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Mischka (2001)
de Jean-François Stévenin
publié le jeudi 29 juillet 2021

par Sandra Marti
Jeune Cinéma n°275, mai 2002

Sorties les mercredis 20 février 2002 et 18 avril 2018


 


Après plus de quinze ans de silence en tant que réalisateur - Double messieurs (1986) -, Jean-François Stévenin revient avec un film sur la famille : sur celle que l’on a et sur celle que l’on choisit.


 

Mischka est un road movie où chaque personnage est à la recherche d’un père, d’une fille, d’un grand-père. Et c’est ce qui fait que huit protagonistes qui, a priori, n’ont rien à voir ensemble vont se côtoyer pendant plusieurs jours.
Après avoir écrit une première version du scénario dix ans auparavant, Jean-François Stévenin reprend son projet et se lance enfin dans le tournage après la longue et difficile épreuve de l’écriture.


 


 

Le metteur en scène décrit ainsi cette phase : "Un genre d’agonie à l’envers avec la certitude que si le scénario (que Jean-Paul Roussillon appelle la brochure), l’histoire, n’est pas vraie, ce n’est pas la peine de rêver à l’accouchement. On en est juste à la conception. Et avec soi-même, ce n’est pas facile. Au bistrot, tout est simple. Devant la page vierge, qui porte le rêve de se transformer en cinémascope… hum ! hum ! Il y a de quoi renâcler, et je salue au passage tous ceux qui se sont échoués sur leurs propres rivages".


 

Avec ce film sur la famille, le réalisateur se devait de travailler avec les siens (ce qui donne quatre Stévenin au générique) mais aussi avec les amis.
Dans une ambiance où règne la bonne entente et où la connivence entre les acteurs éclate sur l’écran, la caméra du réalisateur se balade et digresse. À travers la France profonde, entre Bourgogne et Gironde, le pays apparaît par petites touches. On y croise des Allemands, des Italiens, la bande son est peuplée de plusieurs langues qui donnent un petit côté européen à ce long métrage où tout le monde voyage, comme si tous les protagonistes avaient envie de s’échapper, pas forcément pour aller très loin mais simplement pour faire retomber une pression, prendre du recul. Ne laissant jamais personne sur le bord de la route, au hasard des rencontres, le groupe hétéroclite vagabonde. De petits gestes en tapes sur l’épaule, le film avance et fait son petit bonhomme de chemin.


 

À travers Mischka, le réalisateur tente le difficile pari de la polyphonie et du changement de subjectivité en passant d’un personnage à l’autre.
Il y arrive parfois quand il ne tombe pas dans le piège de l’éclatement du récit.
Malgré quelques maladresses, Mischka est un film touchant et généreux.

Sandra Marti
Jeune Cinéma n°275, mai 2002


Mischka. Réal, sc : Jean-François Stévenin ; ph : Pierre Aïm ; son : Daniel Ollivier. Int : Jean-Paul Roussillon, Jean-François Stévenin, Rona Hartner, Salomé Stévenin, Jean-Paul Bonnaire, Yves Afonso (France, 2001, 116 mn).



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