Semaine télé du 9 au 15 février 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 9 février 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 


 

La télé, ça va bien un peu

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 9 février 2019

 

20.35 : La Vie des autres de Florian Henckel von Donnensmarck (2006), Sundance TV
Ce n’est pas le genre de la chaîne de proposer des titres aussi renommés. Le film a eu en son temps un retentissement planétaire, moins à cause de son sujet (la Stasi et le Berlin-Est des années 80) que de l’interprétation d’Ulrich Mühe et de Martina Gedeck. Le cinéaste n’a tourné depuis que The Tourist (2010), un ratage éprouvant, et Werk ohne Autor (2018), présenté à Venise sans éveiller d’échos.

20.40 : Les Poupées russes de Cédric Klapisch (2005), OCS Max
Pas passé depuis le 20 novembre 2015. Reprenons notre note du temps : " Le volet médian des aventures de la belle jeunesse Érasmus. Qui a aimé le premier (nous par exemple) aimera le deuxième, et le troisième donc… Klapisch est parvenu à une chose rare : réaliser à plusieurs années d’intervalle des films où la jeunesse du moment retrouve son image. Il y a eu une génération Péril jeune, une génération Auberge espagnole, etc."

20.40 : Du silence et des ombres de Robert Mulligan (1962), OCS Géants
Passé un peu plus récemment (20 mai 2017). Mais comment ne pas vouloir revoir Atticus Finch dans sa juste lutte (ce n’est pas pour rien qu’il a jadis été choisi comme figure tutélaire du journal du site), au cœur de l’Alabama des années 30.

20.45 : Veuve mais pas trop de Jonathan Demme (1988), TCM
Demme a toujours été gâté par les programmateurs - il est vrai que sa filmographie recèle suffisamment de films importants pour satisfaire tous les bouquets. Mais Married to the Mob n’a jamais encore été proposé. Le numéro de Michelle Pfeiffer, en veuve d’un parrain exécuté par un jaloux (Dean Stockwell, toujours bon) et téléguidée par un agent du FBI (Matthew Modine), est réjouissant.

20.50 : Les gens normaux… n’ont rien d’exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa (1993), Club
Inédit sur le câble, comme la presque totalité des titres de la réalisatrice, à l’exception de La Vie moderne (2000), passé une fois, en octobre 2018. La mode était alors aux titres-phrases (Les histoires d’amour finissent mal… en général, d’Anne Fontaine, date de la même année). Le film surprit, par son cadre (un hôpital psychiatrique) et la force de l’interprétation de Valeria Bruni Tedeschi, qu’on découvrait dans un rôle principal. Si elle a depuis cessé de nous surprendre (mais elle demeure souvent remarquable dans les films qu’elle tourne avec des cinéastes italiens), sa performance ici demeure exceptionnelle (mais on n’a pas revu le film depuis sa sortie…).

22.30 : Show-bus de Jerry Schatzberg (1980), TCM
Pas sûr que Schatzberg ne se soit pas souvenu de la Rolling Thunder Revue, qui vit Dylan se lancer sur les routes, quelques années plus tôt, avec une troupe de chanteurs bohémiens. D’autant que Willie Nelson, le héros de Honeysuckle Rose (titre original), est un excellent chanteur de country qui a souvent joué avec Bob. Ici, il quitte tout pour partir en tournée dans le pays profond. Le couple qu’il forme avec Amy Irving était suffisamment harmonieux pour que JC leur offre une double couverture (n° 268, mai-juin 2001).

 

Dimanche 10 février 2019

 

20.40 : Casse-tête chinois de Cédric Klapisch (2013), OCS Max
Après Poupées russes hier, le tome final de la trilogie (pour l’instant). On reprend les mêmes (Duris, Reilly, Tautou, etc.) huit ans plus tard : la quarantaine qui vient, les enfants, les ruptures, les échecs, la vie qui continue. La complicité de l’auteur et de ses acteurs fonctionne à plein.

20.50 : Avalanche de grands films sur Ciné+, mais aucun qui ne soit pas usé par les passages : deux Jurassic Park (on a renoncé à les compter), Spy Game, Grave, Persepolis, Conversation secrète, La Bûche, Midnight Express, L’Emprise du crime, Le Crime de l’Orient-Express. Que faire ? S’abonner à Netflix ?

20.50 : Le Guerrier silencieux de Nicolas Winding Refn (2009), Action
Chaîne oblige, le film est en VF. Mais ça n’a guère d’importance, l’épithète du titre étant en situation : Mads Mikkelsen ne dit presque rien 95 minutes durant. Walhalla Rising demeure le film de NWR que l’on préfère (avec Bronson), car le plus dépourvu de tout effet chichiteux, comme il ne s’en est pas privé par ailleurs.

