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Semaine télé du 18 au 24 novembre 2017
Salut les câblés !
publié le samedi 18 novembre 2017

Samedi 18 novembre 2017

19.45 : Nous filmons le peuple d’Ania Szczepanska (2012), Classic
On croyait ce créneau horaire du samedi réservé aux épisodes de Voyages dans le cinéma français de Tavernier, on constate que un seul (ou deux ?) chapitre a jusqu’à présent été programmé. Mais le doc de ce soir est passionnant pour qui s’intéresse au cinéma polonais des années 70, celles de la décennie Solidarnosc. Avec des témoignages de Wajda et Marcel Lozinski. Court (58 mn), mais indispensable.

20.40 : Valley of Love de Guillaume Nicloux (2015), OCS Max
Passé il y a peu (19 mars 2017), mais la concurrence sur le bouquet OCS est si nulle qu’on peut reprendre une bouffée de désert mortel, à l’aube de l’hiver. Et pour une fois que Depardieu en fait juste ce qu’il faut, profitons-en.

20.45 : Bernie d’Albert Dupontel (1996), Club
Premier passage à la réalisation de l’acteur, déjà tout à fait lui-même, c’est-à-dire imprévisible, inventif et peu récupérable : un scénario complètement décalé et une galerie de comédiens choisis (Roland Blanche, Éric Elmosnino, Roland Bertin). Avoir confié la musique à Ramon Pipin, ex-Au Bonheur des Dames, est une preuve de bon goût.

22.10 : Le Chéri de ces dames de Robert Moore (1978), OCS Géants
Dans notre souvenir (confirmé après vérification), le film est sorti sous le titre Le Privé de ces dames, ce qui correspond mieux au sujet, Peter Falk étant un détective privé fort bien entouré lors de son enquête - les dames en question se nommant Eileen Brennan, Ann-Margret, Madeline Kahn, Stockard Channing et Louise Fletcher.

22.25 : Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana (2003), OCS City
La première partie seulement - suite samedi prochain. Le succès inattendu du début du siècle. Personne pourtant n’était censé s’intéresser à une fresque de six heures racontant quinze ans de l’histoire de l’Italie, entre le mai rampant et les années de plomb. On attend toujours l’équivalent français de ces années d’illusion. C’est ici que l’on a vraiment découvert Luigi Lo Cascio, Jasmine Trinca et Maya Sansa.

22.50 : Bagarres d’Henri Calef (1948), Classic
Encore un réalisateur à classer dans les catégories tavernieresques des "méconnus" ou des "oubliés". C’est le seul titre de Calef passé une fois sur le câble depuis trois ans (le 26 décembre 2015 à 23.20, pas vraiment un choix de lendemain de Noël !). On y voit Maria Casarès, Roger Pigaut et Jean Vilar. À quand d’autres films du même, comme l’excellent Jéricho (1945) ou La Maison sous la mer (1946) ?

23.15 : Le Quatrième Homme de Phil Karlson (1952), Polar
Le film semble être, hélas, en v.f. Dommage, car Kansas City Confidential est un des meilleurs polars de l’auteur, avec une belle brochette d’acteurs de seconde catégorie, John Payne, Neville Brand, Preston Foster et Lee Van Cleef.

Dimanche 19 novembre 2017

20.40 : Bird de Clint Eastwood (1988), OCS City
On peut penser que Clint n’est pas le plus grand réalisateur américain vivant, loin de là, et lui reconnaître un sacré talent lorsqu’il traite un sujet qui lui tient à cœur, comme ici la vie de Charlie Parker. Tout est superbe, le scénario, l’interprétation de Forest Whittaker, la mise en scène - et la musique, évidemment.

20.45 : La Seconde Mort d’Harold Pelham de Basil Dearden (1970), Classic
Apparemment, le film est inédit en France ; on ne connaît donc pas ce Man Who Haunted Himself, ultime titre de ce très bon cinéaste british, peu considéré, comme la plupart de ses collègues, ce qui navre les amateurs de Sarabande, de La Lampe bleue et de La Victime. Avec Roger Moore, entre les séries Le Saint et Amicalement vôtre, juste avant de devenir 007.

20.55 : Il était une fois la révolution de Sergio Leone (1970), Arte
Le moins usé des westerns de Leone, car moins programmé que les autres (dernier passage : 26 avril 2016). Le plus drôle surtout, vu la distance cynique mise par Rod Steiger et James Coburn entre leur personnage et leur interprétation.

