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Girard, René (1923-2015)
Brève
publié le jeudi 5 novembre 2015

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Journal de Old Gringo 2015 (Jeudi 5 novembre 2015)


 


Jeudi 5 novembre 2015

 

René Girard (1923-2015,) l’Avignonnais, est mort hier, à Stanford en Californie.
Il fut adulé à l’étranger, mal aimé en France, on ne sait pas si l’exil lui fut douloureux.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, si vous ne devez lire qu’un seul de ses livres, lisez Mensonge romantique et vérité romanesque (Grasset 1961).

D’abord, ça vous permettra de non seulement réviser vos classiques, Stendhal, Dostoïevski, Proust, mais aussi de procéder à leur "relecture" éclairée.

Et puis, vous comprendrez enfin pourquoi votre copain se vantait d’avoir couché avec la femme de Baudrillard (au hasard). C’était pas seulement qu’elle était belle, ou qu’il avait envie de Baudrillard, ou d’être Baudrillard (au hasard), comme, aujourd’hui, la doxa le sous-entend généralement.
C’était qu’il suivait-imitait Baudrillard, comme Don Quichotte suivait-tentait d’imiter le grand Amadis de Gaule. C’était que votre copain, pour désirer, avait besoin d’un "médiateur".


 

Le désir est triangulaire, affirme Girard, et il désigne le médiateur de quelques grands amoureux.

Sur ce point, il est un successeur de Denis de Rougemont (1906-1985) qui affirme la même chose de l’amour viable ( L’Amour et l’Occident, 1ère version 1939 ; Plon, 1956).

À deux seulement, ça foire, et ça vire passion cercle vicieux (genre "ni avec toi ni sans toi", cf. Tristan et Yseut, les pauvres). Pour Rougemont, le 3e terme, c’est pas Baudrillard, c’est Dieu (le mariage). Les temps changent.

Il faut lire aussi Le Bouc émissaire (Grasset, 1982).


 

Comprendre les mécanismes et les pièges console de bine des choses.



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