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Marielle, Jean-Pierre (1932-2019)
Brève
publié le jeudi 25 avril 2019

Jeune Cinéma en ligne directe

Journal de Ellis & Neck (jeudi 25 avril 2019)


 


Jeudi 25 avril 2019

 

Jean-Pierre Marielle (1932-2019) est mort hier, mercredi 24 avril 2019, dans l’après-midi.

"Nom de Dieu de bordel de merde", tweete la Cinémathèque française.


 

Rétrospectivement, on a le sentiment qu’aucun générique du cinéma français ne pouvait se passer de lui. Les souvenirs de lui affluent, innombrables, pas les mêmes pour chacun d’entre nous, qui se débrouille entre fragments de mémoire intime chaude et bribes de mémoire collective reconstituée. Il n’était pas toujours le héros principal mais le film était inoubliable, ou alors le film n’était pas un chef d’œuvre, mais lui y cassait la baraque.

Tout le monde citera bien entendu le Monsieur de Sainte Colombe de Tous les matins du monde de Alain Corneau (1991). C’était un temps où on redécouvrait la musique baroque, y compris parmi les amateurs de techno familiers des rave.


 

Là, tout de suite, allez savoir pourquoi, les avatars de Marielle qui nous reviennent, c’est le maquereau rouleur de L’amour c’est gai, l’amour c’est triste de Jean-Daniel Pollet (1971), le marquis de Pontcallec de Que la fête commence de Bertrand Tavernier (1974), le Bartolomé de Las Casas de La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe (1992), le Dr Réné Meinthe du Parfum d’Yvonne de Patrice Leconte (1994). Et lui-même, "qu’en a rien à foutre", dans Les Acteurs de Bertrand Blier (2000).


 

La dernière fois qu’on l’a vu, Jean-Pierre Marielle, c’était en 2016, avec Corinne Masiero, dans Le Domaine des sœurs Meyer, épisode 2 de la série de Josée Dayan, Capitaine Marleau (les premiers épisodes étaient quand même les meilleurs, à la longue, la tentation du cabotinage est parfois difficile à contourner).


 

Pour notre amie Brigitte Blang c’est une réplique qui lui reste, venue de La Petite Lili de Claude Miller (2003). Quand Nicole Garcia lui dit : "Tu avais l’air heureux, on t’a laissé dormir..."


 

Carlos Pinarca nous fait remarquer que la fin d’une génération, celle de la bande du Conservatoire, c’est toujours plus triste que celle d’une star isolée, et il complète sa liste triste en rajoutant Jean-Pierre Marielle (1932-2019) à Bruno Cremer, (1929-2010), Claude Rich (1929-2017), Jean Rochefort (1930-2017), par ordre de sortie de scène. Il cite Françoise Fabian et Jean-Pal Belmondo, qui eux, restent fidèles au poste.


 

Patrick Saffar l’interpelle : "Et Pierre Vernier alors ?"
Patrick a raison, il est moins connu, mais ce n’est pas le taux de célébrité qui fait la richesse de la matière-cinéma. On vient de le revoir, extra, dans Marie Francine de Valérie Lemercier (2016).
Carlos le reconnaît. Il nous dit que nous devons chérir ceux qui restent, toujours vivants, et toujours sur nos écrans : Belmondo par Belmondo de Paul Belmondo (2015) et Brillantissime de Michèle Laroque (2018).


 

Dans notre civilisation du tout jetable - humains, choses, mots -, les générations passent plus vite que jamais. Seul semble éternel, pour l’instant, le cinéma.

Bonne lecture :

* Philippe Durant, La Bande du conservatoire. Belmondo, Marielle, Rochefort et les autres, Sonatine, 2013.


 



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