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Women’s March to Washington DC (21 janvier 2017)
Pour le plaisir des amateurs en ligne 39
publié le dimanche 22 janvier 2017

Figures de la contestation 2017

Jeune Cinéma en ligne directe (janvier 2017).


 


Le 28 août 1963, ils étaient 300 000 à marcher, "for Jobs and Freedom", du Washington Monument au Lincoln Memorial. Il y eut des discours, des chansons, Martin Luther King, Pete Seeger, Bob Dylan, Joan Baez, Josephine Baker y étaient.


 

Après ce protest historique - la première de l’histoire américaine -, on vota les Civil Rights Act de 1964 et, en 1965, le Voting Rights Act de 1965 (Lyndon B. Johnson).

Pendant ce temps, en Europe, la vieille taupe préparait souterrainement l’année 1968, en France, en Allemagne, au Mexique, et ailleurs.

Cinquante trois ans ont passé, le monde n’a pas "progressé", il est entré en mutation, nuance.

Ce 21 janvier 2017, ils étaient plus de 500 000 à Washington DC, dans cette Women’s March, imaginée gentiment, au départ, par une certaine Teresa Shook sur son compte Facebook. Qui fut rejointe par les militantes chevronnées, avec leurs pussyhats roses, rejointes elles-mêmes, sur la Pennsylvania Av. qui relie la Maison-Blanche au Capitole, par tous les humains de bon sens.


 

Les protests, les manifs, les "mouvements", même les "événements", sont devenus planétaires.
Occupy Wall Street, déjà en 2011, avait essaimé partout dans le monde.

Hier, en 2017, les mots d’ordre étaient ceux des droits humains les plus élémentaires de notre civilisation occidentale, bien au dessus du niveau politicien des urnes.
Personne n’a souligné que le Parti Démocrate était majoritaire en voix, dans tous les États-Unis, et qu’un système électoral tordu, on peut le changer. Pour les Américains, la Constitution, c’est sacré.


 

Mais tout le monde comprenait qu’il ne fallait pas superposer La démocratie et un système électoral parmi d’autres. Michael Moore l’a proclamé : La majorité, c’est nous, la démocratie est dans la rue, pas dans les urnes.


 

Les médias reconnaissent l’ampleur de l’événement.


 

Ils disent aussi volontiers que c’est une manif de "minorités".


 

En 1963, ils étaient 80% d’Afro-Américains.

En 2017, ce sont les femmes qui ont rassemblé, et pas seulement autour de leur "féminitude", mais autour de la survie de la Terre. Parce que les femmes s’occupent de la vie et de la mort, et qu’elle ne sont pas une minorité, malgré tous les efforts du patriarcat. Sauf, évidemment, dans les pays où on s’en débarrasse à la naissance, pour finir par s’apercevoir qu’elles manquent un peu, et pas seulement comme servantes ou esclaves.


 

Les médias se sont aussi inquiétés de ce qu’il y ait quelques stars à Washington DC : Madonna (à qui on a été obligé de couper le micro tellement elle insultait le nouveau président), et quelques autres à renommée planétaire.
Sous le prétexte que cela pourrait conforter le vote erroné des Red Necks incultes et autres petits blancs ignorants et, peut-être même celui de certains Wet Backs, entraînés contre leurs intérêts, à la fois fans et jaloux des célébrités et des riches.

Mais Gloria Steinem n’est pas une star, juste une journaliste engagée.


 

Michael Moore, avec son éternelle casquette qu’il repousse régulièrement en arrière, est une star très relative, même dans les grandes villes.


 

Et c’est à peine si on reconnaissait Scarlett Johansson.


 

Ce que nous avons vu, nous, sur scène, à Washington DC, c’était surtout des militant(e)s. Elles accueillaient et encourageaient des braves gens, des John Doe, de tous genres, qui ne savaient pas tous, encore, prendre la parole, et bien peu de stars labellisées habituées aux devant de scènes.

Hier, elles disaient : We the People.
Hier, la Sisterhood devenait l’avant-garde reconnue et l’iskra.
Pour la première fois de l’histoire - celle des idées, celle des faits.


 

Alors on se prend à rêver.

Un autre monde serait (encore) possible, comme on disait à Rio au sommet de la Terre ?
Tout ne serait pas perdu, il ne serait pas trop tard, avant le collapse qui vient.
La tragédie répétée n’aurait pas forcément la figure d’une farce.
Les vieilles graines replantées dans les vieux pots retrouveraient leurs goût originel.
Les humains seraient encore à la manœuvre, avec des moyens nouveaux qu’ils sauraient utiliser.

Et on revoit tous ces merveilleux visages.


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

Supplément :

* Angela Davis.

JC en ligne directe



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