©Robert Frank (1957)
Humeurs de Lucien Logette
20.40 : Little Big Man d’Arthur Penn (1970), Paramount Channel
C’est samedi soir, on ne s’étonnera donc pas de ne pas trouver beaucoup d’inédits. Alors, pourquoi ne pas retourner chez les Cheyennes en compagnie de Dustin Hoffman (et de Faye Dunaway) ?
20.40 : Capone de Steve Carver (1975), OCS Géants
Celui-ci fait partie des découvertes possibles. La production est signée Roger Corman (qui avait déjà tourné, sept ans plus tôt, L’Affaire Al Capone), avec ses vertus et ses défauts, mais Ben Gazzara est un Capone très présentable - en tout cas, plus que Rod Steiger chez Richard Wilson en 1959. On imaginait Frank Nitti sous d’autres traits que Sylvester Stallone, mais il s’en tire bien.
20.45 : Au Petit Marguery de Laurent Bénégui (1995), Club
Scénariste, acteur, réalisateur, producteur, le cinéaste a un profil chargé, mais sa filmographie est emplie de choses intéressantes. Dont ce film, son deuxième long (on ne connaît pas le premier, Un type bien, 1991), traditionnel certes - une soirée dans un restaurant la veille de sa fermeture-, mais de bon goût, avec des acteurs sympathiques, Aumont, Audran, Chabrol (Thomas).
20.45 : Je t’aime, je t’aime d’Alain Resnais (1968), Classic
Enfin sur le câble ! L’un des films de Resnais les plus secrets, sur un scénario de Jacques Sternberg (le seul qu’il ait écrit), sorti au plus mauvais moment, fin avril 1968, et non projeté à Cannes à cause de l’arrêt du Festival. Il n’empêche qu’il a fait son chemin au cœur des amateurs et la matrice géante conçue par Pace dans laquelle se loge Claude Rich reste une machine fascinante. Comme l’image perdue récurrente d’Olga Georges-Picot, sortant des flots.
20.45 : The Blues Brothers de John Landis (1980), TCM
Inusables, les frères Blues. On les avait revus le 4 juin 2017, avec le même plaisir qu’il y a beaucoup d’années. La bande son demeure superbe.
22.15 : Waste Land de Pieter Van Hees (2014), OCS Choc
Ce n’est pas l’adaptation du long poème de T.S. Eliot, mais une descente aux enfers, sous la forme des bas-fonds bruxellois, aussi sinistres qu’ailleurs, la belgitude en plus. Jérémie Renier, en flic à bout de course, est crédible, comme très souvent.
01.00 : Mr. Lucky de H.C. Potter (1943), TCM
Passé sur la chaîne en août 2017, dans le cadre de l’hommage à la RKO. Note du moment : "Le film n’est pas fréquent (a-t-il jamais été distribué ici ?) et curieux : Cary Grant y cultive sa veine grise, en petit escroc qui veut devenir grand - mais l’amour pour Laraine Day (pourquoi pas ?) le ramènera sur la bonne voie. On pardonne tout à Potter pour avoir signé Hellzapoppin’."
20.40 : Sideways d’Alexander Payne (2004), OCS City
Décidément, les films de la semaine, dans leur grande partie, ont déjà été proposés sur les diverses chaînes, durant les quatre derniers mois de 2017. Il faut s’y résoudre. Le film de Payne, longue dérive de deux vieux potes au cœur du vignoble californien, est gouleyant et fruité et ne fait que se bonifier au fil des ans. Un film de garde.
20.40 : Comment voler un million de dollars de William Wyler (1966), OCS Géants
On a écrit trop vite : celui-ci est inédit sur le câble. Peu à peu, Wyler sort du purgatoire où l’avait entreposé une partie de la critique. Sans reprendre le fameux titre de Roger Leenhardt, "À bas Ford, vive Wyler", qui a fait plus de mal que de bien à ce dernier, on a pu constater, au fil des redécouvertes, qu’il y avait très peu de ses titres qui ne tenaient pas la distance, et certains, A House Divided, Dodsworth, sont même des chefs-d’œuvre. Ce n’est pas tout à fait le cas de celui-ci, mais le marivaudage entre Audrey Hepburn et Peter O’Toole est un régal.
20.45 : Chaplin de Richard Attenborough (1992), Club
Biographie réalisée avec l’aval de la famille Chaplin (qu’on sait attentive à la mémoire de l’ancêtre), la preuve : Geraldine C. est dans la troupe. Le réalisateur n’est pas un génie visionnaire mais un cinéaste sérieux et précis. Le rôle de sa vie pour Robert Downey Jr.
