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Semaine télé du 10 au 16 décembre 2016
Salut les câblés !
publié le samedi 10 décembre 2016

Samedi 10 décembre 2016

20.40 : Dans ses yeux de Juan José Campanella (2009), OCS Choc
Passé, mais il y a bien longtemps (en novembre 2015) et le film vaut largement une seconde vision, comme tous les grands films noirs - ce qu’il n’est d’ailleurs pas vraiment. L’Oscar du meilleur film étranger que Campanella a décroché a surpris tous ceux qui ne connaissaient pas El hijo de la novia, son film de 2001. Un Oscar qui n’a pas détourné l’auteur de ses réalisations pour la TV, dont certains épisodes de la série Dr. House. Ricardo Darin est extraordinaire, comme d’habitude, et Soledad Villamil est une grande découverte.

20.45 : Le facteur sonne toujours deux fois de Bob Rafelson (1981), Club
Certes, déjà programmé le 16 mai 2016. Mais il y a peu de concurrence sur le bouquet Ciné+, alors… "La plus chaude des multiples adaptations du roman de James Cain (pourquoi aucun cinéaste ne s’est-il intéressé à son chef-d’œuvre, Au-delà du déshonneur ?), qui explicite tout ce que l’écrivain ne laissait qu’entendre. On aime bien Jessica Lange, mais elle ne parvient pas à nous faire oublier Clara Calamai dans la version de Visconti."

20.45 : Tante Zita de Robert Enrico (1967), Classic
Après ses films à gros budgets avec stars, Les Grandes Gueules et Les Aventuriers, Enrico, sans doute envoûté par Joanna Shimkus (et on le comprend), lui offre un film tout entier : confrontée à la mort de sa tante, Joanna s’enfuit dans la nuit de Paris et va rencontrer quelques personnages à la dérive. C’est certainement son film le plus personnel, autant que La Belle Vie, et celui qui a le moins marché. Tout n’est pas réussi (la rencontre avec le violoncelliste J.M. Flotats, par ex.), ça flotte un peu, mais le plaisir de retrouver Suzanne Flon, Katina Paxinou, Paul Crauchet et Bernard Fresson est grand. En outre, on n’a pas souvenir que le film ait connu une seconde vie depuis sa sortie en janvier 1968.

20.45 : Dans la vallée d’Elah de Paul Haggis (2007), TCM
Bon sujet (un G.I. retour d’Irak disparaît pendant sa permission), surtout tenu par ses acteurs, capables de faire passer des films bien moins forts, Charlize Theron et, bien entendu, Tommy Lee Jones.

22.45 : Gremlins 2 de Joe Dante (1990), TCM
Pour qui a aimé le 1, pas question de se passer du 2. La mutation de Gizmo le gentil mogwai en méchants gremlins est toujours autant prétexte à débordements - nous ne sommes plus à Kingston Falls, mais à New York, beaucoup plus agréable à ravager. Dante a repris les mêmes acteurs et le film est aussi réussi que l’original.

00.30 : Le Champion de Mark Robson (1949), TCM
Bel exemple de transformation à vue : entre un des maris provinciaux de Chaînes conjugales et le trompettiste jazzy de La Femme aux chimères, Kirk devient boxeur, avec la même fougue, la même ambiguïté, le même aisance à incarner les personnages à la limite. Un scénario de Carl Foreman (d’après Ring Lardner), une production Stanley Kramer (sa première), un cinéaste sans âme mais professionnel - et un des bons films sur la mafia des rings, pas loin de Nous avons gagné ce soir.

00.50 : The Face at the Window de George King (1939), Polar
L’inconnu du soir. On connaît le réalisateur pour sa première version de Sweeney Todd (1936), bien avant Burton. Mais ce film, polar dans le Paris de 1880, est inédit ici. Un scénariste inconnu, des acteurs anglais inconnus. On demande à voir, d’autant plus que c’est en vo.

