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Semaine télé du 29 décembre 2018 au 4 janvier 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 29 décembre 2018


 

Passage 2018-2019.
Agité.
Nos télés marchent toujours.
So far.

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 29 décembre 2018

 

20.40 : Transamerica Express d’Arthur Hiller (1976), OCS Géants
Inédit. Un des quelques titres qui se passent entièrement dans un train, ici, le Silver Streak, qui relie Los Angeles et Chicago. L’intrigue policière tient presque tout le voyage. Gene Wilder, grâce à Mel Brooks, était alors l’acteur comique à la mode. Pas sûr que son style n’ait pas vieilli un peu, mais le reste de la distribution est savoureux : Jill Clayburgh, en vedette, mais aussi et surtout Richard Pryor, Patrick "mais qui est le n° 1 ?" McGoohan, Ned Beatty, Ray Walston et Scatman Crothers, de quoi réjouir les amateurs d’acteurs de second rayon.

20.50 : La Fille de Monaco d’Anne Fontaine (2008), Émotion
Note du 1er avril 2017 : "La comédie à la française du samedi. Si l’on supporte Fabrice Luchini (mais il est très bien dans son rôle d’avocat) et Louise Bourgoin, passée du petit écran (Miss Météo sur Canal +) au grand. Ce qu’a signé la cinéaste est rarement indifférent, sans qu’elle soit considérée vraiment comme une auteure."

20.50 : Le Prince du Pacifique d’Alain Corneau (2000), Famiz
Inédit. On avait vite catalogué Corneau comme le successeur de Melville, avant qu’il signe Nocturne indien (1989) et Tous les matins du monde (1991). Le souvenir qu’on a de cet intermède polynésien est un peu flou : Thierry Lhermitte en capitaine de la Royale, Marie Trintignant en continentale devenue une "locale", ce n’était ni Ombres blanches (1928) de W.S. Van Dyke, ni Retour au paradis (1953) de Robson. Le Japon de Stupeur et tremblements (2003) lui réussira mieux.

22.20 : Le Champion de Mark Robson (1949), Paramount Channel
La chaîne passe rarement des films en noir & blanc. Félicitons-la de cette audace. Dernier passage, le 10 décembre 2016, à 00.30 : peu de chance qu’un million de spectateurs ait pu apprécier ce beau portrait d’un boxeur (trop) ambitieux, parfait véhicule pour un Kirk Douglas encore presque débutant. Pas aussi puissant que Nous avons gagné ce soir de Wise, mais pas loin.

23.55 : Banco à Las Vegas d’Ivan Passer (1977), TCM
Inédit, pleinement, puisqu’on ne se souvient pas de l’avoir vu sortir par ici, malgré le titre français (The Silver Bears en VO). Or, à l’époque, on était attentif à la carrière des cinéastes tchèques exilés. Et le générique est curieux : Michael Caine, Cybil Shepherd et Martin Balsam d’un côté, Louis Jourdan, Stéphane Audran (habillée par Karl Lagerfeld !) de l’autre. Une découverte.

 

Dimanche 30 décembre 2018

 

20.50 : Live by Night de Ben Affleck (2016), Premier
Non, ce n’est pas un remake du They Live by Night de Nicholas Ray, simplement une adaptation d’un roman de Dennis Lehane - et quel que soient les réalisateurs, il reste toujours quelque chose de l’auteur dans les films. Ben Affleck est un acteur étrange, qui a fait de l’immobilité faciale un système, mais une fois habitué, on s’y fait. D’autant que ses réalisations (c’est là son quatrième film) sont plaisantes.

20.50 : Hair de Milos Forman (1979), Club
C’est la semaine des nouveautés : de nouveau un inédit (assez étonnant ; aurait-on oublié de le signaler ?), intelligente transposition du musical scénique qui avait cartonné des années durant. Dommage qu’il ait fallu attendre un tournage plusieurs années après la fin des combats au Vietnam, qui étaient la raison d’être de la pièce. D’où un film rétrospectif - en 1979, les hippies étaient déjà entrés dans l’Histoire - qui aurait eu toute sa force plus tôt. Mais ça reste un spectacle remarquable - et impossible de ne pas fredonner les chansons…

22.55 : The Score de Frank Oz (2001), Premier
Un scénario qui ne bouleverse pas le genre du film de casse, mais il y a De Niro et Brando pour la première et dernière fois (c’est l’ultime film de Marlon). Et Oz est un cinéaste peu estimé, alors que, de La Petite Boutique des horreurs (1986) à Joyeuses funérailles (2007), il n’a pas raté grand-chose.

