ? Certes, comme tout le cinéma soviétique du temps. Mais on en a plein les yeux et plein les oreilles (merci Prokofiev). Ne manquent pour l’instant que La Grève et les différentes bribes de Que viva Mexico. À quand Ivan le Terrible ?

21.00 : Mad Men, saison 7, Sundance TV
6e épisode…

23.10 : Purge d’Antti Jokinen (2012), Arte
Un film finlandais qui n’est pas signé Kaurismäki. Plongeons dans l’inconnu, avec confiance.

00.30 : Voyage sans retour de John Farrow (1950), TCM
Toujours le cycle Robert Mitchum. Entre 1950 et 1955, il tourne 16 films, dont aucun à jeter. Les distributeurs ont donné à Where Danger Lives le titre déjà utilisé vingt ans plus tôt pour le chef-d’œuvre de Tay Garnett. Mais rien à voir avec ce thriller, dans lequel ce n’est pas Mitchum qui retient (il est aussi peu crédible en médecin que dans Mon passé défendu de Robert Stevenson la même année), mais Claude Rains, toujours aussi doucereusement diabolique. Faith Domergue est l’héroïne, mais on préfère le petit rôle attribué à Maureen O’Sullivan, qui avait quitté définitivement la jungle de Tarzan.

Vendredi 19 août 2016

Aucun film inédit ce soir sur les chaînes du câble, et tous ceux annoncés sont passés il y a moins de quatre mois.
On peut toujours revoir avec profit Une étrange affaire (20.40, OCS Géants), Guêpier pour trois abeilles (20.45, Classic), Le Point de non-retour (20.45, TCM), Une nuit à New York (22.15, Famiz), Pas sur la bouche (22.15, Club), La Cité des dangers (22.20, Paramount Channel), Star Trek le film (22.25, OCS Géants), Les Arpenteurs (22.55, Classic), mais, trop c’est trop.

22.15 : Règlement de comptes de Fritz Lang (1953), TCM
Dernier passage en décembre 2015. "D’après un excellent roman de William P. McGivern, un des meilleurs polars de la décennie. On se souvient de Lee Marvin ébouillantant Gloria Grahame, mais il n’y a pas que cette séquence-choc. Tout est remarquable."

23.40 : Le tueur s’est évadé de Budd Boetticher (1956), TCM
Dernier passage il y a plus d’un an. Difficile à oublier, mais on peut en reprendre une goulée. "Un film noir remarquable, moins brillant dans l’invention que La Chute d’un caïd, mais tout aussi réussi. Si Joseph Cotten ne sort pas de ses rails habituels, Wendell Corey est extraordinaire dans son rôle de gangster vengeur. Avec, pour les amateurs, Rhonda Fleming, entre ses deux fameux films avec Allan Dwan."

C’est tout. Mais il y a plein de DVD récents à découvrir, le coffret La vie est à nous-Le Temps des cerises, par exemple…

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