Dimanche 11 décembre 2016

20.40 : Deux têtes folles de Richard Quine (1963), Paramount Channel
Remake de La Fête à Henriette, film trop méconnu de Duvivier. L’excellent Quine s’en sort mieux que bien, aidé par William Holden et Audrey Hepburn, qui retrouvent les postures de la screwball comedy des années 30. La première scène, celle de la rencontre, est superbe et illustre parfaitement le titre original Paris When It Sizzles (Paris qui pétille).

20.45 : Le Guépard de Luchino Visconti (1963), Arte
Pour mémoire, car voir un tel film, même restauré, sur un petit écran n’a que peu d’intérêt.

20.45 : Calme blanc de Phillip Noyce (1989), Club
Le réalisateur est irrégulier, mais son adaptation de la Série Noire de Charles Williams Du sang sur mer calme est remarquable. Un huis clos sur un voilier, c’est souvent passionnant, du Couteau dans l’eau à All Is Lost. On ne se souvient pas d’avoir remarqué Nicole Kidman avant ce film.

20.45 : La Horse de Pierre Granier-Deferre (1969), Classic
C’est bien parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à noter sur les chaînes voisines, car le film de PDG (un cinéaste qu’on aime bien par ailleurs, malgré sa réputation d’académisme émise par les critiques paresseux) est pas mal réac (comme la Série Noire originelle de Michel Lambesc) : après 68, tous les drogués étaient des voyous et inversement. Heureusement qu’il restait Gabin pour faire régner l’ordre et les valeurs.

23.35 : Luchino Visconti d’Élisabeth Kapnist (2016), Arte
Pas vu, mais il est difficile de rater un doc sur un tel sujet : des témoignages, des extraits, on n’en demande pas plus.

00.20 : Goupi Mains-Rouges de Jacques Becker (1942), France 3
Brion achève ici son cycle "Patrimoine français". Ce n’est pas une rareté à la TV, comme le Gréville de dimanche dernier, mais c’est de la belle ouvrage, certainement un des films de la période qui a le mieux tenu - peut-être grâce à la force du roman de Pierre Véry, qu’il a lui-même adapté. Et comme dans tous les films de l’Occupation, une foule d’acteurs savoureux - nos préférés : Le Vigan (Goupi-Tonkin) et René Génin (Goupi-Dicton) ; et, bien sûr, Blanchette Brunoy (Goupi-Muguet).

00.35 : Marcello Mastroianni, l’Italien idéal d’Emmanuelle Nobécourt (2014), Arte
Pas vu non plus, donc à regarder, même si le titre semble ridicule (on imagine "Delon, le Français idéal" ou "Bogarde l’Anglais idéal"…). Encore une fois, les images suffiront.

01.40 : La Brigade du Texas de Kirk Douglas (1975), TCM
La deuxième et ultime tentative de réaliser un film pour Kirk D. Western au sujet ambitieux (trop ?), qui mêle campagne politique, traque des outlaws, violence injustifiée, vengeance, etc. Le film fut un échec public, immérité car il sortait des ornières, et Kirk redevint acteur - et pas pour la meilleure partie de sa carrière.

Lundi 11 décembre 2016

20.45 : Imitation Game de Morten Tydlum (2014), Premier
Le film est passé plusieurs fois depuis deux semaines, mais tout le monde ne l’a peut-être pas encore vu…

20.50 : Rocco et ses frères de Luchino Visconti (1960), Arte
Même en connaissant le film dans le détail, on peut en reprendre une goulée, surtout s’il s’agit de la copie récemment restaurée en 4K, une merveille.

20.45 : Un temps pour vivre, un temps pour mourir de Hou Hsiao-hsien (1985), Club
L’édition récente des premiers films inconnus de HHH a prouvé qu’il ne fut pas immédiatement un grand cinéaste. Mais à partir de Un été chez grand-père, le film qui précède celui-ci, il a pris son envol. Et ne nous a guère déçus durant les trente années qui ont suivi (avec quelques bémols, tout de même, voir Le Voyage du ballon rouge). Jeune Cinéma ne s’y était pas trompé, achetant, via Ciclop Films, les droits de Cité des douleurs, que personne ne voulait alors (1989). Les films de HHH sont inscrits dans l’histoire de Taïwan - ce que Edward Yang n’a pas eu le temps de faire pleinement. Toute la soirée (et la nuit) sont consacrés au réalisateur, rarement autant honoré par une chaîne du câble. Profitons-en, puisqu’il n’y a pas de concurrence alentour.

