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Semaine télé du 17 au 23 février 2018
Salut les câblés !
publié le vendredi 16 février 2018


 

©Lee Friedlander (1962-1963)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 17 février 2018

 

20.40 : Welcome de Philippe Lioret (2009), OCS Max
On a beau chercher, pas de traces d’un passage sur le câble récemment. On ne l’aurait pas signalé ? Étonnant, car il s’agit du meilleur film de son auteur - même si, depuis Tombés du ciel, tous ses titres sont également réussis, c’est ici qu’il a touché le plus juste. Le film n’a rien perdu, en neuf ans, de son actualité, au contraire.

20.40 : Bullhead de Michaël R. Roskam (2011), OCS Choc
Après vérification, aucun passage depuis le 15 décembre 2014, on ne voit pas le temps filer. Matthias Schoenaerts n’était pas un débutant (vingt ans de cinéma et quinze films en Flandres), mais c’est dans ce film qu’il explosa aux yeux des spectateurs. Ce que Roskam a fait depuis (Le Fidèle, 2017) ne nous a pas convaincus autant que cette histoire de dopeurs de bétail.

20.45 : Riaba, ma poule d’Andrei Kontchalovsky (1994), Club
Après dix ans (et six films) aux USA, le réalisateur est revenu au pays. Et vraiment au pays, puisqu’il est retourné là où il avait tourné Le Bonheur d’Assia en 1966. Assia est encore au village (c’est une autre actrice qui l’incarne), mais fini le kolkhoze et les illusions fondatrices. Depuis ce film (et La Maison des fous, huit ans plus tard), on ne peut pas dire qu’AK a atteint le niveau de ses débuts (ah, Le Premier Maître…).

22.25 : Quelque part, quelqu’un de Yannick Bellon (1971), Classic
Le premier film de la cinéaste, sorti presque confidentiellement - le deuxième, La Femme de Jean, trouvera un plus large écho. Pas de vedette, sinon Loleh Bellon et Roland Dubillard, appréciés des seuls amateurs. Pas revu depuis sa sortie à La Pagode (a-t-il été repris ensuite ?), mais le souvenir reste d’un film extrêmement "chargé", tension et émotion mêlées.

22.40 : My Fair Lady de George Cukor (1964), Paramount Channel
Passé le 17 septembre 2017, mais le film est un objet si parfait qu’il peut être vu et revu sans se ternir.

00.00 : Néa de Nelly Kaplan (1976), Classic
C’est un samedi de femmes cinéastes sur la chaîne, et c’est bien. On attendait trop de Nelly Kaplan après La Fiancée du pirate : Papa, les petits bateaux fut un flop (pas mal justifié) et celui-ci sombra dans l’indifférence (bien moins justifiée). Bien qu’adapté d’une nouvelle d’Emmanuelle Arsan, le film correspond tout à fait aux contes érotiques signés Belen (le pseudo de NK) les décennies précédentes. Le lac de Genève + Sami Frey, Micheline Presle, Françoise Brion, Ingrid Caven : Ann Zacharias (qu’est-elle devenue ?) était bien entourée.

 

Dimanche 18 février 2017

 

20.40 : Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil (1962), OCS Géants
Et pourquoi pas, puisque OCS ne propose que des films, bons, mais déjà passés maintes fois (Munich, Trois enterrements) ? Delon, Gabin, Audiard, c’est du lourd, mais du solide. Et on peut (re)lire ensuite l’excellente Série Noire de John Trinian qui a servi de base.

20.45 : Truth : le prix de la vérité de James Vanderbilt (2015), Premier
Pas signalé la semaine dernière, donc rattrapage possible. Histoire de journaliste, mais ce qui est neuf, c’est que, pour une fois, le Mal triomphe : les reporters trop curieux (à juste titre) sont écrasés par le système - on n’est pas dans le dernier Spielberg. Interprétation de haut niveau : Cate Blanchett, épatante, Redford (dans le rôle de Dan Rather) assure ; et plein de vieux acteurs qu’on aime, Stacy Keach, Dennis Quaid.

