Semaine télé du 17 au 23 mars 2018
Salut les câblés !
publié le vendredi 16 mars 2018


 

©Lee Fridlander (1963)

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 17 mars 2018

 

20.40 : L’Irlandais de John Michael McDonagh (2011), OCS Max
À ne pas confondre avec l’autre représentant du clan McDonagh, Martin, l’auteur de 3 Billboards. L’excellent Brendan Gleeson, en flic local, face à Don Cheadle, envoyé par le FBI, c’est du spectacle de bonne catégorie.

20.40 : Le Voleur de Louis Malle (1966), OCS Géants
Note du 30 septembre 2016 : "Un des films les plus réussis de son auteur, pourtant prodigue en réussites. À cause de l’adaptation astucieuse (signée LM et Jean-Claude Carrière) du roman de Georges Darien, qui conserve toute la saveur de ses appels anarcho-révolutionnaires et d’une interprétation remarquable - pas seulement Belmondo, mais aussi Julien Guiomar et Charles Denner, d’un côté, Geneviève Bujold et Marie Dubois, de l’autre. Le film attira l’attention sur Darien dont Pauvert rééditait alors les ouvrages, sans grand succès."

20.45 : Complots de Richard Donner (1996), Frisson
Un des quelques films intéressants de l’auteur, avec Maverick, déjà avec Mel Gibson. Donner en fait ici un chauffeur de taxi, persuadé de la Conspiracy Theory (titre original) - qui n’en était, il y a vingt ans, qu’à ses balbutiements -, et auquel quelques officines parallèles secrètes s’intéressent. Gibson est bien, comme toujours, et Julia Roberts lui offre un contrepoint cohérent.

20.45 : Mémoires d’une geisha de Rob Marshall (2005), Émotion
Le film devait être tourné par Spielberg. Son Japon aurait-il été plus crédible que celui de Marshall ? C’est de la romance de haut niveau. Pour Hollywood, tous les Asiatiques se ressemblent ; ainsi, pourquoi ne pas faire interpréter les trois geishas par des Chinoises comme Gong Li, Zhang Ziyi et Michelle Yeoh, beaucoup plus bankables ? La qualité des trois actrices fait accepter l’imposture.

20.45 : Amarcord de Federico Fellini (1974), Classic
À notre grande surprise, aucune trace dans les programmes depuis 2014. Manque de copie disponible ? Chacun l’a vu, certes, mais c’est un des très grands Fellini, son avant-dernier chef-d’œuvre avant E la nave va, dix ans plus tard - et un de ses films qu’on peut revoir sans ennui, ce qui n’est pas le cas de tous.

20.45 : Valmont de Milos Forman (1989), TCM
Dernier passage : 27 mars 2016. On ne l’a pas oublié en deux ans, mais le numéro d’Annette Benning et de Colin Firth (plus juste que Malkovich dans la version de Frears) vaut toujours un détour. Firth, si banal d’apparence, aurait fait un bon Dolmancé sadien.

22.40 : La Moustache d’Emmanuel Carrère (2005), Premier
Déjà passé le 12 octobre 2017, mais c’est le seul titre du bouquet Ciné+ qui n’ait pas été programmé depuis le début de l’année.

23.50 : Printemps tardif de Yasujiro Ozu (1949), Classic
Osons le dire : dans le souvenir, on a du mal à différencier bon nombre de titres d’Ozu de la période, tant ils jouent tous sur le même registre. Ce dont on se souvient, c’est le plaisir identique pris à voir et revoir Été précoce, Printemps précoce ou Fin d’automne (ainsi que ceux qui ne tiennent pas au rythme des saisons, Fleurs d’équinoxe ou Herbes flottantes…).

 

Dimanche 18 mars 2018

 

20.40 : Playboy à saisir de Tom Dey (2005), Paramount Channel
Inconnu de nos services. Mais on connaît notre dilection pour Matthew McConaughey, dont on découvre désormais la carrière ancienne (ce Failure to Launch était son vingt-sixième film…).

20.40 : Premier contact de Denis Villeneuve (2016), OCS Max
Vu il n’y a pas si longtemps (11 octobre 2017), mais pourquoi pas ?

20.40 : La Descente infernale de Michael Ritchie (1969), OCS Géants
Pas passé depuis le 30 octobre 2016, en pleine nuit. La même année, Redford tourna Butch Cassidy, Willie Boy et ce film. On comprend qu’entre deux westerns,il ait éprouvé du plaisir à incarner un champion de ski - c’est peut-être là qu’il lui prit envie de s’acheter la station de Sundance.

20.45 : Épouses et concubines de Zhang Yimou (1991), Club
Revisitons nos chefs-d’œuvre. Ce n’est plus une surprise, mais à l’époque, Gong Li était une inconnue, Le Sorgho rouge (déjà de Zhang) n’ayant rallié que peu de spectateurs.