22.55 : Poussières dans le vent de Hou Hsiao-hsien (1986), Club
Le film suivant de HHH. Simple histoire de deux étudiants frais débarqués à Taipei - après ses films autobiographiques, l’auteur reviendra à la fresque ensuite. Mais histoire fort bien ancrée dans la réalité de la ville.

00.45 : Les Garçons de Feng-kuei de Hou Hsiao-hsien (1983), Club
Premier film vraiment personnel, après ses trois films d’ouverture, dont deux passent ensuite sur la chaîne. Fin de l’adolescence au village et premiers départs vers la ville pour affronter la vraie vie. C’est un peu le Adieu Philippine pour HHH.

01.00 : La Captive aux yeux clairs de Howard Hawks (1952), TCM
C’est vrai qu’elle a les yeux transparents, Elizabeth Threatt, belle Indienne dont ce fut la seule apparition au cinéma, plus authentique qu’Elsa Martinelli dans La Rivière de nos amours. Les trappeurs dans le Missouri des années 1830, Kirk en pleine forme, le tout sur un scénario de Dudley Nichols.

02.20 : Green, Green Grass of Home de Hou Hsiao-hsien (1982), Club
On peut pas dire que ce soit un film inutile, mais s’il n’y avait pas le nom au générique, on aurait de la peine à le distinguer du tout-venant. Mais c’est gentil, sympathique, et bien mis en scène, déjà.

03.50 : Cute Girl de Hou Hsiao-hsien (1980), Club
Le film est à l’image du titre. Les fanatiques de l’œuvre complète peuvent l’enregistrer, mais on le trouve dans un récent coffret DVD, avec le film précédent et Les Garçons.

Mardi 13 décembre 2016

20.40 : Collateral de Michael Mann (2004), OCS City
Le film ne serait jamais passé depuis deux ans ? Incroyable. Du Mann pur jus, avec le brio, la froideur et l’efficacité habituels. Il faut supporter Tom Cruise, mais Jamie Foxx compense largement.

20.40 : Le Serpent du Nil de William Castle (1953), OCS Géants
OCS a sorti de ses réserves ce nanar pour amateurs éclairés (rien à voir avec La Fille du Nil de Hou Hsiao-hsien). L’auteur ne faisait pas encore dans le film d’épouvante à gadgets et signait des westerns et des polars à petit prix. Ici, Raymond Burr n’avait pas encore enfilé son corset de L"Homme de fer et Rhonda Fleming est une Cléopâtre de belle allure.

20.45 : Conan le Barbare de John Milius (1982), Frisson
Certes, Milius n’est pas vraiment le parangon de la tendresse démocratique et ses héros sont des incarnations transparentes de l’Amérique stronger. Schwarzenegger en surhomme en est un bon exemple. Nonobstant, le film est remarquablement plaisant.

20.45 : Le Jouet de Francis Veber (1976), Famiz
Avant de multiplier les films à partir d’un même scénario, de La Chèvre aux Fugitifs, Veber a réalisé ce premier film au sujet fort intéressant : exploitation de l’homme par l’homme, lutte des classes, réification. Mais aussi une comédie grinçante, dans laquelle Pierre Richard se fait plaisir - c’était pour lui une décennie presque sans faute, où il parvint à réaliser cinq films et à tourner dans quelques comédies mémorables.

20.45 : Les Conquérants de Michael Curtiz (1939), Classic
Errol Flynn confronté à Olivia de Havilland : du déjà-vu. Oui et non. Oui, parce que la structure de leurs rapports est identique d’un film à l’autre. Non, parce que Curtiz réussit chaque fois à nous piéger par son invention et sa puissance. Le titre original Dodge City situe mieux les choses que le banal Les Conquérants. À noter : la bande d’acteurs de second plan, Alan Hale, Bruce Cabot, Frank McHugh, Victor Jory.

