Semaine télé du 17 au 23 juin 2017
Salut les câblés !
publié le samedi 17 juin 2017

Samedi 17 juin 2017

20.40 : Daddy Cool de Maya Forbes (2014), OCS Max
Il y a des films qui ne bouleversent pas l’histoire du cinéma, mais que l’on peut voir pour l’intérêt d’un acteur, ici Mark Ruffalo, toujours étonnant, qu’il soit flic chez Campion (In the Cut) ou Scorsese (Shutter Island) ou athlète bas du front chez Miller (Foxcatcher).

20.40 : Criminel de Matthew Saville (2013), OCS Choc
Il y a des films, cf. plus haut. Ici, place à Joel Edgerton, vingt ans de seconds rôles et qui a explosé grâce à Jeff Nichols (Midnight Special et surtout Loving).

20.45 : 1789 d’Ariane Mnouchkine (1974), Club
Le premier film - la première captation plutôt - de la fille du producteur de Buñuel. L’intensité n’est pas tout à fait aussi élevée que celle du spectacle théâtral monté en 1970, mais il en reste tout de même assez pour faire de ces 145 minutes un plaisir de choix.

21.00 : My Left Foot de Jim Sheridan (1989), Sundance TV
De temps en temps, la chaîne des petits films indépendants inconnus change de calibre et nous offre un titre célèbre. Celui-ci est passé en avril 2016, mais mérite bien une seconde vision.

22.30 : Foxy Brown de Jack Hill (1974), TCM
Note du 6 novembre 2016 : "On comprend que Tarantino ait absolument voulu que Pam Grier soit son interprète pour Jackie Brown, bel hommage à la "blackploitation" des années 70. Des quatre films qu’elle a tournés avec Jack Hill, celui-ci est le meilleur et la musique de Willie Hutch, très "Motown Sound", est un régal." On ajoutait : "On aimerait tout de même revoir Coffy, la panthère noire de Harlem (1973)". On l’a revu depuis, on confirme.

00.00 : Born to Love de Paul L. Stein (1931), TCM
Après plusieurs films célèbres au début de "l’intégrale" Joel McCrea, voici le temps des raretés, qui font tout le sel de la programmation tardive de la chaîne. On ne connaît guère le travail du réalisateur, mais c’est un des premiers vrais rôles pour l’acteur, déjà associé à Constance Bennett qu’il retrouvera dans plusieurs titres.

Dimanche 18 juin 2017

20.40 : Car Wash de Michael Schulz (1976), Paramount Channel
Film choral dans le décor d’une station de lavage. Honnêtement, on se souvient moins des personnages, nombreux, que de la partie musicale, signée Rose Royce, groupe qui n’a pas fait grand-chose d’autre, mais qui était là particulièrement inspiré.

20.40 : Absence de malice de Sydney Pollack (1981), OCS Géants
C’est un des films de l’auteur les moins souvent programmés. Pourtant, le thème du complot, de la manipulation et du leurre est bien tressé, sans la paranoïa à la Pakula mais avec la maîtrise habituelle de Pollack. En 1981, Paul Newman était déjà immarcescible, et Sally Field bien mignonne en vaillante journaliste.

20.45 : Le Diable en boîte de Richard Rush (1980), Classic
Film pas vu, mais son réalisateur, qui n’a que peu tourné, avait, dix ans plus tôt, signé un fort bon Campus, encore tout bruissant des mouvements des années précédentes. Et il y a Peter O’Toole, toujours remarquable, et Barbara Hershey, jamais appréciée comme elle aurait dû l’être.

22.50 : Jerry Lewis, clown rebelle de Grégory Munro (2016), Arte
Pour une fois qu’un docu biographique est fait du vivant de son sujet, profitons-en. À 90 ans, Jerry n’est plus vraiment ce qu’il fut dans les décennies 50 et 60, mais il est encore capable de faire rire. Et les documents montrés ne peuvent que réjouir les amateurs.

