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Tazzeka (2017)
de Jean-Philippe Gaud
publié le mercredi 10 octobre 2018

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 10 octobre 2018


 


Jean-Philippe Gaud a été lauréat de la Fémis, section montage. Il s’est fait connaître par divers courts métrages Mabrouk Moussa !, Deux fraises Tagada et Au quotidien, qui relate la vie d’une école dans le 18e arrondissement de Paris. Il a monté, avec Axelle Hutchings, Takka Films, pour produire et réaliser ce premier long métrage.
Le film tire son nom du massif de Tazzeka, au nord du Maroc. C’est l’histoire d’un jeune Marocain qui a appris la cuisine auprès de sa grand-mère et rêve de devenir chef à Paris.


 

Elias, présenté au tout début comme un enfant qui apprend de sa grand-mère comment rouler la farine, devient cuisinier chez son oncle, Youssef, évidemment rétif à toute innovation culinaire, et partisan du couscous et du tajine traditionnels. Elias rêve de mets succulents, de parfums différents, d’inventions olfactives, mais doit se contenter de ce que lui impose Youssef et oublier le carré d’agneau.


 

Un jour, lors d’un voyage touristique (assez improbable), le grand chef français, Julien Blanc, qui présente une émission phare sur la cuisine à la télévision française, vient déjeuner dans le petit restaurant de Youssef. Elias met les petits plats dans les grands et séduit, pour un instant vite oublié ensuite, ledit grand chef…


 

Alors, le film bascule : à l’instar de son grand frère qui y a perdu la vie, Elias n’a plus qu’une seule envie, traverser le détroit de Gibraltar et venir en France. Lors de son errance, il rencontre une famille africaine qui l’aide.

Tazzeka devient alors une sorte de téléfilm qui présente l’immigration sous un jour idyllique, avec des gens qui se soutiennent et s’entraident. Le film se termine par un happy-end, plus qu’attendu, que le réalisateur aurait pu éviter afin de ne pas délivrer un message un peu trop utopique - même si notre société malade a besoin d’utopie.
Tout en fait repose presque entièrement sur les images, la musique, la vie au Maroc et surtout Madi Belem, révélation de l’année 2016, qui interprète le rôie de Elias, en s’y engageant corps et âme.


 

Le scénario pèche un peu par naïveté et quelques invraisemblances, mais le film est aussi remarquablement interprété par Abbes Zahmani, habitué aux seconds rôles prestigieux, et par Olivier Sitruk, dans le rôle du chef français débarqué on ne sait trop comment dans ce bled paumé.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


Tazzeka. Réal, sc, mont : Jean-Philippe Gaud ; sc : Mariannick Bellot ; ph : Rémi Mazet ; mu : Simon Mimoun & Chadi Chouman. Int : Madi Belem, Ouidad Elma, Olivier Sitruk, Abbes Zahmani (France-Maroc, 2017, 95 mn).



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