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Arnoul, Françoise (1931-2021)
Brève
publié le mercredi 21 juillet 2021

Jeune Cinéma en ligne directe
Journal de Wayne Hays 2021 (mercredi 21 juillet 2021)


 


Mercredi 21 juillet 2021

 

Françoise Arnoul (1931-2021) est morte hier, mardi 20 juillet 2021.


 

C’est en France qu’elle a mené sa très belle carrière de 95 films, depuis Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949) où elle n’était pas créditée au générique, jusqu’à sa dernière apparition à l’écran dans Le Cancre de Paul Vecchiali (2016).
Elle faisait partie intégrante de notre paysage cinématographique, occupant une large place dans les années 50’, rôles noirs, sexy, joyeux.
Cette familiarité a peut-être commencé à cause des Amants du Tage de Henri Verneuil (1954), où on découvrait Amalia Rodrigues, les musiques jouent un rôle majeur dans la mémoire, entraînant les acteurs dans leur sillage. C’est ainsi que le film s’était imposé quand nous avions célébré le centenaire de Daniel Gélin (1921-2002), cette année au mois de mai. Ces deux amants restent un des plus grands couples du cinéma, même s’ils ne sont pas les plus célèbres.


 

Puis l’image s’était un peu stabilisée à la fin de la décennie, avec la chatte en ciré noir, peut-être à l’apogée de sa beauté, un rôle que lui a offert Henri Decoin, d’autant plus inoubliable qu’il y a eu un sequel : La Chatte (1958) puis La chatte sort ses griffes (1960).


 

Elle a tourné avec tous les grands grands cinéastes français de l’époque, beaucoup avec Henri Verneuil, mais aussi avec Jean Renoir, Sacha Guitry, Marc Allégret, Marcel Carné, Vadim, Denys de la Patellière, Jean Cocteau, Julien Duvivier, Michel Deville et jusqu’à Costa Gavras.


 

Ce qui l’a exclue de la Nouvelle Vague, qu’elle a, quand même, frôlée avec Pierre Kast (1920-1984), le résistant, pour La Morte-Saison des amours (1960) et Vacances portugaises (1963).


 

C’est qu’elle était une femme engagée, signataire du Manifeste des 343 en 1971, amie de Simone Signoret, Yves Montand, Serge Reggiani, compagne de Bernard Paul, elle choisissait ses films en fonction de ses affinités. Ce qui lui permettrait détient des bords hors du mainstream, avec, par exemple, Dialogues d’exilés de Raul Ruiz (1974).

Et puis, elle chantait, et on l’aimait spécialement avec Ray Ventura, dans Nous irons à Paris de Jean Boyer (1950) où elle incarnait une figure de la jeunesse incomparable.


 

Un jour, elle s’est mise à jouer les mères, celle de Isabelle Adjani, dans Violette et François de Jacques Rouffio (1977), et ça nous a surpris, avec elle, on ne voyait pas le temps passer. Dans les années 80, elle a fait de la télé, des séries, c’était bien, on avait des nouvelles. En 1997, elle a tourné avec Brigitte Roüan : Post coïtum animal triste (1997). Mais son image était fixée, elle ne vieillissait pas, nul besoin des retirer du monde comme l’ont fait d’autres actrices.


 

En 2013, au Festival Lumière, elle était venue présenter Des gens sans importance de Henri Verneuil (1956), avec Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier.
On l’avait revue à Lyon en 2016, où elle était venue remettre le Prix Raymond-Chirat 2016 à Paul Vecchiali. Elle avait la même malice et la même gouaille qu’à ses débuts.


 

Olivier Barrot se souvient.


 

Bonne lecture :

* Jean-Louis Mingalon, Animal doué de bonheur, Paris, Belfond, 1995.


 



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