00.05 : Quand la chair succombe de Mauro Bolognini (1962), France 3
Le titre choisi par les distributeurs français est un leurre, puisqu’il s’agit de l’adaptation du roman d’Italo Svevo, Senilita, qui, comme son titre l’indique, raconte une tout autre histoire. Svevo est un écrivain génial, Tullio Pinelli un des plus grands scénaristes italiens et Bolognini un excellent cinéaste qui n’a jamais été estimé à sa juste place. Claudia Cardinale n’a jamais été aussi belle que durant ces années-là. Il est conseillé de (re)lire le roman d’origine.

01.15 : Kept Husbands de Lloyd Bacon (1931), TCM
La rareté du soir. Bacon a tourné une centaine de longs, sans autre signature que son efficacité, accumulant musicals, films sociaux et films noirs en fonction des courants. Pas de chef-d’œuvre, mais très peu de déceptions. L’occasion de découvrir Dorothy Mackaill, star oubliée.

Lundi 19 juin 2017

20.40 : Pride de Matthew Warchus (2014), Émotion
Note du 30 septembre 2016 : "L’argument est inédit : un groupe d’activistes LGBT vient au pays de Galles pour supporter les mineurs grévistes - comme si des syndiqués CGT du nucléaire venaient manifester avec des écolos contre Fessenheim. Le film, présenté à la Quinzaine cannoise, touche surtout par ses acteurs : Bill Nighy, toujours étonnant, et Imelda Staunton."

20.45 : Amy d’Asif Kapadia (2015), Club
Un modèle de documentaire, sans hagiographie, accumulant les témoignages et les images. On en connaît l’issue dès le début, mais la lente déglingue de la chanteuse Amy Winehouse émeut tout de même aux larmes. L’intelligence de l’utilisation des documents rassemblés est étonnante.

20.50 : Mulholland Drive de David Lynch (2001), Arte
On ne compte plus les passages du film sur le câble, mais difficile de ne pas le noter, d’autant que la chaîne consacre la soirée au cinéaste.

22.50 : John McCabe de Robert Altman (1971), TCM
On a beau chercher, pas trace d’une programmation sur le câble depuis trois ans. Cet oubli incompréhensible est à rattraper immédiatement. Altman décapait le western, comme il avait fait du film de guerre, comme il fera du polar et du film musical. L’Ouest sans mythologie : la crasse, la boue, l’argent. Un chef-d’œuvre.

23.15 : Lost Highway de David Lynch (1987), Arte
Aussi superbement incompréhensible que les suivants mais aussi fascinant. Avec une bande sonore parmi les plus extraordinaires jamais composées.

23.45 : La Belle Saison de Catherine Corsini (2015), OCS City
Izïa Higelin en fille d’agriculteur, Cécile de France en prof d’espagnol, les belles années 70 et les débuts du féminisme, l’amour lesbien encore considéré comme une pratique déviante. La réalisatrice maîtrise son sujet. On n’a pas toujours été convaincu par ses films (Jeunesse sans dieu, aïe !), mais celui-ci est tout à fait défendable.

Mardi 20 juin 2017

Est-ce l’approche de l’été, la chaleur qui emplit les terrasses et vide les canapés des salons ? Les programmateurs, toutes chaînes confondues, se sont mis en roue libre, accumulant titres maintes fois passés (Bon voyage, La Fugue, The Maddalene Sisters, L’Homme de la plaine, Trois zéros, Sur la piste du marsupilami) ou inédits sans grand intérêt ( C’est arrivé entre midi et trois heures de Frank D. Gilroy (1976), 20.45, Classic).

20.40 : Janis d’Amy Berg (2015), OCS City
C’est la semaine des chanteuses au destin brisé, comme on dit dans les gazettes. Après Amy hier, place aujourd’hui à l’immense Joplin, inoubliable pour ceux qui ont eu la chance de la voir sur scène, hurlant son mal-être. Le doc est moins fort que celui de Kapadia, mais il montre des images fort rares.

20.40 : Réalité de Quentin Dupieux (2014), OCS Choc
Une soirée signée Dupieux, avec deux titres aussi brindzingues l’un que l’autre (et que tous ceux qui ne passent pas ce soir). Alain Chabat accomplit un numéro de toute beauté.

