Samedi 23 septembre 2017
20.40 : La Servante écarlate, saison 1, épis. 1 et 2, OCS City
Série pas encore vue, mais l’excellente Elisabeth Moss (Mad Men, The Square, etc.) vient de décrocher un Emmy Award pour sa performance. Vaut donc une visite.
20.40 : Switch de Frédéric Schoendoerffer (2011), OCS Choc
Une certitude : le fils est un meilleur réalisateur que le père. Dommage qu’il n’ait pas encore trouvé le scénario sans failles qui lui manque encore (et que, à la télé, la série Braquo lui avait fourni). Ici, si Aurélien Recoing flotte un peu, Éric Cantona est très bien.
20.45 : Président de Lionel Delplanque (2006), Premier
Certes, la description des sphères du pouvoir à la française ne vaut pas House of Cards. Mais dans les limites d’un sous-genre (le film à l’Élysée) alors pas trop abordé, le travail n’est pas négligeable - surtout grâce à Albert Dupontel, toujors à l’aise quoi qu’il interprète.
20.45 : La Métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre (1965), Classic
Pas passé depuis le 4 janvier 2016. C’est triste, c’est sombre, c’est du Boudard adapté par Simonin et dialogué par Audiard, et joué sur le fil par toute une cargaison d’acteurs que l’on regrette, Ventura, Brasseur, Carmet, Biraud, Ceccaldi, Rosay - et Aznavour, toujours là. On aime bien Granier-Deferre, c’est comme ça.
20.45 : Raging Bull de Martin Scorsese (1980), TCM
Surprise, le film n’a jamais été programmé depuis 2014. Difficile de l’ignorer, même si l’on n’est pas fanatique du système Scorsese. De Niro s’est vraiment pris pour un boxeur, mais on persiste à lui préférer, dans la même activité, Robert Ryan ou Paul Newman.
23.20 : The Case of the Frightened Lady de George King (1940), Polar
Fait partie des rares titres que la chaîne passe en v.o., pas très souvent (dernier passage le 17 octobre 2016). King est un cinéaste assez justement oublié, mais le scénario, d’après Edgar Wallace, est gentiment daté.
Dimanche 24 septembre 2017
20.40 : Black Swan de Darren Aronofsky (2010), OCS Max
Ce n’est pas ce film qui va nous éclairer sur la thématique de l’auteur, capable de tourner n’importe quoi (mais pas n’importe comment). Qu’y a-t-il de commun entre Pi, Requiem for a Dream, The Wrestler et ce film-ci ? Rien, sinon le plaisir de la narration. Natalie Portman nous étonne à chaque fois.
20.40 : Éclair de lune de Norman Jewison (1987), OCS Géants
Le meilleur film de Cher, déjà toujours jeune (plus de vingt ans après ses duos avec Sonny…). Nicolas Cage, bien tenu par le réalisateur, ne déborde pas. Mais la surprise vient d’Olympia Dukakis, qu’on n’a jamais revue aussi bonne (Oscar et Golden Globe la même année).
20.45 : bouquet Ciné+, morne plaine. pas un seul titre qui éveille l’attention ou le désir. Deux Tony Scott (USS Alabama et Jours de tonnerre - sur TCM), deux Polanski archivus (Le Bal des vampires, Chinatown), un Chabrol sympa mais usé (Les Fantômes du chapelier), un Rochant mou (L’École pour tous) et un Esposito (Le Cœur des hommes 3), c’est tout dire.
Plus un Jurassic World 4 et un Aliens 2. Au secours !
20.55 : Vacances à Venise de David Lean (1955), Arte
Malgré son scénario sans surprises (la quadra Us qui découvre l’amour à Venise avec un bel Italien - Rossano Brazzi, bof), le film garde un charme tenace, parce que la ville est fort bien filmée (mais elle est capable de résister à tous les mauvais filmages) et que Katharine Hepburn nous fait croire à son histoire.
22.40 : Propriété privée de Leslie Stevens (1960), Classic
Quitte à regarder un film sur le bouquet Ciné+, sinistré ce soir, autant revoir celui-ci, même s’il est passé plusieurs fois depuis sa réédition l’an dernier et sa sortie en DVD. Corey Allen et Warren Oates, les deux malfrats minables, valent bien une nouvelle vision.