20.45 : L’Évadée d’Arthur Ripley (1946), Classic
Un inédit sur tous les plans, sur le câble et ailleurs, le film étant sorti en 1947 et jamais repris. C’est donc une découverte. Scénario de Philip Yordan (on sait qu’il fut souvent un prête-nom), mais d’après William Irish (il reste toujours un peu de cet excellent auteur dans tous les films qu’il a inspirés). Mais surtout dernier film de Michèle Morgan à Hollywood. Et si le héros, Robert Cummings, est un acteur guère excitant, il y a au générique Steve Cochran et Peter Lorre, d’une tout autre trempe.
00.55 : À la française de Robert Parrish (1963), France 3
Bien tardif, ce "cinéma de minuit", mais la séance vaut d’être suivie ou enregistrée. Brion a raison d’intégrer dans sa série "Seconde chance" ce film de Parrish, conclusion de la première partie de sa carrière, remarquable (la suite sera plus cahotique), de Cry Danger (1951) à L’Aventurier du rio Grande (1959) - Dans la gueule du loup (1951) vient d’ailleurs d’être édité en DVD. Ici, Jean Seberg, alors au sommet, et Stanley Baker, sur un scénario d’Irwin Shaw, et le Paris de 1963, capté au plus près.
01.00 : Rien qu’un cœur solitaire de Clifford Odets (1944), TCM
Note du 24 novembre 2016 : "Prière d’enregistrer cette œuvre rare, premier et avant-dernier film de l’écrivain, adapté non pas d’une de ses pièces mais d’un roman de Richard Llewellyn, belle chose étrange, dans laquelle Cary Grant et Ethel Barrymore sont parfaits."
20.40 : Nous ne vieillirons pas ensemble de Maurice Pialat (1972), OCS Géants
Le tournage a été mal supporté, tant par les acteurs, Marlène Jobert et Jean Yanne (superbe), que par le réalisateur lui-même. En tout cas, avec le splendide La Gueule ouverte (1973), c’est un des plus beaux films de Pialat, bien plus satisfaisant que tout ce qu’il tourné ensuite (La Maison des bois excepté).
20.45 : … Comme elle respire de Pierre Salvadori (1998), Club
Pourquoi cette comédie est-elle encore inédite, alors que d’autres titres de Salvadori sont passés et repassés ? Mystère, mais l’occasion est bonne de retrouver Marie Trintignant, très à l’aise dans son numéro de mythomane compulsive, et Guillaume Depardieu, déjà réunis par le cinéaste cinq ans plus tôt (Cible émouvante).
20.45 : Parias de la gloire de Henri Decoin (1964), Classic
La fin de carrière de Decoin nous affligeait tant (Maléfices, Casablanca nid d’espions, etc.) qu’on n’a jamais pris la peine de voir ce film-ci - une histoire de militaires entre Alsace et Vietnam, avec Maurice Ronet, qui tournait alors beaucoup (trop) et Curd Jurgens, bof. A-t-on eu tort ? Certainement, tout doit être vu. Rattrapage ce soir.
20.45 : Le Baron rouge de Roger Corman (1971), TCM
Dernier vrai film de Corman - il ne se consacrera ensuite qu’à la production -, après une décennie essoufflante (vingt-neuf films en dix ans). Après sa période horrifique, puis sa période bikers, il inaugurait une période guerre de 14 dont ce fut le seul exemple. C’est dommage car le film, sans valoir ceux de Wellman, reconstituait les combats aériens héroïques avec une grande habileté. John Philip Law abandonnait ses ailes d’ange de Barbarella pour celles du fameux baron von Richtofen (le héros de Snoopy). Les amateurs d’Oscar Wilde y reconnaîtront Hurd Hatfield, le Dorian Gray du film d’Albert Lewin.
21.00 : Everyday de Michael Winterbottom (2012), Sundance TV
On ne sait rien des films présentés par la chaîne, ce qui explique que l’on ne signale pas souvent ses programmes. Si ce film-là est inédit dans nos salles, son réalisateur, on le connaît et on lui fait confiance.
23.45 : Les Ogres de Léa Fehner (2015), OCS City
Nous étions persuadés d’avoir déjà signalé le film lors d’un précédent passage. Faute de retrouver la note, reprenons : Après un premier film remarquable (Qu’un seul tienne et les autres suivront, 2009), la cinéaste a mis six ans pour boucler ce second film. Trop d’ambition, peut-être ? Trop de choses à dire sur ce petit monde du théâtre itinérant ? Au long des 150 minutes, l’attention s’éparpille un peu. Mais les films vraiment personnels sont si rares…
00.45 : Deux sœurs vivaient en paix d’Irving Reis (1947), TCM
Pour ceux qui ne l’on pas vu le 17 mars 2017, dans le cycle RKO. Cary Grant amoureux de Shirley Temple ? Il devrait lui préférer sa sœur Myrna Loy, plus de son style. Mais on ne commande pas à l’amour.