20.40 : Le Repos du guerrier de Roger Vadim (1962), OCS Géants
On a jamais osé revoir ce film, qui paraissait déjà poussiéreux à l’époque (alors que le roman de Christiane Rochefort gardait sa fraîcheur). Robert Hossein y était parfait dans sa spécialité, la caricature de lui-même.

20.45 : Dark Crystal de Jim Henson & Frank Oz (1982), Famiz
Pour qui n’a jamais vu ce magnifique film d’animation, c’est le moment.

22.05 : Wrong de Quentin Dupieux (2012), OCS Choc
Deuxième produit QD, à ne pas confondre avec Wrong Cops, tourné deux ans plus tard. Mais l’univers est le même, aussi peu calibré et corseté que les trois films précédents (on garde une préférence pour Rubber). Une soirée de choix pour les amateurs.

22.20 : Boulevard du Rhum de Robert Enrico (1971), OCS Géants
Dommage que la soirée offerte à Brigitte Bardot n’ait trouvé que ces deux titres (Une Parisienne ou Vie privée aurait mieux convenu pour faire découvrir ses meilleurs aspects). Mais le film d’Enrico, ambitieux et raté, contient quelques scènes mémorables - les scènes où Bardot chante, par exemple.

Mercredi 21 juin 2017

20.40 : I’m Not There de Todd Haynes (2007), OCS City
Troisième film musical de la semaine, pas un doc cette fois-ci, mais une fiction éclatée, portrait à facettes de Bob Dylan, même si celui-ci n’est jamais cité. Six acteurs différents pour représenter le pas encore prix Nobel - mais c’est Cate Blanchett qui l’incarne le plus justement. Et une bande sonore, on ne vous dit que ça.

20.40 : Bandido caballero de Richard Fleischer (1956), OCS Géants
Mitchum en aventurier fatigué au milieu d’une révolution, cigare à la bouche, et Gilbert Roland en Mexicain basané, chef des rebelles. Un film de Fleischer n’est jamais indifférent.

20.45 : 11.6 de Philippe Godeau (2013), Frisson
L’histoire est banale (et véridique) : un convoyeur de fonds disparaît avec sa marchandise. Mais François Cluzet est, pour une fois, dans la peau du personnage. Avec deux figures du cinéma français, Corinne Masiero, désormais une star, et Karim Leklou, q’on verra de plus en plus.

20.45 : Goupi Mains-Rouges de Jacques Becker (1942), Classic
Du patrimoine pur jus, qui ne se déprécie pas : le clan des Goupi est toujours aussi crédible, images d’une paysannerie hexagonale qui défient le temps. Tous les acteurs de l’époque, avec mention à Le Vigan en Goupin-Tonkin.

22.20 : Confession of Pain d’Andrew Lau & Alan Mak (2006), Polar
Film inédit, sorti seulement en DVD. Pour une fois que la chaîne passe une VO, on ne va pas s’en priver. Et le film en vaut la peine. Avec Tony Leung Chiu-wai, en flic hong-kongais.

22.25 : Le Bon Dieu sans confession de Claude Autant-Lara (1953), Classic
Un des rares premiers rôles d’Henri Vilbert - mais il ne fait pas le poids face à une Danielle Darrieux grandiose, en garce manipulatrice. Le film ne passe pas souvent, il faut en profiter.

Jeudi 22 juin 2017

20.45 : Jicop le proscrit de Henry Levin (1957), Paramount Channel
Le réalisateur a alterné, durant trois décennies, le grand n’importe quoi et les bonnes séries B. Avec, de temps en temps, des réussites véritables (Voyage au centre de la Terre, par ex.) et des nanars inventifs (Ramdam à Rio). Et des westerns pas mauvais du tout, tel celui-ci dans lequel se confrontent Jack Palance et Anthony Perkins. Avec pour les amateurs de "villains", le grand Neville Brand.

20.45 : Heat de Michael Mann (1995), Premier
Beaucoup vu, certes, mais le réalisateur a-t-il jamais fait mieux ? Habileté majeure : dans un duel qui court au long des 165 minutes, Pacino et De Niro ne se croisent que lors d’une courte séquence, en plein milieu du film.