22.30 : Peur de rien de Danielle Arbid (2015), Club
Encore un inédit, quelle soirée ! Depuis bientôt vingt ans, la cinéaste libanaise pratique un cinéma personnel, entre doc et fiction, toujours intéressant (Dans les champs de bataille). C’est son trajet qu’elle reconstitue ici, celui d’un étrangère venue étudier à Paris à la fin du dernier siècle.

23.15 : Miles Ahead de Don Cheadle (2015), OCS City
Soirée jazzy sur la chaîne et on ne s’en plaindra pas. L’évocation de Miles Davis est moins ébouriffante que celle de Parker, mais Cheadle s’en est bien sorti, tant dans la réalisation que dans son interprétation du trompettiste.

00.25 : Bedside de Robert Florey (1934), France 3
Toujours Florey, donc, avec un titre encore plus rare que les deux précédents. Une production Warner, avec toutes les caractéristiques d’époque : durée (70 mn), efficacité, acteurs de second plan mais savoureux - Warren William, Henry O’Neill, Donald Meek et notre préféré, Allen Jenkins (157 films entre 1931 et 1974).

Lundi 20 novembre 2017

20.40 : Soirée Séries sur OCS, donc mieux vaut avoir suivi dès le début. On aurait bien repris en route Good Behavior (saison 2, épis. 6, OCS Max), à cause de Michelle Dockery, même si elle moins classieuse que dans Downton Abbey, mais c’est trop tard.

20.45 : Strictly Criminal de Scott Cooper (2015), Premier
Titre "français" de Black Mass, sombre, très sombre histoire d’un agent du FBI embringué dans les aventures mafieuses menées par son ami d’enfance. Boston est aussi gangrénée que New York ou Chicago. Si Joel Edgerton a un jeu un peu limité, Johnny Depp, avec maquillage et calvitie avancée, et Benedict Cumberbatch, en gouverneur propre sur lui, sont très bien.

20.45 : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi (2016), Club
Ce n’est pas le fils de Francesco, mais il mériterait de l’être, tant son exigence dans le documentaire est digne des méthodes de celui-ci pour aborder la fiction. C’est le seul documentariste à avoir récolté deux récompenses de haut vol, le Lion d’or de Venise 2013 (pour Sacro GRA) et l’Ours d’or de Berlin 2016. À quand Cannes ?

20.45 : Trente secondes sur Tokyo de Mervyn LeRoy (1944), Classic
La rapidité du cinéma hollywoodien à attraper l’actualité était étonnante durant la Seconde Guerre. Le raid des bombardiers US sur Tokyo, l’année suivant Pearl Harbor, était à peine terminé que les scénaristes (en l’occurrence le grand Dalton Trumbo) étaient au travail. LeRoy n’était pas un spécialiste du film de guerre, mais son travail est impeccable. Peu de femmes, évidemment, mais Spencer Tracy, Van Johnson, Robert Walker - et Mitchum dans un petit rôle.

00.10 : Braguino de Clément Cogitore (2017), Arte
Programmation tardive, mais le film est court (49 mn). Drôle de chose, doc sur un coin de Sibérie hors du monde et du temps, espace inaccessible sinon par hélicoptère, sur lequel deux familles ennemies se sont installées il y a des décennies, mais avec des éléments qu’on imagine fictionnels (ou du moins un peu "aidés"). Des gamins élevés comme des cobayes rousseauistes, des parents à l’état semi-sauvage, le tout extrêmement attachant.

01.10 : The Wiz de Sidney Lumet (1978), Paramount Channel
Pour les possesseurs d’enregistreur, eu égard à l’heure de passage. Il s’agit d’une curiosité méprisée dans la filmo de Lumet, et pourtant extrêmement savoureuse : l’adaptation du Magicien d’Oz en comédie musicale black, avec Diana Ross et Michael Jackson (son premier film, 20 ans tout juste) - et Lena Horne, pour les amateurs anciens. Mérite le détour.

Mardi 21 novembre 2017

20. 40 : Soirée Continental Films sur Ocs Géants
Clouzot aidant, l’histoire de la Continental, société de production tenue par les Allemands entre 1941 et 1944, revient sur le devant de la scène et c’est tant mieux. Le livre indispensable de Christine Leteux, édité par La Tour verte, fait un point définitif sur la période. Trente et un films ont été produits, dont, paradoxalement, une série de chefs-d’œuvre et très peu de films indifférents. La soirée commence par La Fausse Maîtresse, premier film (rarement projeté) d’André Cayatte, d’après Balzac, avec Danielle Darrieux.