 

Lundi 31 décembre 2018

 

20.25 : Sympathy for Delicious de Mark Ruffalo (2010), Sundance TV
Encore une découverte : le film est sorti confidentiellement (treize copies) au moment du Festival de Cannes 2013 et n’a jamais été repris. Unique réalisation de Ruffalo, qu’on espère aussi bon réalisateur qu’acteur.

20.40 : La Party de Blake Edwards (1968), OCS géants
Apparemment, aucun passage depuis le 3 janvier 2015. En quatre ans, on n’a pas pu oublier le génie de Peter Sellers lâché dans la soirée de son producteur. Mais on peut repiquer tout de même.

20.50 : La Belle Espionne de Raoul Walsh (1953), Classic
Note du 11 juin 2018 (c’est récent, mais tous les autres titres sur Ciné+ le sont encore plus) : "Les spécialistes de Hugo chercheront attentivement les entorses à l’original, puisque le film est inspiré des Travailleurs de la mer. Mais excepté le nom du héros, Gilliat (Rock Hudson), on n’y reconnaît pas grand-chose. En revanche, on se régale à redécouvrir Yvonne de Carlo en belle espionne du titre, Gérard Oury en Napoléon et le cher Brunius en Fouché, chef de la police (un comble pour lui)".

22.15 : Le Sport favori de l’homme de Howard Hawks (1964), OCS géants
Son dernier passage se perd dans la nuit : le 31 octobre 2014. Hawks était en fin de parcours et pratiquait un peu la roue libre. Mais cette comédie est une réussite, car il a su employer justement Rock Hudson, incapable de vendre ses articles de pêche comme d’exprimer une émotion. Surtout, il y a là Paula Prentiss, comédienne éblouissante (son meilleur rôle) et qui n’a pas eu la carrière de star qu’elle méritait.

 

Mardi 1er janvier 2019

 

20.45 : Malice de Harold Becker (1993), TCM
Plusieurs autres titres du réalisateur passent relativement souvent (Mélodie pour un meurtre, par ex.). Mais celui-ci est inédit, au moins depuis 2014. Même si ce n’est pas son film le plus puissant, la maîtrise de Becker éclate. Nicole Kidman n’en était qu’à sa douzième participation, mais on sentait déjà qu’il y avait des chances pour qu’on la revoie.

20.40 : Le Dahlia bleu de George Marshall (1946), Paramount Channel
La chaîne persiste dans le classique noir & blanc, avec ce polar bien plus intéressant qu’il ne l’a été écrit, car Marshall était à l’époque un bon exécutant des scénarios proposés - ici le seul écrit directement pour l’écran par Raymond Chandler. Alan Ladd et Veronica Lake, comme dans Tueur à gages (1942) et La Clé de verre (1943).

20.50 : Le Secret des poignards volants de Zhang Yimou (2004), Action
Le film passe une fois par an et toujours sur Action, donc en VF. Mais comme ce n’est pas le dialogue la partie la plus importante, on peut se contenter de couper le son et d’admirer les évolutions de Zhang Ziyi dansant dans l’espace.

22.30 : La Clé de verre de Stuart Heisler (1943), Paramount Channel
Après Chandler, Dashiell Hammett, fort bien adapté par Jonathan Latimer, autre grand écrivain. Bien meilleur que la version de Frank Tuttle (1935), avec Ladd et Lake, évidemment, mais aussi quelques bonnes têtes de méchants, Joseph Calleia et William Bendix.

22.50 : Les Jardins du roi d’Alan Rickman (2014), Émotion
Un inédit de plus - on ne parvient plus à les compter cette semaine. C’est un des principaux intérêts du film (le second de l’acteur-cinéaste, mort peu après), car sinon, le personnage de cette paysagiste (fictive), invitée par Le Nôtre à dessiner et réaliser le bosquet des Rocailles du parc de Versailles, manque fort de crédibilité. On peut défendre lla création artistique des femmes par d’autres exemples. Mais Kate Winslet est impeccable, comme toujours.

