Réalisatrice et productrice chinoise, Chloé Zhao nous avait déjà émerveillés en 2015 avec son premier long métrage, Les Chansons que mes frères m’ont apprises, présenté à Sundance et à Cannes. La voici, encore une fois à la Quinzaine, et elle a décroché l’Art Cinema Award, largement mérité, de la Confédération internationale des cinémas d’art et essai.

Avec ce western dans la plus belle tradition, elle met en lumière des acteurs non-professionnels et les paysages du Middle West américain. Comme tous les (beaux) films qui savent s’en tenir à une durée convenable, The Rider raconte une histoire simple qui, à la fois, remet en cause nos préjugés et transforme les personnages du film, à l’aide d’une bonne dose de mélancolie et de drame qui les rend inoubliables.

Ce second long métrage, comme le précédent, est imbibé de la réalité profonde du monde invisible américain, ici celui des cow-boys de rodéos, ces oubliés du cinéma.
Zhao nous livre un vrai drame, celui d’un jeune homme magnifique qui, par amour pour les siens, va finir par renoncer à sa passion destructrice.

C’est l’histoire de Brady, jeune cow-boy, entraîneur de chevaux et étoile montante du rodéo, qui voit sa vie basculer après qu’un cheval lui a fendu le crâne au cours d’un rodéo et qu’il doit renoncer désormais à concourir. De retour chez lui, dans la réserve de Pine Ridge, sans goût pour une vie différente, il est confronté à la vacuité de son existence.

Que peut devenir un cow-boy qui ne peut plus monter à cheval ? Pour redonner un sens à sa vie, Brady cherche à comprendre ce que c’est qu’être un homme au cœur de l’Amérique contemporaine, même si la solution ne dépend pas que de lui.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n° 381, été 2017

The Rider. Réal, sc : Chloé Zhao ; ph : Joshua James Richards ; mont : Alex O’Flinn ; mu : Nathan Halpern. Int : Brady Jandreau, Tim Jandreau, Lily Jandreau, Cat Clifford (USA, 2017, 104 mn).