22.45 : On achève bien les chevaux de Sydney Pollack (1969), TCM
Un seul passage depuis 2014, le 25 février 2016. Revu lors du dernier festival Lumière, le film n’a rien perdu au fil des ans. Bonne occasion de relire le roman d’Horace McCoy – et ses autres, J’aurais dû rester chez nous, Un linceul n’a pas de poches, Adieu la vie adieu l’amour ou Le Scalpel. Tout est bon.

22.45 : A Very Englishman de Michael Winterbottom (2013), OCS City
Note du 1er février 2016 : "On persiste à aimer Winterbottom et à le considérer comme un auteur, malgré la diversité de ses productions - mais qui a su signer Jude, I Want You et Tournage dans un jardin anglais est bien un auteur. Et ce n’est pas ce film, avec Steve Coogan et Stephen Fry, qui nous fera changer d’avis."

00.00 : Procès de singe de Stanley Kramer (1960), Arte
Soixante ans après, on pouvait penser que la reconstitution du fameux procès de Dayton, en 1925, qui vit un professeur condamné pour avoir enseigné le darwinisme dans un État (le Tennessee) qui interdisait son évocation, était un fait historique. Le combat semblait désormais inutile. Mais le retour du créationnisme dans les bagages de Trump ramène le film de Kramer sur le devant de l’actualité. Inherit the Wind était typiquement kramerien, à savoir démonstratif, mais bien adapté à son propos. Le trio d’interprètes - Spencer Tracy, Fredric March, Gene Kelly - reste éblouissant.

00.35 : Les Bijoux de famille de Jean-Claude Laureux (1975), Club
Seul film réalisé par cet ingénieur du son haut de gamme (Malle, Resnais, Doillon, Kieslowski, etc.). Comédie érotique soft (avec Françoise Brion) qui nous avait fort amusés à l’époque (ainsi que plus de cinq cents mille spectateurs). Vérification nécessaire.

 

Lundi 11 février 2019

 

20.40 : Ce soir, c’est OCS qui se met en roue libre : Café Society de Woody Allen, L’Interprète de Sydney Pollack, L’Été de Kikujiro de Takeshi Kitano, Spartacus de Stanley Kubrick, Les Dents de la mer de Steven Spielberg, Les Infiltrés de Martin Scorsese.
 À la rigueur, Bodybuilder de Roschdy Zem (2014) à 21.25 s ur OCS Choc, fait avec le soin habituel de l’auteur, mais le titre dit déjà beaucoup. Help !

20.40 : Soirée découverte sur Paramount Channel, avec Les Incorruptibles de Brian De Palma, Forrest Gump de Robert Zemeckis et Le Parrain de Francis Ford Coppola. Help !!

20.50 : Encore une soirée sans saveur sur le bouquet Ciné+, les deux seuls titres inédits étant Commando sur Rhodes de Lewis Milestone (1954) sur Classic, que Dirk Bogarde ne sauve pas, et le remake de Thomas Crown par John McTiernan (1999) sur Club, qui fait regretter l’original.
Sinon : Tu ne tueras point de Mel Gibson, Orgueil et préjugés de Joe Wright, The Informant ! de Steven Soderbergh, La Fille de Brest de Emanuelle Bercot, Patrouilleur 109 de Leslie Martinson, Elizabeth, l’âge d’or de Shekhar Kapur. Help !!!

23.50 : Règlement de comptes de Fritz Lang (1953), France 5
On ne va pas abandonner Brion comme ça, même si son hommage à Lang ne nous entraîne pas hors des chemins battus. Mais The Big Heat est un grand film, d’après un grand bouquin de William P. McGivern, et mémorable - et pas seulement pour la fameuse scène de la cafetière lancée au visage de Gloria Grahame par Lee Marvin.

 

Mardi 12 février 2019

 

20.40 : Soirée Nacho Vigalondo, OCS Choc
On plonge dans l’inconnu avec ce réalisateur dont on ne sait rien, sinon les titres des quatre films qu’il a tournés. Alors, bonne ou mauvaise aventure ? On jugera ensuite. Au moins, nous ne sommes pas dans le bouillon réchauffé.
La soirée est composée avec la logique qui prévaut souvent, en commençant par son dernier film et en terminant par son premier…
Dans l’ordre donc : Colossal (2016) à 20.40), suivi de Timecrimes (2007) à 22.30.

