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Nuit venue (la) (2019)
de Frédéric Farrucci
publié le samedi 13 mars 2021

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Sortie le mercredi 15 juillet 2020


 


Frédéric Farrucci a coécrit le scénario de La Nuit venue avec Benjamin Charbit et Nicolas Journet. C’est son premier film, un film de genre qu’on pourrait placer dans la catégorie "noir" puisqu’il raconte l’histoire d’un jeune homme, ex-DJ, qui se retrouve à devoir rembourser une dette en travaillant, à Paris, comme chauffeur clandestin de VTC pour une mafia chinoise infiltrée. Jin (Guang Ho, non-professionnel) rencontre un soir une jeune femme, Naomi (Camélia Jordana), strip-teaseuse en quête d’amour et de rédemption. Elle le séduit et il n’hésitera pas à commettre l’irréparable pour la suivre.


 

Présenté en ouverture du dernier Festival d’Annonay, La Nuit venue impose un style bien maîtrisé, malgré quelques petites longueurs et certains clichés parfois. Le film est très ancré dans son époque et dans sa culture, notamment la musique, écrit par Rone, qui dit avoir eu "un gros coup de cœur" pour le scénario. Jin compose un morceau pour Naomi après l’avoir vue dans son rétroviseur, morceau qui deviendra le fil conducteur du film.


 


 

C’est un film d’action, mais c’est aussi un film d’amour. Tout est réuni, avec les belles couleurs nocturnes dues à Antoine Parouty, rendant une sorte d’hommage à Jean-Pierre Melville, notamment pour toutes les scènes qui sont tournées dans le garage. Tous les ingrédients du genre noir sont là, avec des éléments contemporains, ces travailleurs clandestins et ces flux migratoires qui parcourent le Paris d’aujourd’hui, et que le réalisateur, qui vit dans le 19e arrondissement, dit connaître de près.


 


 

Dans ce premier film qui laisse augurer une belle carrière, les personnages, surtout masculins et solitaires, à la manière justement du Samouraï de Melville, sont au cœur de la narration. Mais tout autant que la ville, filmée sous tous ses angles, à la fois familière et complètement étrangère, en raison de la nuit, de l’errance et de la déréliction de ces personnages perdus et sans racines, de son héros précaire dont le regard capte ce que l’on ne voit pas parfois. En atteignant une telle authenticité, La Nuit venue est une belle réussite.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe


La Nuit venue. Réal, sc : Frédéric Farrucci ; sc : Nicolas Journet, Benjamin Charbit ; ph : Antoine Parouty ; mont : Mathilde van de Moortel ; mu : Rone. Int : Guang Ho, Camélia Jordana, Xun Liang, Tien Shue (France, 2019, 95 mn).



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