20.45 : Rashômon d’Akira Kurosawa (1950), Classic
Même réaction que devant Amarcord : aucune trace de passage ces quatre dernières années. Rattrapons le temps perdu : même si AK a fait mieux ensuite, le film a été le premier à faire découvrir le cinéma japonais, grâce à son Lion d’or vénitien. Le jeu sur les mêmes scènes vues par des témoins différents n’était pas encore devenu un articice. Et c’était la découverte de l’immense Toshiro Mifune.

20.55 : 3 hommes à abattre de Jacques Deray (1980), Arte
Signé Deray, mais l’influence d’Alain Delon, coscénariste, producteur et interprète, est prépondérante. Adaptation d’un des meilleurs romans de Manchette, Le Petit Bleu de la côte Ouest - mais l’auteur n’a jamais trouvé au cinéma l’équivalent de son monde : JPM était un styliste émérite et la force de ses intrigues résidait dans l’écriture et non dans les faits décrits.

22.10 : Carrière, 250 mètre de J.C. Rulfo & N. Gil Torner (2011), Classic
Doc pas vu, mais comment résister à un portrait de Jean-Claude Carrière, sans doute un des créateurs essentiels du cinéma des soixante dernières années. Même s’il n’a signé que trois courts métrages (dont deux avec Pierre Etaix), il a accompagné les plus grands cinéastes, Buñuel en tête. Et c’est un écrivain d’une extrême qualité.

00.20 : Nana de Christian-Jaque (1955), France 3
Le film est oublié et ce n’est pas le chef-d’œuvre de l’auteur (ni celui de Renoir jadis), mais il faut toujours faire confiance à Patrick Brion, qui lutte vaillamment pour imposer encore un créneau cinéphile sur la chaîne publique. Martine Carol à l’époque de sa grandeur, juste avant Lola Montès et l’apparition de Bardot. Que des bonnes fées pour l’adaptation de Zola : Jean Ferry, Albert Valentin et Henri Jeanson. Il en reste forcément quelque chose.

 

Lundi 19 mars 2018

 

20.45 : The Beatles - Eight Days a Week de Ron Howard (2016), Club
Documentaire pas vu, mais extrêmement alléchant, construit à partir d’images recueillies entre 1962 et 1969, entre Liverpool et le concert sur le toit d’Abbey Road. Comment résister ?

20.45 : Pépé le Moko de Julien Duvivier (1936), Classic
Dernier passage le 12 octobre 2015 : "Si on ne l’a pas revu depuis longtemps, on peut s’en reprendre une goulée, car c’est un chef-d’œuvre. Oui, la qualité française, les destins perdus, l’exotisme colonial des années 30, tout ça. Mais la Casbah, plus vraie que la vraie, la mort de Gabin, et toute la bande d’acteurs du temps, et Fréhel chantant Où est-il donc ? en plan unique, c’est du grand cinéma."

21.40 : Le Voyage de Fanny de Lola Doillon (2016), OCS Max
Dernier en date des films de Lola, une œuvre totalement différente de son Et toi, t’es sur qui ? initial, l’histoire casse-gueule, car déjà traitée, d’enfants juifs que l’on fait passer en Suisse pendant l’Occupation. Elle s’en sort bien, en évitant les dégâts. Excepté Cécile de France et Stéphane De Groodt, que des enfants à l’écran.

22.40 : Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel (1977), Arte
L’ultime film de don Luis, vaguement inspiré de La Femme et le pantin, mais bien plus juste que toutes les adaptation du chef-d’œuvre de Pierre Louÿs. L’idée d’avoir confié le rôle de Conchita à deux actrices différentes est magnifique (on connaît bien des spectateurs qui ne s’en sont pas aperçu). Belle manière de tirer sa révérence.

23.05 : Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill (1969), TCM
Encore un titre qu’on croirait usé par ses passages, mais pas programmé depuis plus de deux ans. Rien que pour entendre B.J. Thomas chanter Raindrops Keep Fallin’on My Head pendant que Newman et Redford tournent en vélo autour de Katharine Ross.

 

Mardi 20 mars 2018

 

20.40 : Vulcano de William Dieterle (1949), OCS Géants
Il est de bon ton de rejeter le film de Dieterle au profit de celui de Rossellini, tourné au même moment (ou presque), le premier étant un tâcheron et le second un Auteur, avec majuscule. Il n’est pas interdit de préférer pourtant, dans leur île respective, Anna Magnani sur Vulcano à Ingrid Bergman sur Stromboli.

