Marrakech 2014
publié le mardi 30 décembre 2014

Festival international de Marrakech, 5-13 décembre 2014, 14e édition

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe

Côté glamour, le festival international du film de Marrakech n’a presque rien à envier à celui de Cannes.

Cette année, la présidente du jury international était Isabelle Huppert qu’on pouvait voir déambuler dans les couloirs du palais des Congrès en compagnie de Bertrand Bonello, également membre du jury. Ce n’était peut-être pas une coïncidence pour le réalisateur de Saint-Laurent, car le couturier aimait follement Marrakech et ses jardins de Majorelle.

Dans la compétition officielle, j’aurais bien accordé le Grand Prix au film azéri, Nabat de Elchin Musaoghlu, belle métaphore sur un pays divisé par les querelles religieuses et les guerres dévastatrices.
Le thème de la chandelle allumée, chère à Gaston Bachelard, illumine ce film d’une terrifiante beauté plastique - il est dommage qu’on ne donne pas le pouvoir aux poètes, comme le préconisait Platon, et aux cinéastes.

J’aurais accordé le prix de la mise en scène à Everything We Loved, film néozélandais de Max Currie, qui raconte le rapt d’un enfant par un couple de magiciens qui viennent de perdre le leur dans un accident de voiture.
Filmé comme avec un appareil photo, ce film ne manque pas de charme même si le scénario n’est pas original.

Quant à mon coup de cœur, il va à Things People Do, film américain de Saar Klein, inspiré de l’affaire Jean-Claude Romand, fait divers déjà adapté par Laurent Cantet dans L’Emploi du temps (2001).
Le talentueux Wes Bentley y joue le rôle d’un homme conduit à faire des hold-up pour garder la face dans cette société américaine ultra-capitaliste. Une belle réflexion sur la culpabilité et la notion de bien et de mal.

Des hommages

Outre la sélection officielle, il y en avait pour tous les goûts, avec un hommage à Adel Imam qui a permis de revoir L’Immeuble Yacoubian de Marwan Hamed (2006).

Ou celui à Jeremy Irons qu’on pouvait croiser sur la place Jemaa el Fna le soir de la présentation en plein air de Die Hard 3 (1995) de John McTiernan - pas son meilleur film.

Ou encore le beau Viggo Mortensen dont on redonnait A History of Violence de David Cronenberg (2005) dont je ne me lasserai jamais.

Aussi Kahdija Alami, productrice marocaine, et Zakaria Alaoui, qu’on peut admirer en magnifique émir dans la réjouissante et romantique comédie Des saumons dans le désert (Salmon Fishing in the Yemen) de Lasse Hallström, avec la géniale Kristin Scott Thomas et le toujours sexy Ewan McGregor en savant pêcheur ronchon.

Sans oublier l’hommage au cinéma japonais, très riche, avec la découverte de deux bijoux : Akira, film d’animation de Katsuhiro Otomo (1988) et Avalon de Mamoru Oshii (2001), une splendeur. Ainsi que Sonatine (1993), le chef-d’œuvre de Takeshi Kitano. Il y en avait pour tous les (bons) goûts au Colisée et au Palais des Congrès !

Palmarès officiel

Et puis le verdict est tombé.

Corrections Class, première œuvre d’Ivan I. Tverdovsky, meilleur film.

Le Prix du jury a été attribué au film suisse Chrieg, premier long métrage de Simon Jaquemet.

L’acteur du film, Benjamin Lutzke, a remporté le prix d’interprétation masculine.

Le prix de la mise en scène a également récompensé un premier film, Labour of Love de l’Indien Aditya Vikram Sengupta, qui raconte la vie difficile d’un couple de Calcutta.

Enfin, le prix d’interprétation féminine est allé à Clothilde Hesme pour Le Dernier Coup de marteau, d’Alix Delaporte.

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma en ligne directe (30 décembre 2014)

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