L’Éducation du roi est le premier film de fiction du jeune Argentin Santiago Esteves, qui a fait ses débuts comme monteur et auteur de trois courts métrages, ainsi que d’une mini série télé contenant in nuce ce qu’il nous narre ici en une heure trente chrono.
Ce récit d’apprentissage dont un pibe chorro, un gamin des faubourgs de la ville de Mendoza, est l’un des protagonistes, prend l’allure du film noir dès son générique inaugural, qui décrit sur un tempo vif le cambriolage d’une étude de notaire par trois adolescents. Cette séquence décrit le rite d’initiation du jeune anti-héros, en stage de formation auprès de son frère aîné et du caïd de la bande.

Rey est son nom, un diminutif de Reinaldo, de consonance aristocratique. Ses débuts dans la profession ne sont guère brillants puisque le casse tourne court. Ses deux comparses se font poisser.

Lui parvient à s’enfuir par les toits avec le magot et tombe littéralement chez des particuliers célébrant une fête de famille. Curieusement, le maître de céans refuse d’appeler la police. Il exige simplement de Rey qu’il répare les dommages causés lors de sa chute. Le garçon est adopté, tel un fils prodigue, par le retraité et son épouse. Le père de substitution lui apprend le maniement des armes, ce qui, en Amérique, semble naturel mais qui aura aussi ses conséquences.

Santiago Esteves nous livre une version toute contemporaine de Télémaque, au pied de la cordillère des Andes, dans un paysage de western. Le tout sur fond de familles décomposées, de corruption généralisée, de crime plus ou moins organisé et d’olvidados sans foi ni loi.
Par conséquent, un premier long métrage réussi, avec moult scènes d’action et une brillante distribution.

Nicole Gabriel
Jeune Cinéma en ligne directe

La educación del Rey. Réal, sc, mont : Santiago Esteves ; sc : Juan Manuel Bordon ; ph : Cecilia Madorno ; mu : Mario Galvan, Martin Sanchez. Int : Martin Arroyo, German de Silva, Matias Encinas, Walter Jakob, Mario Jara (Argentine, 2017, 96 mn).