00.10 : La Madone des sleepings de Henri Diamant-Berger (1955), France 3
C’est sympathique, de la part de Patrick Brion, de nous dénicher des films de ce calibre. Le roman de Maurice Dekobra avait cassé la baraque en 1925, d’où l’adaptation immédiate ou presque (1927), par Marco de Gastyne et Maurice Gleize, avec Claude France dans le rôle de lady Diana. Cette fois-ci, c’est Giselle Pascal, bien désuète, qui s’y colle. L’intérêt : le film est fort rare et c’est la dernière apparition d’Erich von Stroheim.
Lundi 25 septembre 2017
20.40 : Les Amants du Capricorne d’Alfred Hitchcock (1949) ; Paramount Channel
L’inédit du jour. Ce n’est pas le film de sir Alfred le plus connu, ni le plus réussi, et le couple Ingrid Bergman-Michael Wilding n’est pas très glamour, avec leurs costumes empesés - les films d’époque ne sont pas les meilleurs d’Hitchcock. Mais c’est tout de même un film qui parle de la circulation quasi impossible entre les classes sociales ce qui est très rare et très touchant.
20.40 : L’Oranais de Lyès Salem (2014), OCS Choc
L’Algérie au lendemain de l’indépendance - ou les lendemains qui (déjà) déchantent, le tout sur trente années. Il a fallu cinquante ans pour oser aborder le problème. Le film est ambitieux, un peu trop par rapport à ses moyens, mais il valait d’être fait.
20.40 : La Route de Salina de Georges Lautner (1970), OCS Géants
Note du 7 février 2017 : "Un des derniers "grands" films de Lautner, en tout cas, un de ses plus ambitieux. Le film tomba à plat, car ce n’était ni un pastiche ni une parodie et le public ne se retrouva pas dans cette histoire pas mal sombre, malgré le paysage mexicain (en réalité, Lanzarote). Ce fut l’antépénultième film de Rita Hayworth, déjà assez fatiguée, et le deuxième en France de Mimsy Farmer, elle tout à fait en forme."
20.45 : Le Fils de Saul de Laszlo Nemes (2015) ; Club
L’étoile de Cannes 2015, une performance extraordinaire sur tous les plans, scénario, filmage, création d’un univers visuel. Comment tourner l’intournable ou comment renvoyer à la préhistoire narrative tous les films qui ont osé jusqu’à présent évoquer Auschwitz. On attend Nemes au tournant du second film, difficile après un tel chef-d’œuvre.
20.45 : Encore une soirée-catastrophe sur les chaînes, à moins que l’on ne tienne à consommer Drive, Mission impossible 5, Alien vs. Predator 1 et 2, Demonlover, La Bataille d’Alger, tous passés et repassés. C’est tout, hélas.
Mardi 26 septembre 2017
20.40 : Dark Places de Gilles Paquet-Brenner (2015), OCS Choc
Passé plusieurs fois déjà sans qu’on le recommande, le précédent film de GPQ, Elle s’appelait Sarah, nous ayant laissé assez froids. Après vision, on le choisit sans problème : il s’agit d’un polar à tiroirs un peu embrouillés - l’enquête menée par Charlize Theron pour faire sortir de prison son frère, condamné pour avoir tué sa famille. C’est remarquablement construit, Charlize T. est au sommet, comme d’habitude, et Chloë Grace Moretz confirme tout le bien que l’on pense d’elle.
20.45 : Les Suffragettes de Sarah Gavron (2015), Émotion
Nous ne faisons pas partie des 190 000 spectateurs du film et on le regrette, car l’histoire d’Emmeline Pankhurst, moteur des revendications féminines britanniques au début du dernier siècle, est a priori passionnante, surtout incarnée par Meryl Streep. Comme ses complices sont Carey Mulligan et Helena Bonham Carter, on a encore moins d’excuses de ne pas s’être rué sur le film à sa sortie.
20.45 : Stella de Sylvie Verheyde (2008), Famiz
Après des débuts en fanfare (Un frère…, 1997, qui nous fit découvrir Emma de Caunes), il a fallu attendre dix ans pour retrouver l’inspiration et la puissance de ce premier film. Le portrait d’une ado mal dans sa peau et qui va s’en sortir par le haut est remarquable. Et un bravo à sa mère, Karole Rocher, déjà remarquée dans Un frère… mais qui explose ici.
20.45 : Le Massacre de Fort Apache de John Ford (1948), Classic
Inédit depuis mai 2015. C’est peut-être le plus agréable de la trilogie de la 7th Calvary, à cause de la bonne reconstitution du quotidien du fort. Et Shirley Temple, dans son 54e film à 19 ans, plus sympathique que son colonel de père, Henry Fonda.
