Semaine télé du 2 au 8 janvier 2021
Salut les câblés !
publié le samedi 2 janvier 2021

Jeune Cinéma en ligne directe


 

Terreur virale

Humeurs de Lucien Logette


 

Samedi 2 janvier 2021

 

20.40 : Rock Star de Stephen Herek (2001), Paramount Channel
Film inconnu ; aucune trace d’une sortie française en salle, malgré le générique réunissant Mark Wahlberg, Jennifer Aniston, Timothy Spall et Dominic West - il est vrai qu’il y a vingt ans, certains n’avaient pas le même statut qu’aujourd’hui. Apparemment, le scénario est standard, chanteur d’un groupe de heavy metal qui découvre la gloire et ce qui va avec, sex, drug, etc. Bien peu des titres tournés par Herek nous sont restés en mémoire, mais on ne sait jamais.

22.40 : Sabrina de Sydney Pollack (1995), Paramount Channel
Les années 90 ne furent pas très heureuses pour Pollack, et, entre Havana (1990) et L’Ombre d’un soupçon (1999), on a eu l’impression d’avoir perdu un compagnon de route, fidèlement suivi de Propriété interdite (1966) à Out of Africa (1985). On peut s’interroger sur la nécessité qu’il y avait d’un remake du film de Billy Wilder (1954). Remplacer Humphrey Bogart par Harrison Ford et William Holden par Greg Kinnear, c’était déjà viser plus bas que le modèle. Mais remplacer Audrey Hepburn par Julia Ormond (charmante, mais…), c’était accentuer le malaise. Comme Pollack connaissait le métier, on ne s’ennuie pas, mais on peut toujours essayer de revoir l’original (existe-t-il en DVD ?).

 

Dimanche 3 janvier 2021

 

20.40 : Dragon Rouge de Brett Ratner (2002), Paramount Channel
C’est l’adaptation du premier roman de Thomas Harris dans lequel apparaît Hannibal Lector et qui avait déjà été adapté en 1986 - avant Le Silence des agneaux de Jonathan Demme (1991) par Michael Mann, sous le titre Le Sixième Sens. Anthony Hopkins ne jouait pas dans le film de Mann, mais il reprend ici son personnage de psychopathe cannibale de chez Demme. Avec des partenaires haut de gamme, Edward Norton, Ralph Fiennes, Harvey Keitel, Mary-Louise Parker et Phillip Seymour Hoffman, rien que ça.

20.50 : La Cible vivante d’Anthony Mann (1945), Classic
Premier film de Mann à sortir en France en 1949, avant, à quelques mois d’écart, La Brigade du suicide et Marché de brutes, tournés l’un en 1947, l’autre en 1948. Les accords Blum-Byrnes permettaient aux films américains réalisés depuis 1940 d’être présentées en rafale. Erich von Stroheim y reprend le rôle de ventriloque déjà incarné en 1929 dans The Great Gabbo de James Cruze - il est devenu The Great Flamarion. Depuis son retour aux USA, après l’arrivée des Allemands en 1940, et à l’exception de son rôle de Rommel dans Les Cinq Secrets du désert de Billy Wilder (1943), il était réduit à la série B, signée George Sherman, Lew Landers ou Mann, qui devra attendre les années 50 et James Stewart pour changer de catégorie. Mais, même dans des petits budgets, Stroheim restait Stroheim. À noter Dan Duryea, toujours savoureux.

 

Lundi 4 janvier 2021

 

20.50 : La Vengeance de l’Aigle noir de Riccardo Freda (1951), Classic
Quelques passages à des heures nocturnes durant l’année 2015, mais pas depuis. C’est du Freda qui ne se prenait pas encore pour un petit-maître, donc du premier degré pur et dur, avec Rossano Brazzi en vedette, comme dans la première partie qu’on souhaiterait voir un jour, L’Aigle noir (1946), directement adaptée, comme la version de Clarence Brown avec Rudolph Valentino, The Eagle (1925), du conte de Pouchkine, Doubrovsky. Avec aussi Gianna Maria Canale, la belle Madame Freda.

00.00 : Le Baron fantôme de Serge de Poligny (1942), France 5
Ouf, Patrick Brion semble revenir. Le film choisi est un bon représentant de la veine fantastique qui a prospéré en France sous l’Occupation, manière d’échapper au réel extérieur. On le présente comme un scénario de Cocteau. En réalité, c’est Poligny lui-même et Louis Chavance qui l’écrivirent, Cocteau ne signant que les dialogues. À l’exception d’un numéro spécial des Cahiers de la Cinémathèque (n° 16, hiver 1975) qui lui rendait justice, le réalisateur est tombé dans l’oubli, ce qui est dommage, car Claudine à l’école (1937) est une très jolie adaptation de Colette, et La Fiancée des ténèbres (1943), une autre escapade fantastique aussi réussiei. Le baron, c’est Cocteau, qui en fait toujours des tonnes dans la simplicité, les protagonistes sont Odette Joyeux, Jany Holt et Alain Cuny (qui s’y connaissait aussi en simplicité fracassante). Mais les seconds couteaux, ce sont André Lefaur, Gabrielle Dorziat, Alerme, Aimé Clariond, Marguerite Pierry et Marcel Pérès - plaisir assuré.