20.45 : Je compte sur vous de Pascal Elbé (2015), Émotion
Second film réalisé par l’acteur, moins neuf que son précédent, Tête de Turc (2010), mais intéressant, comme très souvent les films signés par des comédiens, qui connaissent le travail. Vincent Elbaz manifeste son culot habituel. Parmi les seconds rôles, on peut noter Anne Charrier et Nicole Calfan, toujours sur la brèche.

20.45 : Taj Mahal de Nicolas Saada (2015), Club
Que dire ? On aurait aimé être entièrement convaincu par cette vision d’un attentat terroriste, vu du côté des victimes (l’envers de Nocturama de Bonello). Est-ce dû à la réalisation, un peu trop calqué sur un direct BFMTV ? À l’interprétation de Louis-Do de Lencquesaing ? Heureusement, il y Stacy Martin, qu’on retrouvera ensuite dans Le Redoutable.

20.45 : Les Comancheros de Michael Curtiz (1960), Classic
Le dernier des 178 films (répertoriés) du réalisateur le plus prolifique du parlant. Curtiz a rarement fait dans la nuance ou l’à-peu-près : efficacité d’abord. John Wayne était encore vaillant et Lee Marvin pas encore une star sans surprise. Classique mais de bon ton.

21.00 : Les Copains d’Eddie Coyle de Peter Yates (1973), Paramount Channel
À partir d’un excellent polar de George V. Higgins, Yates a fait un excellent film (comme plusieurs de ceux qu’il a tournés, cf. La Guerre de Murphy ou Ambulances tous risques). Mitchum, las et usé, y traîne une scoumoune mémorable.

22.05 : La Continental : le mystère Greven de Claudia Callao (2017), OCS Géants
Doc sur Alfred Greven, le patron de la Continental. Tous les témoignages recueillis n’éclairent que très peu le personnage, producteur efficace et talentueux, discret et pas vraiment dans l’orthodoxie nazie. Parti en 1944 avec les archives de la maison, il produisit en Allemagne jusqu’au début des années 70, sans qu’aucun historien prenne le temps de venir l’interviewer…

22.55 : Caprices de Léo Joannon (1941), OCS Géants
L’affaire Caprices fait l’objet d’un chapitre entier dans l’ouvrage de C. Leteux. Le film devait être réalisé par Raymond Bernard, avec Edwige Feuillère et Fernand Gravey. Il le fut par Joannon (qui se tint comme un voyou), avec Darrieux, toujours éblouissante, et Albert Préjean. Malgré le handicap du réalisateur, le film est remarquable.

22.50 : Psychose III d’Anthony Perkins (1985), Paramount Channel
Même remarque que pour la version II, à propos de la dégénérescence du mythe. Ici, c’est Perkins lui-même qui se charge de l’exécution.

23.15 : Le Magnifique de Philippe de Broca (1973), Famiz
Antépénultième rencontre entre Belmondo et Broca, une des plus réussies, à cause d’un scénario astucieux de Veber et Rappeneau, entre vie réelle et vie rêvée. Jacqueline Bisset, à peine sortie (et mieux utilisée) de La Nuit américaine est épatante.

Mercredi 22 novembre 2017

20.40 : Born to Be Blue de Robert Budreau (2015), OCS City
La soirée est dédiée à Chet Baker, d’abord avec une fiction jouant sur une mise en abyme - Ethan Hawke dans le rôle de Chet Baker qui doit interpréter un film dans lequel il jouerait son propre rôle. On aime bien Ethan Hawke, on aime bien Chet Baker, on est moins sûr d’aimer les deux à la fois.

20.45 : Babysitting 2 de Nicolas Benamou & Philippe Lacheau (2015), Premier
Pas vu, mais le premier était très drôle, avec un scénario très construit dans le crescendo catastrophique. On peut vérifier si la recette n’a pas tourné au procédé.

20.45 : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid (2015), Club
Le cinéma maghrébin réalisé par des femmes est, en ce moment, étonnant, cf. La Belle et la meute (Kaouther Ben Hania) ou À mon âge, je me cache pour fumer (Rayhana). Le film de Leyla Bouzid ne dépare pas le tableau.

20.45 : Les Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa (1954), Classic
Que ceux qui ne l’ont pas encore vu lèvent la main. En même temps, cette version ultra-longue (190 mn) n’a été montée qu’il y a peu. Longtemps, nous n’avons vu que la version de 150 mn, déjà superbe. Alors, là…

20.50 : Rififi à Tokyo de Jacques Deray (1962), Polar
Le terme "rififi" n’évoque plus grand-chose, et déjà, en 1962, il appartenait à un argot daté. Mais le film de Deray, son premier, n’est pas daté, en tout cas bien moins que certains polars français de la même époque plus renommés, signés Sautet ou Melville.

