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Hirondelles de Kaboul (les) (2019)
de Zabou Breitman & Eléa Gobbé-Mévellec
publié le mercredi 4 septembre 2019

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n° 395, été 2019

Sélection officielle Un certain regard au Festival de Cannes 2019

Sortie le mercredi 4 septembre 2019


 


Rares sont les films d’animation présentés à Cannes. Mais cette année, on a pu y découvrir J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, et Les Hirondelles de Kaboul dans un style tout différent, mais d’une grande beauté, due aux aquarelles de Elsa Gobbé-Mévellec.


 


 

Zabou Breitman, de son côté, a travaillé avec Patricia Mortagne et Sébastien Tavel sur le scénario adapté du roman de Yasmina Khadra (2002), qui avait bouleversé les lecteurs du monde entier en racontant le drame du peuple afghan livré aux talibans. Le film lui rend hommage et ne dénature pas le texte, bien au contraire. Le thème central en est la condition faite, entre autres, aux femmes dans l’application, stricte et dénuée de toute commisération, de la charia par ceux qui se sont imposés comme les garants de la pensée du Prophète.


 

L’action se situe en 1998, mais la situation n’a fait depuis que s’étendre, comme une tache d’huile, au monde entier et les conséquences deviennent partout de plus en plus dramatiques. Pour l’auteur du livre, Mohammed Moulessehoul (son pseudonyme, Yasmina Khadra, a été composé à partir des prénoms de son épouse), la cause des femmes est primordiale. Ce sont elles les premières victimes de la violence de la religion et de la politique. Que penser d’un régime qui autorise les passants à lapider une femme voilée dans la rue aux yeux mêmes des enfants ? Que penser de ces hommes qui n’hésitent pas à obliger les femmes à nier jusqu’à l’existence même de leur corps par ce vêtement qui les emprisonne et les rend toutes identiques ?


 

Un plan du film montre d’ailleurs des femmes en burka dans un stade, toutes semblables, comme si elles n’existaient pas. Fait d’autant plus dramatique que ce voile permet aussi aux soldats de se déplacer sans se faire remarquer en certaines circonstances. C’est un film aussi bouleversant que le livre qui l’a inspiré, et qui dépeint de façon dramatique l’amour au pays de l’aveuglement à travers l’histoire tragique de Mohsen et Zunaira.

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n° 395, été 2019


Les Hirondelles de Kaboul. Réal : Zabou Breitman & Eléa Gobbé-Mévellec ; sc : Z.B., Patricia Mortagne, Sébastien Tavel, d’après Yasmina Khadra ; mont : Françoise Bernard ; mu : Alexis Rault (France, 2019, 80 mn).



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