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Good Time (2017)
de Benny & Josh Safdie
publié le mardi 12 septembre 2017

par Gérard Camy
Jeune Cinéma n° 381, été 2017

Sélection officielle en compétition du festival de Cannes 2017

Sortie le mercredi 13 septembre 2017


 


Budgets dérisoires, acteurs inconnus, caméra brouillonne mais souvent inventive, influences assumées (Cassavetes, Kramer) : avec leurs deux premiers longs métrages présentés à la Quinzaine, The Pleasure of Being Robbed (2008) et Lenny and the Kids (2009), les frères Safdie s’imposaient dans le monde du cinéma indépendant américain.
Leur troisième, Mad Love in New York, présenté à Venise en 2014 continuait dans la même économie, mais la plongée trépidante dans l’univers de junkies new-yorkais n’était pas sans lien esthétique avec Good Time, réalisé, cette fois, avec un gros budget et un gros casting.

Le film débute par le visage en gros plan de Nick, un jeune homme pratiquement mutique (Benny Safdie), malentendant, handicapé mental, sans doute abruti par les calmants. "Je n’aime pas qu’on note ce que je dis" déclare-t-il à un psychiatre qui l’interroge. Brusquement, la porte du bureau s’ouvre, Connie (Robert Pattinson), son frère, hurle et l’entraîne avec lui, laissant le docteur pantois.


 

Sans transition, le duo, affublé de masques, braque une banque. L’exercice tourne mal et Nick est arrêté. Connie n’aura alors de cesse de le libérer. Il s’enfonce dans la nuit et les bas-fonds du Queens, et commence une folle et violente dérive qui lui fera croiser toute une série de personnages ordinaires dont, sans le vouloir, il fera voler en éclats les existences.


 


 

Le problème avec Connie, c’est qu’il veut être un ange gardien pour son frère mais sème le malheur autour de lui. Toutes ses décisions, prises dans l’urgence, ses mensonges évidents, son aveuglement imbécile, induisent des catastrophes toujours plus désastreuses.

Cauchemar éveillé plus noir encore que le After Hours de Martin Scorsese, Good Time tisse un engrenage infernal, à la fois terrifiant et pitoyable, ridicule et ironique, sublimé par un éclairage nocturne aux vibrations expressionnistes signé Sean Price Williams et une musique aux discordances ahurissantes et géniales composée par Oneohtrix Point Never (Daniel Lopatin).

Gérard Camy
Jeune Cinéma n° 381, été 2017

Good Time. Réal : Benny & Josh Safdie ; sc : Josh Safdie, Ronald Bronstein ; ph : Sean Price Williams ; mont : Benny Safdie & Ronald Bronstein ; mu : Oneohtrix Point Never. Int : Robert Pattinson, Benny Safdie, Jennifer Jason Leigh, Buddy Duress (USA, 2017, 100 mn).

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