Semaine télé du 2 au 8 juin 2018
Salut les câblés !
publié le vendredi 1er juin 2018


 

Philippe Garrel dans un fauteuil à Beaubourg, Mai 1968-Mai 2018.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 2 juin 2018

 

20.40 : Manhunt de Patrik Syversen (2008), OCS Choc
Variation sur le schéma éprouvé du film d’horreur - trois, quatre ou cinq personnes, étudiants, cadres, vacanciers - partent en exploration - bois canadien, bush australien, campagne ardennaise - et sont confrontés à des méchants hostiles - serial killer, vampires, monstres divers. Ici, la forêt norvégienne, pas encore trop fréquentée par les scénaristes. On peut essayer.

20.45 : Quatre étoiles de Christian Vincent (2006), Émotion
Dernier passage le 3 décembre 2014, autrement dit la préhistoire. D’autant que le film déploie suffisamment de vertus comiques - Isabelle Carré est un peu trop souvent utilisée depuis comme une victime ou un personnage borderline - pour supporter plusieurs visions.

20.45 : Ma femme s’appelle Reviens de Patrice Leconte (1982), Club
On pensait le film usé par ses rediffusions, erreur : les autres comédies de Leconte, Viens chez moi…, Circulez, y a rien à voir, ont été programmées de mulitples fois, mais pas celle-ci. Trente-cinq après, que reste-t-il des déprimés du début des années 80 ? On retrouvera bientôt Michel Blanc dans son dernier film réalisé, Voyez comme on danse, très fine comédie sur les années 10.

0.45 : Jeu de massacre d’Alain Jessua (1967), Classic
Décidément, c’est la soirée des inédits, ce qui est rare un samedi… Deuxième film de l’auteur, après La Vie à l’envers et avant Traitement de choc (qui suit immédiatement, à 22.15), jolie trilogie sous la tutelle de l’ange du bizarre. Cassel (père), Duchaussoy et Claudine Auger, mais surtout les dessins de Guy Pellaert, créateur de BD alors hyper célèbre (Pravda la survireuse). Prix du scénario à Cannes 67.

21.00 : Sparkle de Tom Hunsinger & Neil Hunter (2007), Sundance TV
Pas vu, mais le fait que l’héroïne soit Stockard Channing, à laquelle on reste fidèle depuis Grease (1976), jusque À la Maison-Blanche, nous incite fortement à un rattrapage.

22.30 : Mad Love in New York de Benny & Josh Safdie (2014), OCS City
Nous ne sommes pas fanatique des quelques films des frères Safdie, portés aux nues par certains. Leur dernier Good Time (Cannes 2017) ne nous aura pas fait changer d’avis. Mais ils représentent un courant dans le nouveau cinéma indépendant US.

23.00 : Rage de David Cronenberg (1976), TCM
Décidément (bis). On ne connaissait alors que Frissons, sorti à la sauvette au mois d’août 1976. Rabid, exploité juste un an plus tard à la même date, n’émut que les acharnés qui passent l’été au cinéma. Tout ce qui ravira les amateurs tardifs de l’auteur est déjà là : la fascination du corps déformé, les métabolismes en folie, l’horreur filmée de façon détachée. Et la bonne idée (pour raisons économique, mais qu’importe) de prendre comme actrice principale, Marilyn Chambers, reine du porno US (Derrière la porte verte).

00.25 : L’Incendie de Chicago de Henry King (1937), TCM
"L’intégrale", toujours partielle, est consacrée à Tyrone Power, excellent acteur dans toutes les situations, cowboy, policier, aventurier, charlatan (souhaitons que TCM passe le film d’Edmund Goulding) et qui traversa trois décennies, entre 1930 et 1957, en accumulant les films mémorables. Ce soir, l’histoire des frères O’Leary (TP et Don Ameche), dans le Chicago des années 1870. Avec Alice Faye, actrice préférée de Queneau.

