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R.A.S. nucléaire, rien à signaler (2009)
de Alain de Halleux
publié le mercredi 19 août 2015

par Jacques Chevallier
Jeune Cinéma n° 329-330, printemps 2010

Sortie le mardi 12 mai 2009


 


Déjà proposé par Arte, R.A.S. nucléaire rien à signaler trouvera-t-il un public plus large ou différent à l’occasion de cette diffusion dans un réseau de salles obscures ?

Ce serait justice car il s’agit d’un film parfaitement informé sur l’aspect le moins connu sans doute de "notre" univers nucléaire. Celui du travail effectué dans les centrales, dans leur cœur même, pour ce qu’on appelle, ici comme ailleurs dans le monde industriel, leur maintenance.
À cette différence près qu’il s’agit, dans "le" nucléaire, d’un travail à très haut risque, fragmenté en brèves séquences, effectué par des hommes-scaphandriers qu’il faut protéger contre d’excessives irradiations.


 

Or la maintenance est depuis 1993, et de plus en plus, l’objet d’un marché : un travail sous-traité à quelques sociétés privées, surtout attirées par les profits qu’elle en peuvent tirer.
Avec des ouvriers - rendement oblige - qui doivent faire vite.
Et, de ce fait, une sécurité moindre, et pour eux et pour le fonctionnement même des centrales.


 

Voilà, hâtivement résumé, le message porté par le film.

Une fois soulignée sa nouveauté, il faut ajouter aussitôt que Alain de Halleux a écarté tout discours pour privilégier la parole des "acteurs" impliqués ici ou là, selon leurs contrats dans des opérations de sous-traitance. Une enquête menée à bien malgré les obstacles qu’on devine (pas de "portes ouvertes" pour le cinéaste et son équipe) et, tout à son long, la parole, les regards, les gestes des hommes impliqués dans ce travail. Souvent résignés, parfois révoltés.

Jacques Chevallier
Jeune Cinéma n° 329-330, printemps 2010

R.A.S. nucléaire, rien à signaler. Réal, sc : Alain de Halleux ; ph : A. de H., Patrice Michaux, Ronnie Ramirez, mont : Anne Lacour. Avec Balthasar Lindauer (France-Belgique, 2009, 60 mn). Documentaire.

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