20.50 : La Légende de Suriyothai de Chatrichalerm Yukol (2001), Action
Pas vu et c’est une VF. Mais si l’on a envie de vérifier que la cinématographie thaïe ne se réduit pas à Apichatpong W. et qu’il existe aussi un vrai cinéma qui bouge, c’est l’occasion.

22.55 : Bienvenue chez toi, Roxy Carmichael de Jim Abrahams (1990), Sundance TV
Très joli film d’époque (les années 60 reconstituées) : une ville de province (Clyde, Ohio), une star du showbiz qui revient au pays quinze après, une ado pré-punk qui est certaine d’être sa fille. Avec ces éléments, Abrahams, entre Top secret ! et Hot Shots de fameuse mémoire, réussit son cocktail : c’est drôle, souvent touchant, grâce à Winona Ryder (un de ses premiers rôles) et plein de détails réjouissants.

01.05 : Histoire de détective de William Wyler (1951), TCM
Si on ne l’a pas vu le 13 août 2016, la séance de rattrapage est indiquée. Il serait temps de réhabiliter Wyler, méprisé après avoir été trop louangé. "Encore un film rare, pas entièrement convaincant (mais l’ambiguïté morale de Kirk Douglas est bien décrite). Le scénario est en partie dû à Philip Yordan - mais n’était-il de nouveau qu’un prête-nom ? À noter les débuts de l’excellente Lee Grant (prix d’interprétation à Cannes), trop aspirée par les séries télé ensuite." (note du 13 août 2016)

Mercredi 14 décembre 2016

20.40 : Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu (2011), OCS Choc
Quel plaisir de constater que le cinéaste n’est pas totalement oublié par les chaînes du câble. Quatre films en dix ans, entre 2001 et 2011 : deux courts, Peau de vache, César du cm, et l’éblouissant La Chatte andalouse, deux longs, tous deux avec Sophie Quinton, Avril (2006) et celui-ci. Deux films extrêmement personnels, drôles et subtils. Évidemment, un public clairsemé. Résultat : disparition des radars depuis. Prière de ne pas laisser passer ce faux polar réjouissant.

20.40 : L’Amazone aux yeux verts d’Edwin L. Marin (1944), OCS Géants
Ce n’est pas un péplum, mais un western, John Wayne est là pour le confirmer. Et si l’amazone a les yeux verts, on ne le sait que par le titre français, car le film est en noir & blanc (l’original Tall in the Saddle était bien moins explicite). C’est Ella Raines, au regard effectivement étrange, qu’on a plus souvent vue dans les films noirs, Siodmak ou Dassin, que dans les grandes plaines de l’Ouest. Le western est classique, mais pas souvent programmé.

20.45 : Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh (2014), Premier
Biopic de Stephen Hawking - le titre français est transparent, qui rappelle son best-seller -, donc intéressant dès l’abord. L’évolution de la maladie de Charcot donne lieu évidemment à une performance de la part Eddie Redmayne, qui lui a valu un Oscar.

20.45 : Little Buddah de Bernardo Bertolucci (1993), Famiz
Le dernier des films à grosse ambition de BB, après Le Dernier Empereur et Un thé au Sahara. Ouf ! Il était temps qu’il revienne à des sujets plus proches de son univers. Si l’on aime la méditation (le conseiller du film était un lama renommé) et les belles images, on est servi. À l’époque, le film était dédié à Francis Bouygues, le fameux bétonneur. La copie numérique conserve-t-elle la trace de cette soumission ? À vérifier.

20.45 : La Nuit américaine de François Truffaut (1973), Classic
C’est un chef-d’œuvre certifié, alors pourquoi pas ? De toutes façons, il s’agit d’un des rares films de l’auteur que l’on puisse revoir sans ennui, grâce à Valentina Cortese et Jacqueline Bisset.