 

Dimanche 3 juin 2018

 

20.40 : Fahrenheit 451 de Ramin Bahrani (2018), OCS City
À peine projeté à Cannes, ce téléfilm est diffusé. Tant mieux, car il s’agit d’une bonne version du roman de Bradbury, bien plus satisfaisante que celle de Truffaut. Un peu adaptée à notre époque - on sauvegarde les livres en les mémorisant comme jadis, mais on peut aussi les mettre sur une clé USB, ce qui est pratique. Michael Shannon, en méchant pompier pyromane, est impérial, évidemment.

20.40 : La Canonnière du Yang-tsé de Robert Wise (1966), OCS Géants
Note du 14 septembre 2016 : "Du grand cinéma qui réclame assurément un grand écran pour être pleinement apprécié. Mais le film est rarement repris, qui pourtant le mériterait : la guerre civile chinoise, Steve McQueen, sur son bateau patrouilleur, à la rescousse de pauvres missionnaires (mais qu’allaient-ils faire dans cette galère ?) assiégés par les autochtones. Quel plaisir !"

20.45 : Garçon d’honneur d’Ang Lee (1993), Club
Premier film de l’auteur qui nous soit parvenu (on ne connaît pas le précédent, Pushing Hands, 1991), grâce à l’Ours d’or obtenu à Berlin 93. Les problèmes d’un jeune Taïwanais installé à New York avec son compagnon que sa famille restée au pays veut absolument marier à l’ancienne. Les comédies sur l’homosexualité n’étaient pas encore surabondantes - par ailleurs, le film est drôle.

20.45 : Les Passagers de la nuit de Delmer Daves (1947), Classic
Passé il n’y a guère (13 décembre 2017), mais l’hommage à Lauren Bacall offert par la chaîne demande de revoir les deux titres, celui-ci, superbe, d’après David Goodis, avec son finale de rêve, ensuite celui de 22.25.

22.25 : Écrit sur du vent de Douglas Sirk (1956), Classic
Le chef-d’œuvre de Sirk - enfin, un parmi d’autres, mais celui-ci est particulièrement symptomatique : les autres mélos des années 50 décrivent des situations filmées classiquement, le dérèglement étant dans le scénario. Ici, c’est la forme qui explose ; la frénésie de certaines séquences n’a pas d’équivalents dans le reste de l’œuvre. Et la distribution est au niveau, Rock Hudson et Robert Stack d’un côté, Lauren Bacall et Dorothy Malone de l’autre. Un sommet.

22.25 : Ice Storm d’Ang Lee (1997), Club
Après le succès de Garçon d’honneur, Ang Lee n’a pas cessé de faire la navette entre Taïwan et les USA, alternant tous les genres, western, film de sabre, fantastique, historique, avec presque autant de réussite à chaque fois. Le drame de ce soir, deux familles, Thanksgiving, la neige, Segourney Weaver, Kevin Kline, etc., aurait pu être signé par un Américain de souche.

23.15 : L’Échelle de Jacob d’Adrian Lyne (1990), TCM
Les succès commerciaux du réalisateur ne nous ont pas emballés, ni Flashdance (1983), ni 9 semaines et demie (1986). Mais ici, la description d’un vétéran du Vietnam en plein tourment métaphysique (et psychique) n’est pas de la frime et si l’on y cite Maître Eckhardt, c’est à bon escient. Tim Robbins est très bon, et on retrouve Elizabeth Peña, que John Sayles exaltera dans Lone Star (1995).

00.25 : La Femme du dimanche de Luigi Comencini (1975), France 3
Premier roman du tandem Fruttero & Lucentini et le seul adapté au cinéma - on rêve sur ce qu’aurait pu donner, dans les mains d’un cinéaste de génie, L’Amant sans domicile fixe… On est dans le polar classique, Fruttero ayant lui-même mis la main au scénario en compagnie d’Age, pour une fois sans Scarpelli, avec Mastroianni en commissaire (ce qu’il n’a pas joué souvent) et Jacqueline Bisset.

