Semaine télé du 9 au 15 mars 2019
Salut les câblés !
publié le samedi 9 mars 2019

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Maso et Miso vont en bateau de Nadja Ringart, Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig & Ioana Wieder (1976)

"Encore un jour et l’Année de la femme, ouf ! c’est fini"

Merci aux Insoumuses et au Centre Simone-de-Beauvoir

Hommage à Simone de Beauvoir (1908-1986), Delphine Seyrig (1932-1990), Carole Roussopoulos (1945-2009).

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 9 mars 2019

 

20.35 : La Vie sans principe de Johnnie To (2011), Sundance TV
Pas vu (mais sa sortie n’a pas été flamboyante : vingt-cinq copies seulement), sans que l’on comprenne pourquoi. Parmi les soixante-dix que To a réalisés, guère plus d’une dizaine de films nous sont parvenus et tous sont remarquables. Même Vengeance (2009), handicapé par l’ombre de Melville et la présence de Johnny Halliday. Pourquoi celui-ci échapperait-il à la norme ? On vérifiera s’il est aussi brillant que Breaking News (2004), aussi passionnant que les deux Election (2006), aussi étonnant que son sketch de Triangle (2007), etc. De toutes façons, satisfaction assurée - même si ce n’est pas le créneau habituel de la chaîne

20.40 : Aurore de Blandine Lenoir (2017), OCS Max
Second long d’une cinéaste dont les courts, depuis le début du siècle, ont été justement récompensés (un César même pour Monsieur l’abbé en 2010). La thématique de ses deux films, Zouzou (2014) et celui-ci, est proche : à chaque fois, une femme, sexa ou quinquagénaire, qui ne baisse pas les bras, qu’il s’agisse de Jeanne Ferron dans le premier ou d’Agnès Jaoui ici. C’est du cinéma de proximité avec ses personnages, à l’ambition mesurée et accomplie, qui ne nous emporte pas sur des hauteurs irrespirables. Pas très branché, certes, mais qui trouve son public (plus de 400 000 entrées pour Aurore).

22.20 : Lamiel de Jean Aurel (1967), Classic
Film à peu près complètement oublié, comme l’essentiel de la production d’Aurel. C’est parce qu’il signa son premier long - 14-18 (1963) - à l’époque de la Nouvelle Vague qu’il fut agrégé dans le lot, d’autant qu’il utilisa pas mal d’acteurs identifiés à la NV, Karina, Brialy, Ronet, mais il n’était pas issu des mêmes endroits. Associé à Cecil St-Laurent, il adapta quelques romans classiques, d’après l’abbé Prévost, mais avec moins de réussite que Clouzot vingt ans plus tôt, avec Manon 70 (1968), et Stendhal, avec De l’amour (1964) et ce Lamiel, avec Karina et Brialy, mais aussi Bouquet, Clémenti et Hossein. C’est peut-être son film qui a le mieux tenu la distance - à vérifier -, en tout cas, certainement plus que son catastrophique Les Femmes (1969). Son seul succès populaire, Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ? (1971), était supportable à cause de Jean Yanne, mais sa dernière fiction, Comme un pot de fraise (1974) était d’une vulgarité assez honteuse. En revanche, son doc sur Staline (1985) était intéressant - il faut dire qu’il s’inspirait non plus de Jacques Laurent, mais de Boris Souvarine, ce qui était plus fiable.

22.35 : Étroite surveillance de John Badham (1987), TCM
Encore un Badham inédit sur le câble, à moins que nous ne l’ayons pas vu passer, ce qui, en tant qu’amateur de Bingo (1976), de Blue Thunder (1983) et de War Games (1983), nous étonnerait. Un très bon polar immobile, les deux flics, Richard Dreyfuss et Emilio Estevez, ne quittant pas leur planque d’observation, sinon pour aller poser un mouchard chez Madeleine Stowe, leur cible. Dommage que depuis vingt ans, le cinéaste n’ait plus travaillé qu’à la télévision.

