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Breaking Away (1979)
de Peter Yates
publié le mercredi 31 octobre 2018

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sorties les mercredis 9 janvier 1980 et 31 octobre 2018


 


Déjà distribué en France en 1979 sous le titre La Bande des quatre, ce film n’a rien à voir avec la célèbre bande de dirigeants chinois arrêtés juste après la mort de Mao Zedong. C’est peut-être pour éviter toute confusion qu’il ressort en version restaurée sous son titre original.


 

Il s’agit d’un film qui parle d’un sport difficile à filmer, le cyclisme, mais aussi d’amour, d’amitié et de l’Amérique généreuse et rock de la fin des années 1970. Le scénario est signé Steve Tesich, auteur de deux romans exceptionnels (2), qui recevra pour ce film l’Oscar du scénario original. Il faut dire que Tesich a lui-même participé en 1962 à cette fameuse course cycliste que le film relate.


 


 

Breaking Away, littéralement "se détacher", est basé sur l’histoire vraie d’un coureur américain professionnel, Dave Blase, qui avait gagné la course des 50 miles sur piste cendrée que l’Université d’Indiana organisait chaque année depuis 1951. Cette course nécessitait de réunir une équipe de quatre équipiers, qui se relayaient, d’où le titre français du film.

Les quatre jeunes acteurs, alors inconnus, sont devenus depuis des vedettes et le film de Peter Yates mérite de connaître de nouveau son accueil d’époque : non seulement parce qu’il est vintage, mais parce qu’il est passionné et enthousiaste et nous dépeint un sport pas encore pourri par le dopage, avec des relations humaines justes, malgré le clivage bien marqué entre les ouvriers de la carrière voisine et les étudiants huppés.


 


 

Le portrait de la jeunesse et de la famille américaine des années 70 est restitué dans des couleurs superbes, et des décors à la fois réalistes et bien récréés. Le réalisateur accentue le rôle du jeune cycliste fan de l’Italie, interprété par Dennis Christopher, qui joue vraiment son personnage à fond, avec ses problèmes, que ce soit en famille, en amour ou à bicyclette. C’est cette focalisation sur le personnage, sorte de héros sportif exemplaire, qui donne au film toute sa dynamique.


 


 

Peter Yates ne délivre pas une vision idyllique de l’Amérique d’alors, mais son film correspond à une certaine image qu’on se fait du cinéma, à la fois chaleureux et indépendant. On comprend la désillusion du jeune Dave face à la trahison des cyclistes italiens lors de sa première course perdue. Mais il n’abandonne pas son espoir en l’amour, ni même dans les langues étrangères, puisque le film se termine sur une autre touche optimiste et comique.


 

Source d’inspiration et merveille méconnue pour des cinéastes tels que Darren Aronofsky, Paul Thomas Anderson, Quentin Tarantino ou Richard Linklater, Breaking Away devrait retrouver son public - comment résister à un film dans lequel le héros appelle son chat Fellini ?

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

1. Steve Tesich (1942-1996) :
* Steve Tesich, Summer Crossing, New York, Random House, 1982. Traduction de Jeanine Hérisson, Rencontre d’été, Paris, Presses de la Renaissance, 1984. Réédition, traduction de Jeanine Hérisson, Price, Toulouse, Monsieur-Toussaint-Louverture, 2014.
* Steve Tesich, Karoo, Boston, Houghton Mifflin Harcourt, 1998. Traduction de Anne Wicke, Karoo, Toulouse, Monsieur-Toussaint-Louverture, 1998.

Breaking Away (aka La Bande des quatre). Réal : Peter Yates ; sc : Steve Tesich ; ph : Matthew F. Leonetti ; mont : Cynthia Schneider. Int : Dave Stoller, Dennis Quaid, Daniel Stern, Jackie Earle Haley, Barbara Barrie, Paul Dooley (USA, 1979, 101 mn).



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