01.10 : Le Brigand bien-aimé de Henry King (1939), TCM
Tardif, mais le film repassera sans doute en deuxième partie du mois. Une des meilleures versions des aventures des frères James (on comprend pourquoi Nicholas Ray estimait sa version ratée), avec Tyrone Power en Jesse et Henry Fonda en Frank (comme il le sera chez Fritz Lang l’année suivante). C’est John Carradine qui incarne l’immonde Bob Ford, qui abattit Jesse par derrière.

 

Lundi 4 juin 2018

 

20.40 : Jusqu’au bout du rêve de Phil Alden Robinson (1989), Paramount Channel
Une voix venu des nuages intime l’ordre à Kevin Costner de construire un stade de base-ball sur ses champs et de retrouver un célèbre écrivain caché. Une fois admise la crédibilité hasardeuse de l’argument, on peut s’abandonner. D’abord parce qu’il y a Amy Madigan, puis Burt Lancaster en ancien joueur et que l’ombre de J.D. Salinger plane (l’écrivain rétif à la lumière, c’est lui, même si c’est James Earl Jones qui l’interprète). Il paraîtrait que Ben Affleck et Matt Damon étaient figurants dans les tribunes. À vérifier.

20.45 : Il n’est jamais trop tard de Tom Hanks (2011), Émotion
La chaîne recycle ses programmes très anciens. Après Christian Vincent avant-hier, Tom Hanks ce soir (seul passage 20 janvier 2015). On ne s’en plaindra pas, car Larry Crowne (titre moins bêtement explicite) est une bonne comédie d’initiation, même si tomber amoureux, à 55 ans, de sa professeure (Julia Roberts) n’est pas vraiment une sortie de l’adolescence.

20.45 : Elvis & Nixon de Liza Johnson (2016), Club
Ainsi, le chanteur et le président se sont vraiment rencontrés - c’était dans la période délirante d’Elvis, qui voulait devenir agent antistupéfiants infiltré. Kevin Spacey, dans le rôle de Tricky Dick, pourquoi pas. Mais Michael Shannon (c’est sa semaine) en Presley, on n’y aurait pas pensé. Il s’en sort, le bougre.

20.45 : Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard (1946), Classic
Note du 8 septembre 2016 : "Ce film oublié n’est pas le meilleur de Raymond Bernard, après sept années d’interruption pendant l’Occupation et après. Mais c’est un des premiers à évoquer la Résistance, même sous une forme narrative un peu tordue. Une maison de santé en montagne, des maquisards au milieu des vrais malades, Michel Simon en majesté."

20.50 : Soleil rouge de Terence Young (1971), Action
Une VF, évidemment, mais eu égard au cosmopolitisme de la distribution américano-franco-nippone (Bronson, Mifune, Delon, Ursula Andress, Capucine !), l’originale était trafiquée. La mode était au western, signé par n’importe qui. Young montrait ici ses limites, mais il fallait oser mettre un samouraï dans le désert d’Almeria, où se tournait les westerns européens.

22.40 : Krull de Peter Yates (1983), OCS Géants
Pas vu, mais on est curieux de le découvrir, dans la mesure où aucun film du cinéaste n’est indifférent. De l’heroic-fantasy dans les années 80, le créneau n’était pas le bon - Game of Thrones était encore loin-, et la plupart des films qui ont joué, type Excalibur, ce jeu se sont plantés. Double raison d’y jeter un œil.

00.25 : Themroc de Claude Faraldo (1972), Classic
On l’annoncera à chaque passage.

 

Mardi 5 juin 2018

 

20.40 : Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron (2005), OCS Choc
Passé il y a plus de trois ans. De toutes façons, il s’agit d’un des plus beaux films post-Apocalypse, d’après le roman de P.D. James. Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, et l’acteur dont le nom nous plaît fort, Chiwetel Ejiofor.

