Maudite soit la guerre 3
Jeune Cinéma en ligne directe
"Elle est terrible la tentation de la bonté," disait Groucha (1)
Elle est terrible, aussi, la tentation du pacifisme.
Face à l’agression absurde de l’Ukraine par la Russie d’un aspirant Tsar, le 24 février 2022, passé l’effet de sidération des premiers heures, malgré la tempérance de quelques diplomates sages, on assiste d’heure en heure, impuissant, à l’inexorable escalade belliqueuse du monde occidental, paroles et actes. Figures de la résistance ou de la solidarité, plaisir sans vergogne de la violence frontale.
Les marchands d’armes se frottent les mains.
Et, après tout, plutôt qu’un contrôle politique, les guerres et les pandémies ont toujours très bien régulé la démographie galopante, elle-même responsable du changement climatique, logique souterraine imparable, boucle bouclée. Et, en France, si ça peut rapporter quelques voix à des candidats présidents en peine, les surenchères, ça mange pas de pain. Pour l’instant.
Alors on pense à Montehus (1872-1952),
à son trajet d’antimilitarisme radical avec la revue La Guerre Sociale, avant de rejoindre l’Union sacrée en 1914.
Refuse de peupler la terre
Arrête ta fécondité
Déclare la grève des mères
Aux bourreaux crie ta volonté !
Défends ta chair,
Défends ton sang.
À bas la guerre et les tyrans !
Pour faire de ton fils un homme
Tu as peiné pendant vingt ans,
Tandis que la gueuse en assomme,
En vingt second’s, des régiments.
On aime bien aussi la version des Amis D’ta Femme.
Et puis en 1914, Montéhus a changé :
Vous les gueux vous les gens d’misère
Les risque tout les anarchos
Crions toujours guerre à la guerre
Et pour l’abattre prenons l’flingot.
1. Le Cercle de craie caucasien (Der kaukasische Kreidekreis) de Bertolt Brecht (1945).
Cf. aussi :