20.45 : The Artist de Michel Hazanavicius (2011), Émotion
Inutile de présenter le film, joli pari gonflé qui aurait pu faire un bide. Au contraire, le succès fut gigantesque, jusqu’à l’Oscar pour Jean Dujardin. Tant mieux, il fallait oser le muet et le n&b. Et ça donne envie de revoir Singin’ in the Rain.
20.45 : Caramel de Nadine Labaki (2007), Club
Passé en août 2016 et en octobre 2017, mais toujours actuels, ces portraits de femmes entre elles.
20.45 : Ramona de Henry King (1936), Classic
La découverte du jour (le film est déjà passé sur le câble mais c’était en 2004 et en 2008). Le roman, très 19e siècle, a été adapté plusieurs fois en muet (par D.W. Griffith en 1910, un court de 17 mn). "Une Indienne s’éprend d’un Blanc" décrit notre hebdo TV. En réalité, c’est une Blanche qui s’éprend d’un Indien, mais le résultat est le même. Don Ameche en Indien, il faut se pincer pour y croire ; en revanche, Loretta Young en belle Californienne du Sud, pas de problème. Un des premiers Technicolor trichrome, encore hésitant, mais émouvant.
00.25 : La Course au mari de Don Hartman (1948), TCM
Encore un Cary Grant chez RKO (le film se trouve aussi en DVD). Comédie anonyme, dont le titre dit tout - Every Girl Should Be Married. Le programme prévu aura lieu et Betsy Drake épousera Cary (et également dans la vraie vie, après le tournage).
Peu de titres, car trop peu de propositions, à moins de supporter pour la xième fois Kill Bill 1 et 2, Vera Cruz, Une+un, etc. On peut sortir parfois.
20.40 : La Plume blanche de Robert D. Webb (1955), OCS Géants
Webb est un artisan qui n’a œuvré que dans le western et de façon efficace - on se souvient d’un Tonnerre sur Timberland (1959) assez impressionnant et du premier film de Presley, Love Me Tender (1956). Ce soir, un western pro-indien (mais qui pourrait être hostile à une Indienne comme Debra Paget ?) pas mal du tout, avec Jeffrey Hunter et Robert Wagner, dont on reparle brusquement (a-t-il ou non assassiné Natalie Wood ?).
20.45 : Ghost de Jerry Zucker (1990), Émotion
Comme la soirée sur Ciné+ est sinistrée (à moins de se contenter de Batman v Superman de Zack Snyder (2016) sur Premier ou de revoir encore Chut… chut… douce Charlotte de Robert Aldrich (1964) sur Classic), on peut passer deux heures devant le film, même si ce n’est pas le meilleur de l’auteur, pour le plaisir de revoir Demi Moore - et Whoopi Goldberg
20.55 : Taxi Téhéran de Jafar Panahi (2015), Arte
Presque un an, jour pour jour (20 février 2017) que le film n’était pas passé. En un an, il n’a rien perdu de son actualité et on ne sait pas si Panahi continue à conduire le taxi qui lui a permis de filmer ses clients ou s’il est retourné chez lui sans plus pouvoir sortir. En tout cas, le film est toujours là, témoignage de première main sur la population de la capitale.
22.00 : Félicité d’Alain Gomis (2016), OCS City
Étalon d’or au Fespaco 2017 de Ouagadougou, prix du jury à Berlin 2017. Le film est une coproduction sénagalaise, quoique tourné à Kinshasa, au Congo. Félicité, chanteuse, doit réunir très vite l’argent pour sauver son fils accidenté. Ce n’est pas l’argument qui importe, mais le regard jeté sur le monde nocturne de la capitale de la RDC. Sorti en mars 2017, le film n’a rassemblé à Paris que 22 000 spectateurs. Peut mieux faire.
01.20 : Un million clé en mains de H.C. Potter (1948), TCM
Toujours Cary Grant et encore Myrna Loy (qui s’en plaindra ?). Bien scénarisé par le tandem Melvin Frank & Norman Panama, le film est drôle, et dramatique, tant les obstacles posés devant le rêve de Mr. Blandings - construire sa maison - font tourner l’histoire au cauchemar. Il paraît que l’argument aurait inspiré La Maison du bonheur de Dany Boon. Mieux vaut voir l’original.
20.40 : The Art of Television (2017), OCS Max
La suite de cette plongée chez les anonymes qui réalisent les séries US et que personne ne cite jamais (c’est toujours le créateur qui est mis en avant). Ce soir, Matthew Penn (Damages, la bonne série avec Glenn Close) et Alan Taylor (À la Maison Blanche, Rome, Mad Men, Game of Thrones, que du haut de gamme).
