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Poésie sans fin (2016)
de Alejandro Jodorowsky
publié le mardi 4 octobre 2016

par Laetitia Kulyk
Jeune Cinéma n° 374, été 2016

Sélection de la Quinzaine des réalsiateurs au festival de Cannes 2016.

Sortie le mercredi 5 octobre 2016


 


Alejandro Jodorowsky poursuit, avec ce second pan d’un diptyque, sa quête libératoire du passé, déjà débutée avec le récit de son enfance dans La danza de la realidad en 2013.

Dans cette histoire magique et fantasque, le cinéaste-poète reprend ses aventures et sa famille là où il les avait laissées enfant, pour rapidement glisser vers ses souvenirs de jeune adulte.


 

La mise en abyme constante de son récit, lui-même intervenant à plusieurs reprises, comme s’il avait acquis maîtrise et pouvoir sur le passé, confère au fil narratif la même audace que La danza de la realidad. Dans sa période de rébellion et d’émancipation, Jodorowsky affronte ses démons, se libère du joug paternel et nous donne à voir son travail de libération, jusqu’à enfin identifier ce qui lui pesait et le maintenait prisonnier d’un certain carcan.


 

Avec le recul et la sagesse qui peuvent échoir avec l’âge, Jodorowsky nous livre une œuvre personnelle, un univers surréaliste et onirique, une poésie mise en image qui sublime sa famille (ses acteurs ne sont autre que ses fils) et qui laisse place à des rencontres hautes en couleur ; une ode finalement à la figure paternelle, qui, une fois les dissensions acceptées et les comptes réglés, est perçue comme un hommage.

Si le monde de l’artiste ne surprend plus autant que dans son film précédent, il n’en reste pas moins séduisant et envoûtant. Les frasques répétées, les personnages improbables, les décors en carton et la mise en scène mise à plat participent de cet univers décalé.


 

Un moment de cinéma, d’excentricité aussi et de poésie, qui ne peut laisser indifférent.

Laetitia Kulyk
Jeune Cinéma n° 374, été 2016

Poesia sin fin (La Poésie sans fin). Réal, sc : Alejandro Jodorowsky ; ph : Christopher Doyle ; mont : Maryline Monthieux ; mu : Adam Jodorowsky. Int : Adam Jodorowsky, Brontis Jodorowsky, Pamela Flores (France-Chili, 2016, 128 mn).

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