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Polina, danser sa vie (2016)
de Angelin Preljocaj
publié le mercredi 16 novembre 2016

par Sylvie L. Strobel
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 16 novembre 2016


 


Dans les années 90, en Russie, la jeune Polina (Anastasia Shevtsova) étudie la danse classique. Son professeur Bojinski la rudoie, la dresse, la formate, la consolide. Elle intègre l’immense école du Bolchoï : l’URSS s’est vite dissoute, les études sont maintenant payantes et chères, ses parents ne sont pas riches mais la soutiennent.


 

Un jour, un sublime pas de deux du registre contemporain l’ébranle au point qu’elle décide de suivre Adrien (Niels Schneider) et de rejoindre la troupe de Preljocaj à Aix, en Provence.


 

Elle danse, danse, travaille dans ce nouveau monde chorégraphique sous la direction bienveillante de Liria (Juliette Binoche). Mais Adrien a une autre partenaire, alors elle poursuit sa route. Elle est serveuse en Belgique, elle rencontre des danseurs de rue, resplendissants. Avec Karl (Jérémie Bélingard), elle danse à nouveau et devient chorégraphe à son tour. Quand son père meurt, elle retourne raconter son parcours à Bojinski.


 


 

Ce film, inspiré d’une BD, est un pur régal parce que la danse est partout. Souvent, dans le genre du docu-fiction, le spectateur reste sur sa faim, à trop avoir attendu la suite dansée des séquences romancées.

Pas dans ce film dont on sort (presque) rassasié : on prendrait même un peu de rab’, on retrouverait bien les enchainements, les filiations. On voudrait tout revoir, tout retenir, dont ce superbe danseur de rue hip hop qui précède Polina dans sa 1ère rencontre avec l’équipe de Niels.

Évidemment, le profane s’interroge toujours sur les conditions d’assimilation par les danseurs des mystérieuses injonctions des maîtres : "C’est mauvais, qu’est-ce que tu fabriques ? exprime-toi, laisse l’émotion jaillir du mouvement, etc."… dont le contenu substantiel échappe au spectateur, qui, sans doute, comprendrait mieux des conseils plus musculaires.
Mais le résultat est là, ça marche, ça danse.


 

Un film est toujours un travail collectif. Polina, plus que tout autre, est le travail commun d’un grand simple chorégraphe, Angelin Preljocaj, d’une cinéaste confirmée, Valérie Müller, mais aussi des danseurs professionnels, et de comédiens-danseurs.

Le résultat est si épatant qu"on rêve qu’il devienne une série, de celles auxquelles on s’attache et qui deviennent des rendez-vous immanquables au long des semaines.

Sylvie L.. Strobel
Jeune Cinéma en ligne directe


Polina, danser sa vie. Réal : Angelin Preljocaj ; sc : Valérie Müller d’après la BD Polina de Bastin Vivès ; ph : Georges Lechaptois ; dec : Thomas Baqueni ; cost. : Laure Villemer ; mont : Fabrice Rouaud et Guillaume Saignol. Int : Anastasia Shevtsova, Veronika Zhovnytska, Juliette Binoche, Niels Schneider, Aleksey GuskovAleksey Guskov, Jeremie Belingard, Miglen Mirtchev, Kseniya Kutepova (France, 2016, 108 mn).



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