20.40 : La Bête humaine de Jean Renoir (1938), OCS Géants
Note du 5 janvier 2017 : "Une bouffée de fumée de vraie locomotive, des escarbilles dans les yeux, Carette et Gabin enfournant le charbon dans le ventre de la Lison, Simone Simon en garce magnifiée par le noir & blanc de la photo de Curt Courant, c’est quelque chose."
20.45 : Le programme proposé par le bouquet Ciné+ est ce soir au-dessous de tout, accumulant les films nuls (Diana, Les Quatre Charlots mousquetaires, Le Transporteur 2). Va-t-on en être réduit à se rabattre sur Dodo, petites filles au bordel (1980, 22.40, Club) sous prétexte que son auteur, Francis Leroi, fut jadis un ami et signa quelques films intéressants (Pop Game, 1966, Ciné Girl, 1969), avant de sombrer ?
20.45 : Cette sacrée vérité de Leo McCarey (1937), Classic
Le chef-d’œuvre de McCarey ne serait jamais passé sur le câble ces quatre dernières années ? On peine à le croire. Auquel cas, la soirée est sauvée : Cary Grant + Irene Dunne + Asta (mais oui, le chien de William Powell et Myrna Loy dans la série L’Introuvable) = une des comédies du remariage les plus exemplaires des années 30.
20.55 : Occupied, saison 2, Arte
Tous ceux qui avaient apprécié la première saison de cette série norvégienne passionnante, programmée en novembre et décembre 2015 sur Arte, ne pourront que regarder la suite. Quatre épisodes d’un coup, la fin la semaine prochaine. Les Russes vont-ils gagner ?
00.45 : Sylvia Scarlett de George Cukor (1935), TCM
Encore un chef-d’œuvre avec Cary ce soir, dans un autre genre. Après la sophistication d’Irene Dunne, la décontraction de Katharine Hepburn, éblouissante dans ses vêtements d’homme. Passé le 3 février 2017, mais inusable.
20.40 : Arabesque de Stanley Donen (1966), Paramount Channel
Donen n’avait pas tout perdu de sa grâce en abandonnant la comédie musicale. S’il a signé quelques comédies lourdingues (Un cadeau pour le patron, ou Ailleurs, l’herbe est plus verte, éprouvants), il a aussi réussi quelques jolies fantaisies, comme Charade, et ce film-ci, espionnage parodique. Sophia Loren et Gregory Peck ne sont pas des princes du comique, mais ça passait bien tout de même. Après 52 ans, le charme opére-t-il toujours ?
20.40 : Les Cent Fusils de Tom Gries (1969), OCS Géants
Lorsque sortit Will Penny, le solitaire (1968), on crut à un nouveau cinéaste, alors que Gries tournait pour la TV depuis quinze ans. Les Cent Fusils, réalisé immédiatement après, séduisit par son aspect inhabituel - un Noir comme héros de western, c’était rare. Et Raquel Welch, même si elle montrait moins d’elle que dans Un million d’années avant JC, était un agrément supplémentaire. Sans doute fatigué d’être devenu le yes-man de Charlton Heston (Number One, 1969 ; Le Maître des îles, 1970), Gries retourna à la TV. Mais ses deux premiers westerns suffisent pour lui faire une petite place dans l’histoire du genre.
20.45 : Max la Menace de Peter Segal (2008), Famiz
Pas vu, mais on aimait bien la série US (Get Smart), créée par Mel Brooks et Buck Henry, qui passait sur l’ORTF dans les années 60 - Max, l’agent 86, était doublé par Guy Piérauld, et sa voix inimitable. Steve Carell à la place de Don Adams, on demande à voir. Et Ann Hathaway à la place de Barbara Feldon, également.
Sinon, le reste du programme Ciné+ est accablant : tout est vu et revu, The Lobster, Le Transporteur, The Artist, Ces garçons qui venaient du Brésil, Firefox l’arme absolue, Mariage à l’italienne, La Vache et le prisonnier (dixième passage en un mois). Help !
21.00 : La Gunguna d’Ernesto Alemany (2015), Sundance TV
Pour les amateurs de curiosités. On ne sait rien de ce film sinon qu’il s’agit d’un film d’action et qu’il est de nationalité dominicaine - on ne savait pas qu’il existait un cinéma là-bas. À découvrir donc.
22.40 : Garden State de Zach Braff (2004), OCS Max
Pas passé depuis le 24 octobre 2015. On ne l’a pas oublié (comment oublier Natalie Portman ?), mais devant la faiblesse en inédits de la concurrence (Little Big Man, Top Gun !!!), on peut se laisser embarquer de nouveau pour le voyage de Braff (lui-même bon acteur) au pays des souvenirs.