par Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe
Marcel Duchamp est de retour au Centre Pompidou, vingt-sept ans après l’exposition qui en avait fait l’ouverture, en 1977.
L’expo de 2014 est plus "didactique" que la précédente, dans la mesure où l’évolution picturale est replacée dans le contexte des mouvements d’époque.
On y voit comment Duchamp s’insère successivement avec aisance dans le fauvisme, le cubisme analytique, le machinisme.
Et on peut constater qu’il y réussit moins que Derain, Braque ou Picabia.
Jusqu’au Grand nu descendant un escalier, qui voit décoller l’artiste.
Ensuite ce seront les ready-made assistés et les dix ans de maturation de La Mariée mise à nu par ses célibataires, même.
Un regret : celui de ne pas avoir retrouvé, sinon sous forme de maquette, l’installation ultime de Duchamp, Étant donnés : 1° la chute d’eau ; 2° le gaz d’éclairage, la grande découverte de l’exposition de 1977, où chacun pouvait coller son œil au trou dans la porte mystérieuse.
Et le cinéma ?
Outre Anémic Cinéma, son court métrage de 1925, présenté en parallèle avec Le Retour à la raison de Man Ray, et l’extrait dEntracte de René Clair où on le voit jouer aux échecs avec le même Man Ray sur le toit de l’Opéra, les commissaires ont eu la bonne idée d’ouvrir le cheminement par un montage de quatre très courtes bandes polissonnes au titre semblable, Le Coucher de la mariée, depuis celle d’Eugène Pirou, qui ouvrit le genre en 1896, jusqu’à la version anonyme de Pathé (1907).
Gentille manière d’accéder à la véritable mariée, qui n’a pas fini de nous fasciner, même sous la forme d’une réplique signée Ulf Linde.
Gloire éternelle au marchand du sel.
Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe
(23 septembre 2014)