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Anna (2015)
de Jacques Toulemonde Vidal
publié le lundi 10 juillet 2017

par Nicole Gabriel
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 5 juillet 2017


 


Anna est la première fiction du réalisateur franco-colombien Jacques Toulemonde-Vidal, jusque-là connu dans le monde hispanophone comme scénariste et auteur de courts métrages.

Son héroïne, une jolie trentenaire originaire de Colombie, vit à Paris depuis déjà un certain temps, si on en juge son aisance dans le maniement de notre langue.
Elle est mère d’un garçonnet d’environ 10 ans, Nathan, séparée du père de celui-ci, un Français pure souche et file le parfait amour avec un certain Bruno, qui est tout à sa dévotion. Son problème est que la garde de l’enfant ne lui ait pas été confiée. Un jour, après s’être s’occupée de son fils et l’avoir câliné à qui mieux mieux, oubliant l’heure, elle le ramène à son père à une heure avancée de la nuit.


 


 

Celui-ci, arguant de l’état psychique dans lequel elle se trouve, la menace de toutes les rigueurs de la loi, susceptible de l’empêcher de voir son enfant. Elle est, il est vrai, un peu trop exubérante, exaltée, intransigeante et passe vite du rire aux larmes.
Sur ce, sans se rendre compte des conséquences de son acte, elle enlève son propre enfant. Ce sont d’habitude les pères désespérés qui ont recours à ces extrémités. Anna convainc en un tournemain son amoureux de partir pour la Colombie avec l’enfant avec, pour projet, l’ouverture d’un chiringuito sur une plage, qu’elle baptisera "Le Paradis".
Le retour brutal à la réalité se fera sur l’autre continent, au terme d’une épuisante course-poursuite.


 

Anna est le portrait d’une femme bipolaire, en phase hyperactive, réalisé avec empathie et sensibilité.
Par sa thématique et son approche de la maladie, on pense à Wanda (1970) de Barbara Loden. La bande son mixe les deux langues en un beau contiunuum.


 


 

En outre, le caractère juvénile de la protagoniste, le sens du jeu qu’elle partage avec son fils, son imagination, son goût du théâtre viennent tempérer le tragique de la situation et sont parfaitement mis en scène et rendus par l’interprétation de Juana Acosta, tour à tour charmeuse, irritante, insupportable. Toujours profonde et infiniment touchante.

Nicole Gabriel
Jeune Cinéma en ligne directe

Anna. Réal, sc : Jacques Toulemonde Vidal ; sc : Franco Lolli ; ph : Paulo Perez ; mont : Mauricio Lleras. Int : Juana Acosta, Augustin Legrand, Bruno Clairefond, Kolia Abiteboul (France-Colombie, 2015, 96 mn).

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