20.45 : Le Déménagement d’Olivier Doran (1997), Famiz
On a le souvenir d’une gentille comédie, sans vulgarité. Mais en vérifiant les acteurs du générique, on se dit qu’on aurait dû y faire plus attention : Dany Boon, Emmanuelle Devos, Sami Bouajila, Dieudonné, Serge Hazanivicius, Agnès Jaoui, François Cluzet. En vingt ans, ils ont fait du chemin.

20.45 : La Vérité sur Bébé Donge d’Henri Decoin (1951), Classic
De nouveau une Danielle Darrieux méchante : sous sa face d’ange, une empoisonneuse impitoyable. Et un Gabin amoureux, qui lui pardonne tout. Le roman de Simenon était magnifique, l’adaptation de Maurice Aubergé intelligente et la mise en scène de Decoin remarquable.

22.35 : Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder (1950), Classic
Encore du patrimoine pur et dur. Mais comment résister à l’ouverture, ce corps flottant dans la piscine, cette voix d’outre-tombe ? Et dès que Stroheim est sur l’écran, on ne décroche plus.

23.15 : L’Étrange Couleur des larmes de ton corps de Hélène Cattet & Bruno Forzani (2013), OCS Choc
Note du 14 janvier 2017 : "Un hommage à Mario Bava et Dario Argento, tourné dans des lieux Art Nouveau, villa Majorelle de Nancy et Hôtel Solvay (construit par Horta) de Bruxelles - il y a de quoi y jeter un œil, même si la critique l’a mal reçu à la sortie (mais qui fait encore confiance à la critique ?)."

Vendredi 23 juin 2017

20.40 : Les Choses de la vie de Claude Sautet (1970), OCS Géants
Encore un titre qui semble galvaudé tellement il est passé sur les chaînes : eh non, aucune programmation relevée depuis 2014 ! Pas vraiment une découverte, mais le parfum de l’époque est toujours sensible. À part ça, ce n’est pas le film de Sautet que l’on préfère, mais plutôt, pour la période, Max et les ferrailleurs (1971), qui passe juste ensuite (22.10).

20.45 : Henri IV, le roi fou de Marco Bellocchio (1984), Club
Le film est resté inédit longtemps en France, pour des raisons inconnues. Pourtant, Bellocchio, Pirandello, Mastroianni, Cardinale (et une musique signée Astor Piazzola !) étaient des cautions suffisantes pour attirer les spectateurs. Mystère de la distribution…

20.45 : Embrasse-moi, idiot de Billy Wilder (1964), Classic
Un Wilder chaque soir, la chaîne nous gâte. Même si celui-ci est passé récemment (en février 2017), les fanatiques de Kim Novak et de Dean Martin en reprendront une rasade sans barguigner.

22.15 : King Kong d’Ernest B. Schoedsack & Merian C. Cooper (1933), TCM
On annonce une version intégrale de 105 minutes. On n’a pas le souvenir que le film durait beaucoup moins longtemps. On vérifiera. Malgré huit réapparitions depuis, celle de 1933 demeure la plus forte, prouvant que le plaisir n’est pas une question de technique : les trucages d’époque font sourire les habitués des effets spéciaux numériques, mais la pauvre bête, accrochée d’une main à la flèche de l’Empire State Building, luttant contre les avions qui l’assaillent, tout en protégeant Fay Wray persiste à nous émouvoir. C’est ainsi.

01.15 : Les Grandes Ondes (à l’ouest) de Lionel Baier (2013), Club
Pour les couche-tard, puisque la rétrospective Joel McCrea ne fait que repasser les plats. Le film n’est pas revenu depuis deux ans. On reprend la note d’alors : "Joli sujet (comme celui de Un autre homme, son précédent, dans lequel un critique de cinéma bidonnait ses chroniques) - trois reporters suisses se retrouvent au Portugal au moment où la Révolution des œillets éclate. Michel Vuillermoz est un grand comédien, quant à Valérie Donzelli, on s’y habitue."

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