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Tout est possible (2018)
de John Chester
publié le mardi 8 octobre 2019

par Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma n°396-397, octobre 2019

Sélection du Festival du film de Toronto 2018

Sortie le mercredi 9 octobre 2019


 


John Chester, réalisateur et producteur américain, quitte Los Angeles et se lance il y a dix ans avec sa femme Molly dans l’agriculture écoresponsable. Une belle aventure qu’il filme presque quotidiennement, au fur et à mesure du travail de la terre et de l’avancement des cultures. Sur un immense territoire (80 hectares), pauvre et aride, de Californie où rien ne pousse, ils vont, à force de conviction et de travail, cultiver, semer, récolter et en faire un lieu extraordinaire, une nature luxuriante, généreuse et abondante où toutes sortes d’animaux vivent ensemble.


 


 

Le resserrage du temps filmique favorise l’impression de miracle, car après dix années de labours, d’irrigations, de plantations, d’inquiétudes et de fatigue, le résultat est irréel, presque un conte de fées.


 

Ce n’est pas un hasard si cela se passe en Amérique, la terre des pionniers dont la culture expansionniste a toujours généré le goût de s’installer sur des terres stériles et sauvages pour bâtir les villes, baignés dans la culture du self-made-man et du libéralisme économique.


 

L’immensité du territoire choisi par John Chester en est la preuve, comme celui d’y créer, sans hésitation, une ferme réunissant toutes les espèces d’animaux. Un paradis construit à la force du poignet, grâce aux apports de capitaux privés : le fameux rêve américain.


 


 


 

Ce qui est remarquable, c’est l’intelligence et la compréhension de ce couple face à la nature, à l’observation des végétaux, des animaux et des éléments, pour comprendre comment chacun agit ensemble et comment la terre réagit à tout cela. Tout est possible semble un défi de chaque instant, où il faut contrer les intempéries, les incendies, les invasions d’insectes, tout ce qui survient dans la nature, le meilleur comme le pire.


 

Il y a dans ce documentaire une atmosphère si positive, qu’il frise parfois la fiction par des envolées lyriques sur le bien-être des animaux, la beauté du vêlage ou la magnificence des plantes, autant de plans rythmés par une musique un peu trop solennelle du compositeur Jeff Beal. Les prises de vues aériennes le confirment et montrent un territoire stupéfiant de beauté. Une leçon de courage et d’espoir pour la planète ?

Gisèle Breteau Skira
Jeune Cinéma n°396-397, octobre 2019


Tout est possible (The Biggest Little Farm). Réal, sc, ph : John Chester ; sc : Mark Monroe (USA, 2018, 92 mn). Documentaire.



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