 

Dimanche 10 mars 2019

 

C’est loin d’être de l’inédit, donc ça devrait échapper à nos critères. Mais manifestement, la chaîne Émotion a voulu faire plaisir ce soir au site Jeune Cinéma, en proposant un programme uniquement composé de films-maison : Mud (20.50) et Captain Fantastic (22.55). Alleluïa !

20.40 : Les Valeurs de la famille Addams de Barry Sonnenfeld (1993), Paramount Channel
Pas vraiment inédit non plus, mais le seul passage date du 30 octobre 2014 - et il n’y a ailleurs que des reprises. La suite d’un succès est souvent décevante, car pas toujours à la hauteur de l’attente. Ce n’est pas le cas ici, car la partie II est aussi réjouissante (et peut-être même plus) que la partie I. Sonnenfeld a repris la même fine équipe, les parents Anjelica Huston et Raul Julia (son avant-dernier film), les enfants Cristina Ricci et Jimmy Workman (seule Judith Malina, la grand-mère, a disparu). On ne connaît pas la série TV des années 60, mais l’humour noir destructeur de Chas Addams, le créateur de la BD, est respecté.

22.55 : Anastasia d’Anatole Litvak (1956), TCM
On n’en est pas encore à réhabiliter le réalisateur, mais ça viendra, lorsqu’on s’apercevra que sur la quarantaine de films qu’il a tournés en quarante ans, le déchet est minime. On réédite à l’instant L’Équipage (1935), avec Annabella et Charles Vanel), on a pu voir la qualité de ses docs dans la série Pourquoi nous combattons (1942-1945) et goûter (passage sur Classic le 1er mai 2017) la force du Traître (1951). Bertrand Tavernier a vanté, il y a peu, sur son site, la réussite de La Nuit des généraux (1967). En attendant une rétrospective, on peut découvrir ce soir comment Litvak a su se dépêtrer de cette tarte à la crème insubmersible de la fille du tsar rescapée et maîtriser des acteurs comme Ingrid Bergman, Yul Brynner et Akim Tamiroff. Pour les fanatiques de Borzage, Helen Hayes, qu’il a extraite d’un long tunnel télévisuel (avant qu’elle n’y replonge pendant trente ans).

 

Lundi 11 mars 2019

 

20.40 : La Famille Addams de Barry Sonnenfeld (1991), Paramount Channel
Même unique passage le 30 octobre 2014 et même commentaire. Seul motif d’étonnement : pourquoi passer la première partie après la seconde ?

20.50 : Les Hommes de la mer de John Ford (1940), Classic
Et si le plus grand Ford n’était pas dans ses classiques cent fois revisités, chevauchée, poursuite, charge, etc. ? Mais plutôt dans ses films moins connus, moins brillants, moins traditionnels, ceux que l’on découvre au hasard d’une rétro ou de rééditions inattendues ? On pense à des titres comme Four Sons (1928), Pilgrimage (1933), Judge Priest (1034), Three Godfathers (1948) ou The Sun Shines Bright (1953), tous des chefs-d’œuvre ou pas loin. Et au Long Voyage Home de ce soir, film de guerre (avant même l’entrée des USA dans le combat) sans héroïsme, juste le quotidien d’un bateau irlandais faisant le trajet entre L’Angleterre et la France, avant juin 1940. Il y a John Wayne et la bande habituelle, Thomas Mitchell, Ward Bond, Barry Fitzgerald, John Qualen. Il faut dire que le scénario était dû à Dudley Nichols d’après Eugene O’Neill, que la photo était de Gregg Toland (juste avant Citizen Kane). On voit le niveau.