21.00 : Cloro de Lamberto Sanfelice (2015), Sundance TV
La chaîne aime bien ce film, qu’elle a déjà passé en janvier 2016. Et elle a raison, même si ce n’est pas un feelgood movie : Sara Serraiocco (prix d’interprétation à Annecy 2015 pour ce film et, en 2016, pour La ragazza del mondo) exilée dans un village de montagne avec son frère et son père ivrogne. La misère, le froid, la bouillasse. Et la natation synchronisée comme horizon à reconquérir. Remarquable.

22.15 : Échec au gang d’Umberto Lenzi (1977), Polar
En VF, certes, mais les amateurs de Lenzi ne se sont jamais souciés de la langue utilisée ; ce pourrait être doublé en parsi qu’ils y prendraient le même plaisir. Le film date d’avant la période gore du maître, après la période giallo. Avec Tomas Milian en gangster bossu.

01.05 : Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick (1957), TCM
À l’origine, le film tenait plus à cœur à Kirk D., plus moralement engagé (c’est lui qui imposa ensuite Trumbo et Fast, blacklistés, sur Spartacus), qu’à Stanley K. Il n’empêche que celui-ci a réalisé ici un de ses meilleurs films, moins boursouflé que bien d’autres ; film qui ne fut, quoiqu’on en ait écrit, jamais interdit par la censure - les producteurs, certains de l’interdiction, ne l’ont pas proposé à l’exploitation en France. "Les Sentiers ont conservé toute leur force, George Macready est toujours un assassin galonné, Adolphe Menjou une fripouille duplice, Kirk Douglas un colonel avec une morale (ça arrive) et les troufions sacrifiés, Ralph Meeker, Joe Turkel et (surtout) Timothy Carey demeurent pitoyables." (note du 13 juin 2016)

Jeudi 15 décembre 2016

20.40 : El Paso, ville sans loi de Lewis R. Foster (1949), Paramount Channel
Nous avons une faiblesse soutenue pour le réalisateur et ses petits films de genre, westerns, films exotiques ou guerriers, toujours entraînants et personnels. Un petit-maître, catégorie moins prisée aujourd’hui, mais qui a signé pas mal de titres agréables, avec des acteurs réguliers, John Payne ou Ronald Reagan pour les hommes, Gail Russell ou Rhonda Fleming pour les femmes. Ce soir, ce sont Payne et Russell - avec Sterling Hayden dans son premier vrai rôle.

20.45 : L’Enquête de Vincent Garenq (2014), Premier
Garenq semble attiré par les grands sujets actuels (mais éternels), le pouvoir, la corruption et l’investigation. Après sa version de l’affaire d’Outreau, celle de l’affaire Clearstream. Gilles Lellouche en Denis Robert, pourquoi pas, et Charles Berling en juge Van Ruymbeke, également. C’est du soilde, fort plaisamment raconté. Ce que la critique des Cahiers appelait jadis avec mépris "la fiction de gauche" reprend du service et c’est tant mieux.

20.45 : Le Voyage de la peur d’Ida Lupino (1953), Classic
Encore un Lupino de belle catégorie, son film le plus efficace peut-être. The Hitch-hicker, c’est William Talman, tueur terrifiant, glacial, avec son œil toujours ouvert, qui a capturé les deux pêcheurs, très Américains middle-class, que sont Edmond O’Brien et Frank Lovejoy. 70 minutes sans un gramme de trop. Une cinéaste qui signe un film sans une seule femme dans la distribution, ce serait mal vu aujourd’hui.

20.55 : Cannabis, saison 1 de Lucie Borleteau (2016), Arte
La soirée du jeudi sur Arte est française, et on regrette de ne pas l’avoir indiquée la semaine dernière, pour les trois premiers épisodes - mais on attendait de les voir. La réalisatrice nous avait étonnés avec son premier film Fidelio, l’odyssée d’Alice et l’énergie et l’intelligence narrative qu’elle déploie ici confirme notre impression ancienne d’une cinéaste bientôt importante. Le trafic du cannabis entre Paris, Marbella et le Maroc, sans tomber dans les clichés ni la convention. Elle a sans doute vu Sur écoute, mais ce n’est pas une imitation. Fin de la saison (six épisodes), mais il y aura certainement une suite.

