Rabelais, ce pervers
Pour le plaisir des amateurs en ligne 37
publié le jeudi 3 novembre 2016

Gageons - et dégageons
Et si tout le monde s’était trompé ?

Jeune Cinéma en ligne directe (novembre 2016)


 


Trois petits points de vue choisis.

"Que peut-il manquer à la totale perversité de ce Rabelais, qui n’a ni crainte de Dieu ni respect des hommes, qui foule aux pieds et ridiculise le divin et l’humain ? Diseur de bons mots, vivant de sa langue, parasite, on le supporterait encore.
Mais se damner en même temps, chaque jour ne faire que se saoûler, s’empiffrer, vivre à la grecque, renifler la cuisine, faire le singe, comme on dit, et de plus souiller de misérables papiers par des écrits infâmes, vomir un poison qui se répand en tous sens par tous les pays, calomnier et injurier tous les ordres indistinctement, attaquer les honnêtes gens, les pieuses études, les droits de l’honneur, en moqueur impudent et improbe, comment souffre-t-on cela ?"

Révérend dom Gabriel Dupuy-Herbault (1549)
 


 

"Voilà un homme qui par une sotte dévotion aura voulu pervertir la vérité et la tourner en mensonge : celui-là doit mourir.
Voici un rustre qui aura des brocards vilains contre l’Écriture Sainte : comme ce diable qui s’est nommé Pantagruel et toutes ces ordures et vilenies : tous ceux-là ne prétendent point de mettre quelque religion nouvelle, pour dire, qu’il soient abusés en leurs folles fantaisies : mais ce sont des chiens enragés qui dégorgent leurs ordures à l’encontre de la majesté de Dieu et ont voulu pervertir toute religion : faut-il que ceux-là soient épargnés ?"

Jean Calvin (1555)
 


 

"Nous ne parlerons ici de Rabelais, le génie ordurier du cynisme, le scandale de l’oreille, de l’esprit, du cœur et du goût, le champignon vénéneux et fétide, né du fumier du cloître du Moyen-Âge, le pourceau grognant de la Gaule.

Rabelais ne représente pas le plaisir, mais l’ordure ; il enivre, mais en infectant.
La jeune école littéraire du réalisme qui s’évertue aujourd’hui à le réhabiliter ne parviendra qu’à se salir l’imagination sans parvenir à le laver."

Alphonse de Lamartine (1856)
 


 

NB. Ils étaient faits pour se rencontrer, les potes du Père Ubu et Maistre François Rabelais. Via Daumier, leurs progénitures se ressemblent.


 


 

* "Hommages excellents et très véridiques à Maistre François Rabelais", in "Rabelais pataphysicien", Cahiers du collège de ’Pataphysique 13-14, Paris, Le Minotaure, 9 mars 1954 (15 Pédale 81 E.P.).


 

Revue Jeune Cinéma - Mentions Légales et Contacts