20.50 : Alice au pays des merveilles de Clyde Geronimi, Hamilton Luske & Wilfred Jackson (1951), Famiz
C’est une production Disney, remarquable, car elle fut un échec public, chose archi rare. Il paraît que Walt lui-même n’aimait pas le film, qu’il trouvait trop ou pas assez. Les personnages, dessinés dans la manière Disney, n’avaient que peu à voir avec les illustrations de John Tenniel, qui ont façonné l’image d’Alice de façon définitive. Du coup, l’animation traditionnelle collait mal avec l’incongruité des situations et les enfants américains n’ont pas suivi (mais les aventures d’Alice ont toujours été plus appréciées par les adultes). Disney retira des écrans le film, qui ne fit jamais partie des reprises habituelles. Souvenir personnel lointain : Alice, vu à la sortie et à l’âge requis, nous avait secoués, avec sa Reine de cœur réclamant des têtes en hurlant et les flamants roses en maillets de croquet. Rien à voir avec la guimauve lénifiante de Dumbo ou de Cendrillon.
Cf. aussi, Nos Alices, nos merveilles.

20.50 : Dragon Inn de King Hu (1967), Action
Pour les amateurs. Le film est passé en août 2018, à une heure où l’on n’est pas encore rentré de la plage. Rattrapage possible de ce superbe huis clos. Et en VO.

22.30 : La Caméra de Claire de Hong Sangsoo (2017), Club
On le note, parce que c’est signé par un réalisateur que l’on a considéré comme très grand pendant quelques années (entre Le Jour où le cochon est tombé dans le puits (1996) et Turning Gate (2002), avant que, succès festivaliers aidant, il ne se mette à pratiquer le ressassement infini, incapable de dépasser quelques situations basiques. Mais puisque ça marche…

22.55 : Monsieur Ricco de Paul Bogart (1975), TCM
Film inconnu de nos services, malgré Dean Martin. C’est la découverte du soir. On connaît mal Bogart (83 films et téléfilms tout de même), mais son Marlowe (1969) était une bonne adaptation de The Little Sister de Chandler.

 

Mercredi 13 février 2019

 

Six soirées spéciales, deux sur OCS, quatre sur Ciné+, on ne sait plus où donner de la zapette.

20.40 : Soirée Denis Villeneuve, OCS Max. Avec des titres déjà pas mal visités, comme Blade Runner 2049 (2017), qui n’est pas honteux et se sort assez bien du challenge, suivi de Enemy (2013) à 23.20.
C’est très bien, mais on aimerait revoir ses premiers films, Un 32 août sur terre (1998), avec l’étonnante Pascale Bussières, ou Maelström (2000), où l’on découvrit Marie-Josée Croze. Et tous ceux qui ont vu Next Floor, son court métrage époustouflant (2008), s’en souviennent encore.

20.40 : Soirée Raymond Depardon, OCS City
On commence par son dernier film en date (2017), 12 Jours, dont le dispositif minimal - deux angles de prises de vue - permet de ne rien perdre de ce qui se passe dans le bureau du juge qui doit décider, dans les douze jours qui suivent une hospitalisation psychiatrique sans consentement, de la prolongation ou non de l’internement. C’est passionnant (alors que son précédent, Les Habitants (2016), se noyait dans l’inanité).
Et tout aussi passionnant, si ce n’est plus, 10e Chambre, instants d’audience (2003) à 22.05, rare captation ((la caméra n’y entre d’habitude jamais) d’une présidente de tribunal dans l’exercice de la justice quotidienne, avec le défilé des prévenus. Inoubliable, comme certains docs de Barbet Schroeder.

20.50 : Soirée Cameron Diaz, sur Émotion, avec Allumeuses de Roger Kumble (2002), strictement pour les fans de la star.
En seconde partie, heureusement, Mary à tout prix des frères Farrelly (1998) à 22.15, nettement plus réussi (mais qui a dû passer une dizaine de fois en cinq ans)

20.50 : sur Famiz, Soirée Superman et même super-soirée, puisque l’on a droit aux quatre, et dans le bon ordre : Superman de Richard Donner t(1978), Superman II de Richard Lester (1980) à 23.05, Superman III de Richard Lester (1983) à 01.10 et enfin Superman IV de Sidney J. Furie (1987) à 03.10).
Pour les insatiables, à 04.40, Supergirl de Jeannot Szwarc (1984).

20.50 : Soirée Edward Yang, Club
La, c’est du sérieux, puisque l’on attaque avec un chef-d’œuvre, A Brighter Summer Day (1991), dans la version longtemps invisible de 4 heures (qui passent comme une flèche) et que l’on termine par un autre chef-d’œuvre, Taipei Story (1985) à 00.50.
Il ne manque que Yiyi (1999), son ultime chef-d’œuvre, pour que le bonheur soit complet.