20.50 : La Vingt-cinquième Heure d’Henri Verneuil (1967), TCM
Un Verneuil sur TCM ! Il faut dire que la coproduction rassemblait du beau monde cosmopolite, Anthony Quinn, Michael Redgrave, Alexander Knox, Virna Lisi et Serge Reggiani. Le roman de C.V. Gheorgiu, pourtant paru en 1949, était encore un succès international, dont les péripéties dramatiques et absurdes - Iohann, paysan moldave, pris pour un Juif, pour un Roumain, pour un aryen modèle, pour un nazi, par les troupes qui le capturent successivement pendant la WWII – assurait un film empli d’événements spectaculaires et qui donnaient à réfléchir. L’œuvre est-elle toujours d’actualité ? À vérifier.

00.10 : La Belle Verte de Coline Serreau (1996), Famiz
Fable, comment dire, philosophique, écologique, féministe, et pas seulement : ou comment une envoyée d’une lointaine planète où règne l’harmonie vient visiter la Terre et ce qu’elle y trouve, pollution, agressivité, mal-bouffe. La démonstration était un peu facile et l’aspect new-age des solutions envisagées un peu empesé. D’où l’accueil mitigé réservé au film, après le triomphe du bébé dans le couffin. Il paraîtrait que le film a depuis rattrapé son manque d’attention grâce à Internet. Vingt-trois ans plus tard, le discours est devenu banal - c’est le propre des lanceurs d’alerte.

 

Mardi 12 mars 2019

 

On a beau chercher dans les coins, aucun film inédit sur le bouquet Ciné+.
Mais ceux qui n’ont jamais vu les trois Mad Max, ou trois Hercule Poirot à la suite seront servis.

20.40 : Donnez-moi ma chance de Léonide Moguy (1957), OCS Géants
Il n’est pas, lui non plus, sur le chemin de la réhabilitation. Moguy fut pourtant un grand nom du cinéma populaire du cinéma des années 30 à 50 : Prison sans barreaux (1938), Demain il sera trop tard (1950). Une jeune provinciale monte à Paris pour faire du cinéma. Le titre prévu, Piège à filles, dit tout. On est curieux de revoir ça après plusieurs lustres. Michèle Mercier y occupe son premier grand rôle. Le petit jeu consiste à regarder dans les coins pour identifier les actrices qui font leurs classes - Françoise Brion, Geneviève Cluny, Marie-José Nat, Corinne Marchand

00.55 : La Guerre des otages d’Otto Preminger (1979), TCM
Un Preminger inédit, il fallait bien chercher pour en trouver un. Il s’agit de son ultime, réalisé quatre ans après Rosebud (heureusement que sa filmographie ne s’est pas close avec ce film). On n’attendait plus grand-chose et pourtant c’est son meilleur film depuis, au moins, Bunny Lake Is Missing (1965). Est-ce dû au scénario de Tom Stoppard (adapté de Graham Greene), aux acteurs british impeccables, Richard Attenborough, Nicol Williamson, John Gielgud ? Preminger se retira après ce Human Factor, en beauté.

 

Mercredi 13 mars 2019

 

20.40 : La 9e Vie de Louis Drax d’Alexandre Aja (2016), OCS Choc
Inconnu : le film n’est sorti qu’en VOD. Ce qui est étonnant pour un titre d’un cinéaste aussi suivi par le public et dont tous les films fantastiques ont marché. Manque de vedettes (Sarah Gadon, Jamie Dorman) ? Réponse après vision ; on est curieux de retrouver Barbara Hershey, la Bertha Boxcar des débuts de Scorsese.

20.50 : The Young Lady de William Oldroyd (2016)
Il s’agit d’une adaptation du roman de Nikolaï Leskov, Lady Macbeth du district de Lensk (1865), dont Wajda avait jadis fait une belle version (Lady Macbeth sibérienne (1961). Le film a raflé toute une corbeille de récompenses dans les festivals (prix Fipresci de la découverte de l’année aux Prix du cinéma européen) et dans les palmarès anglais. Florence Pug, qui joue le rôle d’une femme passionnée et immorale, a été sacrée meilleure actrice aux mêmes Prix. Le film mérite son succès commercial.

