par Patrick Saffar
Jeune Cinéma n° 395, été 2019
Sélection officielle Un certain regard au Festival de Cannes 2019. Prix du Jury
Sortie le mercredi 4 septembre 2019
Présenté comme le premier film à la fois tourné en Galice et parlé en galicien, Viendra le feu se signale par une intrigue aussi taiseuse que son personnage principal : Amador. Sorti de la prison où il a été incarcéré pour avoir provoqué un incendie, il retourne dans le village où il vit seul avec sa vieille mère.
Lorsque la forêt locale viendra à s’embraser, les soupçons des quelques habitants qui ont vu leur demeure rasée se retourneront tout naturellement contre lui.
Ce dernier, qui se contente apparemment d’élever quelques bœufs, aurait-il voulu, en un geste rageur, détruire la destruction, celle initiée par les autorités ?
Dès l’abord, en effet, Oliver Laxe semble désigner la main de l’homme comme la grande corruptrice de cet embrasement généralisé des comportements humains aussi bien que de la Nature.
Des plans impressionnants font apparaître une série d’arbres majestueux tomber sous les assauts répétés des engins destructeurs, véritables corps étrangers destinés à faire place à un quelconque centre touristique.
De feux en contre-feux, le film, qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de solution définitive, donnera lieu à quelques "visions" saisissantes, tel ce cheval squelettique titubant parmi les arbres décharnés ou bien, ultime plan énigmatique, cet hélicoptère dont la silhouette semble elle-même dévorée par le soleil.
Patrick Saffar
Jeune Cinéma n° 395, été 2019
Viendra le feu (O que arde). Réal, sc : Oliver Laxe ; sc : Santiago Fillol ;ph : Mauro Herce ; mont : Cristobal Fernandez. Int : Arias Amador, Benedicta Sanchez, Inazio Abrao, Elena Mar Fernandez (Espagne-France-Luxembourg 2019, 85 mn).