20.40 : Mon oncle Benjamin d’Édouard Molinaro (1969), OCS Géants
Le film obtint un succès étonnant - il y avait un petit côté Tom Jones à la française dans les aventures du médecin ripailleur du 17e siècle imaginé par Claude Tillier, qu’on ne lisait plus beaucoup alors. Jacques Brel, toujours un peu trop, en fait pour une fois juste assez, et si Claude Jade n’est pas l’interprète rêvée pour Manette, elle s’en sort bien tout de même.

20.45 : Texas de Tonino Valerii (1969), Classic
Valerii n’a pas inventé le western, mais Leone l’aimait bien (c’est lui qui a produit Mon nom est personne). Encore un casting multinational (Giuliano Gemma-Fernando Rey-Van Johnson), avec un scénario curieux : l’assassinat du président US Garfield en 1881, calqué sur celui de Kennedy.

22.15 : Le Massacre de Fort Apache de John Ford (1948), Classic
Passé le 26 septembre 2017, mais la soirée est si terne… Note : "C’est peut-être le plus agréable de la trilogie de la 7th Calvary, à cause de la bonne reconstitution du quotidien du fort. Shirley Temple, dans son 54e film à 19 ans, plus sympathique que son colonel de père, Henry Fonda."

22.30 : Patagonia, el invierno d’Emiliano Torres (2016), Club
Pas vu (le film est sorti confidentiellement fin juin 2017), mais toutes les histoires qui se déroulent en Patagonie doivent être regardées, en souvenir de Francisco Coloane.

00.30 : Le Signe de Zorro de Rouben Mamoulian (1940), TCM
Vingt ans après Douglas Fairbanks, Tyrone P. enfile le masque, décroche l’épée qui lui permettra de signer avec un Z comme Zorro et enfourche Tornade. S’il est moins athlétique que l’ancêtre, il tient le rôle avec le panache nécessaire. Mamoulian est un cinéaste raffiné, comme on le verra bientôt avec Arènes sanglantes, tourné dans la foulée avec le même couple TP-Linda Darnell.

 

Mercredi 6 juin 2018

 

20.40 : Valerian et la cité des mille planètes de Luc Besson (2017), OCS Max
Le film a constitué l’accident industriel de l’an dernier. Le méritait-il vraiment ? De toutes façons, l’adaptation d’une BD est toujours décevante pour les amateurs du papier. En tout cas, Besson a du mal à s’en remettre, ce qui ne nous rend pas vraiment malheureux.

20.45 : Bastille Day de James Watkins (2016), Premier
Deux ans après, on a presque oublié l’histoire, sinon qu’elle se passait à Paris et qu’il y avait la CIA dans le coup. Mais on n’a pas oublié Idriss Elba, toujours épatant, et Kelly Reilly, qui vieillit bien depuis Klapisch.

20.45 : L’Arbre aux sabots d’Ermanno Olmi (1978), Classic
Pour saluer la mémoire d’Olmi, disparu il y a quelques semaines, son film le plus célèbre, puisque Palme d’or, mais pas le plus facile d’accès - trois heures avec les paysans misérables du siècle avant-dernier. Admirable, comme la plupart de ses films (à quand sur le câble Le Métier des armes ?).

Tous les autres titres proposés ce soir sur Ciné+ sont des rediffusions récentes (Midnight Special, Virgin Suicides, Les Randonneurs, La Course à l’échalote, Vera Drake, Les Tricheurs)… Et sur TCM, Le Reptile et Larry Flint, idem.

20.50 : Bullitt de Peter Yates (1968), Action
En français, comme d’habitude sur Action. Mais on ne se souvient pas du dialogue original comme étant du Tom Wolfe. Ce qui surnage, c’est l’extraordinaire poursuite en bagnole et la musique qui l’accompagne.