20.45 : Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax (1991), Club
L’inédit du jour sur le câble. Historiquement, c’est le plus grand bide de l’histoire du cinéma français, cas d’école de gâchis mégalomaniaque et de tournage contrarié. Pour qui a jadis visité le décor - la Seine et la Samaritaine reconstituées près de Montpellier -, l’évocation de la Babylone de Intolérance ou du Monte-Carlo de Folies de femmes s’imposait. L’histoire d’amour entre Denis Lavant et Juliette Binoche nécessitait-elle un tel écrin ? Pas sûr.

20.50 : Godzilla contre Mecanik Monster de Jun Fukuda (1974), Ciné FX
On s’est promis d’annoncer tous les films qui passent en VO sur ces chaînes sacrifiées, même si on ne les a pas vus. Fukuda a repris le flambeau de Godzilla des mains de Honda et lui a fait combattre Mothra, Gigan et Megalon - et cette fois-ci un robot extraterrestre. Seizième film de la série, il en viendra vingt autres.

22.30 : Ça s’est passé en plein jour de Ladislao Vajda (1958), Arte
L’inconnu du soir. Enfin pas tout à fait inconnu, le réalisateur est au moins renommé pour un film espagnol, Marcelino pan y vino (1958), d’une bigoterie répugnante, tourné en plein franquisme. Ce qu’il a fait ailleurs, en Hongrie, aux USA, en Allemagne, reste à découvrir, si l’on est courageux. Ce soir, un polar, avec des vieux chevaux de retour, Heinz Rühmann, Gert Fröbe et Michel Simon. Une bonne surprise ?

22.45 : L’Étoile du jour de Sophie Blondy (2012), Club
Deuxième titre avec Lavant ce soir. Un cirque ambulant, un clown, une danseuse, etc. Le film a eu du mal à se faire (on en connaît deux montages à deux ans d’écart), et c’est une curiosité : sur l’écran, Béatrice Dalle, Iggy Popp, Tchéky Karyo, Bruno Putzulu, Natacha Régnier, certains semblant s’interroger sur ce qu’ils font là, mais on peut faire avec. De toutes façons, c’est le seul film inédit du créneau horaire de Ciné+.

23.20 : De l’eau pour les éléphants de Francis Lawrence (2011), OCS Max
Décidément, c’est la soirée cirque sur les chaînes. Ce film-ci est un peu mieux doté que celui de Sophie Blondy, même si le réalisateur n’avait pas encore tourné la série Hunger Games : Robert Pattinson et Reese Witherspoon sont des pros, mais c’est Christoph Waltz qui emporte le morceau, comme d’habitude.

00.50 : Si j’étais le patron de Richard Pottier (1934), France 3
Passé sur le câble le 30 octobre 2015. Note du moment : "Le script de Prévert sonne clairement l’air du temps, Groupe Octobre, Crime de Monsieur Lange et Front popu à l’horizon. Un ouvrier bombardé patron de son usine pour 24 heures, c’est de l’utopie, mais ça marche. Quelle époque !"

 

Lundi 19 février 2018

 

20.40 : Peyton Place de Mark Robson (1957), OCS Géants
Curieux parcours que celui de Robson : débuts avec de chouettes petits films fantastiques à la RKO, continuation avec des films sérieux (Plus dure sera la chute, avec Bogart) et fin dans les grosses productions (Tremblement de terre). Le film de ce soir est à la limite des deux dernières périodes, 155 minutes d’un mélo provincial au long d’une dizaine d’années (ça aurait pu faire une série télé aujourd’hui) ; ce qui paraissait caricatural à l’époque est sans doute devenu une coupe passionnante sur la société US du temps.

20.45 : Fritz Bauer, un héros allemand de Lars Kraume (2015), Club
Encore un titre inconnu d’un cinéaste qui l’est pour nous tout autant (mais le nouveau cinéma allemand n’est pas beaucoup distribué par ici). Un procureur allemand qui, dans les années 50, traquait les criminels nazis, il ne devait pas y en avoir beaucoup de son espèce. On demande donc à voir.

20.45 : Le Merdier de Ted Post (1977), Classic
Déjà passé le 9 octobre 2017, mais c’est tellement bien…

23.15 : Return to Peyton Place de José Ferrer (1961), OCS Géants
On ne connaît pas la suite du film de Robson. Ferrer n’a jamais brillé pour ses qualités de réalisateur (il était surtout acteur), mais il y a des gens qu’on aime bien, Jeff Chandler, Carol Lynley et surtout Eleanor Parker, trop mésestimée.

