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Atlal (2017)
de Djamel Kerkar
publié le mercredi 7 mars 2018

par Robert Grélier
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 7 mars 2018


 


Ouled Atlal, est un village algérien à seize kilomètres d’Alger, qui, à perte de vue, n’est que ruines. Même les nouvelles constructions, inachevées pour la plupart d’entre elles, ressemblent à des décombres. Paysages volcaniques noirs, silencieux, où toute vie a été anéantie. Aucune fleur, aucune herbe ne pousse. Tumulus de pierres déchiquetées dessinés à l’eau-forte.


 

Ainsi commence le film Ruines. Après plusieurs minutes de vues floues, décalées, on se demande si le projectionniste a bien réglé son objectif. Images d’une guerre fratricide qui fit entre 1991 et 2002 plus de deux cent mille morts.
À la fin de l’année 1995, l’armée décide de mener une offensive pour éradiquer les groupes islamistes qui occupent une grande partie du territoire algérien. Au début de l’année 1996 le village de Ouled Atlal, dont tous les habitants ont fui, devient un terrain d’affrontements entre l’armée et les terroristes.


 

Face à ce désert, des hommes - les femmes sont absentes - de trois générations parlent. Tous déclinent leur histoire lorsqu’ils avaient 20 ans. Récits d’anciens combattants, où se mêlent atrocités et anecdotes recueillies par une caméra timide et repliée sur elle-même.


 


 

Dommage que le réalisateur ait cru bon de laisser trop de liberté à ses intervenants. Le cinéma est autre chose qu’une voix perdue entre deux bouffées de cigarette. Où est passé le regard personnel du réalisateur Djamel Kerkar ?
N’aurait-il pas dû briser des récits trop linéaires ?
Car la mémoire n’est pas l’Histoire. Elle relève des affects, de la conscience et de l’émotion. "Détourner tout le passé vers l’avenir", comme le suggère Louis Aragon, aurait certainement conféré une dimension plus universelle à Atlal.

Robert Grélier
Jeune Cinéma en ligne directe

Atlal (Ruines). Réal : Djamel Kerkar ; ph et son : Djamel Kerkar et Bilel Madi ; mont : Djamel Kerkar, Corenton Doucet ; mont. et mixage son : Antoine Morin. Int : Ammi Lakhdar, Ammi Rabah Lakdhar, Raouf Moundhir, Mohammed, Abdou (Algérie-France, 2017, 111 mn).



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