21.55 : Hotel Singapura d’Eric Khoo (2015), OCS City
Drôle de film, comme tous les précédents du cinéaste. Film de chambre, à la lettre : au fil des ans, des clients (qui n’ont rien à voir entre eux) passent dans la même chambre (on a oublié son numéro) d’un hôtel de Singapour, sous les yeux du fantôme d’un client mort dans celle-ci. Une série de saynètes, donc, accompagné de la voix off de l’observateur.

22.40 : Frank Bullitt et moi de Stéphane Munka (2010), Action
Doc inconnu. Tout est dans le titre : l’auteur s’identifie à Steve McQueen et tente de retrouver la Mustang du policier.

01.00 : Arènes sanglantes de Rouben Mamoulian (1941), TCM
Tourné dans la foulée de Zorro. Après le costume de Douglas Fairbanks, Tyrone enfile celui de Rudolph Valentino (clin d’œil : Mamoulian engage Alla Nazimova, jadis épouse de la star). Blasco Ibanez est un auteur sérieux, le film est réussi - superbe Technicolor Kalmus - et on remarque enfin deux acteurs qui ont accumulé jusque-là les petits rôles sans émerger vraiment, Anthony Quinn et Rita Hayworth.

 

Jeudi 7 juin 2018

 

20.40 : Le Traître du Texas de Budd Boetticher (1952), Paramount Channel
Une rareté, inédite sur le câble, et pas souvent vue ailleurs. Autre rareté : le héros n’en est pas Randolph Scott, mais Robert Ryan et Rock Hudson, tout de même bien meilleurs, surtout le premier.

20.45 : Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer (2016), Premier
Note du 22 avril 2017 : "Honnêtement, les films de l’auteur nous ont rarement fait vibrer jusqu’à présent, sans qu’on puisse leur reprocher grand-chose, sinon d’être ce qu’ils sont. Mais ici, conjonction d’un sujet et d’une distribution remarquables - Huppert, Bacri, Lambert Wilson et surtout Agathe Bonitzer -, le film atteint exactement sa cible (l’administration financière) et ses ambitions."

20.45 : Soirée Luis Buñuel sur Classic
On commence par Le Journal d’une femme de chambre (1964), déjà programmé cinq fois depuis 2014 - mais toujours aussi étonnant à chaque vision.
On continue à 22.15 par un doc, Luis Buñuel, la transgression des rêves de Pierre-Henri Gibert (2017), dont on ne sait rien mais dont on imagine le propos.
On termine en apothéose à 23.20 avec L’Ange exterminateur (1962), passé récemment (21 mars 2018) pour la première fois et qui est un des sommets de toute l’œuvre de don Luis.

20.50 : La Guerre de Murphy de Peter Yates (1971), Action
Quel dommage que le film soit en VF, car c’est une très grande chose, Peter O’Toole et Philippe Noiret se tirant la bourre de façon réjouissante. Attendons une diffusion en bonne copie.

22.25 : Angel-A de Luc Besson (2005), OCS Max
Un Besson chaque soir (on a oublié de signaler Le Grand Bleu en début de semaine), que se passe-t-il ? Aurait-il vendu tous ses films ? Celui-ci n’a pas eu un grand succès non plus, mais il n’était pas négligeable.

01.10 : Le Chevalier de la vengeance de John Cromwell (1942), TCM
Un scénario en béton - Benjamin Blake, détesté par son oncle qui l’humilie constamment, va, devenu un homme, se révolter - et une réalisation à la hauteur de ce que fait Cromwell, artisan trop négligé. Le jeune Ben, c’est Roddy McDowall, qu’on retrouvera une bonne centaine de fois jusqu’à sa mort en 1998, le vilain oncle, c’est George Sanders, inimitable dans la méchanceté et le mépris. Avec en prime Gene Tierney, époustouflante en vahiné, et dont on se demande ce qu’elle fait là.