23.40 : Robert Frank, l’Amérique dans le viseur de Laura Israel (2015), Arte
Doc pas vu. 50 minutes, ça nous semble un peu court pour faire le tour d’un personnage aussi complet que le photographe-cinéaste, 93 ans, sans doute le dernier survivant de la geste beat : revoir aujourd’hui (sur youtube) son premier film, Pull My Daisy (1959), avec Ginsberg, Kerouac, Corso, Orlovsky et Delphine Seyrig, ça vous donne un coup de vieux.
Rien d’autre, tous les films proposés sur tous les bouquets étant des rediffusions.

 

Mardi 20 février 2018

 

Programme étonnant sur le bouquet Ciné+ : onze films sur douze déjà vus depuis moins de deux mois - et parfois même la semaine dernière (les deux westerns de Lang sur Classic !). Certes, le choix n’est pas honteux (Jackie Brown, Oliver Twist, Barry Lyndon, Public Enemies), mais on a soif de nouveauté. Et le seul film inédit est signé Christophe Honoré et c’est une calamité (Métamorphoses, 2014, 23.45, Club)

20.40 : L’Incroyable Burt Wonderstone de Don Scardino (2013), OCS City
Pas vu, mais le générique donne envie : Steve Carell, Steve Buscemi, Jim Carrey, James Gandolfini et Alan Arkin, côté masculin. face à cette bande, la seule Olivia Wilde - mais quand on se souvient de la façon dont elle tenait tête à Hugh Lawrie dans Dr. House (c’était elle n° 13), on lui fait confiance. Histoire d’illusionniste à Las Vegas, ce n’est pas très excitant, mais ça ne fait rien.

20.45 : Mélodie pour un meurtre de Harold Becker (1989), TCM
Pas inédit non plus, mais absent des petits écrans depuis le 14 avril 2015. En trois ans, on ne peut pas avoir oublié le numéro entre Al Pacino et Ellen Barkin mais on les retrouvera avec plaisir.

21.00 : High Hopes de Mike Leigh (1988), Sundance TV
Note du 8 septembre 2017 : "Encore un grand film de Leigh, son premier après ses années BBC (1972-1988). Une haute qualité de déprime (le titre est une antiphrase). Avec Ruth Sheen que le cinéaste emploiera dans presque tous les titres qui suivront."
C’est tout ? C’est tout.

 

Mercredi 21 février 2018

 

20.40 : La Ville abandonnée de William A. Wellman (1948), OCS Géants
Certes passé le 20 mars 2027, mais il s’agit d’un des plus beaux westerns que l’on connaisse. Scénario d’après W.R. Burnett, photo de Joe Macdonald (un n&b superbe), une ville fantôme au cœur de la Vallée de la Mort et un affrontement inoubliable entre Gregory Peck et Richard Widmark.

20.45 : Médecin de campagne de Thomas Lilti (2016), Premier
Le réalisateur n’est pas un esthète à la recherche de nouvelles formes d’expression, mais il travaille dans le solide et sait raconter une histoire, c’est déjà quelque chose. Avec François Cluzet, toujours crédible, Marianne Denicourt, devenue trop rare, et Isabelle Sadoyan, dans son antépénultième apparition.

20.45 : Bellissima de Luchino Visconti (1951), Classic
Le film passe une fois par an sur le câble, mais c’est le Visconti le moins connu - peut-être parce qu’il a mis dix ans à parvenir au public français, après Rocco et, par conséquent, a été considéré comme une œuvre de complément. Ce qui est une erreur, car la Magnani est éblouissante.

20.45 : Les Conquérants de Carson City d’André De Toth (1952), TCM
Inédit. Le deuxième western du cinéaste avec Randolph Scott - il en tournera quatre autres (en tout, un de moins que Boetticher). Classique et de bon aloi, même si l’héroïne, Lucille Norman, n’est pas très inspirante.

22.15 : La Vallée de la peur de Raoul Walsh (1947), OCS Géants
Pan sur le bec ! On annonçait le film de Walsh le 7 février 2018 comme un inédit, alors qu’il en était à son quatrième passage depuis trois ans. Qu’un chef-d’œuvre de ce calibre n’ait pas encore été programmé, c’était pourtant impensable.