20.50 : Soirée Pierre Larquey, Classic
L’idée était excellente de rendre hommage à un des excentriques les plus solides du cinéma français, qui, entre Albert Capellani avec Le Nabab (1913) et Alfred Rode avec Dossier 1413 (1962), tourna dans 213 films.
Pas toujours des plus élevés, côté inspiration, mais les films-biftecks font partie de la carrière. On lui pardonne Trois vieilles filles en folie, Le Curé de St-Amour et autres Congrès des belles-mères pour ses prestations dans Nous les gosses de Louis Daquin (1941) ou L’assassin habite au 21 de Georges Clouzot (1942).
La chaîne n’a pas été chercher très loin, en programmant Le Corbeau de Clouzot (1943) à 20.50, où il est extraordinaire, et Sylvie et le fantôme de Claude Autant-Lara (1945) à 22.15), où il l’est presque autant.
Mais on aurait pu choisir deux films peu connus dont il tenait, et avec quelle force, le rôle principal, La Loupiote de Jean Kemm (1936) et surtout Monsieur Coccinelle de Bernard-Deschamps (1938), que tous les amoureux du cinéma des années 30 connaissent par cœur.

 

Jeudi 14 février 2019

 

20.40 : 1000 000 dollars au soleil de Henri Verneuil (1963), OCS Géants
En être réduit à ne signaler que ce seul titre pour la première partie de soirée du bouquet OCS, quelle tristesse… C’est du bon cinéma du samedi soir, tout à fait défendable. De là, à le revoir deux fois par an (c’est à peu près la fréquence de sa programmation depuis 2015), il y a un grand pas.

20.50 : Une grande lassitude nous prend devant le programme Ciné+. Ce n’est plus l’impression de déjà-vécu, c’est Un jour sans fin.
Voir proposer comme "1ère diffusion" des titres vus il y a quelques mois : The Wave de Roar Uthaug (2015), ou réapparaître Hunger Games, Rambo II, Sex and the City 2, Eyes Wide Shut, Cloverfield, Réparer les vivants, Midnight Express, La Banquière, La Charrette fantôme, Starsky et Hutch, tous passés et repassés il y a peu, minent le moral. Après tout, Netflix, pourquoi pas ?

22.30 : Another Happy Day de Sam Levinson (2011), OCS City
Pas vu, mais le synopsis (une famille se déchire pendant un mariage…) donne à penser que le film vogue sur des mers déjà largement explorées. Comme il y a au générique Ellen Barkin et Ellen Burstyn, sait-on jamais…

 

Vendredi 15 février 2019

 

20.40 : Ray de Taylor Hackford (2004), OCS Max
Biographie de Ray Charles, à ranger parmi les grandes réussites du genre. Le film prend son temps (150 minutes), Jamie Foxx est extraordinaire, et la musique, ah, la musique…

20.40 : Soirée Steven Spielberg, OCS Géants
Les semaines se suivent et se ressemblent : pas une soirée où toutes chaînes confondues, Spielberg n’apparaisse pas.
Mais ce soir on échappe aux Dents de la mer, Jurassic Park ou Always (programmé hier soir sur Géants…), avec ses deux premiers titres (dans l’ordre inverse, évidemment), Sugarland Express (1974) à 20.40 suivi de Duel (1971) à 23.00.
A-t-il fait mieux ensuite ? Plus lourd, plus large, plus fort, plus émouvant, plus inventif, plus grand public, certainement. Mais c’est bien cette partie de son œuvre, celle où il ne se prenait pas encore pour Spielberg, que l’on aime,

20.50 : Même déréliction sur Ciné+ ce soir : Hunger Games (qui bat le record de présence de Jurassic Park), Gone Baby Gone, Snowden, Millénium 2, Nosferatu fantôme de la nuit, Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel : que choisir ?

20.50 : L’Homme à la Ferrari de Dino Risi (1967), Classic
Un film peu connu de Risi - pas sûr qu’il soit sorti en France à sa date de réalisation, on a l’impression de l’avoir vu bien plus tard.
Entre Les Monstres (1963) et Fais-moi très mal mais couvre-moi de baisers (1968), bien des titres de l’auteur nous ont échappé, Il giovedi, Il gaucho, Il profeta et cet Il tigre (en VO). On ne se souvient plus si la Ferrari a un grand rôle, on se souvient surtout de Vittorio Gassman coincé entre Eleanor Parker, son épouse, et Ann-Margret, la copine de son fils, et que le scénario d’Age et Scarpelli était aussi efficace qu’à l’habitude.



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