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Peur sur la ville. Dernières nouvelles de la rue.
Pour le plaisir des amateurs en ligne 46
publié le samedi 22 décembre 2018

Jeune Cinéma en ligne directe


 


C’était dans les deux premières décennies du 21e siècle de "notre ère", comme on disait autrefois, ou dans les premiers siècles de l’époque Anthropocène, comme on pourrait dire aujourd’hui.

On s’était indigné.
Il y a longtemps.


 

On s’était longuement caressé le sixième chakra dans le sens du poil, dans l’espoir d’une véritable prise de conscience.


 

Et puis finalement, on avait trouvé plus efficace de sabrer le champagne à la BRED Île-de-France.


 

Le samedi 8 décembre 2018, avant Noël 2018, dans la ville-lumière à l’heure du brunch, dans un quartier excentré de Paris, pas loin de l’Octroi, on avait juste besoin d’un café, d’un journal, et de quoi se faire un frichti.
On trouva ville morte.

La mort provoque toujours des monologue intérieurs, plus ou moins intenses, renvoyant au misérable tas de secrets qui fonde toute ipséité, même fondue dans le grand Tout, en mouvement.


Bon, on le sait depuis un moment, l’orage vient.


 


 

Mais surprise quand même.
Ainsi donc, aux barricades des Champs Élysées (qui sont loin) répondent les barricadés partout ?

Même Monoprix (une chaîne qu’a les reins solides) a peur pour ses vitrines, ses caisses et ses caissières. Tous les Monoprix du quartier.

Et même la Poste, qui a bloqué tous ses distributeurs. Il serait bon de s’habituer à se passer de cash. Qu’est-ce qu’ils ont fait les Grecs ou les Argentins quand les banques refusaient de leur rendre leurs sous ? Faut qu’on se renseigne sur les trucs modernes pour payer les 3 francs-6 sous de son pain.


 


 


 


 

Il y a aussi ceux qui comptent sur les moyens du bord dissuasifs (la pauvreté attendrit les casseurs, c’est bien connu), et qui ouvrent quand même.
Ou pas.
Entre les téméraires-ouverts-quand-même, et les prudents fermés-on-ne-sait-jamais, on discerne mal les motivations. Innocence ? Rien à perdre ? Tout à gagner ?
Leurs patrons ne doivent pas regarder la même chaîne de télé.


 


 

Heureusement qu’on n’a pas besoin de petite culotte. Dans l’immédiat en tout cas.


 


 

Et pour les frivolités urgentes, on n’a qu’à choisir le magasin courageux.


 


 

M’enfin, c’est bête, on rate sûrement de bonnes affaires.


 


 

Les autruches, qui se sont caché la tête dans le sable, et qu’ont pas voulu traverser la rue, normal, elles culpabilisent.


 

Les nostalgiques de la belle colonie en ont vu d’autres, et restent ouverts, discrets quand même.


 

Les étrangers ont peur, normal par les temps qui courent.


 

Enfin, ça dépend desquels, les Rosbifs en profitent pour faire des affaires.
Ce soir on est bon pour la sauce à la menthe sur le gigot. Sauf qu’ils ont pas de gigot.


 

On cesse de ricaner : Un quidam hésitant avec des pavés à portée de la main, c’est mauvais signe.


 

Et puis quand même, cette titraille assassine, aussi, c’est de la provocation.


 

On comprend mieux la terreur.
Mais alors, on va devoir acheter son journal chez un "jaune" habillé en bleu ?


 

Pour le café, en tout cas, on repassera.


 

Rendez-vous manqué ou complot dit "du lapin" ?
Là, on vire parano.


 

On se raisonne.
Tant que les pigeons restent impavides, et que le bâtiment va, pas de panique, la "croissance" "sera au rendez-vous".
Ou pas.


 


 

Jeune Cinéma en ligne directe
Samedi 22 décembre 2018



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