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Tous les rêves du monde (2017)
de Laurence Ferreira Barbosa
publié le mercredi 18 octobre 2017

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 18 octobre 2017


 


S’il évoque celui du livre de Pascal Quignard (et le film de Alain Corneau), le titre du dernier film de Laurence Ferreira Barbosa n’est pas très compréhensible de prime abord.
En effet, Tous les rêves du monde présente la communauté portugaise française et ses liens toujours vivaces et pérennes avec le Portugal. Quand on est immigré, on peut s’interroger sur ses origines. La réalisatrice, elle-même d’origine portugaise, s’est posé une question qui, pour elle, restait sans réponse.


 

"Une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de faire ce film, déclare-t-elle, vient d’une constatation très simple : la communauté portugaise en France n’a pour ainsi dire pas d’image et très peu de fiction". Pour elle, cette communauté, en majorité d’origine rurale et conservatrice, semble bien assimilée mais reste quand même très attachée à sa propre culture. Du coup, elle paraît à la fois très intégrée (par exemple, on n’a jamais entendu parler de conflits entre ces deux communautés, en tout cas, jamais à l’écran) et un peu mise à l’écart.

Laurence Ferreira Barbosa ne propose pas un remake des Femmes du sixième étage de Philippe Le Guay (2011), même si elle a voulu s’intéresser à des gens modestes. Avec seulement une vague idée de son scénario, elle s’est rendue dans un lycée de banlieue pour tenter, avec l’aide du professeur de portugais, de recruter des élèves qui seraient intéressées pour interpréter un rôle, voire leur propre rôle. "Seules deux ou trois m’ont donné leurs numéros de portable, raconte-t-elle. La méfiance règne et les parents surveillent les filles de près."


 


 

Elle y a pourtant découvert celle qui deviendra son actrice principale, et dont elle conservera même le prénom, Paméla.
Elle a eu raison, car Paméla Ramos illumine le film de sa présence à la fois candide et méfiante, timide et téméraire. Un concentré de sentiments multiples émane de cette jeune patineuse, dont le corps, pourtant un peu enrobé, s’offre à la caméra avec une grâce touchante. Entourée d’acteurs remarquables, et malgré quelques incohérences ou maladresses narratives, elle porte le film sur ses épaules, de manière calme et déterminée. "J’ai surtout aimé filmer le visage de Paméla, captive de ce charme qui jamais ne s’est épuisé. Cette simple raison-là peut suffire à expliquer pourquoi j’ai fait ce film."


 

Tous les rêves du monde est une sorte d’ode à la vie, à l’amour et à la solidarité.
Et le Portugal y est vu comme une terre presque sacrée, celle des origines, même si à aucun moment les jeunes, s’ils adorent y aller en vacances, n’émettent le désir de s’y installer.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Tous les rêves du monde. Réal, sc : Laurence Ferreira Barbosa ; sc : Guillaume André ; ph : Renaud Personnaz ; mont : Marie da Costa ; mu : Noiserv. Int : Paméla Constantino Ramos, Rosa da Costa, Antonio Torres Lima, Mélanie Perreira (France-Portugal, 2017, 108 mn).

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