22.25 : Hippocrate de Thomas Lilti (2014), Premier
Le premier film de Lilti a fait un tabac, surprenant, dans la mesure où sa véracité nous semblait indécise : Vincent Lacoste, lycéen en classe de seconde en 2009 (Les Beaux Gosses), terminait ici, en 2014, son internat. Mais le film montrait bien la misère des hôpitaux, qui, depuis, ne s’est guère arrangée. Reda Kateb y est remarquable.

22.30 : A Second Chance de Susanne Bier (2014), OCS City
On ne sait jamais trop où la réalisatrice tourne, souvent entre USA et son Danemark natal. Après Love Is All You Need et Serena, ses films américains, retour au pays. Il y a bien un peu de réalisme chargé, mais on y trouve trois acteurs scandinaves que l’on aime : Ulrich Thomsen, Nikolaj Lie Kaas (Les Enquêtes du département V) et Maria Bonnevie, à qui on avait même offert la couverture d’un ancien numéro de Jeune Cinéma.

 

Jeudi 22 février 2018

 

20.40 : El Perdido de Robert Aldrich (1961), Paramount Channel
Déjà revu le 1er novembre 2016, mais à l’époque, Dorothy Malone était encore vivante. En souvenir ému. De tous les acteurs, Rock Hudson, Jospeh Cotten, etc., ne reste que Kirk Douglas.

20.40 : Soirée séries sur OCS, avec que des bonnes choses, Irresponsable, Room 104, Les Soprano. Il faut choisir.

20.40 : Soirée David Lynch sur OCS Géants. C’est bien. Mais enfin, Blue Velvet (1986), puis Elephant Man (1980, 22.40), l’impression de déjà-vu nous envahit.

20.45 : Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra (1944), Classic
C’est le seul titre de toute la soirée sur Ciné+ qui soit inédit (les autres : Chocolat, Le Fils de Saul, Médecin de campagne, Kill Bill 1, Un+une, Chut… chut… chère Charlotte). La comédie de Capra (d’après une pièce de Joseph Kesselring) est archi-célèbre, peut-être même un peu trop - on peut lui préférer Vous ne l’emporterez pas avec vous. Mais la mécanique comique fonctionne parfaitement et les deux tantes, Josephine Hull et Jean Adair, sont mémorables. Curieux que TCM ne l’ait pas inclus dans son "intégrale" Cary Grant.

20.45 : Soirée Milos Forman sur TCM, avec deux bons titres, Larry Flint (1996) et Valmont (1989, 22.55), malheureusement fréquemment programmés. Et les autres, Au feu les pompiers, Taking Off, etc. ?
C’est tout ? Eh oui, c’est tout (bis).

 

Vendredi 23 février 2018

 

20.40 : Soirée Géraldine Pailhas, OCS Max
Excellente idée. L’actrice a commencé jeune, et, en trente ans de carrière et une cinquantaine de films et séries télé, s’est constitué une filmographie sans (trop de) compromis. Deux comédies ce soir, pour commencer Le Prix à payer de Alexandra Leclère (2006) qu’on aurait aimé encore plus cynique, et Le Coût de la vie de Philippe Le Guay (2002) à 22.30). Toutes deux justes, sur la bourgeoisie parisienne moderne, ses pratiques et son rapport à l’argent. GP est capable d’alterner cinéma grand public (le cycle des Randonneurs de Philippe Harel (1997 et 2008) et cinéma expérimental (Rebecca H de Lodge Kerrigan (2010).

20.45 : Soirée Alejandro Gonzalez Iñarritu, Premier
Bravo de consacrer à un des plus grands réalisateurs contemporains. Mais proposer The Revenant (2015), revu la semaine dernière, suivi de Babel (2006) à 23.15, programmé quatre fois depuis trois ans, ainsi que Biutiful (2010) à 01.35, c’est se moquer du monde.
De toutes façons, entre les deux Ace Ventura sur Famiz, Je suis timide mais je me soigne de Pierre Richard (1978) et Une nuit à Casablanca de Archie Mayo (1946) à 22.10, chacun passé plusieurs fois ces deux derniers mois, la faiblesse de la programmation du bouquet Ciné+ devient tragique.
Quant à TCM, ressortir Raging Bull de Martin Scorsese (1980) à 20.45, dont a cessé de compter les passages et Les Disparues de Ron Howard (2003) à 23.15, quatre fois en deux semaines à la même heure, on peut parler de scandale.

Vivement la semaine prochaine !



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