Semaine télé du 15 au 21 octobre 2016
Salut les câblés !
publié le vendredi 14 octobre 2016

Samedi 15 octobre 2016

20.40 : Le Temps des porte-plumes de Daniel Duval (2006), OCS Max
Déjà passé il y a cinq mois. Mais le panorama voisin est d’une fort grande platitude, ressassant des films usés, Lost in Translation, O’Brother ou Le Corps de mon ennemi. On peut donc se retremper sans honte dans l’ambiance blouse grise et craie sur le tableau. Duval, après plus de vingt ans d’inaction forcée comme réalisateur, a signé son ultime film, autobiographie toute imprégnée de douceur et d’une émotion qu’on était loin d’imaginer chez lui.

20.45 : Les Risques du métier d’André Cayatte (1967), Classic
C’est forcément du lourd, vu la signature du maître d’œuvre. Mais "démonstratif" n’est pas synonyme d’"ennuyeux", et le sujet - l’instituteur accusé de viol par une gamine - n’est pas épuisé. On peut s’abandonner à ce cinéma à plaidoyer, d’autant que Brel y est très bien (ce qui ne fut pas toujours le cas).

20.45 : La Légende de Bagger Vance de Robert Redford (2000), TCM
Le golf est un sport spectaculaire, toujours passionnant à l’écran. Ce n’est sans doute pas le film de Redford que l’on placerait au-dessus des autres, mais le brio de Matt Damon, de Will Smith et de Charlize Theron (et le fait que Jack Lemmon apparaisse pour l’ultime fois) est largement suffisant pour tenir l’attention durant 125 minutes.

22.20 : Miss Mend de Fedor Ozep & Boris Barnett (1926), Classic
Le premier film de l’un et l’autre cinéaste (et Barnet y fait l’acteur), qui ont ensuite brillé séparément. Un régal, si l’on a la force de garder les yeux bien ouverts, car le film, muet, dure un peu plus de quatre heures, sous forme d’un serial en trois épisodes, d’après Jack London, combinant à la fois action et science-fiction, mené selon un tempo galopant - comme le serial de Koulechov qui l’avait précédé, Les Aventures de M. West au pays des bolcheviks. Le cinéma soviétique cultivait alors l’humour et l’aventure.

23.20 : 13 Tzameti de Gela Babluani (2005), OCS Choc
Woaw ! L’auteur était inconnu lorsque l’on a découvert ce film remarquable, dans son superbe noir & blanc, célébration d’un étrange rituel de mort à base de roulette russe. Aucun des films signés depuis par Babluani n’est sorti de la norme. Passé en avril 2016.

Dimanche 16 octobre 2016

20.45 : Black Book de Paul Verhoeven (2006), Arte
Après une carrière internationale, l’auteur est revenu au pays, avec ce sujet ambitieux sur la Guerre et la Résistance aux Pays-Bas. Opération réussie, le film s’est retrouvée avec une brouettée de récompenses un peu partout. Ce qui n’explique pas le silence qui a suivi, puisque Verhoeven a mis six ans avant de pouvoir tourner de nouveau.

20.45 : Munich de Steven Spielberg (2005), Club
Si l’on n’a jamais vu la reconstitution de l’attentat des JO de Munich, on peut embarquer à bord du navire Spielberg, toujours aussi efficace. Et il y a Ciaran Hinds (cf. Jeune Cinéma n° 361-362).

20.45 : Diaboliquement vôtre de Julien Divivier (1967), Classic
Un thriller habile de Duvivier, d’après un roman astucieux de Louis C. Thomas. Son dernier, sa mort brutale étant survenue avant la sortie du film. Delon, assurément, mais surtout Senta Berger.

23.05 : Paul Verhoeven, cinéaste de la provocation de Lise Van Zijli Langhout (2016), Arte
Un doc pas vu, mais qui vient compléter le film de 20.45. C’est un devoir de s’intéresser au représentant de la France aux prochains Oscars.

23.10 : L’Échappée belle d’Émilie Cherpitel (2015), OCS City
Ne jamais laisser échapper un premier film d’un cinéaste français, car on n’est pas certain de voir un jour son second. Dans ce cas, ce serait dommage car il y d’évidentes qualités ici, dans la direction d’actrices, par ex. les deux Clotilde, Hesme et Courau.

00.20 : Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini (1953), France 3
Par fidélité envers Patrick Brion, on jettera un œil sur le premier volet de la saga Pane, amore e…. D’abord parce que c’est le meilleur des trois, ensuite, revoir De Sica en costume de carabinier est toujours réjouissant, enfin, Gina Lollobrigida, ah, Gina - 26 ans à l’époque et déjà autant de films au compteur.