00.20 : Rebecca d’Alfred Hitchcock (1940), TCM
L’intégrale du mois sur la chaîne est consacrée à Hitchcock. Inutile de dire que les découvertes seront rares, même s’il s’agit de copies restaurées (ce qui est la moindre des choses). C’est patrimonial, certes, mais on souhaiterait parfois plonger dans l’inconnu.

 

Mercredi 2 janvier 2019

 

20.40 : My Cousin Rachel de Roger Michell (2017), OCS City
Le remake en couleurs fait-il oublier la première adaptation d’Henry Koster (1952) ? Et Rachel Weisz est-elle plus le personnage qu’Olivia De Havilland ? On ne répondra pas : l’un et l’autre films valent la peine - mais peut-être est-ce dû au roman de Daphné Du Maurier ?

20.40 : Sierra torride de Don Siegel (1969), OCS Géants
Note du 14 janvier 2017 : "On préfère Eastwood chez Siegel plutôt que chez Leone - moins archétypal, moins autoparodique. Mais ici, le plaisir de le retrouver comme acteur est redoublé par la performance de Shirley MacLaine, en religieuse (la Sister Sara du titre original) qui ne s’en laisse pas compter. L’affrontement est aussi savoureux que celui entre Mitchum et la nonne Deborah Kerr dans Dieu seul le sait".

20.50 : Rude soirée sur Ciné+, où l’on recycle joyeusement, sans doute pour récupérer des fatigues festives.
Deux titres de Dany Boon sur Premier (help !), La Belle et la Bête et La Nuit de Varennes sur Classic proposés la semaine dernière, le diptyque Babe le cochon sur Famiz, on barbote dans le déjà-vu.
Seule bouffée d’oxygène :

20.50 : Il divo de Paolo Sorrentino (2008), Club
Pas vraiment un inédit, mais pas programmé depuis le 23 juillet 2015. Le portrait de Giulio Andreotti, l’insubmersible, est suffisamment fouillé pour mériter plusieurs visions. Toni Servillo accomplit un numéro extraordinaire. Après son décevant Loro (décidément Berlusconi fascine comme le crotale même les cinéastes honnêtes qui s’y frottent), on attend un prochain Sorrentino avec confiance.

22.25 : Un monstre à mille têtes de Rodrigo Pla (2015), OCS City
Pas vu, mais l’auteur a réalisé jadis (2008) un très bon Desierto ardento.

22.25 : Complot à Dallas de David Miller (1973), TCM
David Miller reste un mystère. Quels rapports entre Love Happy, ultime film des Marx (1949), l’excellent thriller Le Masque arraché (1952), le remake de Back Street (1961) et le superbe western désespéré Seuls sont les indomptés (1962) - d’autant qu’il a tourné entre temps des films sans grand intérêt, Diane de Poitiers (1956) ou Joyeux anniversaire (1959) ? Ne fut-il qu’un bon artisan de la mise en espace de scénarios ? En tout cas, ce film, l’un des derniers qu’il réalisa avant de passer à la télévision, est notable. D’abord par sa rareté - on ne se souvient pas de l’avoir vu repasser depuis sa sortie en 1974. Ensuite, parce qu’il s’agit du premier film de fiction sur l’assassinat de Kennedy et qu’il fut tourné quasi dans le secret, par peur d’une infiltration de la CIA, car il rassemblait des personnalités au lourd passé progressiste : Dalton Trumbo, Will Geer et Lloyd Gough, tous blacklistés dans les années 50, + Burt Lancaster et Robert Ryan, figures de la gauche hollywoodienne. Sans développer totalement la thèse du complot (le titre français détourne l’original Executive Action), le film reprend les conclusions du procureur Garrison (comme Oliver Stone dans sa version plus tardive). Sans surprise, la sortie fut discrète, plus ou moins boycottée. Une découverte véritable.

