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Katie Says Goodbye (2016)
de Wayne Roberts
publié le mercredi 18 avril 2018

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 18 avril 2018


 


Imaginez une terre plate, venteuse et déserte d’où émerge un bar dont l’enseigne de néon rouge "Diner" déchire le ciel. Ici dans cette région de l’Arizona, au croisement d’autoroutes, se joue l’histoire de Katie (Olivia Cooke), jeune fille de 17 ans qui, par sa présence et ses gestes, inonde l’espace d’une atmosphère compassionnelle. La vie y est rude, les routiers sont brutaux, sauf Bear (Jim Belushi) qui incarne le père de substitution de Katie.


 

Son rêve ? Partir à San Francisco avec sa mère. Pour cela, elle travaille comme serveuse dans ce bar et économise le peu d’argent qu’elle gagne, en couchant parfois avec les hommes de passage.


 

Le scénario utilise un schéma narratif relativement banal, unité de lieu, personnages très caractérisés, relations assez convenues, jusqu’à la présence de l’inévitable et virulente scène de viol, ici judicieusement hors champ. Cette jeune fille incarne l’image du courage en plein désert.


 


 

Mais ce qui est remarquable sur le plan de l’invention d’un regard, c’est l’extrême douceur des sentiments, la tendresse généreuse et profonde qui émane des personnages. Une vérité de comportements face à un dilemme social cruel, où les individus du hasard portent atteinte et touchent de plein fouet la jeunesse et la beauté intérieure de Katie.
Celle-ci se bat et ses armes sont l’abnégation, l’altruisme, le dévouement, tous ces sentiments teintés teintés de vaillance et de force mais également d’indulgence envers l’autre, envers sa mère si égoïste et néfaste qui lui vole Bruno, son amour, et ne lui demande jamais de quoi est faite sa vie.


 

L’actrice dégage une telle candeur que ses actes sont naturellement admirables, elle donne son corps avec innocence, comme elle rend service à son prochain, c’est une sainte et on croit en elle. Son expression, filmée toujours au plus près par le réalisateur, caméra à l’épaule, est désarmante de beauté. Il y a quelques réminiscences lointaines du Festin de Babette de Gabriel Axel (1987).

C’est le premier long métrage de Wayne Roberts et la première partie du triptyque envisagé par l’auteur, qui comprendra Richard Says Goodbye puis Billie Says Goodbye. Un bon début !

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma en ligne directe

Katie Says Goodbye. Réal, sc : Wayne Roberts ; ph : Paula Huidobro ; mont : Sabine Emiliani, Carlo Sitori, David Steiner ; mu : Dan Romer. Int : Olivia Cooke, Mireille Enos, Christopher Abbott, Mary Steenburgen, James Belushi (USA, 2016, 88 mn).



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