00.25 : Du sang sur la neige de Raoul Walsh (1943), TCM
Mal renseigné, on avait regretté l’absence de ce film dans la retrospective. En réalité, il fait partie du lot et c’est tant mieux : le scénario de Frank Gruber & Alvah Bessie reprend celui du 49e parallèle de Powell-Pressburger. Mais le commando allemand débarqué au Canada est anéanti plus rapidement, et le colonel nazi est capturé par Errol Flynn. Un des moins connus des films "guerriers" de Walsh mais des plus plaisants.

Lundi 17 octobre 2016

20.40 : L’Auberge rouge de Claude Autant-Lara (1951), OCS Géants
Toujours le film préféré de ceux qui pensent mal ; "anticléricalisme = dépassé", comme aurait pu écrire Flaubert dans son Dictionnaire des idées reçues. Eh non ! Le duo Fernandel-Françoise Rosay est de premier ordre. Autant-Lara a mal choisi ses dernières fréquentations politiques, mais la virulence de ses positions morales dans les années 40 et 50 n’a rien perdu de son charme.

20.45 : Computer Chess d’Andrew Bujalski (2013), Club
Pas vu, mais on en a entendu causer, en bien. Et les films sur les échecs, pas si nombreux, sont tous intéressants - on fait rarement mieux dans le suspense.

20.45 : Destination Zebra, station polaire de John Sturges (1968), Classic
Sturges n’a jamais été un "auteur" à thématique, mais toujours un remarquable réalisateur de films d’action, western ou autres. La décennie 60 comporte moins de réussites que la précédente, mais, même si ce film anti-rouges traîne un peu (145 minutes, c’est beaucoup), il y a des moments très forts.

20.50 : La Belle Équipe de Julien Duvivier (1936), Arte
On le connaît par cœur, tous les couplets de la chanson inclus, et on n’est pas les seuls. Il n’empêche : la fascination fonctionne encore. Et la belle histoire (triste ou heureuse selon les versions) n’a pas fini de nous faire regretter le temps des guinguettes et de la solidarité ouvrière.

22.35 : La Fin du jour de Julien Duvivier (1938), Arte
Apprécions jusqu’au bout la bonne idée de la chaîne de proposer une soirée spéciale Duvivier, même si on aurait préféré des titres un peu moins fréquentés et tout aussi admirables, Sous le ciel de Paris ou La Fête à Henriette, par exemple. Le générique rassemble Jouvet, Simon, Francen (pour une fois très bon) + tous les acteurs de second plan du temps et les dialogues de Charles Spaak sont une fête.

22.35 : The Case of the Frightened Lady de George King (1940), Polar
La chaîne semble avoir pris une option sur les films de l’inconnu George King : après Légitime défense, passé il y a dix jours, de nouveau un titre inconnu, en VO, avec Marius Goring, presque débutant. Curiosité garantie.

00.40 : La Vallée de la peur de Raoul Walsh (1947), TCM
Très beau western de RW, un des plus forts des années 40. Si Colorado Territory, avec ses morceaux de bravoure, est plus brillant, celui-ci est plus compact, grâce à un scénario de Niven Busch particulièrement chargé en implications psychanalytiques. Robert Mitchum et Teresa Wright forment un couple aussi inoubliable que Joel McCrea et Virginia Mayo.

Mardi 18 octobre 2016

20.40 : Gardiens de l’ordre de Nicolas Boukhrief (2010), OCS Choc
Le réalisateur a signé depuis une quinzaine d’années une bonne brouettée de films intéressants, Cortex ou Convoyeur, entre autres. Ici, Fred Testot et Cécile de France sont crédibles en flics de base injustement accusés. Pourquoi Boukhrief n’a-t-il rien pu tourner entre ce film et son Made in France (2015), toujours bloqué ? Mystère.

20.40 : Paradis perdu d’Abel Gance (1940), OCS Géants
Il sera beaucoup pardonné à Gance, son emphase, sa prétention, ses boursouflures, son ralliement à Pétain (cf. la dédicace de Vénus aveugle), tant ce mélo est superbe. Fernand Gravey et Micheline Presle, dans une histoire d’amour comme on n’ose plus en écrire. Et une chanson inoubliable.

20.45 : Jack, le tueur de géants de Nathan Juran (1962), Famiz
Les acteurs (Kerwin Matthews et Torin Thatcher) et le réalisateur sont les mêmes que pour Le 7e Voyage de Sinbad, de joyeuse mémoire. Mais les effets spéciaux sont signés Augie Lohman, qui se contente de copier (quoique brillamment) ceux de Ray Harryhausen. Donc, cyclope et dragons sont bien là + un wyvern, gracieux assemblage de diverses bestioles.