 

Jeudi 3 janvier 2019

 

20.40 : Track of the Cat de William A. Wellman (1954), Paramount Channel
Lors de son dernier passage, le 22 mai 2017, peu de spectateurs ont sans doute eu le courage d’attendre jusqu’à 00.55 pour voir ce western, un des chefs-d’œuvre de Wellman dans le genre (avec La Ville abandonnée, 1948), sur un beau scénario original d’A.I. Bezzerides. Mais c’est le travail de William H. Clothier sur la couleur qui est remarquable - ou plutôt sur la non-couleur, car le film ne joue que sur le noir, le blanc et le marron, dans la montagne où Mitchum poursuit la bête (pas un chat, mais un lynx ou une panthère des neiges, on ne sait plus).

20.50 : Le Cheikh blanc de Federico Fellini (1952), Classic
Bonne idée que d’ouvrir la soirée Fellini par son premier film (après Feux du music-hall, coréalisé par Alberto Lattuada), loin d’être un simple galop d’essai. Alberto Sordi est génial dans son rôle de personnage de roman-photo (Jacques Rozier rendra hommage au genre à travers Vittorio Caprioli dans Adieu Philippine, dix ans plus tard). Et Giuletta Masina est (déjà) prénommée Cabiria.

22.10 : À Federico Fellini, romance d’un spectateur amoureux de Jean-Louis Comolli (2013), Classic
Documentaire inconnu, mais et le sujet et le réalisateur valent qu’on y jette un œil.

23.20 : Les Nuits de Cabiria de Federico Fellini (1957), Classic
Ce n’est pas le film de FF qu’on reverrait avec le plus d’envie, mais pourquoi ne pas le suivre jusqu’au bout de la soirée, d’autant qu’on pourra enchaîner avec Les Vitelloni (1953, 01.05), grand film qui fera école - les "petits veaux" fleuriront ensuite dans le cinéma italien durant plusieurs décennies.

00.15 : Joies matrimoniales d’Alfred Hitchcock (1941), TCM
On le signale, car c’est un des films les moins souvent programmés de sir Alfred. Une vraie comédie, genre qu’il n’a guère pratiqué, et réussie, grâce au scénario de Norman Krasna et à l’interprétation de Robert Montgomery et de Carole Lombard. Malgré son titre original identique, le film n’a rien à voir avec Mr. and Mrs. Smith de Doug Liman (2005).

 

Vendredi 4 janvier 2019

 

20.40 : L’Évadé d’Alcatraz de Don Siegel (1979), Paramount Channel
Pas une nouveauté, mais pas proposé depuis le 2 décembre 2016. On connaît presque par cœur la préparation de son évasion par Clint, mais on peut toujours y prendre un plaisir certain.

20.40 : Une nuit en enfer de Robert Rodriguez (1996), OCS Choc
Pas une nouveauté non plus, mais pas proposé non plus depuis le 16 avril 2016. Clooney, Tarantino, Keitel, Juliette Lewis, Salma Hayek, dans un film "grindhouse" exemplaire.

20.45 : Mud de Jeff Nichols (2012), TCM
On a cessé de compter ses passages. Pourquoi le souligner derechef ? Pour saluer l’arrivée sur le journal du site de notre ange tutélaire pour 2019, le jeune Tye Sheridan. Bienvenue !

20.50 : My Week with Marilyn de Simon Curtis (2011), Club
Note du 22 février 2017 (c’est relativement récent, mais tous les autres titres proposés sont des redites) : "L’idée est curieuse : recréer le tournage du film de Laurence Olivier, Le Prince et la danseuse. Le jeu consiste à vérifier si Michelle Williams est une Marilyn crédible, Kenneth Branagh un Olivier valable et Julia Ormond une Vivian Leigh possible. Mais pour un premier film, c’est une expérience intéressante."

23.40 : Superman II de Richard Lester (1980), Famiz
Pas une découverte - mais c’est tout de même plus visible que Jurassic Park III (Premier), Trafic (Classic, pour la sixième fois depuis un an) ou Red Eye (Paramount Channel, dixième passage depuis novembre 2018). Et puis c’est l’épisode que l’on préfère et où Margot Kidder / Lois Lane est la plus touchante. On peut aussi choisir, pour voir quelque chose de différent, Quartier de femmes (1973) su Club, 00.05), de Jesus Franco, toujours égal à lui-même.



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