22.30 : La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier (2010), OCS Max
Tavernier est un des seuls réalisateurs français qui a su constamment changer de registre, aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie, le polar ou le film en costumes, de Que la fête commence à ce film-ci. Adapter Madame de La Fayette était une bonne idée, manière de contrer le président de la République d’alors qui se gaussait de La Princesse de Clèves. Il y a, comme parfois, un peu trop de matière : 135 minutes, c’est quinze de trop, mais les 120 autres sont fort bien tenues. Il faut dire que BT a su choisir un groupe de jeunes acteurs prometteurs : Raphaël Personnaz, Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet, Judith Chemla, Mélanie Thierry.

00.15 : La Griffe du passé de Jacques Tourneur (1947), TCM
Un des plus beaux films de Tourneur, d’après un superbe roman de Daniel Mainwaring (Pendez-moi haut et court, signé Geoffrey Homes dans la Série Noire). Une des perles les plus pures du film noir des années 40, avec un générique de rêve : Mitchum et Douglas, chacun à leurs presque débuts, Jane Greer et Rhonda Fleming. Il suffit de voir Contre toute attente, le remake tourné par Taylor Hackford en 1984, pour voir ce que le genre a perdu en route.

Vendredi 16 décembre 2016

20.40 : Apocalypto de Mel Gibson (2006), OCS Choc
Il est de bon ton de penser peu de bien de Gibson réalisateur. Et pourtant, si l’on met de côté son film christique, il nous a à chaque fois convaincus de son talent de cinéaste, qu’il s’agisse de Braveheart ou de celui-ci (on n’a pas encore vu Tu ne tueras point). Il fallait être gonflé pour tourner un film en langue maya, avec des acteurs inconnus - et l’autofinancer. D’ailleurs, Gibson a mis dix ans à s’en remettre.

20.40 : La Doublure du général de Melville Shavelson (1961), OCS Géants
La chaîne ressuscite depuis quelque temps, et avec raison, Danny Kaye, mais ce titre n’avait pas encore été repris. Shavelson n’était pas un roi de la comédie, mais Kaye avait suffisamment de tonus pour entraîner le film hors des conventions. C’est le troisième film sur le Seconde Guerre recommandé ce soir (sans compter Nimitz, programmé sur Ciné FX).

20.45 : Starship Troopers de Paul Verhoeven (1997), Frisson
À une époque où les adaptations de Philip K. Dick étaient à la mode, Verhoeven a trouvé son inspiration chez Robert Heinlein, écrivain de sf talentueux mais pas mal réac. Étoiles, garde à vous !, ici transposé, est un roman bien moins intéressant que En terre étrangère, son chef-d’œuvre. Mais le cinéaste en a tiré un film remarquable, entre la planète Klendathu et la planète P., pleine d’araignées géantes et technologiquement pointues. Un plaisir.

20.45 : U-571 de Jonathan Mostow (2000), TCM
Dans le genre très codifié du film de sous-marin, c’est réussi. La guerre, 1942, une machine allemande à crypter les messages (ça recoupe Imitation Game). Mais s’il n’y avait pas Harvey Keitel et Matthew McConaughey, regarderait-on avec le même intérêt ?

22.45 : Retour aux Philippines d’EDward Dmytryk (1945), TCM
Encore un film tourné à chaud puisqu’il se passe en 1945 et a été tourné sur place, dans l’île de Luçon, récemment libérée de l’occupation japonaise. John Wayne et Anthony Quinn (au fait, quand aura-t-il droit à une rétrospective sur TCM ?) dans le bourbier. En ce temps-là, Dmytryk filmait vite et bien.

22.45 : Les Autres d’Alejandro Amenabar (2001), Premier
Déjà passé, certes, mais pas depuis août 2015. On peut donc se replonger avec des frissons dans l’univers calfeutré tissé par Amenabar autour de Nicole Kidman.

00.15 : Les Vikings de Richard Fleischer (1958), TCM
Il eût fait beau voir que la rétro ne proposât pas ce qui reste un des meilleurs rôles de Kirk et un des meilleurs films d’aventures jamais tournés à Hollywood. Inépuisable.

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