22.30 : Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga (2008), OCS Choc
Impossible de ne pas prolonger la soirée offerte à Charlize Theron, même si le film est moins accompli que celui de 20.40. Car, en plus, on verra Kim Basinger et Jennifer Lawrence, dans son (presque) premier film.
22.40 : Le Flic aux talons hauts de Jang Jin (2014), Club
Encore un film pas vu, mais dont le sujet est neuf : un flic veut faire une dernière belle prise avant de prendre sa retraite et changer de sexe. On ne connaît pas l’auteur, malgré ses treize réalisations - mais le polar coréen est rarement décevant.
00.25 : Deux nuits avec Cléopâtre de Mario Mattoli (1953), Classic
Dommage que le film soit programmé à une heure si peu confortable, car il s’agit d’une gâterie : un des premiers titres dans lesquels Sofia Scicolone apparaît sous le nom de Sophia Loren, avec Alberto Sordi, pas débutant mais loin d’être une vedette. À quand un rattrapage à une heure ouvrable ?
Mercredi 27 septembre 2017
20.40 : Hannah Arendt de Margarethe von Trotta (2012), OCS City
MvT n’est pas une cinéaste visionnaire, mais ses films sont d’une dignité et d’une honnêteté constantes. Depuis L’Honneur perdu de Katharina Blum jusqu’à Rosenstrasse, trente ans durant, elle n’a pas rechigné à traiter les "grands" sujets, années de plomb ou Rosa Luxembourg. Ici, Barbara Sukowa, dans le rôle de la philosophe, est tout à fait à sa place.
20.40 : Refroidis de Hans Petter Molland (2014), OCS Choc
Un polar norvégien, qui, comme ce qu’on connaît de l’auteur, zigzague entre l’humour et la noirceur. Un seul de ses films est sorti ici, Un chic type (2011), déjà avec Stellan Skarsgard, mais le festival de Mannheim a présenté souvent ses films précédents (dont un succulent Gymnaslaerer Pedersen, qui mériterait un passage sur Arte).
20.45 : La Vache et le prisonnier d’Henri Verneuil (1959), Classic
Longtemps Verneuil et Fernandel ont été considérés par la critique comme le symbole du cinéma français le plus commercial, celui qui caressait le public dans le sens du poil. On s’est aperçu ensuite que La Table aux crevés ou Le Boulanger de Valorgue, et bon nombre des sept qu’ils ont tournés ensemble, valaient mieux que certains titres classés "Art & Essai". Celui-ci, on demande à le revoir, pour vérification. Depuis sa sortie, le film a été vu par 9 millions de spectateurs.
20.55 : Le Souper d’Édouard Molinaro (1992), Arte
Du théâtre filmé ? Oui, puisqu’il s’agit d’une pièce (de Jean-Claude Brisville) avec les mêmes interprètes que sur scène (Claude Rich et Claude Brasseur). Et le cinéma, alors ? Il est là, tout le temps, dans la direction d’acteurs, le découpage et l’intensité de l’action immobile. Talleyrand et Fouché discutent politique et stratégie, en dînant. Vingt-cinq après, le film est toujours aussi élégant.
22.30 : The Eichmann Show de Paul Andrew Williams (2015), OCS City
Téléfilm produit par la BBC et donc inédit en France. Les faits sont réels : le procès d’Eichmann a été effectivement filmé par Leo Hurwitz, grand documentariste blacklisté par la commission McCarthy, et Milton Fruchtman, producteur TV. On peut faire confiance à la BBC pour avoir produit un film de qualité.
Jeudi 28 septembre 2017
20.40 : Little Big Man d’Arthur Penn (1970), Paramount Channel
Encore un titre inédit depuis trois ans, ce qui nous laisse songeurs : pourquoi programmer tant de films inutiles alors qu’il reste tant de perles invues dans les greniers des chaînes ? Le film de Penn a marqué une date dans l’histoire du western moderne, comme Bonnie and Clyde dans celui du polar. Cinq décennies plus tard, qu’en demeure-t-il ? Au moins sans doute l’interprétation de Dustin Hoffman - et le visage de Faye Dunaway.
20.40 : L’Éclipse de Michelangelo Antonioni (1962), OCS Géants
Plus vraiment une découverte. Mais si on veut se promener dans le fameux quartier romain de l’EUR, Monica Vitti est une bonne compagnie.
20.45 : Much Loved de Nabil Ayouch (2015), Club
Les Chevaux de Dieu avait déjà retenu l’attention ; ce film confirme l’intérêt du travail d’Ayouch. Les prostituées de Marrakech ne sont pas toutes les femmes marocaines, mais leurs problèmes reflètent un état de la société problématique. Que le film ait été interdit au Maroc n’est guère étonnant.