20.45 : Maggie a un plan de Rebecca Miller (2015), Émotion
Reprise du 21 avril 2017. Au moment où vient de sortir Lady Bird, long métrage réalisé par Greta Gerwig, c’est bien de la revoir en actrice - surtout aussi bien entourée (Ethan Hawke et Julianne Moore).

20.50 : Les Cendres du temps de Wong Kar-wai (1994), Action
Non, le film n’est pas en VO. Mais, si l’on se souvient bien, le dialogue n’est pas son intérêt principal : sans doute le plus accompli visuellement de son auteur, il nous est demeuré à chaque fois à peu près incompréhensible - peut-être la version française éclaircira-t-elle quelques situations. Mais quelle beauté…

22.20 : La Colline de l’adieu de Henry King (1955), OCS Géants
Ah, le grand cinéma hollywoodien des années 50… Comme dit le titre original, love is a many-splendored thing. Et pourquoi Jennifer Jones ne serait-elle pas crédible en Eurasienne ? Et William Holden en journaliste de guerre ? Leur amour inter-racial fait scandale, mais il nous emporte. Et il est permis de verser quelques larmes à la fin, sur la colline.

22.40 : Où est la maison de mon ami ? d’Abbas Kiarostami (1987), Club
La chaîne offre cette semaine une carte blanche à Jean-Claude Carrière. On pouvait lui faire confiance pour choisir autre chose que Les Tuche ou Le Cœur des hommes. Depuis combien de temps n’avons-nous pas revu ce film de Kiarostami ? C’était son premier long depuis Le Passager (1974), juste avant la grande série qui va de Close-Up (1990) à Le vent nous emportera (1999).

 

Mercredi 21 mars 2018

 

20.40 : The Nice Guys de Shane Black (2016), OCS Max
Le film n’a pas connu le succès qu’il méritait. Sans doute parce que voir Ryan Gosling et Russell Crowe jouer à contre-emploi et au second degré les détectives maladroits a surpris le public, qui attendait plus de sérieux de la part de sa nouvelle icône, Ryan G. Mais le polar est très drôle et fort bien scénarisé.

20.45 : La Tête en friche de Jean Becker (2010), Émotion
Même si, dans la famille Becker, on peut préférer le père au fils, celui-ci n’a pas forcément démérité. Dans son créneau classique, il est même parfois parvenu à créer des situations bien venues. Depardieu est, malgré tout, un acteur géant, et c’est l’occasion de retrouver la regrettée Gisèle Casadessus.

20.45 : Yeelen : la lumière de Souleymane Cissé (1987), Club
Pas passé depuis le 9 décembre 2014. Le cinéma africain sur le câble, ce n’est pas vraiment l’embouteillage. Le film reçut le prix spécial du jury cannois. Cissé tourne peu - sept titres en quarante ans - et rien depuis 2015 (Oka).

20.45 : L’Ange exterminateur de Luis Buñuel (1962), Classic
Inédit sur le câble - merci à Jean-Claude Carrière de l’avoir choisi. Un des chefs-d’œuvre les plus secrets du cinéaste, les plus joyeusement dévastateurs : ce paquet de mondains cadenassés dans une réception par une force mystérieuse et se dégradant peu à peu est un régal.

20.45 : Les Joyeux Débuts de Butch Cassidy et le Kid de Richard Lester (1979), TCM
Axiome : tous les films de Lester doivent être vus et revus, tant ils sont chargés de détails invisibles à la première vision - et ce, même les moins renommés, comme L’Ultime Garçonnière ou Le Forum en folie. Était-ce une bonne idée de reprendre les deux compères en leur belle jeunesse ? Pas sûr, mais Lester en fait un vrai spectacle.

22.15 : Luis Buñuel, la transgression des rêves de Pierre-Henri Gibert (2017), Classic
Pas vu. Le titre n’est pas très inspirant, mais on nous promet des entretiens inédits avec LB, le témoignage de Carrière et des trésors d’archives. Tout n’a pas encore été dit ni montré, alors…

22.30 : Tonnerre de Guillaume Brac (2013), OCS City
Déjà passé, mais le 1er décembre 2014. C’est une des meilleures interprétations de Vincent Macaigne, pas encore figé. Et un premier long extrêmement prometteur - mais on n’a rien vu venir depuis et c’est dommage.

23.15 : Belle de jour de Luis Buñuel (1966), Classic
Pour mémoire et pour terminer la soirée en beauté.

 

Jeudi 22 mars 2018

 

20.40 : Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo (1971), OCS Géants
Pas un inédit, certes, mais c’est le seul film de la soirée à cette heure (que des séries dans les autres cases) et chaque vision enrichit la précédente. Il est assez honteux d’avoir programmé, à la suite de cette dénonciation radicale de la guerre, L’Honneur d’un capitaine (1982, 22.30), défense et illustration de l’emploi de la torture en Algérie par cette baderne de Pierre Schoendoerffer.