22.15 : Let’s Get Lost de Bruce Weber (1988), OCS City
On a beaucoup vu ce documentaire dans les festivals de jazz au cinéma. Il n’empêche que cela demeure un des meilleurs du genre, celui où la tristesse et la dimension véritable du trompettiste sont le mieux captées.

Jeudi 23 novembre 2017

20.40 : Soirée Blake Edwards sur OCS Géants
On la note pour le principe, car les deux films annoncés ne sont pas des découvertes, mais programmés l’un et l’autre il y a quelques mois : Micki & Maude (1984) à 20.40 et That’s Life (C’est la vie) (1986) à 22.35. Il reste pourtant des titres d’Edwards inédits, Days of Wine and Roses ou The Great Race, tout aussi importants.

20.45 : Suburra de Stefano Sollima (2015), Frisson
Stefano est le fils de Sergio, le troisième des trois Sergio réalisateurs de westerns. Son terrain, c’est le polar urbain ou plutôt le thriller politico-mafieux - et le film, dénonciation d’une magouille immobilière dans la ville d’Ostie, aurait pu être signé par le Rosi de Main basse sur la ville. Avec Perfrancesco Favino et Elio Germano, deux parmi les meilleurs jeunes acteurs italiens actuels (avec Valerio Mastandrea).

20.45 : Les Cow-boys de Thomas Bidegain (2015), Club
Le film commence très fort (la fête de fans du Far West), mais une fois lancée, l’intrigue s’essouffle : François Damiens, à la poursuite de sa fille enfuie pour faire le djihad, peine à convaincre. C’est quand même un premier film prometteur.

23.45 : Les Amants diaboliques de Luchino Visconti (1942)
Eh non, presque tous les films de LV sont passés sur les chaînes (manquent encore Les Damnés et Ludwig) et jamais le titre initial, deuxième adaptation du Facteur sonne toujours deux fois de James Cain (adaptation non affichée mais pourtant flagrante). Massimo Girotti était alors la star du cinéma italien, mais Clara Calamai, sans être inconnue, n’était pas une vedette. Elle est pourtant inoubliable.

Vendredi 24 novembre 2017

20.40 : Le Bon, la brute, la cinglé de Kim Jee-woon (2008), OCS Choc
Parodie de ce qui était déjà parodique, ce pouvait être un naufrage. Mais la folie qui semble avoir présidé à tout, le scénario, la mise en scène, le jeu des acteurs, l’inventivité constante des situations, fait que les 140 minutes passent comme un rêve.

20.40 : L’Attente des femmes d’Ingmar Bergman (1952), OCS Géants
Quatre épouses en quête d’identité se racontent leur quotidien. On a beaucoup vu ça depuis, mais il y a soixante-cinq ans, c’était encore de l’ordre du tabou. Avec un œil féministe neuf d’aujourd’hui, le film prend un coup de fraicheur. Il n’y a ni Bibi ni Harriet Andersson, mais Anita Björk (qui venait d’incarner Mademoiselle Julie), Eva Dahlbeck et Maj-Britt Nilsson, qui compensent hautement.

20.45 : Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier (1984), Club
La famille de Pierre Bost refusait que Tavernier adapte son ultime roman, Monsieur Ladmiral va bientôt mourir, sous prétexte qu’il était inadaptable et que le cinéaste se briserait sur cet écueil. Par bonheur, BT insista et finit par décrocher le droit d’en faire un film. Et le résultat est à la hauteur de l’admirable roman de Bost, grâce à Sabine Azema, certes, mais aussi à Louis Ducreux, acteur occasionnel dont ce fut le seul vrai rôle.

20.45 : Une nuit à Casablanca d’Archie Mayo (1946), Classic
L’avant-dernier film des frères Marx ensemble, qui exige pour être pleinement apprécié, une bonne connaissance de Casablanca, le film de Curtiz, qui sert de prétexte à pastiche. La folie originelle est un peu retombée ; la preuve : Groucho s’appelle simplement Ronald Kornblow, au lieu de ses patronymes anciens, Hugo Z. Hackenbush, Rufus T. Firefly ou Wolf J. Flywheel.

22.15 : Paroles de cinéastes, Bertrand Tavernier de Vincent Esposito (2016), Club
Doc de 60 minutes, ce qui, lorsque l’on connaît la faconde de Tavernier, est une durée minuscule pour raconter une vie tout entière vouée au cinéma (mais à pas mal d’autres choses, la lecture, l’écriture, l’édition, la présentation de films oubliés et on en passe).

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