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Chute des hommes (la) (2016)
de Cheyenne-Marie Carron
publié le mardi 22 novembre 2016

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 23 novembre 2016


 


Après Écorchés (2005), qui nous avait fait découvrir Mélanie Thierry, après La Fille publique (2012), sur son enfance et ses origines, après L’Apôtre (2013), sur le thème sulfureux de l’apostat dans la religion musulmane, après Patries (2015), qui abordait frontalement ce qu’on appelle communément le racisme anti-blanc, voici maintenant Cheyenne-Marie Carron face au djihadisme.

Elle ne manque ni de courage, ni de passion. N’insistons pas sur les maladresses d’un scénario qui n’a pas eu les moyens financiers de son sujet. Elle a réalisé son film en France, en jouant sur les apparences : les vêtements et les plaques des voitures font penser à un pays arabe mal localisé, le chalet de la famille de Younès pourrait se trouver en Bosnie, mais la minuscule étendue de sable cernée d’arbres ne peut pas se trouver dans un pays arabe.

Il faut dépasser tous ces obstacles et accepter les personnages tels qu’ils sont. Accepter la naïveté un peu stupide de Lucie Ivanov, qui se jette dans la gueule du loup en toute innocence ; accepter la double appartenance d’Abou Abdel Rachid, à la fois djihadiste et Français, musulman et chrétien ; accepter le rôle ingrat de Younès, qui devient livreur d’otage par nécessité économique.

Le film est servi par d’excellents comédiens, et explore, selon un montage assez complexe, les points de vue de trois personnages, dans ce moment grave de leur existence.


 

Constat amer, le film n’insiste sur aucune religion, ne condamne personne. En racontant l’histoire de cette jeune Parisienne, d’origine ukrainienne, la réalisatrice privilégie l’amour et le courage comme arme contre le fanatisme et la guerre. La sainte qui symbolise à ses yeux cette force, c’est la Vierge, respectée par les chrétiens et par les musulmans (sous le nom de Maryam), et qui passe de main en main grâce à un objet transactionnel, l’icône orthodoxe que sa mère lui a offerte et qu’elle n’a pas oubliée à Paris le matin de son départ précipité.


 

" La Chute des Hommes, c’est l’histoire des hommes qui sans cesse se répète. Ils se font des guerres, parce qu’ils ne parviennent pas à rester humbles face à l’autre et qu’ils veulent sans cesse dominer, et peut-être aussi que cette chute est une nécessité pour mieux se relever…"

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


La Chute des hommes. Réal, sc : Cheyenne-Marie Carron ; sc : Nathalie Lévy ; ph : Prune Brenguier ; mont : Pierre-Yves Touzot ; mu : Patrick Martens. Int : Laure Lochet, Nouamen Maamar, François Pouron, Sofia Manousha, Diane Boucai (France, 2016, 140 mn).



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