20.45 : Le Mystère Picasso d’Henri-Georges Clouzot (1956), Classic
L’automne Clouzot continue. En 75 minutes (et avec quelques accommodements avec la durée), le cinéaste tente de capter le geste du peintre dès son surgissement. Même après des visions renouvelées, le mystère reste entier : Picasso n’explique rien, il fait ce qu’il sait faire et on demeure ébahi.
20.50 : The Face at the Window de George King (1939), Polar
Toujours George King, toujours une VO. Le film était passé le 10 décembre 2016, à une heure trop tardive pour qu’on le regarde. Les découvertes sont trop rares pour qu’on refuse celle-ci.
20.55 : Fatale-Station, saison 1, épis. 1 à 3, Arte
La série Arte du jeudi, toujours surprenante (voir Kim Kong, il y a deux semaines). Ce soir, le Québec. Découverte assurée.
22.40 : Une histoire d’amour et de ténèbres de Natalie Portman (2015), Émotion
L’adaptation des mémoires d’Amos Oz. On pouvait craindre le respect obligé et la convention attenante à l’abordage d’un grand écrivain. Il y a un peu de ça, certes, mais Natalie Portman fait montre d’une sincérité remarquable, sa recréation de la fin des années à Jérusalem est crédible, et, surtout, elle se dirige elle-même de façon étonnante (elle est magnifique dans l’avant-dernière scène).
Vendredi 29 septembre 2017
20.35 : Faces de John Cassavetes (1968), OCS Géants
Programmé plusieurs fois depuis 2014, mais le film est une grande chose, celle où l’auteur change de braquet et inaugure sa nouvelle manière : tournage à la maison, avec ses potes, à son rythme. 150 heures de rushes, 130 minutes conservées, on rêve de découvrir un jour les chutes…
20.40 : Treme, saison 4, épis. 3 à 5, OCS City
Ça y est, c’est fini. Quelle tristesse ! Mais, comme recommandait le dernier plan de In girum imus nocte et consumimur igni : "À reprendre depuis le début"…
20.45 : Belles mais pauvres de Dino Risi (1957), Classic
Le film est connu sous le titre Beaux mais pauvres, mais la féminisation est plus fidèle à l’original Belle ma povere. Il s’agit de la suite de Pauvres mais beaux, tourné l’année précédente avec les mêmes acteurs (Marisa Allasio, Maurizio Arena, Renato Salvatori, Alessandra Panaro) et qui se prolongera avec Pauvres millionnaires. Risi n’était pas encore le chroniqueur cynique du boom économique, mais le peintre du petit peuple romain. Indispensable pour la connaissance de la réalité populaire italienne à la fin de la décennie (de même que les films de Bolognini sur la jeunesse aisée du temps).
21.00 : Les Bacchantes de Giorgio Ferroni (1961), Ciné FX
Allez, on peut se faire plaisir en fin de semaine et s’abandonner au plaisir secret d’un nanar en VF (mais les acteurs étant français, italiens ou américains, la VO n’existe pas). Ferroni était un vieux routier du documentaire, échoué sur le tard dans le film d’horreur et le péplum, pas si mal d’ailleurs : Yvonne Furneaux était très bien dans Hélène de Troie (1964). Ici, on appréciera la Finlandaise Taina Elg, en souvenir des Girls de Cukor.
22.00 : Le Cœur régulier de Vanja d’Alcantara (2016), OCS Max
Un film passé un peu inaperçu (60 000 spectateurs), histoire d’un deuil fraternel, effectivement pas très grand public. Isabelle Carré (la soirée lui est consacrée) est aussi juste et émouvante au Japon qu’au pays.
22.10 : Comment se faire larguer en 10 leçons de Donald Petrie (2003), Famiz
Le titre français est plus vulgaire mais polysémique, alors que l’original n’avait un point de vue que féminin (How to Lose a Guy in 10 Days). À part ça, le film est une bonne illustration de ce que savait déjà faire Matthew McConaughey il y a quinze ans.
22.25 : Pauvres millionnaires de Dino Risi (1959), Classic
La suite, aussi savoureuse que les deux premiers volets du triptyque.
23.50 : L’Homme aux cent visages de Dino Risi (1960), Classic
Quelle soirée ! La première rencontre de Risi et Gassman - il y en aura d’autres. L’acteur est immédiatement à l’aise dans ce numéro d’escroc repenti, premier dans la galerie des personnages tapageurs que le cinéaste allait lui offrir, trente ans durant (jusqu’à Valse d’amour en 1990).