 

Mardi 5 janvier 2021

 

20.40 : The Intervention de Clea DuVall (2015), Paramount Channel
Inconnu, pas d’autre présentation, apparemment, qu’au festival de Sundance 2016. Acteurs inconnus - Alia Shawkat, Cobie Smulders, Melanie Linskey, Clea DuVall. Le mystère du jour.

20.50 : Tension à Rock City de Charles Marquis Warren (1956), Classic
Soirée standard sur la chaîne, avec deux westerns sans grande envergure, d’abord celui-ci, dû à un réalisateur qu’on connaît pour son Sorcier du rio Grande (1953), plusieurs fois programmé et son Charro (1969), autre western avec Elvis, ce même Presley qu’on retrouvera à 22.20, dans Micmac au Montana de Peter Tewksbury (1968), déjà passé il y a une quinzaine.

22.30 : Catherine Frot, tous ces yeux qui vous regardent… d’Arthur Dreyfus (2020), Club
Doc inconnu. Mais Catherine Frot s’est peu à peu taillée une telle place particulière dans le cinéma français qu’on le découvrira avec intérêt. Le réalisateur est un jeune homme aux multiples talents, qui a signé un long métrage très réjouissant, Noël et sa mère (2019), qui mériterait une distribution.

22.50 : L’Échange de Taylor Hackford (2000), TCM
Hackford ne travaille pas dans la légèreté, on le sait depuis Officier et gentleman (1983). Des sujets sérieux, traités sérieusement. Ici, des négociations avec des preneurs d’otages, par un spécialiste (Russell Crowe, encore mince) et la femme de l’otage (Meg Ryan). Un peu d’action au début et à la fin, mais entre les deux, de longs dialogues - le film aligne gaillardement ses 130 minutes.

 

Mercredi 6 janvier 2021

 

20.40 : Le Daim de Quentin Dupieux (2019), OCS City
Avant-dernier film de l’auteur (car c’est incontestablement un auteur, un des plus certains apparus ces dix dernières années), dont on espère que Mandibules (2020) pourra sortir bientôt. La structure est identique, c’est toujours l’idée fixe qui règne, ici la fascination du héros, Jean Dujardin, pour son blouson 100% daim, bien plus vital à ses yeux que les habitants de la vallée montagnarde qu’il parcourt avec Adèle Haenel et qu’il exécute sans faiblir. Près de 300 000 spectateurs, sans doute plus attirés par Dujardin que par Dupieux, mais c’est un début de reconnaissance publique.

20.40 : Tremors de Ron Underwood (1990), Paramount Channel
Faute de connaître un seul des films de Ron Underwood - mais les titres, La Vie, l’amour, les vaches (1991) ou Chérie, vote pour moi (1994), ne nous donnaient pas très envie de les regarder -, on se promet de découvrir ce qui est annoncé comme "un film d’horreur comique", avec méfiance tout de même, malgré Kevin Bacon et Fred Ward. Mais un inédit est toujours tentant.

20.50 : Alita : Battle Angel de Robert Rodriguez (2018), Premier
Rodriguez est un forçat : trente films et séries en moins de trente ans, pas tous certes sur les sommets (ses quatre titres le la série Spy Kids, entre 2001 et 2011), mais toujours avec une efficacité et un plaisir de tourner évidents. Cette adaptation du manga Gunmn était un projet de James Cameron, qui s’est contenté de produire. Rosa Salazar, mixte entre cyborg et humaine, est une découverte et Christoph Waltz égal à lui-même. On ne cesse d’apprécier, après Green Book (2018) et True Detective 3 (2019), Mahershala Ali.

20.50 : Le Harem de Madame Osmane de Nadir Moknèche (1999), Club
Premier film du cinéaste franco-algérien - on a vu ensuite Viva Laldjérie (2004) et Lola Pater (2017). Il a fait depuis des progrès dans la direction d’acteurs ; il est vrai que Carmen Maura et surtout Biyouna ne sont pas des comédiennes faciles à canaliser pour un primo-réalisateur, et dans Viva Laldjérie, cette dernière sera encore envahissante). Mais le film décrit la réalité de la société algérienne au tournant du siècle de bonne façon.

00.00 : Miss Karaté Kid de Christopher Cain (1994), Famiz
Après le succès des trois premiers Karaté Kid, tous réalisés par John G. Avildsen entre 1984 et 1989, il fallait relancer la machine. Par exemple en changeant le sexe du jeune héros, devenue héroïne, Pat Morita continuant à diriger son apprentissage. C’est Hillary Swank, pour son premier grand rôle, qui s’y est collée. Résultat ? Pas aussi pénible qu’on aurait pu le croire. Malgré le schématisme des situations, les bons contre les méchants, la guimauve est bien dosée et le feelgood movie fonctionne bien.

