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Pour le réconfort (2017)
de Vincent Macaigne
publié le mercredi 25 octobre 2017

par Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 25 octobre 2017

Sélection ACID du Festival de Cannes 2017


 


Vincent Macaigne est un acteur qui nous avait paru intéressant, il y a quelques années, lorsqu’on le vit surgir dans les premiers films de Guillaume Brac (Un monde sans femmes) ou de Sébastien Betbeder (2 Automnes, 3 hivers).

Mais à force de le voir passer d’un film à l’autre en campant à chaque fois (et de façon trop nombreuse : seize titres en quatre ans) le même personnage plaintif de victime, interprété dans un registre identique, on avait fini par se fatiguer de ses apparitions répétitives, parfois justes (Tristesse Club de Vincent Mariette, Les Deux Amis de Louis Garrel), parfois pénibles (Une histoire américaine de Armel Hostiou), parfois épouvantables (La Loi de la jungle de Antonin Peretjatko).

Mais rien n’est jamais perdu.
Après un surprenant Dom Juan et Sganarelle, remarquable téléfilm réalisé par lui pour Arte et présenté l’an dernier sur la chaîne, on pouvait espérer, avec ce premier long métrage pour le grand écran, un regard renouvelé sur le sous-genre déjà largement visité du film générationnel, une sorte de La Vie des morts 2017.


 

Malheureusement, il n’y a pas grand-chose de neuf dans cette histoire de potes depuis l’enfance, qui, la trentaine venue, se croisent pour affronter une situation délicate, entre les héritiers d’un domaine qu’ils veulent préserver, des écolos planteurs d’arbres sur ce domaine et des animateurs de maisons de retraite qui veulent s’agrandir.

Dynamique de groupe, psychodrames, amour, amitié et trahison, les ingrédients habituels + un discours sur la lutte de classes, le monde pourri qui doit changer, etc. Pourquoi pas ?

L’ennui, c’est que les six acteurs (pourtant jeunes et bons, en particulier Laure Calamy, toujours excellente) requis pour l’exercice semblent justement faire un exercice : chacun a droit à sa scène, en gros plan fixe, où les sentiments intimes débordent - et souvent la haine, meilleur prétexte à vociférations que l’amour.


 


 

Le dispositif n’est pas condamnable - Chéreau a fait ainsi quelques films mémorables avec sa troupe des Amandiers.
Le problème, c’est que toutes ces bisbilles ne sont pas très passionnantes et que les discussions interminables dans les voitures ou autour d’une table sont formellement peu entraînantes.
On aimerait que ces six personnages soient plus en quête de hauteur.
En même temps, la signature de Macaigne risque d’assurer au film l’emballement critique indissociable de la réputation de l’acteur-réalisateur.
L’époque a toujours les représentants qu’elle mérite.

Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe

Pour le réconfort. Réal, sc : Vincent Macaigne ; ph, mont : Mauro Herce. Int : Pauline Lorillard, Pascal Rénéric, Emanuel Matte, Laurent Papot, Jospéhine de Meaux, Laure Calamy (France, 2017, 91 mn).

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