20.45 : Inspecteur Lavardin de Claude Chabrol (1985), Club
Après consultation de nos fiches : ni Poulet au vinaigre ni Inspecteur Lavardin n’ont été programmés ces deux dernières années, au contraire de la presque totalité des polars de Chabrol. Il est temps de se rattraper. Ce n’est pas parce que le cinéaste traite son scénario sur le mode comique qu’il a perdu de sa hargne contre la bourgeoisie provinciale.

22.10 : Le crime est notre affaire de Pascal Thomas (2008), OCS Max
La deuxième des quelques adaptations d’Agatha Christie que le cinéaste a tournées. André Dussolier et Catherine Frot s’en donnent à cœur joie dans la parodie sympathique. L’idée était bonne, voir sa reprise en une série télé (Les Petits Meurtres d’Agatha Christie) tout à fait pertinente, avec Antoine Duléry puis Samuel Labarthe.

22.15 : Jason et les Argonautes de Don Chaffey (1963), Famiz
Pour compléter la soirée fantastique sur la chaîne (avec cette fois-ci le grand Harryhausen). Le film est plus courant que celui de Nathan Juran (dernier passage le 5 septembre), mais toujours aussi agréable à revoir.

00.25 : La Grande Évasion de Raoul Walsh (1941), TCM
La première version du roman de Burnett, aussi réussie (mais pas plus) que les deux suivantes, déjà évoquées ici. Le premier film où Bogart ne partage plus l’affiche avec un partenaire masculin (il enchaînera avec Le Faucon maltais). On ne comprend pas que son cœur balance entre Joan Leslie et Ida Lupino.

Mercredi 19 octobre 2016

20.40 : Demain de Mélanie Laurent & Cyril Dion (2015), OCS Max
La surprise de l’année : un doc, sans pub ni soutien particulier, qui dépasse le million d’entrées en salles. Nul doute que le sujet - l’état de la planète et les solutions pour y remédier - avait de quoi réunir les spectateurs. Il est rare de voir sur une chaîne un film encore en exploitation.

20.40 : Eden de Mia Hanson-Love (2014), OCS City
Certains ne jurent que par cette jeune réalisatrice. On se gardera d’aller contre. Pour ceux qui ne la connaissent pas, il s’agit d’une bonne entrée dans son univers. Par bonheur, il y a Pauline Étienne, actrice rare

20.45 : Providence d’Alain Resnais (1977), Classic
Note du 14 septembre 2015 : "Pourquoi aller chercher plus loin ? Aucun film de la soirée ne vaudra celui-ci. On s’installe, avec un verre de Chablis, comme le vieil écrivain mourant et on admire le numéro de John Gielgud, de Dirk Bogarde, de David Warner et d’Ellen Burstyn. Indicible bonheur." Rien à ajouter.

20.45 : Le Vent de la plaine de John Huston (1959), TCM
Le deuxième western de Huston - et le dernier. Très bon scénario de Ben Maddow, un générique rassemblant le meilleur (Lancaster, Audrey Hepburn, Lillian Gish) et le pire (Audie Murphy), mais tout marche bien ensemble. Pas programmé depuis avril 2015.

22.40 : La Glace et le ciel de Luc Jacquet (2015), OCS Max
Soirée à théme écologique sur OCS : cette fois-ci, un portrait de Claude Lorius, glaciologue, et de son combat pour la préservation de la banquise. Des images plein les yeux.

23.40 : L’Ombre rouge de Jean-Louis Comolli (1981), Polar
L’époque où le cinéaste travaillait encore dans la fiction, qui se voulait historique et politique. Il a bien fait de se tourner depuis vers le documentaire. Le film est un objet daté, intéressant pour les amateurs ; avec Dutronc, Brasseur et Nathalie Baye, c’est-à-dire tout ce que Comolli rejetait dix ans plus tôt, dans sa période maoïste pure et dure.

01.05 : Sabotage à Berlin de Raoul Walsh (1942), TCM
Ne pas confondre avec Saboteur sans gloire, passé la semaine dernière - de toutes façons, le mot "saboteur" n’apparaissait dans aucun des deux titres originaux. Encore un film avec Errol Flynn (+ Ronald Reagan), pour soutenir l’entrée en guerre des USA. L’argument est l’inverse de celui du film Du sang sur la neige : un commando américain en terre allemande et ce qui s’ensuit.