 

Vendredi 8 juin 2018

 

20.40 : La Dernière Route de John Leone (1977), Paramount Channel
L’inconnu du soir. Unique film d’un réalisateur fantôme, présenté à Deauville en 1977 mais apparemment jamais sorti en France. Avec tout de même Henry Fonda et Eileen Brennan, ce qui n’est pas rien. Forcément une découverte.

20.40 : Subway de Luc Besson (1985), OCS Max
Besson de nouveau et cette fois-ci en majesté : l’hommage commence à 16.15, avec Le Cinquième Élément (1997), suivi à 18.20 par, rebelote, Valerian (2017). Les choses sérieuses en soirée avec ce film, son deuxième, et qui reste un de ses meilleurs, bonne alliance d’un scénario et d’une mise en forme inventive. Christophe Lambert, arpentant les tunnels et les couloirs du métro parisien, décrocha le César 86 (et Trauner celui du décor), et ne fit jamais mieux.

20.40 : Sueurs froides d’Alfred Hicthcock (1958), OCS Géants
On ne trouve pas trace d’un passage sur le câble, ce qui étonne grandement - mais nul doute que nous l’aurions signalé, malgré notre réticence devant l’hitchcockisme aveugle. Sans en faire, comme Marker, le plus beau film du monde, l’intelligence de l’agencement de l’intrigue, la finesse des effets et la fascination commune du cinéaste et de James Stewart devant Kim Novak ne sont pas près de nous lasser.

20.45 : Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret (2006), Club
Déjà passé, mais pas depuis le 29 août 2016. Et les autres films français de la soirée - Pattaya de Frank Gastambide (2016) sur Premier, et Braqueurs de Julien Leclercq, (2015) sur Frisson - ne valent pas cette jolie adaptation du roman d’Olivier Adam, avec Kad Merad et Mélanie Laurent.

20.45 : Les Producteurs de Mel Brooks (1968), Classic
Cinquante ans déjà ! À ne pas croire. Le film obtint un succès incroyable, qui rejaillit sur toute la filmographie de son auteur, qui n’en méritait peut-être pas tant. Vérifions si l’humour volontairement lourdingue et la dérision ont franchi les années. Occasion de retrouver, outre Gene Wilder, l’acteur Zero Mostel, blacklisté par la commission McCarthy et dont c’était le premier film américain depuis 1951.

22.20 : Le Dernier Combat de Luc Besson (1982), OCS Max
Dernier Besson de la soirée et qui vient confirmer notre théorie du premier film comme emblématique d’une œuvre. Le réalisateur se serait arrêté là (n’aurait-il pas mieux fait ?) qu’il aurait laissé une trace. Un des premiers films français de fiction post-Apocalypse, avec des acteurs de second plan (Pierre Jolivet, Jean Bouise) excellents.

23.40 : L’Outsider de Christophe Barratier (2016), Premier
Barratier, l’auteur de Faubourg 36 et de La Nouvelle Guerre des boutons ? Pourquoi pas ? Il a essayé de dépeindre le milieu des traders en donnant sa version de l’affaire Kerviel (d’ailleurs plutôt la seule version Kerviel), un univers auquel le cinéma français, à la différence des USA, s’intéresse peu. Le public non plus d’ailleurs, qui, malgré une presse favorable, n’a pas suivi - moins de 300 000 spectateurs, quasiment un naufrage pour un film de ce calibre. On peut lui offrir une seconde chance, même si on est loin de Chandor et de son Margin Call.

01.25 : Le Cygne noir de Henry King (1942), TCM
Ce n’est pas une heure honnête pour passer un tel film. King était aussi à l’aise dans le western que dans le mélo ou le film de pirates, comme ici. Tyrone Power retrouve George Sanders (et Anthony Quinn), et découvre Maureen O’Hara, récemment débarquée à Hollywood et dont la chevelure allait si bien avec le Technicolor Kalmus.



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