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Braquage du siècle (le) (2020)
de Ariel Winograd
publié le mercredi 8 septembre 2021

par Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n° 410-411, septembre 2021

Sortie le mercredi 8 septembre 2021


 


L’affiche le proclame : voici le hold-up qui a inspiré la série télé La casa de papel, mais, en fait, on préfère ce film désopilant, palpitant et inattendu, même si "inspirée d’une histoire vraie", même si la situation décrite est parfaitement abracadabrante.


 

En 2006, en Argentine, six hommes armés, présentés comme des branquignols, s’introduisent dans la banque de Rio et prennent en otage les vingt-trois occupants. Tout se passe pour le mieux : aucun mort, le butin emporté et passé directement par les égouts, un vrai travail de gentlemen cambrioleurs qui ont même l’audace et la courtoisie de laisser en partant, à l’attention des policiers, ce petit mot : "Dans les quartiers des richards, pas d’arme, pas de rancune. C’est juste de l’argent, pas de l’amour".


 

Tiré du roman, paru en 2014, Sin armas ni rencores du journaliste Rodolfo Palacios, auquel le "cerveau" du casse, Fernando Palacios, a participé, ce film fort réussi, truffé de gags, de bons mots et de détails vraiment hilarants, rend hommage aux malfaiteurs qui, après avoir purgé leur peine, sont devenus très populaires en Argentine. On en vient à se demander si le réalisateur a vraiment adapté le livre ou s’il s’est exercé au cinéma burlesque. Le film ne se prend pas au sérieux, mais ne méprise pas son spectateur, utilisant les ficelles du film de gangsters sans en épuiser le mécanisme. Il y aurait presque l’esprit du Woody Allen de Escrocs, mais pas trop (2000) dans l’humour, la dérision et des dialogues ciselés.


 


 

Il est tellement rare et inattendu de voir des losers qui réussissent qu’on aurait envie que ce casse non sanglant leur permette de vivre tranquilles, retirés dans des vies meilleures. Dommage que le film ne se termine pas en happy-end, mais la fin en demi-teinte respecte scrupuleusement la vérité de l’affaire.


 

On souhaite à ce Braquage du siècle autant de succès que la série inspirée de la même affaire. "Tout a été prévu très précisément, déclare le réalisateur, l’idée étant d’être fidèle à ce qui s’est réellement passé. Le peu qui a été imaginé l’a été pour des raisons narratives".

Jean-Max Méjean
Jeune Cinéma n° 410-411, septembre 2021


Le Braquage du siècle (El robo del siglo). Réal : Ariel Winograd ; sc : Alex Vito ; ph : Felix Monti ; mont : Pablo Barbieri Carrera. Int : Guillermo Francella, Diego Peretti, Luis Luque, Pablo Rago (Argentine, 2020, 114 mn).



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