Jeudi 20 octobre 2016

20.40 : La Dernière Séance de Peter Bogdanovich (1971), OCS Géants
Déjà passé en juin dernier, mais il n’y a pas beaucoup de concurrence à la même heure. "Ce n’est pas le premier film de l’auteur, mais il reste sans conteste son meilleur, qui nous fit découvrir à la fois Jeff Bridges et Cybill Shepherd et Timothy Bottoms et Ellen Burstyn…"

20.45 : L’Incorrigible de Philippe de Broca (1975), Famiz
La série de films du tandem Broca-Belmondo a connu quelques sommets. Dix ans après ses gambades à Rio ou en Chine, l’acteur s’est assagi, mais Geneviève Bujold en assistance sociale qui tente de le sauver de la délinquance, c’est quelque chose.

20.45 : Le Testament du docteur Mabuse de Fritz Lang (1933), Classic
Le dernier film allemand de Lang, avant son ultime Mabuse, trente ans plus tard. Allégorie sur l’ascension du nazisme ? On veut bien le croire. Mais surtout un excellent film policier, mis en scène de manière épatante. Répétons-le quand même, on aimerait bien revoir de temps en temps la version française, réalisée en parallèle par Lang et René Sti.

22.20 : Le Fils de l’épicier d’Éric Guirado (2007), OCS Max
Le cinéaste est très rarement choisi par les chaînes, pas question de laisser échapper une de ses rares apparitions à l’écran. La province, un jeune de la ville (Nicolas Cazalé) qui vient remplacer son père, épicier ambulant, une histoire d’amour (avec Clotilde Hesme), une respiration rare. L’auteur est mésestimé.

23.20 : Les Aventures du capitaine Wyatt de Raoul Walsh (1951), TCM
Gary Cooper chez les Séminoles. Ce n’était pas encore la mode du western "pro-indien" et on ne fait pas de quartier. Mais le lever du soleil sur les Everglades est toujours aussi beau.

22.40 : Senna d’Asif Kapadia (2010), Premier
Avant son remarquable Amy, un autre doc, également remarquable, de Kapadia, sur le champion automobile. Ayrton Senna fut un personnage extraordinaire, élégant et efficace (l’équivalent de Giacomo Agostini pour la compétition moto).

Vendredi 21 octobre 2016

20.40 : Beau-père de Bertrand Blier (1981), OCS Géants
Blier accumulait alors les films dérangeants. Ce qu’il pouvait se permettre à l’époque : cette histoire d’adolescente amoureuse de son beau-père, envisageable il y a trente-cinq ans, serait aujourd’hui, tout comme Lolita impossible à tourner, sous peine de promotion de la pédophilie. Dewaere est extraordinaire, mais qu’est devenue Ariel Besse ?

20.45 : La Prochaine Fois, je viserai le cœur de Cédric Anger (2014), Premier
Bon polar, d’après un fait divers des années 70. Guillaume Canet assure, la découverte vient d’Ana Girardot.

20.45 : La Captive du désert de Raymond Depardon (1990), Club
Soirée Raymond Depardon sur la chaîne, avec des fictions moins connus que sa série de documentaires paysans. L’affaire Claustre, revue de loin, avec Sandrine Bonnaire au milieu des Toubous. Nettement plus satisfaisant que son dernier Les Habitants.

20.45 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard (1934), Classic
Le réalisateur change de registre. L’ambition n’est pas du même ordre : après Jean Valjean, Tartarin, après Victor Hugo, Alphonse Daudet, après le fresque nationale, le divertissement folklorique. Raimu est parfait dans un rôle fait pour lui. Mais le film est daté. Pour amateurs.

22.25 : Un homme sans l’Occident de Raymond Depardon (2002), Club
Encore une fiction au cœur du continent africain, au Tchad précisément, au début du siècle dernier. Moins réussi sans doute que le film de 20.45, mais ses passages sont rares.

22.35 : Le Troisième Homme de Carol Reed (1949), TCM
Surprise ! Le film n’a jamais été programmé ces deux dernières années. Alors, embarquons-nous à la découverte de Vienne, sa grande roue, ses égouts, ses soldats d’occupation, et Orson Welles - qui n’apparaît que dans la dernière partie, mais dont l’ombre plane sur tout le film. Avec un air de cithare (signé Anton Karas) qui fut célèbre durant des années.

00.15 : L’Entraîneuse fatale de Raoul Walsh (1941), TCM
La misogynie du titre français n’existe pas dans l’original : Manpower. Le scénario ne fait pas dans le compliqué - deux amis pour la vie, une chanteuse de cabaret vient se glisser entre eux, comme dans la fable de La Fontaine, Les Deux Coqs. Mais voilà, la chanteuse, c’est Marlene Dietrich et les deux amis sont Edward G. Robinson et George Raft, qui exercent un métier rarement montré, réparateurs de lignes à haute tension. Walsh sait décrire un environnement social - on l’avait vu l’année précédente avec Une femme dangereuse et ses camionneurs.

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