20.45 : Capitaine Mystère de Douglas Sirk (1955), Classic
Le film n’est passé qu’une fois depuis 2014 et en VF, le 11 octobre 2015. D’après un roman de W.R. Burnett (Captain Lightfoot), Sirk prouve qu’il n’est pas seulement le maître du mélodrame. L’Irlande du 19e siècle réussit aux cinéastes ; il conviendrait de rééditer ce film étonnant qu’est Davey des grands chemins (1969), une promenade de plaisir que s’était offerte Huston. Ici, Rock Hudson est plus convaincant que dans les mélos sirkiens.

20.45 : Moulin Rouge ! de Baz Luhrmann (2001), TCM
Encore le 19e siècle, mais Paris était à l’époque plus confortable que le Connemara. Il fallait oser représenter le Moulin Rouge après Huston, mais le réalisateur australien s’en est bien tiré - en tout cas mieux que dans ses films suivants, Australia et Gatsby le Magnifique. Nicole Kidman sait tout faire et on aime beaucoup Ewan McGregor.

22.55 : La Couleur du mensonge de Robert Benton (2003), TCM
Le cinéaste-scénariste a été célébré pour quelques titres - Kramer contre Kramer, Les Saisons du cœur - mais on préfère sa veine plus secrète, Le chat connaît l’assassin (1977) ou surtout L’Heure magique (1998). Il est ici entre les deux - l’adaptation du roman de Philip Roth (La Tache) n’est pas de lui mais de Nicholas Meyer. Nicole Kidman et Anthony Hopkins sont en pleine forme, mais on garde une tendresse pour Ed Harris, ce formidable comédien.

 

Vendredi 23 mars 2018

 

20.40 : Le Poison de Billy Wilder (1945), Paramount Channel
Aucun passage depuis le 15 juin 2015. Certes, ce n’est pas un film qu’on peut revoir dix fois, lorsqu’on en connaît les détours. Mais le numéro de Ray Milland assailli par les bestioles lors de son delirium tremens reste impressionnant (à côté, celui de Montand dans Le Cercle rouge semble ridicule).

20.45 : Le Mécano de la "General" de Buster Keaton & Clyde G. Bruckman (1926), Classic
Ce n’est pas le plus drôle des longs métrages de BK (on peut préférer, pour rire aux éclats, La Croisière du Navigator ou Les Fiancées en folie), mais celui dans lequel il s’affirme comme un réalisateur de classe (on sait que même s’ils furent souvent cosignés, par Eddie Cline, Donald Crisp ou James W. Horne, c’était lui le grand architecte).

21.00 : À signaler, juste pour l’étrangeté de la programmation, la coïncidence thématique : à la même heure, trois chaînes, Ciné FX, Action et Sundance TV, présentent des films extrême-asiatiques : Il était une fois au Vietnam, film vietnamien de Dustin Nguyen (2013), Coq de combat, film hongkongo-japonais de Sol Cheang (2007) et Already Tomorrow in Hong Kong, film americano-hongkongais d’Emily Ting (2015). N’ayant vu aucun d’entre eux, on se borne à les signaler.

22.00 : Le Dictateur de Charles Chaplin (1940), Classic
Curieusement, on ne retrouve pas trace d’un passage sur le câble, qu’on aurait évidemment noté, même si les spectateurs qui ne l’ont pas vu doivent se compter sur les doigts des deux mains. La dernière apparition du petit homme (il laissera tomber le costume ensuite). À partir des bonus du DVD édité jadis (par MK2 ?), on peut rêver sur ce qu’aurait été la version en couleurs.

22.15 : Suburra de Stefano Sollima (2015), Premier
Déjà passé, mais la soirée est pauvre. Note du 23 novembre 2017 : "Stefano est le fils de Sergio, le troisième des Sergio réalisateurs de westerns, Leone et Corbucci. Son terrain, c’est le polar urbain ou plutôt le thriller politico-mafieux - et le film, dénonciation d’une magouille immobilière dans la ville d’Ostie, aurait pu être signé par le Rosi de Main basse sur la ville. Avec Perfrancesco Favino et Elio Germano, deux parmi les meilleurs jeunes acteurs italiens actuels (avec Valerio Mastandrea)."

22.40 : La Course à la mort de Martyn Burke (1981), OCS Choc
Une découverte ? On ne sait rien de ce film ni de son réalisateur. Incitation à regarder de ce côté : Burgess Meredith, toujours remarquable quoi qu’il interprète, et Alexandra Stewart, actrice insaisissable, qui a traversé plus de 140 films (merci IMDB) en plus de soixante ans, en demeurant immarcescible.



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