22.20 : The Devil’s Candy de Sean Byrne (2015), Premier
Le film était visible depuis quelques jours, mais à des heures déshonnêtes, rarement avant 2 heures du matin. Tout petit film (80 mn) d’horreur, interprétés par des inconnus, à l’exception de Pruitt Taylor Vince, aussi effrayant que d’habitude. Un couple avec adolescente s’installe dans une belle maison banlieusarde, luxueuse mais visitée par un ancien occupant, psychopathe et découpeur expert. Frissons garantis, avec de belles séquences où le père, peintre médiocre, soudainement inspiré par le Démon, brosse des toiles horrifiques.

22.20 : Un monstre à mille têtes de Rodrigo Plà (2015), OCS City
Le cinéaste n’est pas encore aussi célèbre que ses homologues du cinéma mexicain, Cuaron, del Toro, Gonzalez Iñarritu, mais tous les films qui sont arrivés jusqu’ici - La zona (2007), Desierto adentro (2008), Le Retard (2012) - manifestent son talent. Ce n’est pas un esthète, pas un visionnaire, etc., mais il a un point de vue bien précis sur la société, mexicaine ou autre : la description de la lutte de cette femme contre la compagnie d’assurances qui refuse à son mari l’argent pour le traitement médical qui le sauverait, est sans pitié et sans fausses notes. Et le film dure 75 mn…

 

Jeudi 14 mars 2019

 

Nouvelle soirée sinistrée sur Ciné+. Pas un film neuf à se mettre sous l’œil, sauf La Perversion d’une jeune mariée de Claude Bernrad-Aubert (1976), sur Club, 22.35. On peut toujours revoir Neruda de Pablo Larrain (2016) sur Club à 20h50) ou La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969) sur Classic à 20.50), mais trop c’est trop.

20.40 : Le Fils de Géronimo de George Marshall (1952), Paramount Channel
Que l’on choisisse sans hésiter un western de Marshall comme film de la soirée laisse augurer combien le reste du programme est misérable. C’est ainsi. Nonobstant, Charlton Heston en Indien torse nu (c’était dans le contrat), est tout à fait à l’aise. Et on l’aimait bien, à l’époque, quand il n’avait pas encore découvert la NRA.

20.40 : La Marque des anges : Miserere de Sylvain White (2013), OCS Choc
On s’était bien gardé d’aller le voir en salle : Depardieu + JoeyStarr, ça fait beaucoup. Mais il y a Rudiger Vogler, définitivement indissociable des plus belles années de Wenders, alors…

22.30 : Nelly Kaplan, l’œil, la plume, le destin de Mathieu Duboscq (2015), Classic
Doc inconnu. Un peu court (52 mn) pour faire le tour des multiples activités de l’écrivain (sous le nom de Belen) - cinéaste - muse d’Abel Gance et d’André Breton. Mais on s’en contentera pour l’instant.

 

Vendredi 15 mars 2019

 

Rebelote ce soir sur Ciné+ : que du recuit et du ressassé. On touche même le fond, entre Dany Boon (Raid dingue) et Fernandel (Ali-Baba et les quarante voleurs). Restent les deux SOS Fantômes, sur Famiz, pour qui ne les a pas vus déjà trois fois.

20.40 : Treme, OCS City
C’est la saison des carnavals et des mardi-gras, et c’est à la nouvelle Orléans qu’il faut être. La suite de la saison 1, épisodes 5 et 6. Le bonheur. Heureusement qu’il y a les séries, et surtout celle-là, pour nous consoler de l’effondrement inventif des programmes de tous les bouquets confondus : un film sur les vingt-quatre proposés ce soir qui ne soit pas encore passé. Il paraît que Netflix est gratuit le premier mois.

22.25 : Los Angeles 2013 de John Carpenter (1996), OCS Choc
Quinze ans après Escape from New York, Carpenter remet le couvert avec Escape from LA. Kurt Russell est toujours là, chargé des basses besognes - cette fois récupérer la fille du président des USA dans le fortin carcéral qu’est devenue Los Angeles. Il y arrivera, évidemment.



 



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