par Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe
Luise Rainer (1910-2014) est morte le 30 décembre 2014, à Londres, à 104 ans.
Avec elle, disparaît une des deux dernières actrices à avoir travaillé au théâtre avec Max Reinhardt, l’autre étant Olivia de Havilland. (1)
Mais ce ne sont pas les dix années qu’elle a passées sur les scènes berlinoises sous sa direction qui la firent entrer dans l’immortalité, mais la poignée de films qu’elle tourna à Hollywood.
Une immortalité toute relative, car, malgré les deux Oscars successifs qu’elle obtint en 1937 et en 1938, - elle fut la première actrice à accomplir cette rare performance -, qui se souvient d’elle aujourd’hui ?
Elle était pourtant remarquable, dans un second rôle, dans Le Grand Ziegfeld, suffisamment pour que l’Oscar in a Leading Role ne soit pas attribué, en 1937, à Myrna Loy, pourtant tête d’affiche du film de Robert Z. Leonard (1936).
L’année suivante, elle reçut à nouveau l’Oscar de la meilleure actrice in a Leading Role pour The Good Earth (La Terre chinoise) de Sidney Franklin (1937).
Sorti en France sous le titre Visages d’Orient, en juin 1937, le film avait été co-réalisé par Victor Fleming, Gustav Machatý & Sam Wood, tous trois non crédités.
Elle y était éblouissante passant de la sophistication du musical au réalisme (made in Hollywood tout de même) de la recréation de la paysannerie chinoise vue à travers les yeux de Pearl Buck.
Deux Oscars et puis rien, ou presque.
Sinon une comtesse un peu empesée dans Le Secret des chandeliers (The Emperor’s Candlesticks) de George Fitzmaurice (1937), un joli personnage de compagne de Spencer Tracy dans La Grande Ville (Big City) de Frank Borzage (1937), et le rôle de l’épouse de Johan Strauss dans Toute la ville danse de Julien Duvivier (1938).
Ensuite, le silence : un film en 1943, inconnu, un autre en 1954, également inconnu, une apparition en grand-mère dans Le Joueur (The Gambler) de Karoly Makk (1997), plus quelques rôles dans des séries télé anglaises qui ne nous sont pas parvenues.
La filmographie est courte, mais pour ceux qui ont vu Luise Rainer en O-lan (chez Franklin), ou Anna Benton (chez Borzage), son visage demeure inoubliable.
Lucien Logette
Jeune Cinéma en ligne directe (31 décembre 2014)
1. Olivia de Havilland (1916-2020).