 

Jeudi 7 janvier 2021

 

20.40 : Lord Jim de Richard Brooks (1965), OCS Géants
Ce n’est pas un inédit, mais les propositions des autres chaînes de tous les bouquets sont si peu intéressantes qu’on ne peut que se réjouir de revoir ce film magnifique, reçu en son temps de façon catastrophique et inexplicable : Peter O’Toole y était à son meilleur, l’adaptation du roman de Joseph Conrad était respectueuse et inventive, 150 minutes d’aventures maritimes avec des héros comme on n’en voit plus.

22.15 : The Kindness of Strangers de Lone Scherfig (2019), OCS City
Totalement inédit, puisque jamais sorti même en vidéo. On aime bien la réalisatrice, depuis son premier film Italian for Beginners (2000), qui portait le dossard 12 dans l’écurie Dogma 95, et qui était un des meilleurs portant le label. Elle a, depuis, quitté le Danemark pour devenir une cinéaste internationale - sept pays coproducteurs pour le film de ce soir. On connaît mal Zoe Kazan, l’actrice principale, mais Tahar Rahim et Bill Nighy nous étonnent toujours.

 

Vendredi 8 janvier 2021

 

20.50 : Des hommes sans loi de John Hillcoat (2012), Premier
On s’est étonné qu’un film de genre, signé par un réalisateur sans grand passé - La Route (2009) tout de même -, sans autre prétention que l’efficacité de sa narration et la qualité de sa reconstitution de l’Amérique profonde (l’Oregon !) des années 30, soit sélectionné à Cannes. D’autant qu’il y avait de sacrées pointures cette année-là, Resnais, Haneke, Cronenberg, Kiarostami, Loach, Garrone, Carax, etc. Mais les trois autres cinéastes US présentés n’étaient pas non plus des têtes de séries, ni Lee Daniels (The Paperboy), ni Andrew Dominik (Killing Them Softly), ni Jeff Nichols (Mud). Et pourtant, leurs films, chacun dans son genre, étaient réussis. Dans Lawless (Des hommes… en VO), Tom Hardy, Shiea LaBeouf et Jason Clarke composent une fratrie de bootleggers parmi les plus justes que l’on ait vues, Guy Pearce, méconnaissable, un flic remarquable et l’on ne s’était pas encore habitué à Jessica Chastain.

20.50 : Le Goût de la vie de Scott Hicks (2007), Émotion
Remake de Chère Martha, gentil film de Sandra Nettelbeck (2001), avec Martina Gedeck et Sergio Castellito, remplacés ici par Catherine Zeta-Jones et Aaron Eckhart. C’est du feelgood tout à fait dans l’optique de la chaîne, à consommer tranquillement en écoutant la musique de Philip Glass (qui a d’ailleurs un petit rôle).

20.50 : Un enfant de Calabre de Luigi Comencini (1987), Club
Comencini n’a pas été seulement un spécialiste du film sur l’enfance, il a su briller dans les genres les plus divers. Mais il est vrai que L’Incompris (1967), Casanova, un adolescent à Venise (1969), Les Aventures de Pinocchio (1975) et Eugenio (1980) sont des chefs-d’œuvre. Un ragazzo di Calabria n’a pas la même réputation, il n’a pas été repris depuis sa sortie en 1988, mais il peut être rapproché sans mal des précédents : Comencini a su comme d’habitude tirer le meilleur de son jeune interprète, Santo Polimeno (jamais revu), mais également de Gian Maria Volontè et de Diego Abatantuono.

22.10 : The Addiction d’Abel Ferrara (1995), OCS Choc
Ferrara n’est pas très choyé par les programmateurs du câble : quatre titres en six ans, ça pourrait sembler peu pour un cinéaste de sa taille. Mais, à la réflexion, y a-t-il beaucoup de ses films qui tiennent la distance, une fois passé l’effet de mode ? Excepté Nos funérailles (1996) et New Rose Hotel (1998), que reste-t-il de cette série éprouvante des années 2000, Christmas (2001), Mary (2005), Go Go Tales (2007), Napoli, Napoli, Napoli (2009) ? Si : son très bon documentaire Chelsea Hotel (2008). Mais ce n’est pas sa variation sur les vampires de ce soir qui nous fera changer d’avis.

22.45 : The Hole in the Ground de Lee Cronin (2019), Premier
Inédit (uniquement présenté sur Canal Play) et premier film d’un Irlandais inconnu. On n’en demande pas plus. Et on se réjouit de découvrir Kati Outinen dans un film qui ne soit pas signé Aki Kaurismäki.



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